jeudi 9 mars 2023

Série télé - The Mandalorian saison 3, retour gagnant sur Disney+

Le premier épisode de la saison 3 du Mandalorian est en ligne depuis mercredi sur Disney+. Un retour apprécié par les fans de la série. 

Il est des univers imaginaires difficiles à exploiter. Les millions d’amateurs de Star Wars ont eu beaucoup de réticence à admettre l’acquisition de la création de Georges Lucas par l’empire Disney. Les nouveaux films ont été critiqués, mais les pires craintes ont fait leur apparition quand Disney a décidé de décliner ce monde épique en séries destinées à sa nouvelle plateforme de Streamling mondiale, Disney +. Et est apparu The Mandalorian.

Tout le monde s’est extasié, à juste titre, devant les aventures de ce chasseur de primes, toujours masqué, devenu baby-sitter du bébé Yoda. Jon Favreau (Iron Man, Le roi Lion) a pris en charge l’écriture et la réalisation des huit premiers épisodes et supervise la suite. Il aura fallu plus d’une année aux passionnés pour découvrir le premier épisode de la saison 3, mis en ligne ce mercredi sur Disney +.

Ceux qui n’ont pas vu les deux saisons précédentes (exactement les 16 chapitres, puisque The Mandalorian semble se dérouler dans une continuité semblable aux films de Star Wars), s’ils ne veulent pas en savoir trop, devront passer leur chemin. Les fameux spoilers devenant forcément publics pour comprendre au minimum de quoi on parle. Dans ce premier épisode de la saison 3 donc (le 17e au total), The Mandalorian et Grogu (le bébé Yoda) sont de nouveau réunis après un final époustouflant il y a plus d’un an. Ils se lancent dans de nouvelles aventures, dans un monde de plus en plus incertain, où l’ordre et la loi semblent de plus en plus des options non retenues dans l’avenir de la galaxie.

Autre nouveauté avec cette saison 3, la célébrité décuplée de Pedro Pascal, l’interprète du Mandalorian depuis qu’il a décroché le rôle principal de Lost of us, série phénomène lancée par HBO et diffusée par Prime Vidéo. Pourtant la série Disney + n’utilise pas du tout son charisme puisqu’il est toujours caché derrière son masque en métal. Reste que de plus en plus, il tombe le masque (même si c’est pécher dans la religion des mandaloriens) et montre de plus en plus des sentiments humains.

Une évolution qui fait toujours un peu hurler les purs et durs, mais qui permet aux scénaristes d’étoffer les intrigues, parfois un peu limitées car essentiellement constituées de scènes d’action et de combats spectaculaires.

Le côté spectaculaire est d’ailleurs la principale qualité de la série. Dotée d’effets spéciaux tout à fait comparables aux films de la franchise, The Mandalorian est un feu d’artifice de créatures improbables, de vaisseaux fulgurants et de mondes merveilleux.

mercredi 8 mars 2023

Cinéma - "Je verrai toujours vos visages" ou quand la justice aide à réparer les âmes


Extraordinaire film témoignage sur la justice restaurative. Un casting prestigieux au service d’une démarche qui redonne foi en l’Humanité.

Film choral maîtrisé de bout en bout, Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry fait partie de ces œuvres qui, en plus de bouleverser le spectateur sur le moment, va longtemps rester présent dans sa mémoire, comme une étincelle de vie et d’espoir indestructible qui redonne foi en l’avenir face aux errements de notre époque.

Pourtant le sujet n’est pas des plus folichon. La justice restaurative propose à des victimes de dialoguer dans des conditions sécurisées avec des auteurs d’infraction en train de purger leur peine de prison. Des rencontres au long cours, préparées en amont par des encadrants, souvent des bénévoles.

Le film de Jeanne Herry suit deux dossiers. Le premier, classique, permet à trois victimes (Miou-Miou, Gilles Lellouche et Leïla Bekhti) de demander des explications à trois agresseurs (Birane Ba, Fred Testot et Dali Benssalah) qui eux tentent de prendre conscience des dégâts causés par leur violence. Des face-à-face longuement préparés et encadrés par Fanny et Michel (Suliane Brahim et Jean-Pierre Darroussin).

Du chef d’entreprise cambriolé et saucissonné chez lui à la caissière de supermarché menacée durant un braquage ou du toxico prêt à tout pour se payer sa dose au jeune de banlieue persuadé que la manière forte permet d’avoir réponse à tout, l’incompréhension, au début, est totale. On subit d’ailleurs des silences pesants ou des colères homériques. Avec cependant toujours présente cette volonté d’écouter l’autre.

Ces scènes, de témoignages puis de confrontations, sont d’une incroyable force. On se croirait dans un documentaire. Les comédiens gomment complètement leurs tics ou artifices du métier pour jouer une partition d’une exceptionnelle justesse et vérité. Avec au final une ultime rencontre qui explique toute la finalité et surtout l’utilité de ces démarches.

L’autre dossier du film concerne Chloé (Adèle Exarchopoulos). Elle veut mettre les choses au point quand elle apprend que son demi-frère, qui l’a agressée sexuellement quand elle était enfant, est sorti de prison et vit de nouveau dans la même ville qu’elle. Judith (Élodie Bouchez), de la justice restaurative, va jouer les intermédiaires pour leur permettre de trouver un terrain d’entente.

Là aussi, la scène finale, la rencontre entre la victime et son bourreau, ne peut laisser personne indifférent. Un très grand film qui devrait faire date dans le cinéma français de qualité.


Film français de Jeanne Herry avec Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Leïla Bekhti, Jean-Pierre Darroussin, Suliane Brahim, Miou-Miou, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Fred Testot, Birane Ba
 

Cinéma - Avec « BDE », Michael Youn retourne presque en enfance

Si vous n’avez pas fréquenté (ou vous êtes renseigné sur leurs pratiques) les grandes écoles françaises, vous ne savez pas ce que le fameux BDE du titre du dernier film signé Michael Youn et directement disponible sur la plateforme d’Amazon, Prime Vidéo, veut dire. BDE comme Bureau des étudiants, sorte de gouvernement mis en place chaque année. Son rôle : assurer des distractions encadrées à la future élite de la nation. Généralement, cela ressemble plus à des séances de bizutage couplées à de grosses fêtes où tout est possible.

Bob (Michael Youn), était président du BDE d’une grande école au début des années 2000. Il était une vedette, efficacement secondé par ses trois meilleurs amis, Max (Lucien Jean-Baptiste), Vinz (Vincent Desagnat) et Romane (Hélène Noguerra). En souvenir du bon, temps, ils se retrouvent tous les ans lors d’un week-end de folie organisé par Bob. Mais des quatre, c’est celui qui a le moins bien réussi. Il ment et profite de la richesse de son beau-père pour en mettre plein la vue à ses potes.

Cap vers Val Thorens au volant d’une grosse voiture pour passer du bon temps dans un chalet luxueux. Mais arrivés sur place, ils se retrouvent aux prises avec une fête de BDE.

Compétition entre vieux et jeunes vont provoquer un cataclysme dans la station. Le film, bourré de clichés, est parfois pénible. Les bons gags sont malheureusement très rares et les seconds rôles (Rayane Bensetti, Manon Azem, Lola Dubini…) pas du tout au niveau.

mardi 7 mars 2023

De choses et d’autres - Ce vaccin si utile

Plus personne ne parle du Covid19. Encore moins du vaccin. Pourtant, il est toujours recommandé de se vacciner pour éviter les formes graves du dernier variant. Ne me demandez pas lequel, j’ai un peu lâché l’affaire après l’omicron. Pourtant, il y a encore dans le monde quelques olibrius qui continuent leur combat contre le vaccin ou l’utilisent pour de très mauvaises raisons.

Prenez par exemple un certain Zane Robertson, coureur à pied néo-zélandais. Médaillé olympique (bronze) en 2016 à Rio sur le 5 000 mètres, il vient d’être suspendu pour dopage à l’EPO. Huit ans. Il a été pris par la patrouille au Kenya, le pays où il s’entraîne avec son frère jumeau. Mais d’après lui c’est une regrettable erreur. En réalité, il serait allé dans un centre médical, a demandé à être vacciné contre le Covid 19, mais à la place on lui a injecté un produit contenant… de l’EPO. Dans le genre explication vaseuse, difficile de faire pire. Cela explique peut-être la sanction particulièrement élevée.


On se souvient qu’au moment des vaccinations de masse de la population, quelques antivax se démenaient sur les réseaux sociaux pour tenter de dissuader les Français de se faire piquer. Certains, très pessimistes, ont même prédit des millions de morts dans l’année de l’injection.

Bon, au final, la vaccination n’a pas empêché la pandémie de progresser, mais les hôpitaux ont été moins surchargés et le nombre de décès en nette diminution. Quant à la vague de mortalité due au vaccin, on l’attend toujours.

Par contre, rien n’est terminé côté injection : le 20 mars dernier, 136 personnes ont reçu leur première dose. Il était temps… Et à ce rythme, tous les Français de plus de 12 ans seront vaccinés le 15 avril… 2077.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 23 mars 2023

DVD – Quand les Anglais parlent de sexe tarifié

DVD. N’ayant pas rencontré son public lors de sa sortie en salle, Mes rendez-vous avec Léo de Sophie Hyde a une seconde chance avec son édition en vidéo, uniquement en DVD chez Wild Side. Un film intimiste, subtil et aux dialogues souvent irrésistibles. Le scénario de Katy Brand, jusqu’alors connue en tant qu’actrice, a été spécialement écrit pour Emma Thompson. Un rôle particulièrement transgressif.

Elle interprète Nancy Stokes, professeur d’éducation religieuse. Veuve depuis deux ans, elle décide, à 60 ans, de réaliser quelques-uns de ses fantasmes sexuels les plus fous en louant les services d’un escort boy. Ce sera Léo Grande (Daryl McCormack vu dans les séries La roue du temps et Peaky Blinders). Le film relate cette rencontre dans une chambre d’hôtel.

L’occasion de multiplier les scènes humoristiques et les bons mots, tout en conservant pudeur et dignité même si certaines expressions sont crues.

Une très bonne comédie sur la frustration des épouses trop modèles et le travail si peu connu de ces hommes qui se louent pour offrir un peu de bonheur.

lundi 6 mars 2023

DVD et blu-ray – "X" de Ti West : le tournage porno vire au carnage

Le mélange qui tue : horreur et film X. Ti West, réalisateur américain qui a de grandes ambitions cinématographiques en plus d’un talent certain, ose la combinaison, avec en toile de fond un bel hommage aux films d’horreur des années 70, tendance Massacre à la tronçonneuse.

À la fin de ces années 70 donc, un producteur de film pornographique investit une ferme du Texas avec son équipe : deux comédiennes (Mia Goth et Brittany Snow), un acteur (ancien vétéran du Vietnam), un réalisateur et une preneuse de son (Jenna Ortega, devenue depuis mondialement célèbre après son interprétation de Mercredi). Ils sont hébergés par un couple de vieux fermiers qui ne sait pas ce qu’ils ont l’intention de faire. Quand ils le découvrent, le film vire au gore. Le scénario paraît simpliste mais X qui sort en vidéo chez Kinovista va beaucoup plus loin.

Réflexion sur la gloire, l’émancipation des femmes ou la sexualité du 3e âge, ce film est un petit bijou à voir sur plusieurs niveaux. Et sa sortie en DVD permet d’aller encore plus loin puisqu’en plus du making-of, le spectateur a le bonheur de découvrir “The farmer’s daughters” le film X tourné dans la ferme isolée et qui finira en scène de massacre sanglant.

Et ceux qui apprécient X pourront voir le préquel, Pearl et la suite, MaXXXine, tournés dans la foulée en partie dans les mêmes décors.

De choses et d’autres - Des blaireaux bloquent les trains

Non, je ne vais pas vous parler de la grève contre la réforme des retraites. Des trains bloqués, il n’y en pas qu’en France. En l’occurrence, c’est aux Pays-Bas que ces blaireaux causent bien des soucis aux usagers du rail batave. Et ce sont de véritables blaireaux, n’allez pas imaginer autre chose.

Donc, sous les rails de la ligne entre Bois-le-Duc et Boxtel, dans le sud du pays, plusieurs familles de ces petits mammifères noir et blanc ont entrepris de creuser des galeries et des terriers. De longs et profonds tunnels, qui fragilisent le sol. Résultat, quand un train passe au-dessus, il y a un risque d’affaissement et de déraillement.


Le gestionnaire du réseau a décidé, par précaution, d’interrompre la circulation durant une semaine, le temps de remettre la voie en état. Une semaine ou plus, car les blaireaux, protégés aux Pays-Bas, ne peuvent pas être exterminés comme de simples nuisibles. Il faut les déplacer avant de boucher les cavités.

En France, ce sont essentiellement des lapins qui creusent dans les talus supportant les voies de chemin de fer. Au point que la SNCF a un service chargé d’éliminer ces garennes comme le racontait le journal 20 minutes en 2012. Sans doute le seul agent de la SNCF autorisé à faire feu avec une arme à plusieurs reprises chaque jour.

Ainsi, la prochaine fois que vous constaterez, au dernier moment, que votre train est annulé, avant de pester contre les grévistes (ou le gouvernement qui n’écoute pas les grévistes), dites-vous que cela peut être aussi quelques lapins (ou blaireaux) qui ont simplement décidé de se dégourdir les pattes en creusant des galeries au mauvais endroit.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 24 mars 2023

dimanche 5 mars 2023

BD - Deux romans graphiques pour entrer dans l'intimité des pires tueurs

 On est fasciné par les monstres. La preuve avec ces deux romans graphiques racontant la vie d’un tueur en série américain et de la bande de tueurs à gages employée par Pablo Escobar pour protéger son fils.

Nouveau titre dans la collection « Stéphane Bourgoin présente les sérials killers ». Jean-David Morvan est au scénario pour raconter la vie de Dennis Rader, plus connu sous son nom d’affreux : BTK comme Blind Torture Kill (aveugler, torturer tuer). Ils s’y sont mis à trois pour dessiner ce récit glaçant : Sergio Montes, Facundo Teyo et Francisco Del E.

BTK a tué presque exclusivement dans l’État du Kansas dans les environs de la ville de Wishita entre 1974 et 1991. Arrêté en 2005, il a été condamné à la réclusion à perpétuité et est toujours derrière les barreaux. Dennis semble un enfant dérangé psychiquement. Il aime attacher ses victimes. Il commence sa « carrière » à 30 ans en massacrant presque toute une famille (le père, la mère et deux enfants). Il récidive une quinzaine de fois et s’attaque de préférence aux jeunes femmes.


C’est quand la police soupçonne un inconnu qu’il envoie ses premières lettres de revendication signées BTK. Il semble aussi vénérer les serial-killers, cherchant sans cesse à les dépasser dans l’ingéniosité et la barbarie. Le récit alterne reconstitutions des meurtres, tâtonnements des enquêteurs et surtout entretien de BTK avec un certain Jallieu, universitaire français, double de papier de Stéphane Bourgoin. Une BD à ne pas mettre entre toutes les mains tant le discours de Dennis Rader est dérangeant.

Et pour compléter la BD, en fin de volume, un long dossier présente le profil psychologique de BTK suivi de la retranscription de ses aveux concernant ses premiers meurtres.

Autres tueurs au centre d’une BD, mais cette fois ce sont des professionnels de la profession. L’histoire est en réalité directement tirée des souvenirs de Juan Pablo Escobar, fils de Pablo Escobar, célèbre narcotrafiquant colombien. Un scénario écrit en collaboration avec l’Argentin Pablo Martin Farina et dessiné par l’espagnol Alberto Madrigal. 120 pages qui font le portrait des « nounous » du petit Escobar.

Des hommes et une femme qui tuent comme on respire, toujours prêts à se sacrifier pour protéger le descendant du grand patron.

Tout commence par une double bavure. Chargés de faire évader un indicateur précieux d’Escobar, ils ratent leur coup et ne ramènent qu’un cadavre. Au moment des explications le ton monte et un des tueurs de la bande reçoit une balle dans la tête. Qui a tiré ? Juan Pablo se souvient et fait le CV des différents suspects, des amis malgré leur propension à éliminer toute personne ce qui semble un tant soit peu menaçant. On découvre donc les parcours de Samuel Latuca, « malhonnête et arrogant, addict aux drogues dures, impitoyable et insidieux », Ricardo Amargo « bandit dur et froid qui tire sans hésiter et avec une précision à toute épreuve », Luis Mandarina « type moche, très moche. Lèche-cul du patron et prêt à mourir pour lui » ou La Negra « devenue tueuse à gages de par sa grande habileté avec les armes. Impitoyable, adepte de la torture. »

Une sacrée galerie mais au final on ne peut que les trouver sympathiques. Sans doute à cause du regard de ce gamin de huit ans qui leur doit d’être encore en vie de nos jours.

« BTK, Dennis Blind Torture Kill Rader », Glénat, 17,50 €
« Escobar, une éducation criminelle », Soleil, 18,95 € (parution le 5 avril)

Cinéma - David Harbour en fantôme amnésique sur Netflix

David Harbour, depuis sa participation à Stranger Things, est devenu une valeur sûre de chez Netflix. We have a ghost, gentille comédie sur un fantôme amnésique est entièrement à son service. Il joue Ernest, un spectre prisonnier d’une vieille maison de banlieue. Il chasse régulièrement les différents propriétaires jusqu’à l’arrivée de la famille Presley.

Le père voit dans ces phénomènes surnaturels une occasion de faire de l’argent en diffusant les apparitions sur les réseaux sociaux. Mais Kevin le fils, se lie avec Ernest et tente de l’aider dans la recherche de son passé.

La première partie est hilarante (avec Jennifer Coolidge), la seconde un peu trop larmoyante. Mais cela reste une bonne comédie à voir en famille.

samedi 4 mars 2023

BD - Cocteau et Marais : deux Jean et un amour

Dans le Paris de 1937, l’amour frappe chez Jean Cocteau. Le dramaturge, toujours attiré par la beauté, la poésie et les excès, déclare sa flamme au jeune éphèbe, apprenti comédien, Jean Marais. Débute une relation houleuse entre ces deux monstres sacrés du théâtre français. Un récit raconté par Isabelle Bauthian est mis en images par Maurane Mazars.

Loin de se contenter de dérouler les faits de façon trop chronologique, les deux autrices aiment à brouiller les pistes, mélangeant faits historiques et scènes intimes. On découvre comment Jean Marais, beau mais encore peu sûr de son art, a été encouragé par un Jean Cocteau visionnaire. 

Car si au début c’est l’écrivain qui est le plus connu du couple, au fil des ans, le comédien, notamment quand il acceptera de faire du cinéma, deviendra une véritable star, multipliant les tournages, subissant de plein fouet sa popularité grandissante et l’assaut de groupies déchaînées. Jean Marais qui va tout faire pour tenter de sauver Cocteau de ses addictions aux drogues. En vain.

L’album, raconte aussi comment ces intellectuels ont dû composer avec la censure de l’occupant. Le passage où ils tentent de sauver Max Jacob est terrible. Les diatribes de certains journalistes collaborateurs contre ces « dépravés » sont d’une incroyable violence.

Et même le moment où Cocteau, sans doute pour sauver Jean Marais de l’emprisonnement pour avoir molesté une de ces plumes fielleuses, a dressé des éloges au sculpteur Arno Breker, qui réalisa plusieurs œuvres en hommage au IIIe Reich. Un pan de l’Histoire culturelle française trop souvent méconnue par les jeunes générations.

« Les choses sérieuses », Steinkis, 20 €