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vendredi 9 février 2024

Des lettres - Manie épistolaire de Cioran

 


Philosophe du désespoir, Cioran a marqué la pensée du XXe siècle. L’essentiel de son œuvre a té regroupé dans un volume de la pléiade, mais il manquait le volet épistolaire de ses écrits.

Nicolas Cavaillès s’est chargé de sélectionner quelques missives pour mieux comprendre l’évolution de la pensée de Cioran, entre ses 19 et 79 ans. On retrouve dans ces lettres envoyées à sa famille, Jean Paulhan, François Mauriac ou la « Tzigane », son dernier amour, ces fulgurances. Comme cette constatation à un compatriote qui désire rejoindre la France en 1989 : « Paris est l’endroit idéal pour rater sa vie. C’est ce que je fais avec succès depuis cinquante et un ans. »

« Manie épistolaire » de Cioran, Gallimard, 320 pages, 21 €

jeudi 8 juin 2023

Cinéma et littérature - Les lettres de François Truffaut à Helen Scott, son agent américaine


Entre 1960 et 1965, François Truffaut a entretenu une correspondance avec Helen Scott, son agent aux USA. Dans Mon petit Truffe, ma grande Scottie, commenté et annoté par Serge Toubiana, on découvre la vision du cinéma américain par le réalisateur français. Il y est beaucoup question de Hitchcok et des grands maîtres.

Mais ces lettres montrent surtout la grande complicité entre cette femme enjouée, au service de la promotion du cinéma français en Amérique et un Truffaut sensible à son admiration et surtout sa grande connaissance du milieu. (Denoël, 24,90 €)

mardi 20 septembre 2016

Rentrée littéraire : La cuisine à trois des "Cannibales"

Échanges de lettres entre une mère, son fils et la maîtresse de ce dernier. Succulent trio animé par Régis Jauffret.

Petit bijou de style et d'érudition, « Cannibales », roman épistolaire de Régis Jauffret, dans la première liste du Goncourt, désarçonne dans sa forme. Pas de description ni de dialogues, les 180 pages sont constituées d'une suite de lettres que les trois personnages principaux s'envoient chronologiquement. Noémie, la première, écrit à Jeanne, la mère de son amant Geoffrey. Elle lui explique pourquoi elle a préféré rompre avec cet architecte de trente ans son ainé. La mère, furieuse dans un premier temps, se laisse séduire par les lettres légères et très personnelles de la belle Noémie. Au point qu'on a l'impression que la mère tombe à son tour amoureuse de cette jeune artiste peintre. Jeanne ne se prive pas de donner des conseils à la jeune femme « Un dernier mot : aimez. L'amour est une picoterie, une démangeaison dont on ne saura jamais si le plaisir du soulagement que nous procure la caresse de l'amant vaut les désagréments de son incessant prurit. » Noémie, de son côté, est bien consciente que Geoffrey souffre de sa rupture. Elle le raconte sans fioritures à sa génitrice. « Avec moi, de l'amour il (Geoffrey) en a peut-être eu le goût sur la langue. C'est ça le chagrin, le souvenir d'un instant défunt. » La poésie, la grâce et la beauté s'invitent souvent dans les lettres des deux femmes. Comme si au calme face à leur page blanche elles parvenaient à merveille comprendre le sens du monde.
A la broche
régis jauffret,cannibales,lettres,seuilMais elles dérapent aussi parfois. Une fois proches, elles se délectent à imaginer une mort violente pour ce Geoffrey qui, au final, les aura toujours un peu déçu. On comprend alors le titre du roman, « Cannibales », quand Noémie s'imagine cuisiner son cadavre. « Après avoir salé et poivré sa dépouille, tenant chacune une extrémité du manche sur lequel nous l'aurons empalé, nous le ferons griller à la broche au-dessus d'un feu de sarments de vigne et de bois d'olivier. Nous pilerons ses os dans un mortier afin de pouvoir nous repaître de sa moelle montée en mousseline avec un kilo de bon beurre. » Moins glamour cette obsession, qui s'achèvera en un étrange barbecue.
« Cannibales » de Régis Jauffret, Seuil, 17 €

samedi 17 octobre 2015

Livre : Lettres de Marcel Pagnol


Recueil de lettres adressées à des collègues et amis, ce livre coordonné par son petit-fils Nicolas permet de cerner l’extraordinaire professionnalisme de Marcel Pagnol. S’il débute au théâtre, très vite il se tourne vers le cinéma et invente le statut de scénariste-réalisateur-producteur. Une seule casquette pour être absolument maître de ses œuvres. Par contre il ne peut pas se passer de comédiens. Alors il choisit les meilleurs et leur offre des rôles de légende. De Fernandel à Raimu, il a permis à ces Provençaux de conquérir toute la France. Mais pas sans difficultés quand on découvre les rapports parfois houleux du réalisateur avec ces stars de l’époque. La première partie, la plus passionnante aussi, retrace les longues années de collaboration entre Pagnol et Raimu. Les deux hommes s’apprécient, mais leurs caractères entiers brouillent parfois les cartes. Les fâcheries sont récurrentes. Violentes parfois. Même les huissiers sont intervenus... Pourtant on retient surtout l’indéfectible amitié des deux hommes..


J’ai écrit le rôle de ta vie”, Robert Laffont, 21 euros.