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vendredi 9 février 2024

Des lettres - Manie épistolaire de Cioran

 


Philosophe du désespoir, Cioran a marqué la pensée du XXe siècle. L’essentiel de son œuvre a té regroupé dans un volume de la pléiade, mais il manquait le volet épistolaire de ses écrits.

Nicolas Cavaillès s’est chargé de sélectionner quelques missives pour mieux comprendre l’évolution de la pensée de Cioran, entre ses 19 et 79 ans. On retrouve dans ces lettres envoyées à sa famille, Jean Paulhan, François Mauriac ou la « Tzigane », son dernier amour, ces fulgurances. Comme cette constatation à un compatriote qui désire rejoindre la France en 1989 : « Paris est l’endroit idéal pour rater sa vie. C’est ce que je fais avec succès depuis cinquante et un ans. »

« Manie épistolaire » de Cioran, Gallimard, 320 pages, 21 €

lundi 5 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - De l'importance d'apprendre à être perdant

« Une seule chose importe : apprendre à être perdant ! » Cet aphorisme de Cioran, devrait être enseigné par tous les professeurs de sport de la planète. Encore plus forte que « l'important, c'est de participer » de Coubertin, cette réflexion d'un philosophe qui n'a probablement jamais assisté à un seul match de rugby de sa vie devrait cependant suffire à redonner un peu de baume au cœur des supporters catalans. Après plus d'un siècle dans l'élite, redescendre ne peut que renforcer le club, lui donner une nouvelle expérience dont il ressortira grandi, plus solide.
De tous temps les perdants ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Prenez Raymond Poulidor, souvent second, il a toujours été plus populaire que les coureurs cyclistes qui le précédaient sur la ligne d'arrivée. Un échec, comme un succès, n'est jamais définitif. Ce n'est qu'un passage.
Et puis, il y a plus mal loti que l'USAP. Le Stade Rennais par exemple. Depuis 1971, le club n'a plus gagné un seul trophée. Samedi soir, en finale de la Coupe, face à Guingamp, bis repetita de celle de 2009. Rennes revient bredouille du Stade de France. L'autre club breton s'impose. Mais est toujours menacé de relégation en Ligue 2.
On monte, on descend, on gagne, on perd... La glorieuse incertitude du sport (mise à mal, il est vrai, par les millions du PSG) fait tout le sel de la compétition. Si tout était écrit d'avance, quel intérêt à se déplacer au stade, à regarder un match à la télévision, lire les analyses et décortiquer les classements dans le journal ?

Chronique "De choses et d'autres" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant

lundi 11 février 2013

Billet - Concours de philosophie à deux balles sur Twitter

Les réseaux sociaux, un peu comme l'alcool, font tomber toutes les inhibitions. Il suffit d'un compte et de plus de 20 abonnés pour se croire autorisé à diffuser sa pensée comme le Messie sa parole ou le pilier de bar ses brèves de comptoir. La philosophie en 140 signes, voilà la nouvelle mode sur Twitter. Les amateurs d'humour n'y perdent rien au change, même si les auteurs, eux, prennent leurs « pensées » très au sérieux. 

Parmi les hashtags populaires ce dimanche, deux ouvrent des boulevards aux théoriciens de pacotille. L'idée est de débuter une phrase, à vous de lui donner tout son sens en l'achevant. « La vie serait moins pénible si... » semble l'exemple type. « … quand tu aimes vraiment quelqu'un, cet amour est automatiquement réciproque » espère un certain @Sunshine13300 à l'inexpérience criante. Moins profonds et plus prosaïques les espoirs de Sandra « … on pouvait se lever tous les jours a 13h » ou de Calvin « … j'aurais pas de français a faire. » (mais dans son cas, on peut douter de la pertinence !) 

Ce jeu sur Twitter mise beaucoup sur le « je ». Ils sont nombreux à se dévoiler en prolongeant le hashtag « #MoiJeVeuxEtre ». Chachou, très égocentrique, espère être « morte juste un ou deux jours pour voir qui pleurerait pour moi. » D'autres se voient « éternelle », « un bon père », ou « amoureuse ». Un conseil aux philosophes à deux balles, achetez « Pensées étranglées » de Cioran (Collection Folio 2€). D'une autre portée intellectuelle et pile poil dans votre budget. 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.