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mercredi 1 novembre 2023

Cinéma - Sur Netflix, “Voleuses”, un bon film de filles et “Old Dads”, un drôle d’ovni de vieux papas machos

Vous êtes plutôt gang de filles ou vieux pères indignes ? Si vous revendiquez ces deux étiquettes pourtant diamétralement opposées vous pourrez déguster ces deux films qui sortent directement sur Netflix, Voleuses de Mélanie Laurent et Old Dads de Bill Burr. Deux productions interprétées aussi par leurs réalisateurs. 


Adapté de la BD La grande Odalisque (elle-même inspirée par le manga Cat’s Eye), Voleuses montre deux amies, Carole et Alex (Mélanie Laurent et Adèle Exarchopoulos), voleuses de leur état, travaillant pour une méchante Marraine (Isabelle Adjani). Pour leur dernier coup (Carole est enceinte), elles doivent dérober un tableau en Corse. Elles embauchent une troisième voleuse, Sam (Manon Bresch). Volontairement caricatural, le film aurait gagné à choisir un genre unique. 

L’humour de préférence tant Adèle Exarchopoulos excelle dans ces rôles de filles naïves qui déménagent. Les critiques n’ont pas été tendre pour Voleuses. Mais n’en déplaise aux scribouillards mâles, ce n’est pas un navet. Juste un film de filles, avec des femmes fortes et des hommes ridicules. Sans doute un propos trop évolué et rempli de vérité pour ces tenants de la woke culture biberonnés au Tom Cruise et autres exploits (notamment sexuels…) des James Bond ou autres Inspecteur Harry. 


Il serait temps d’ouvrir les yeux sur votre monde, messieurs. Ou vous contenter de regarder des films du genre de Old Dads de Bill Burr. Vous serez en terrain de connaissance avec ces hommes américains, entrepreneurs, riches et fiers de payer une école privée pour leurs enfants (d’après eux, le public ne devrait même pas exister…). 

Trois hommes de plus de 50 ans arrogants, sûrs d’eux mais qui sont complètement largués quand un jeunot de 30 ans rachète leur entreprise et les vire dans la foulée. Ou que la directrice de l’école maternelle exige du papa du respect, de la gentillesse et d’être à l’heure. Ils sont infects ces hommes du passé, inconscients que les temps ont changé, que les années 80 sont révolues, mortes et enterrées. 

Le début du film est tonitruant, un enchaînement de gags tous très datés, mais on comprend que c’est volontaire, pour forcer le trait. 

Car au final, les Old Dads (Bill Burr, Bobby Cannavale et Bokeem Woodbine), vont devoir revenir (un peu seulement, faut quand même pas exagérer), sur leurs certitudes. Bref un film à moitié subversif seulement, qui laissera un mauvais goût en bouche pour les critiques qui détestent que les femmes s’en tirent grâce à leur jugeote et leur intelligence. 


 

samedi 7 octobre 2023

Cinéma - “Le règne animal”, signe de la fin des Humains ?

Plus qu’une parabole sur l’évolution, « Le règne animal » de Thomas Cailley est un film sur la tolérance, la famille, la perte des êtres aimés et surtout une certaine forme de résilience.


Ils sont trop rares les films de science-fiction à la française. Souvent ratés aussi, il faut le reconnaître. Le règne animal fait figure de belle exception. On trouve dans ce long-métrage visionnaire de Thomas Cailley une qualité cinématographique associée à une profondeur de réflexion qui fait trop souvent défaut aux grosses productions américaines.

On ressort de la salle forcément plein de questions, mais aussi bouleversé par le destin de ce mari et père constatant que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Il va cependant tenter de l’accepter, les larmes plein les yeux, le cœur brisé, un peu comme le spectateur qui ne peut rester indifférent à cette histoire.

Tout commence dans une voiture bloquée dans un embouteillage. François (Romain Duris) se dispute avec son fils Émile (Paul Kircher). Ils seront en retard pour le rendez-vous avec le médecin qui s’occupe de Lana, la femme de François et mère d’Émile.

Tout à coup, les portes d’une ambulance explosent. En sort un homme aux bras recouverts de plumes. Première apparition d’une « bestiole », ces humains qui, dans ce monde futuriste, se transforment en hybrides animaux. C’est aussi le cas de Lana, devenue agressive. Elle est transférée dans un centre dans les Landes, près d’une forêt, loin de la population parisienne. C’est dans ce cadre que le film prend toute son ampleur. Dans ces paysages sauvages, Lana va s’échapper, trouver refuge avec d’autres monstres dans les sous-bois. François va tenter de la retrouver, malgré le danger. Émile aussi pénétrera dans les bois inquiétants. Mais pour une autre raison : il vient de débuter son processus de transformation.

Thomas Cailley a intelligemment entremêlé les deux lignes de développement du film : les recherches du mari, la transformation du fils. Quand l’un conserve l’espoir de retrouver son épouse, de la voir redevenir normale grâce aux progrès de la science, le second constate, rageur, qu’il est en train de perdre sa part humaine au profit d’un instinct animal.

La panique des premiers instants se transforme en excitation en découvrant ses nouvelles sensations en compagnie de l’homme-oiseau, interprété par un Tom Mercier (La bête dans la jungle), méconnaissable. Face à la violence des humains, essentiellement motivée par la peur de l’inconnu, on voit toute la force des « bêtes », solidaires, ne cherchant qu’à se défendre.

Un film sur la peur et le rejet de ceux qui ne nous ressemblent pas ? Le règne animal a une dimension politique indéniable, preuve que la science-fiction, depuis toujours, est un genre très pratique pour faire passer certains messages subliminaux.

Film de science-fiction de Thomas Cailley avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier.

samedi 26 mars 2022

Cinéma - Portrait de la jeune fille en vol qui n’en a “Rien à foutre”


Elle plane. Très haut. Toute la journée. La vie de Cassandre (Adèle Exarchopoulos) a tout du rêve. Hôtesse de l’air, elle peut voir dans la même journée, trois pays, la neige et la plage ensoleillée. Mais ce qu’elle retient de ces longues journées harassantes ce sont surtout les tarmacs des aéroports et les mauvaises humeurs des clients de la compagnie low-cost qui exige prioritairement qu’elle vende le plus possible durant le vol. Cassandre, jeune fille un peu paumée, toujours en vol, au centre de ce portrait entre réalité sociale et tristesse intime écrit et réalisé par Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. 

Redescente

Lèvres rouge écarlate, yeux maquillés avec application, Cassandre sait aussi sourire quand il faut. Mais de plus en plus difficilement. Car ce qui au début s’apparentait au rêve éveillé (elle est basée à Lanzarotte aux Canaries et passe ses journées de repos à bronzer au bord d’une piscine et à faire la fête dans les boites de nuit) vire au cauchemar existentiel. La première partie du film, quasi un documentaire, raconte la vie des ces hommes et femmes exploitées par des sociétés qui grappillent partout pour offrir de confortables dividendes à leurs actionnaires. 

La seconde, montre Cassandre à terre, de retour chez son père, tentant de faire le deuil de sa mère, morte dans un accident. Exit l’uniforme et le maquillage, place au jogging et au naturel. Le film devient profond, émouvant et Adèle Exarchopoulos y prend un autre envol, artistiquement exceptionnel.

Film franco-belge d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre avec Adèle Exarchopoulos


dimanche 11 septembre 2016

DVD : "Eperdument", une détenue modèle et un directeur amoureux


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Sur le papier, la distribution a de la gueule : Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos réunis, ce sont deux César qui se donnent la réplique. Le thème du film de Pierre Godeau a de plus l'avantage d'être tiré d'un fait divers récent qui a fait couler beaucoup d'encre. Le résultat n'est pas transcendant, la faute à un trop grand classicisme et une retenue dans le jeu qui vire parfois au presque faux.

Mais il a l'excuse d'être un premier film. "Éperdument" est l'histoire d'amour impossible entre une détenue et le directeur de la prison. Anna, avant son procès (le film ne dit jamais de quoi elle est accusée, mais on apprend au détour d'une conversation avec son avocate qu'elle risque dix ans de réclusion criminelle), est transférée dans une petite prison pour femme.
Amour impossible
Jean y règne en maître absolu. Ce père de famille, marié à une surveillante (affectée dans une autre prison), essaie d'être juste. Mais quand il croise le regard d'Anna, tout son monde s'écroule. Un amour fou naît entre ces murs froids. Anna va elle aussi se raccrocher à cet homme qu'elle désire. Au mépris de toutes les lois, ils vont mener une relation secrète, à l'intérieur même de la prison. Anna sera affectée au service général, une sorte d'administration composée de détenues, directement sous les ordres du directeur. Pratique pour passer de longues heures à deux dans la salle informatique ou pour la convoquer afin de faire le ménage dans son bureau. La romance ne reste pas secrète. Dénoncé par une détenue rancunière, Jean est mis à pied, jugé, condamné. Et dans le film, comme dans la réalité, en plus de perdre sa femme et sa fille, il sera rejeté par la belle Anna dès qu'elle sera remise en liberté.
On retiendra surtout de ce film carcéral la performance d'Adèle Exarchopoulos. La jeune actrice, découverte dans "La vie d'Adèle" s'est fortement impliquée dans ce rôle, passant de longues semaines en compagnie de véritables détenues pour être la plus juste possible. Le DVD offre en bonus un making of centré sur le décor, la prison de la Santé.
"Éperdument", Studiocanal, 16,99 €