Affichage des articles dont le libellé est prime. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est prime. Afficher tous les articles

mercredi 8 mars 2023

Cinéma - Avec « BDE », Michael Youn retourne presque en enfance

Si vous n’avez pas fréquenté (ou vous êtes renseigné sur leurs pratiques) les grandes écoles françaises, vous ne savez pas ce que le fameux BDE du titre du dernier film signé Michael Youn et directement disponible sur la plateforme d’Amazon, Prime Vidéo, veut dire. BDE comme Bureau des étudiants, sorte de gouvernement mis en place chaque année. Son rôle : assurer des distractions encadrées à la future élite de la nation. Généralement, cela ressemble plus à des séances de bizutage couplées à de grosses fêtes où tout est possible.

Bob (Michael Youn), était président du BDE d’une grande école au début des années 2000. Il était une vedette, efficacement secondé par ses trois meilleurs amis, Max (Lucien Jean-Baptiste), Vinz (Vincent Desagnat) et Romane (Hélène Noguerra). En souvenir du bon, temps, ils se retrouvent tous les ans lors d’un week-end de folie organisé par Bob. Mais des quatre, c’est celui qui a le moins bien réussi. Il ment et profite de la richesse de son beau-père pour en mettre plein la vue à ses potes.

Cap vers Val Thorens au volant d’une grosse voiture pour passer du bon temps dans un chalet luxueux. Mais arrivés sur place, ils se retrouvent aux prises avec une fête de BDE.

Compétition entre vieux et jeunes vont provoquer un cataclysme dans la station. Le film, bourré de clichés, est parfois pénible. Les bons gags sont malheureusement très rares et les seconds rôles (Rayane Bensetti, Manon Azem, Lola Dubini…) pas du tout au niveau.

vendredi 21 janvier 2022

Streaming - Drôle de changement pour Hôtel Transylvanie sur Prime Vidéo


100 millions de dollars. C’est le prix que Amazon Prime a déboursé pour avoir en exclusivité les droits de diffusion du quatrième opus de la saga Hôtel Transylvanie. Ce film d’animation produit par Sony devait sortir en salles au mois d’octobre dernier. 

Il a été reporté à plusieurs reprises en raison de la crise sanitaire et finalement le long-métrage débarque directement en streaming sur la plateforme du géant de la vente en ligne. 100 millions c’est une belle somme même si le 3e volet avait rapporté 527. Mais c’était en 2018…

Dans cet Hôtel tenu par Dracula, les monstres sont choyés. Mais le patron est sur le point de prendre sa retraite. 

Il envisage de céder son commerce à sa fille Mavis (une vampire) et son gendre Johnny (un banal humain, complètement crétin en plus). Au dernier moment il abandonne son projet. Justifiant sa décision par le fait que Johnny n’est pas un monstre. Problème, à cause d’une invention de Van Helsing, Johnny se transforme en monstre. Et Dracula en humain. Ils vont devoir se lancer dans une quête dangereuse en Amazonie pour tenter de remettre les choses dans l’ordre.


Le film ne fait pas dans la dentelle parfois. Notamment quand Johnny se met à chanter. Mais cette idée d’inverser les rôles est parfaitement maîtrisée et une source inépuisable de gags. On rit beaucoup, avec les enfants mais aussi seul car les allusions et clins d’œil adultes pimentent parfois le scénario.

samedi 9 mai 2020

Cinéma - Varda et Truffaut, cautions culturelles des plateformes de SVOD ?



En France, Netflix et Amazon Prime tentent de se donner une meilleure image culturelle. Les deux plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) ont étoffé leur catalogue avec des films français d’auteur de très grande qualité. Netflix mise sur François Truffaut, Amazon Prime, toujours dans la mouvance de la nouvelle vague, a remis au goût du jour presque l’intégralité de l’œuvre cinématographique d’Agnès Varda. Pourquoi les plateformes de SVOD changent d’un coup d’un seul le fond de leur catalogue ? 

Bonnes et mauvaises raisons

Les naïfs estimeront que c’est pour apporter un peu plus de qualité face au très raté Marseille chez Netflix ou le racoleur Love Island animé par Nabilla chez Amazon. Les plus réalistes estiment simplement que les géants américains se préparent à remplir les obligations européennes de diffusion de 30 % d’œuvres en provenance du vieux continent. 


Obligation non dérogatoire et soumise à forte amende en cas de non-respect. Sachant que les investisseurs des deux plateformes de SVOD ne sont pas spécialement des philanthropes, cette seconde explication semble la plus plausible. Reste que grâce à ces directives européennes souvent décriées, le public de Netflix et Amazon a la possibilité de découvrir des chefs-d’œuvre du cinéma français, de moins en moins diffusés à la télévision française si ce n’est Arte. 
Agnès Varda sur Amazon, cela va de son premier long-métrage La Pointe Courte, tourné à Sète en 1954 avec un jeune acteur encore inconnu : Philippe Noiret aux Plages d’Agnès de 2008. On ne manquera pas l’incontournable Sans toit ni loi qui a révélé Sandrine Bonnaire ou le mythique Cléo de 5 à 7, excellente photographie de la vie d’une femme française au début des années 60. Fiction, documentaire ou essai cinématographique, avec Varda le cinéphile est comblé de A à Z. 
Pour beaucoup, François Truffaut est considéré comme le plus grand cinéaste français de tous les temps. Ancien critique, il a été sévère pour ses aînés avant de bousculer la narration filmique. Ce sont 12 films qui rejoignent (pour un an seulement dans un premier temps), le catalogue de Netflix. On peut commencer par Les 400 coups avec un Jean-Pierre Léaud encore minot endossant le personnage de sa vie, Antoine Doinel. Mais on peut aussi attaquer avec Vivement dimanche, son dernier film réalisé en 1983. Un polar avec une Fanny Ardant toujours aussi époustouflante dès que le réalisateur derrière la caméra sait mettre en valeur sa classe folle. Entre ce premier et dernier film, ce ne sont que des œuvres d’anthologie qui sont proposées, de Jules et Jim au Dernier métro. Il manque quand même dans cette œuvre La nuit américaine (qui a offert à Dani son meilleur rôle au cinéma) et surtout L’homme qui aimait les femmes, avec Charles Denner. Sans doute le film le plus personnel de Truffaut.

mardi 5 mai 2020

Cinéma - Pinocchio rebondit sur Amazon


Si Don Quichotte symbolise l’Espagne, Pinocchio est le personnage de fiction italien le plus connu dans le monde entier. Grâce à Walt Disney, même si le conte publié par Carlo Collodi en 1881 a fait le tour du monde, le pantin de bois au nez qui s’agrandit quand il ment est connu de tous. Pourtant il intéresse toujours les artistes de son pays, les fascine plus exactement. Roberto Benigni en avait fait une adaptation en 2002, interprétant la marionnette. On retrouve ce même Benigni dans la version de Matteo Garrone, mais il a endossé cette fois les habits de Geppetto, le « papa » du pantin en bois. 
Présenté à la dernière Mostra de Venise, Pinocchio, version Garrone, a connu un beau succès en salles en Italie. Il devait sortir le 18 mars en France. Sortie repoussée deux fois avant que finalement la plateforme Amazon Prime n’en rachète les droits et le programme depuis hier pour tous ses abonnés. Grand film, à l’esthétique recherchée, aux effets spéciaux virtuose, à la réalisation soignée et à la distribution de qualité, Pinocchio ne sera donc pas diffusé en salles en France. Dommage tant les images se prêtent au grand écran.

Benigni, un poème

L’histoire reste fidèle au conte originel. La magie des effets spéciaux permet simplement de donner un peu plus apparence humaine à la marionnette de bois. C’est le jeune Federico Ielapi qui a décroché le droit d’interpréter ce personnage de légende. Trucages obligent, avant chaque prise de vue, il devait passer de longues heures à se faire maquiller. Cela n’a pas entamé son enthousiasme. Et Matteo Garrone d’expliquer que « c’est un petit garçon audacieux, il n’avait pas peur dans les scènes les plus périlleuses, c’étaient nous qui, parfois, devions freiner ses élans. Il y a mis tout son cœur. » Le résultat est époustouflant. On a vraiment l’impression qu’il est en bois, mais dégage une humanité et une malice phénoménales. 
Dans le rôle du pauvre menuisier, désirant si fort avoir un enfant, Roberto Benigni apporte toute son humilité doublée d’une drôlerie à toute épreuve. Un grand rôle pour un grand acteur qui porte littéralement le film, lui donnant ce côté poétique et merveilleux recherché. Le seul bémol que l’on peut trouver (outre la diffusion sur des écrans forcément trop petits), c’est le côté trop fidèle de l’histoire. Cela manque un peu de folie et d’invention. Mais on comprend qu’en Italie, il n’est pas facile de modifier ce récit connu sur le bout des doigts par toute la population.


dimanche 3 mai 2020

Série Télé. « Good Omens », bien et mal s’unissent contre l’Armageddon



Les Anglais ont bien des défauts, mais il ne faut bien leur reconnaître un sens de l’humour incomparable où l’absurde et la dérision sont rois. Si vous avez le moindre doute, précipitez-vous sur la mini-série « Good Omens » au menu d’Amazon Prime. Six épisodes adaptés du roman « De bons présages » de Terry Pratchett et Neil Gaiman paru au début des années 200 en France au Diable Vauvert. L’histoire, entre fantastique et religieux, raconte comment un ange et un démon se retrouvent coincés sur Terre après avoir commis des erreurs. Le premier, Rampa (David Tennant), se transforme en serpent et pousse Eve à commettre le péché originel dans le Jardin d’Eden. Le second, Aziraphale (Michael Sheen), aide le couple à fuir. Dieu (qu’on ne voit jamais et qui a la voix de Frances McDormand dans la version originale), les chasse. Cela fait donc 6 000 ans qu’ils coexistent, l’un en faisant le mal, l’autre le bien. Quand l’Antéchrist arrive sur terre pour sonner la fin du monde, Rampa et Aziraphale s’unissent pour sauver ces pauvres humains, faibles mais si attachants. 
La série, portée par les deux acteurs d’exception que sont David Tennant et Michael Sheen, joue sur tous les clichés démoniaques et angéliques. Rampa est un jouisseur, toujours à la mode quelle que soit l’époque. Aziraphale, naïf et gentil, ne cesse de s’extasier devant les inventions culinaires des humains. L’intrigue nous permet de croiser aussi une sorcière adorable, un inquisiteur empoté et les quatre cavaliers de l’apocalypse, mais version XXIe siècle.


vendredi 17 avril 2020

Série Télé - Avec «Future Man», mourir de rire avant la fin du monde


 Josh Futturman (Josh Hutterchson) a la désagréable impression de passer à côté de sa vie. La faute aux jeux vidéo. Ce trentenaire, geek et puceau, vit toujours chez ses parents en Californie et gaspille des heures sur un vieux jeu vidéo de combat dans l’espace. Il bloque au dernier niveau. Impossible d’anéantir complètement les mutants qui asservissent la population humaine. De quoi déprimer, d’autant que son boulot, homme de ménage dans une société de recherche pharmaceutique spécialisée dans les maladies vénériennes, ne lui donne que peu de satisfaction. Aussi, quand il parvient enfin, au bout de milliers de tentatives, de terminer le jeu, c’est comme s’il avait sauvé l’Humanité entière. Et justement, Tiger et Wolf, deux voyageurs du temps venus d’un lointain futur, sont très intéressés par les compétences de Josh.
Voilà comment le plus nul des geeks va se retrouver affublé sur titre de « sauveur de l’Humanité » à son grand désespoir. Car si Tiger et Wolf, brutes sanguinaires, tuent comme ils respirent, Josh fait partie de ces gentils garçons qui s’évanouissent quand ils se coupent avec une feuille de papier. Alors arracher la tête à mains nues d’un mutant, ce n’est pas spécialement dans ses compétences. 
La série Future Man, parodiant tous les grands films de SF, est sortie des esprits tordus d’ Ariel Shaffir, Kyle Hunter avec la complicité de cet autre iconoclaste qu’est Seth Rogen (série The Boys sur Amazon et film culte sur la Corée du Nord, L’interview impossible). Les deux premières séries diffusées en 2017 et 2019 aux USA sont disponibles sur Amazon Prime. La 3e vient de sortir de l’autre côté de l’Atlantique, mais on devra encore un peu attendre pour savoir si Josh va finalement réussir à sauver notre monde. 


mardi 14 avril 2020

Cinéma - « Guns Akimbo » sur Amazon, des flingues et de l’humour très noir




Sans doute lassé d’être associé au personnage d’Harry Potter, Daniel Radcliffe donne un tour assez étrange à sa carrière. Il aurait pu sélectionner soigneusement ses rôles, se contenter d’interpréter les jeunes premiers dont rêvent toutes les jeunes filles en fleur. Au contraire, il semble avoir décidé de régulièrement jouer des tordus de l’extrême, humiliés et demandeurs de performances physiques hors normes. Il débute ce genre de prestation dans Horns, tiré du roman d’horreur de Joe Hill. 
Affublé de cornes durant toute l’histoire, il est le méchant qui essaie de se racheter. Le pire reste sa composition dans Swiss Army Man. Il joue le rôle d’un cadavre péteur. Compagnon de galère d’un naufragé, il se fait transporter comme un sac de pommes de terre dans une nature hostile. Tout en pétant… 
Dans Guns Akimbo de Jason Lei Howden, sorti directement sur Amazon Prime, il incarne Miles, geek pleutre et effacé. Ce n’est que la nuit qu’il combat les trolls sur internet. Exactement, il essaie d’être pire qu’eux. Mais cela ne plaît pas à Riktor (Ned Dennehy) qui le piège. Il envoie ses sbires lui greffer deux pistolets aux deux mains et l’inscrit à un jeu de téléréalité extrême. Il a 24 heures pour tuer Nix (Samara Weaving). À moins que ce ne soit cette redoutable tueuse qui ne remporte la partie retransmise en direct sur le dark net et ne plombe le pauvre Miles. 90 minutes de bastons bien glauques, de combats et de dizaines de morts violentes et spectaculaires.
 Ponctuées de scènes d’un humour noir absolu. C’est d’ailleurs dans ces dialogues, comiques par leur décalage, que réside l’intérêt du film, coproduction entre l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande.

mardi 7 avril 2020

Séries télé : le match Casa/Loop ou Netflix vs Amazon Prime


Votre salon s’est transformé en ring de boxe ce week-end. A ma droite, la série espagnole championne de toutes les audiences et star de Netflix, la saga des plus célèbres braqueurs de banque de la décennie, les rois du rebondissement : mesdames et messieurs applaudissez la saison 4 de la Casa de Papel. A ma gauche, le concept le plus étrange et novateur de cette même décennie, de la science-fiction contemplative ambitieuse pour relancer l’intérêt d’Amazon Prime, la plateforme du géant de la vente sur internet.
Faites un triomphe au challenger qui n’a pas froid aux yeux et qui va changer votre vision du quotidien : Tales from the Loop ! Le match a été suivi par des milliers de Français, plongés en plein confinement et donc très captifs pour découvrir les deux sensations télévisuelles du moment. Compliqué de désigner un vainqueur même si la série espagnole a un peu perdu de sa nouveauté alors que the Loop, au contraire, nous étonne un peu plus à chaque épisode. En réalité ce sont deux genres tellement opposés qu’il est impossible de les comparer, si ce n’est que ces programmes sont l’arme principale de Netflix et Amazon Prime pour contrer l’arrivée de Disney +.
Phénomène planétaire, La Casa de Papel a logiquement été reconduite pour une nouvelle saison après le carton sur Netflix. Comme la première, elle est découpée en deux parties.

Inspirée de tableaux
Ce week-end on a découvert les 8 derniers épisodes de cette seconde saison. Huit épisodes et autant de coups de théâtre.


Car les scénaristes et le créateur, Alex Pina, ont parfaitement compris que ce qui fait l’attrait des aventures de ces braqueurs hors du commun, ce sont les complications d’un plan normalement parfaitement millimétré. Certains vont trouver que Tokyo, Rio, le Professeur ou Nairobi en font trop. Oui, certainement, mais c’est bien ce qu’attendent les fans de la série. Par contre, pour en gagner de nouveaux, ce sera plus compliqué.
Face au braquage à grand spectacle de la Casa, Tales from The Loop, pourtant financé par Amazon qui ne manque pas de milliards, semble faire un peu parent pauvre. Dans le genre SF, on fait plus tape à l’œil ailleurs. Mais Nathaniel Halpern, le créateur de cette anthologie de huit épisodes indépendants les uns des autres, s’intéresse plus à la psyché des personnages qu’à leur capacité à aller dans l’espace. The Loop c’est un complexe scientifique construit dans le sous-sol d’une petite ville de l’Ohio.
Les décors font penser aux années 80, mais avec des robots dans les forêts et des tours lumineuses, comme des géants de fer garantissant la quiétude de la petite ville rurale des USA. Les scénaristes abordent des sujets forts comme le voyage dans le temps, l’altérité, le changement de personnalité ou la mort par l’intermédiaire des différents habitants. Visuellement très belle (à la base, la série est inspirée des tableaux du peintre suédois Simon Stålenhag), The Loop joue de la lenteur pour plonger le spectateur dans ce monde différent. La musique, sublime et omniprésente, renforce cette impression de voyage loin, très loin de notre réalité.
On est indéniablement en présence de la plus originale série télé de l’année (voire de la décennie), mais pas forcément la plus grand public. Car on doit réfléchir et faire un gros travail d’introspection pour tirer toute la substantifique moelle de Tales of the Loop.

___________________________

Comment contrer l’offensive Disney + ?

Si Netflix et Amazon sortent en ce moment deux de leurs meilleures séries, ce n’est pas un hasard. Car le marché voit l’arrivée d’un nouvel opérateur qui fait figure de grand méchant capable de tout cannibaliser.
Initialement prévu le 24 mars, le lancement de la plateforme du géant américain a été reporté au 7 avril (aujourd’hui donc) pour ne pas mettre à mal les tuyaux de l’internet. Face à Mickey, Star Wars et les succès Marvel, Netflix et Amazon ont effectivement du souci à se faire.  Parmi les têtes de gondole de Disney +, The Mandalorian, série dérivée de l’univers Star Wars, des dessins animés de légende (parfait pour renouveler les distractions des petits confinés), des documentaires de prestige tirés du catalogue de National Geographic et des dizaines de séries.
Autre avantage de Disney +, le prix. Il n’en coûte que 6,99 € par mois (ou 69,99 € pour un an), bien moins cher que Netflix à 11,99 € mais encore un peu au-dessus d’Amazon Prime qui revient à 49 € pour un an.

mercredi 1 avril 2020

#SérieTélé - Laissez-vous entraîner sur les falaises de « Broadchurch »


Elles ne sont pas légion les séries qui marquent le genre. Quelques Américaines (comme Lost ou True Detective) et chez les Anglais, Broadchurch, proposée sur Amazon Prime (mais que la première saison). Pourtant à la base, la série a tout du téléfilm régionaliste à la France 3. Le cadre : une petite station touristique du Dorset. L’intrigue : un enfant est retrouvé mort sur la plage, étranglé. Les enquêteurs : une mère de famille tout le temps joviale, originaire de la ville et son nouveau chef en provenance de Londres, mis au placard, dépressif, taciturne et toujours de mauvais poil. Bizarrement, le tout fait une série d’exception qui va vous hanter longuement. Essentiellement la saison 1, qui a une force émotionnelle déterminante. 
Ce qui fonctionne le plus dans Broadchurch, c’est la valse des suspects. Chaque habitant de la petite ville (journaliste, commerçant, père de l’enfant, pasteur, vendeur de journaux…) est à un moment sur la liste des suspects.  Et le spectateur se perd en conjectures, incapable comme dans les meilleurs Agatha Christie de savoir qui est le meurtrier. 
L’autre raison de regarder Broadchurch avec gourmandise consiste à comparer les prestations des deux acteurs principaux. David Tennant (ancien Dr Who) et Olivia Colman (la reine dans The Crown) forment un duo de policiers comme rarement on en a vu. L’une naïve mais déterminée, toujours dans l’empathie et la gentillesse ; l’autre déterminé, capable de tout jouer sur une intuition, méprisant pour ses hommes, détestant l’endroit. 
Broadchurch est un petit chef-d’œuvre qu’il faut regarder une seconde fois quand on connaît le nom du coupable pour tenter de retrouver les indices placés par les scénaristes.