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jeudi 8 juin 2023

Cinéma et littérature - Les lettres de François Truffaut à Helen Scott, son agent américaine


Entre 1960 et 1965, François Truffaut a entretenu une correspondance avec Helen Scott, son agent aux USA. Dans Mon petit Truffe, ma grande Scottie, commenté et annoté par Serge Toubiana, on découvre la vision du cinéma américain par le réalisateur français. Il y est beaucoup question de Hitchcok et des grands maîtres.

Mais ces lettres montrent surtout la grande complicité entre cette femme enjouée, au service de la promotion du cinéma français en Amérique et un Truffaut sensible à son admiration et surtout sa grande connaissance du milieu. (Denoël, 24,90 €)

samedi 9 mai 2020

Cinéma - Varda et Truffaut, cautions culturelles des plateformes de SVOD ?



En France, Netflix et Amazon Prime tentent de se donner une meilleure image culturelle. Les deux plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) ont étoffé leur catalogue avec des films français d’auteur de très grande qualité. Netflix mise sur François Truffaut, Amazon Prime, toujours dans la mouvance de la nouvelle vague, a remis au goût du jour presque l’intégralité de l’œuvre cinématographique d’Agnès Varda. Pourquoi les plateformes de SVOD changent d’un coup d’un seul le fond de leur catalogue ? 

Bonnes et mauvaises raisons

Les naïfs estimeront que c’est pour apporter un peu plus de qualité face au très raté Marseille chez Netflix ou le racoleur Love Island animé par Nabilla chez Amazon. Les plus réalistes estiment simplement que les géants américains se préparent à remplir les obligations européennes de diffusion de 30 % d’œuvres en provenance du vieux continent. 


Obligation non dérogatoire et soumise à forte amende en cas de non-respect. Sachant que les investisseurs des deux plateformes de SVOD ne sont pas spécialement des philanthropes, cette seconde explication semble la plus plausible. Reste que grâce à ces directives européennes souvent décriées, le public de Netflix et Amazon a la possibilité de découvrir des chefs-d’œuvre du cinéma français, de moins en moins diffusés à la télévision française si ce n’est Arte. 
Agnès Varda sur Amazon, cela va de son premier long-métrage La Pointe Courte, tourné à Sète en 1954 avec un jeune acteur encore inconnu : Philippe Noiret aux Plages d’Agnès de 2008. On ne manquera pas l’incontournable Sans toit ni loi qui a révélé Sandrine Bonnaire ou le mythique Cléo de 5 à 7, excellente photographie de la vie d’une femme française au début des années 60. Fiction, documentaire ou essai cinématographique, avec Varda le cinéphile est comblé de A à Z. 
Pour beaucoup, François Truffaut est considéré comme le plus grand cinéaste français de tous les temps. Ancien critique, il a été sévère pour ses aînés avant de bousculer la narration filmique. Ce sont 12 films qui rejoignent (pour un an seulement dans un premier temps), le catalogue de Netflix. On peut commencer par Les 400 coups avec un Jean-Pierre Léaud encore minot endossant le personnage de sa vie, Antoine Doinel. Mais on peut aussi attaquer avec Vivement dimanche, son dernier film réalisé en 1983. Un polar avec une Fanny Ardant toujours aussi époustouflante dès que le réalisateur derrière la caméra sait mettre en valeur sa classe folle. Entre ce premier et dernier film, ce ne sont que des œuvres d’anthologie qui sont proposées, de Jules et Jim au Dernier métro. Il manque quand même dans cette œuvre La nuit américaine (qui a offert à Dani son meilleur rôle au cinéma) et surtout L’homme qui aimait les femmes, avec Charles Denner. Sans doute le film le plus personnel de Truffaut.

mercredi 2 décembre 2015

Cinéma : Les amours interdits de 'Marguerite et Julien'

Frère et sœur, Marguerite et Julien s'aiment d'un amour fou. Une passion mortelle racontée par Valérie Donzelli.



Le scénario original est de Jean Gruault. Destiné à François Truffaut, il est longtemps resté au fond d'un tiroir. Œuvre sulfureuse et oubliée, elle est exhumée par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui la transforment en fable tragique portée par l'interprétation d'Anaïs Demoustiers, exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme passionnée, exclusive, désespérée. Tout commence comme un conte raconté à des enfants dans un dortoir. Dans un grand château, la famille de Ravalet vit heureuse. Le seigneur vit dans l'opulence, entouré de sa femme et de ses trois enfants. Les deux derniers, Julien (Jérémie Elkaïm) et Marguerite (Anaïs Demoustiers), sont inséparables. Ils jouent, apprennent et dorment ensemble. Deux gamins complices et en parfaite harmonie. Julien aime peindre sa sœur.
Éloignement
Une proximité qui inquiète l'oncle de la famille (Sami Frey). Il décide de séparer le frère et la sœur, persuadé que cette dernière détourne le premier du droit chemin. Pendant que Julien découvre la vie aux quatre coins de l'Europe, Marguerite se morfond dans le château dans l'attente de son retour. Ses parents tentent de la marier. Mais elle refuse tous ses prétendants. Quand Julien revient, devenu un beau jeune homme, l'amour enfantin se transforme en passion incontrôlable. Ils consomment et deviennent un sujet de conversation avant d'être pourchassés. Inspiré de la véritable histoire incestueuse de deux jeunes nobles au XVIIe siècle, cette histoire est transposée dans une époque indécise, mélange entre un lointain passé et des éléments très contemporains. Ce choix déstabilise un peu le spectateur, cherchant en vain quelques repères tangibles pour s'arrimer au récit. Mais une fois ce concept accepté, on entre véritablement dans le film, essentiellement une relation fusionnelle entre deux amoureux seuls contre tous.
La jeune Anaïs Demoustiers dans ce rôle entre folie et désespoir prouve une nouvelle fois qu'elle peut endosser tous les rôles, son joli minois s'adaptant à toutes les extravagances. Elle est convaincante, beaucoup plus que Jérémie Elkaïm, sans doute trop investi dans un projet qu'il porte depuis des années avec son ancienne compagne et réalisatrice Valérie Donzelli.