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jeudi 22 août 2024

Cinéma - Émotion garantie avec “Le roman de Jim”

Une maman et deux papas. Le film des frères Larrieu questionne sur la famille en dressant le portrait d’un père de substitution parfaitement interprété par Karim Leklou.

Le père parfait existe-t-il ? C’est en creux la question qui jalonne Le roman de Jim, nouveau film des frères Larrieu, adapté d’un roman de Pierric Bailly publié aux éditions P.O.L. Jim, c’est le prénom de ce gamin, élevé par un père de substitution, obligé de céder sa place au bout de quelques années. Un récit d’autant plus bouleversant que l’interprétation de Karim Leklou file des frissons tant il parvient à faire passer sentiments, frustration et résignation par un jeu d’une grande subtilité.

Si le film s’appuie sur le prénom de Jim, c’est avant tout le parcours chaotique d’Aymeric qui est raconté. Élève très moyen, rapidement habitué aux petits boulots de manutentionnaire, ce passionné de photo aime la musique et s’amuser. Mais c’est un grand timide, peu volubile, un suiveur.

L’amour et un presque fils 

C’est ainsi qu’il participe à quelques petits cambriolages à Saint-Claude, ville moyenne du Jura. Il tombe et, après quelques mois de prison, fait plus que profil bas. Il oublie de vivre presque. Comme recroquevillé dans une coquille, à l’abri du monde, des sentiments, de l’émotion. Il faut qu’il rencontre Florence (Laetitia Dosh) pour retrouver un but. Il l’aime. Même si elle est enceinte de 8 mois. D’un autre. Un collègue, marié, simple coup d’un soir de cette femme libre et audacieuse. A la naissance de Jim, ils vivent ensemble et l’enfant sera élevé par une vraie maman et un faux papa. Dans une narration parfaitement maîtrisée, comme souvent chez les frères Larrieu, on est le témoin de cette vie de province, simple et heureuse.

Mais tout lasse, tout passe et quand Jim a un peu plus de 10 ans, Christophe, le véritable père, réapparaît. Assez dépressif. Florence décide de l’héberger temporairement. Mais comment faire et que dire au gamin ? Pendant un temps Jim a trois parents, mais cela ne dure pas.Certaines vérités sont trop lourdes de conséquences.

La suite, inéluctable, fait partie de ces drames malheureusement plus fréquents qu’on ne le croit. Un déchirement pour Aymeric, un crève-cœur pour Jim, de mauvaises solutions pour Florence. Toute la réussite du film réside dans l’absence de pathos, de crises, de larmes. Hormis celles que vous verserez en regardant ce grand film, beau, réaliste et finalement plus optimiste qu’il n’y parait.

Film d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu avec Karim Leklou, Laetitia Dosh, Eol Personne, Bertrand Belin, Sara Giraudeau

lundi 2 octobre 2023

Cinéma - “Bernadette” : de l’ombre au biopic romancé

Catherine Deneuve dans le rôle de Bernadette Chirac ! C'est le postulat improbable de "Bernadette", comédie de Léa Domenach sur la vie (un peu imaginée) de la femme de Jacques Chirac. 


Catherine Deneuve ose tout. Celle qui a incarné le summum de la beauté dans nombre de ses films, endosse pour le film de Léa Domenach les tailleurs démodés de Bernadette Chirac dans un biopic ouvertement romancé.

Bernadette, figure de la droite française, d’une certaine rigidité, du passé, de l’effacement. Des clichés que le film tente de mettre à mal. « Maman » comme Jacques Chirac se plaît à la surnommer, est longtemps maintenue dans l’ombre. Comme si elle faisait honte à l’homme politique et surtout à sa communicante de fille Claude (Sara Giraudeau).

L’épouse effacée va finalement prendre ses aises avec l’aide d’un conseiller interprété par Denis Podalydès, superbe trouvaille du film, un certain Niquet (nom que tout le monde transforme en Mickey). Surtout, elle aurait une vision politique quasi parfaite, prévoyant l’échec après la dissolution et même Le Pen au second tour. Seuls les spécialistes de la vie à l’Elysée sauront trier entre le vrai et le romancé. Mais l’intérêt du film n’est pas là, au grand désespoir de certaines militantes de la première heure du défunt RPR.

Bernadette vaut surtout pour le portrait d’une femme qui trop longtemps a fait des sacrifices pour permettre à son mari de briller sous les ors de la République. Catherine Deneuve en s’emparant du personnage a certainement apprécié la seconde partie de l’histoire, quand l’épouse modèle décide de voler de ses propres ailes, devenant encore plus populaire que son mari. Un destin à la française.

Film de Léa Domenach avec Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Sara Giraudeau.

vendredi 19 août 2022

Cinéma - Réécrire sa vie sur “La page blanche”

 "La page blanche", premier film de Murielle Magellan qui sort ce mercredi 31 août au cinéma, est une jolie comédie romantique avec une Sara Giraudeau omniprésente.


Tiré d’une BD dessinée par une femme (Pénélope Bagieu), ce film réalisé par une femme (Murielle Magellan) met une jeune femme en vedette. Eloïse (Sara Giraudeau) souffre d’une amnésie très particulière. Elle se souvient de tout excepté de ce qui à trait à sa vie. Quand elle reprend ses esprits sur le banc public d’une place parisienne, elle est incapable de se souvenir son nom, où elle habite et ce qu’elle fait dans la vie.

Déboussolée, elle va devoir se transformer dans les premières minutes du film en détective amateur pour tenter de retrouver les bases de son existence. Un début tonitruant, où la voix fluette de Sara Giraudeau, sa bouille d’ange aux grands yeux innocents font des merveilles. De la pure comédie. Mais cela se transforme petit à petit en cauchemar. Car plus Eloïse découvre ce qu’elle faisait et était dans la vie d’avant, moins elle apprécie cette jeune femme prétentieuse, ambitieuse et sans tabou.

L’égarement de la provinciale 

Vendeuse dans une librairie, elle se découvre une liaison avec son chef hiérarchique, une propension à se moquer d’une collègue (Sarah Suco) et des amitiés avec d’autres vendeurs tous plus mesquins et mauvaises langues les uns que les autres. Trop c’est trop, Eloïse décide de réécrire sa vie, avec plus de sensibilité, plus d’empathie. Mais en réalité cette provinciale qui est arrivée à Paris depuis un peu plus d’un an va tout simplement redevenir elle-même.

Car La page blanche, plus qu’un film sur l’amnésie ou la solitude des jeunes Parisiennes, est une très belle réflexion sur les origines, la famille et son cortège de secrets. Autre thématique abordé, le problème des provinciales qui perdent leurs racines en «montant» à la capitale, une problématique qui a souvent intéressé Murielle Magellan, qui a toujours essayé de poursuivre sa carrière artistique (elle est également écrivaine et met en scène des spectacles vivants) tout en conservant des attaches fortes avec sa ville d’origine, Montauban.

Un film distrayant, entre futilité et recherche de sens, qui reste une belle comédie romantique, avec happy end entre Eloïse, redevenue « humaine » et un informaticien frappadingue Moby Dick (Pierre Deladonchamps), celui qui permettra à la belle amnésique de retrouver sa fantaisie et de perdre sa morgue arrogante.

"La page blance", un film de Murielle Magellan avec Sara Giraudeau, Pierre Deladonchamps, Grégoire Ludig, Sarah Suco