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mardi 9 mai 2023

Cinéma - L’amitié est-elle soluble sous le soleil de “Hawaii” ? 

Un groupe d’amis français passe une semaine de vacances à Hawaii. Mais la belle entente va-t-elle survivre à l’arrivée massive de vérités cachées ?


Faut-il tout dire à ses amis ? Cette interrogation sert de fil rouge à Hawaii, film de Mélissa Drigeard. L’histoire d’une bande de potes qui, malgré les années continue à s’amuser et partager de bons moments. Notamment chaque été quand ils rejoignent tous, pour une semaine de vacances bien méritées, l’hôtel de Manu Payet à Hawaii.

Ce dernier est le plus fragile de tous. Il y a quelques années, après avoir rompu avec Bérénice Bejo, il a tenté de se suicider. Il a depuis remonté la pente. Mais pas abandonné l’affaire. Et cet été encore, il se dit que cette semaine va être celle de la reconquête du cœur de la belle.

Mais la comédienne est passée à autre chose. Sur l’île américaine il y a aussi Pierre Deladonchamps et Émilie Caen, un psy et son épouse psycho rigide, Élodie Bouchez et Thomas Scimeca, deux artistes conceptuels riches à millions, William Lebghil, frimeur et célibataire, Nicolas Duvauchelle, meilleur ami de Manu Payet et Eye Haïdara, une ex de Pierre Deladonchamps. Sans oublier les trois ados des deux couples.

Fausse alerte, vraies révélations 

Mais dès le premier jour, une fausse alerte à l’attaque de missiles nucléaires nord-coréens va semer la panique. Et délier les langues alors que tous croient leur dernier moment venu. Les amis de toujours vont donc se lâcher, dire leurs quatre vérités aux uns et aux autres. Une véritable boucherie. Hawaii débute comme une comédie survoltée, avec bons mots, scènes épiques et répliques sanglantes. Le vernis des vacances au soleil s’écaille sous les assauts des sirènes d’alerte.


Un début tonitruant, permettant de bien comprendre les mentalités véritables, mais la suite est beaucoup plus profonde. L’angoisse évacuée, il faudrait profiter des vacances comme si de rien n’était. Il va falloir tenter de se rabibocher, de se pardonner. De retrouver la belle entente d’antan. Pas évident. D’autant qu’un dernier secret à propos de Manu Payet et de son copain Nicolas Duvauchelle, à peine esquissé, reste en latence. Une ultime révélation qui pourrait avoir des conséquences pires qu’un missile nucléaire sur le groupe d’amis.

Un très bon film sur l’amitié, ses limites, sa force. Un plaidoyer aussi pour la vérité, même si parfois, mieux vaut cacher certaines évidences. Mélissa Drigeard, pour sa 3e réalisation, trouve le parfait équilibre entre rire et émotion.

Film de Melissa Drigeard avec Bérénice Bejo, Élodie Bouchez, Émilie Caen, Nicolas Duvauchelle, Manu Payet, Pierre Deladonchamps

 

vendredi 19 août 2022

Cinéma - Réécrire sa vie sur “La page blanche”

 "La page blanche", premier film de Murielle Magellan qui sort ce mercredi 31 août au cinéma, est une jolie comédie romantique avec une Sara Giraudeau omniprésente.


Tiré d’une BD dessinée par une femme (Pénélope Bagieu), ce film réalisé par une femme (Murielle Magellan) met une jeune femme en vedette. Eloïse (Sara Giraudeau) souffre d’une amnésie très particulière. Elle se souvient de tout excepté de ce qui à trait à sa vie. Quand elle reprend ses esprits sur le banc public d’une place parisienne, elle est incapable de se souvenir son nom, où elle habite et ce qu’elle fait dans la vie.

Déboussolée, elle va devoir se transformer dans les premières minutes du film en détective amateur pour tenter de retrouver les bases de son existence. Un début tonitruant, où la voix fluette de Sara Giraudeau, sa bouille d’ange aux grands yeux innocents font des merveilles. De la pure comédie. Mais cela se transforme petit à petit en cauchemar. Car plus Eloïse découvre ce qu’elle faisait et était dans la vie d’avant, moins elle apprécie cette jeune femme prétentieuse, ambitieuse et sans tabou.

L’égarement de la provinciale 

Vendeuse dans une librairie, elle se découvre une liaison avec son chef hiérarchique, une propension à se moquer d’une collègue (Sarah Suco) et des amitiés avec d’autres vendeurs tous plus mesquins et mauvaises langues les uns que les autres. Trop c’est trop, Eloïse décide de réécrire sa vie, avec plus de sensibilité, plus d’empathie. Mais en réalité cette provinciale qui est arrivée à Paris depuis un peu plus d’un an va tout simplement redevenir elle-même.

Car La page blanche, plus qu’un film sur l’amnésie ou la solitude des jeunes Parisiennes, est une très belle réflexion sur les origines, la famille et son cortège de secrets. Autre thématique abordé, le problème des provinciales qui perdent leurs racines en «montant» à la capitale, une problématique qui a souvent intéressé Murielle Magellan, qui a toujours essayé de poursuivre sa carrière artistique (elle est également écrivaine et met en scène des spectacles vivants) tout en conservant des attaches fortes avec sa ville d’origine, Montauban.

Un film distrayant, entre futilité et recherche de sens, qui reste une belle comédie romantique, avec happy end entre Eloïse, redevenue « humaine » et un informaticien frappadingue Moby Dick (Pierre Deladonchamps), celui qui permettra à la belle amnésique de retrouver sa fantaisie et de perdre sa morgue arrogante.

"La page blance", un film de Murielle Magellan avec Sara Giraudeau, Pierre Deladonchamps, Grégoire Ludig, Sarah Suco