Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
samedi 4 avril 2020
De choses et d’autres – A chaque pays ses commerces essentiels
Hier je me demandais ce que le gouvernement entendait exactement par « commerces essentiels » dans son attestation de sortie. Une petite recherche me renvoie sur une annexe à l’article 1er de l’arrêté du 14 mars, sorte de liste à la Prévert.
Parmi les « ouverts, même en période de pandémie », on retrouve les supermarchés mais aussi les blanchisseries, les garages auto, même si on n’a pas le droit de partir en vacances, les agences d’intérim, même si des millions de Français se retrouvent au chômage, complet ou partiel, les réparateurs d’ordinateurs (là c’est dommage, si mon PC portable tombait en panne, j’aurais un bon motif pour me la couler douce) et les animaleries.
Pour ce dernier cas, je spécule que c’est surtout en cas de coupure de l’eau courante. Alors tout le monde pourra acheter de la litière et comme les chats, on fera nos besoins dans des bacs…
En fait, chacun peut considérer ce qu’il a d’essentiel pour vivre. En Italie, au tout début de l’épidémie, le gouvernement avait décidé de fermer nombre de magasins, mais permettait aux librairies de rester ouvertes. Bon, cela n’a pas tenu longtemps. La lecture c’est bien, mais rester vivant c’est mieux.
En Belgique, fermer des friteries, c’est comme imposer à des millions de personnes un régime drastique et démoralisant.
Par contre aux USA, Trump a été très clair sur ce point : pas question que les armureries ferment. Car quand le Français a besoin de sa baguette fraîche tous les jours, l’Américain lui se contente d’un fusil automatique et de 200 balles pour le recharger. Dans les deux cas cela n’a aucune efficacité contre le virus, mais ça rassure.
Littérature - Et si vous écoutiez des romans ?
Le confinement rend-il fainéant ? On peut se poser la question puisqu’en fin de 3e semaine, lassé de tourner des pages, nous nous intéressons au livre audio. A la base, proposer des enregistrements de lecture de romans dans son intégralité était une façon habile de permettre aux non-voyants d’accéder eux aussi à la littérature. L’arrivée des CD et du streaming a démocratisé cette branche de l’édition. Et a même gagné des parts de marché en dehors de la cible première. Ils ne sont plus rares qui, pour s’endormir le soir, écoutent dans le noir une voix leur raconter un classique ou un thriller.
Durant cette période compliquée, où il faut encore et toujours trouver des occupations, l’écoute de la littérature peut être reposante et addictive.
D’autant que les principaux acteurs proposent d’importants rabais sur les prix, voire des livres gratuits comme Audiolib. En vous rendant sur le site, vous pourrez télécharger les fichiers du très utile « Méditer avec les enfants » ou du passionnant « Un secret » de Philippe Grimbert et enfin du palpitant premier tome de la saga « La quête d’Ewilan » de Pierre Bottero. Audiolib propose un catalogue immense, avec une profusion de voix adaptées aux ambiances. On note d’ailleurs au passage que les auteurs sont rares à se risquer à lire leurs œuvres.Un exercice casse-gueule qui ne fait pas peur à Pierre Lemaître. Au contraire, le lauréat du Prix Goncourt en 2013 est un des meilleurs « lecteurs » du catalogue.
Versions gratuites
Lizzie, nouvel entrant sur le marché, mais adossé à de grandes maisons d’éditions, propose un nombre très important de nouveautés. On note parmi celles-ci « L’île du diable » de Nicolas Beuglet,
« L’Envers du décor et autres nouvelles » de Tatiana de Rosnay (qui elle aussi lit ses propres écrits) ou dans le volet jeunesse les aventures des Petits poules lues par André Dussollier.
Si vous trouvez un peu cher ces versions audio de romans actuels, vous pouvez vous rabattre sur les romans tombés dans le domaine public et qui sont racontés par des lecteurs bénévoles. Ils font don de leur voix comme d’autres de leur sang. Parmi les quelques associations présentes sur internet, notons le dynamisme de Litteratureaudio.com qui rajoute toutes les semaines de nouveaux titres. Entre les œuvres de Zola, Proust, Gaston Leroux ou Lovecraft, vous avez la possibilité de passer des heures captivantes sans avoir à tourner la moindre page.
Dans le même genre, Audiocité propose quantité de vieux textes remis au goût du jour grâce à la parole. Comme ce très suranné et romantique feuilleton intitulé « Illusion féminine » de Jean de la Brète paru dans les années 20. Le petit plus d’Audiocité : la page consacrée à l’œuvre renvoi sur le texte de référence qui est lui aussi en accès libre sous forme de PDF stocké dans une bibliothèque. Vous pouvez ainsi retourner à une lecture classique si la voix du bénévole ne vous plaît pas.
vendredi 3 avril 2020
VOD – 30 nouveautés d'un coup
Comment sauver les films qui étaient à l’affiche au moment de la fermeture de toutes les salles pour cause de pandémie ? Cette question le CNC, centre national du cinéma se la pose depuis deux semaines et une première solution vient d’être débloquée. D’ordinaire, les films sont disponibles à la vidéo à la demande ou VOD, trois mois après la fin de leur exploitation en salles. Mais à situation exceptionnelle, décision tout aussi exceptionnelle et le CNC a publié hier une liste de 30 films qui pourront être loués à l’unité en VOD dès aujourd’hui. 30 œuvres qui pourront ainsi un peu limiter la casse. Car la VOD, même en période de confinement forcé, est loin de compenser les recettes des entrées en salles.
Parmi les films qui ont obtenu cette dérogation dans la chronologie des médias, il y a quelques créations plus qu’intéressantes qui donneront un peu de sel à votre enfermement. Il y en a pour tous les goûts car tous les genres étaient à l’affiche. Parmi les grosses productions qui devraient prolonger leur succès en VOD on trouve « 1917 » de Sam Mendes ou « Sonic le film », dessin animé pour toute la famille.
Mais temps libre oblige, optez pour la curiosité et on vous conseille plus particulièrement l’excellent « Selfie » (photo ci-dessus) , film à sketches sur les nouvelles technologies et réseaux sociaux, thèmes très actuels ces dernières semaines ou « La fille au bracelet », film judiciaire avec Anaïs Demoustier en procureur de la République implacable.
Et si vous voulez rigoler un peu, ne ratez pas « Papi Sitter » de Philippe Guillard avec un duo comique parfait (Olivier Marchal et Gérard Lanvin) ou le très inégal mais malgré tout irrésistible « Lucky » d’Olivier Van Hoofstadt avec Michael Youn, Alban Ivanov et Florence Foresti. Enfin c’est aussi l’occasion de voir des films plus difficiles comme « Le lac aux oies sauvages » ou « Monos ». Maintenant, il ne vous reste plus qu’à surveiller les plateformes de VOD…
De choses et d’autres - Comment recycler votre attestation de sortie ?
Hier, pour couper ma journée de télétravail, entre 12 et 13 heures, je suis allé faire des courses. Attention, je suis un psychorigide du confinement alors la sortie n’était bien que pour « des achats de première nécessité » selon la prose gouvernementale. Même si je ne sais toujours pas ce que cela représente dans les faits. Quand on n’a plus de sel, faut bien aller en acheter, même si on peut s’en passer (mais c’est moins bon).
Pour info, j’ai aussi acheté du papier toilette. Oui, vous ne rêvez pas, il y a du papier toilette dans les supermarchés. De toutes les marques, de toutes les épaisseurs et même de tous les parfums. L’idée de faire des stocks car la pénurie arriverait en pleine pandémie n’était pas si judicieuse que ça…
A la date du 22 août 2034, un petit plaisantin écrivait dans son faux « journal de mon confinement », « Je viens d’utiliser enfin le dernier rouleau acheté par mes parents en mars 2020. »
A chaque sortie, son attestation. Et interdit de raturer sous peine de procès-verbal immédiat. Cela représente un nombre considérable de papiers. Je mets consciencieusement les attestations de côté pour une seconde utilisation.
J’aurais pu imprimer un nouveau formulaire au dos du premier. Mais vu le niveau d’humour actuel des forces de l’ordre, je n’ai pas pris le risque. Alors, découpé en petits morceaux, le papier se transforme en mini-liste de courses.
On peut même l’écrire directement au dos de l’attestation en cours. Attention cependant à ne pas la mettre à la poubelle en sortant du magasin. Si le contrôle de la maréchaussée se déroule sur le trajet retour, vous êtes bon pour l’amende salée.
Autre utilisation de l’attestation usagée : occuper les enfants en leur apprenant à faire des avions en papier. De plus, lancer l’avion par la fenêtre, le voir évoluer libre dans l’air léger du printemps, c’est un avant-goût de ce que l’on vivra dans quelques jours (semaines…) quand ce grand confinement se conjuguera au passé.
Pour info, j’ai aussi acheté du papier toilette. Oui, vous ne rêvez pas, il y a du papier toilette dans les supermarchés. De toutes les marques, de toutes les épaisseurs et même de tous les parfums. L’idée de faire des stocks car la pénurie arriverait en pleine pandémie n’était pas si judicieuse que ça…
A la date du 22 août 2034, un petit plaisantin écrivait dans son faux « journal de mon confinement », « Je viens d’utiliser enfin le dernier rouleau acheté par mes parents en mars 2020. »
A chaque sortie, son attestation. Et interdit de raturer sous peine de procès-verbal immédiat. Cela représente un nombre considérable de papiers. Je mets consciencieusement les attestations de côté pour une seconde utilisation.
J’aurais pu imprimer un nouveau formulaire au dos du premier. Mais vu le niveau d’humour actuel des forces de l’ordre, je n’ai pas pris le risque. Alors, découpé en petits morceaux, le papier se transforme en mini-liste de courses.
On peut même l’écrire directement au dos de l’attestation en cours. Attention cependant à ne pas la mettre à la poubelle en sortant du magasin. Si le contrôle de la maréchaussée se déroule sur le trajet retour, vous êtes bon pour l’amende salée.
Autre utilisation de l’attestation usagée : occuper les enfants en leur apprenant à faire des avions en papier. De plus, lancer l’avion par la fenêtre, le voir évoluer libre dans l’air léger du printemps, c’est un avant-goût de ce que l’on vivra dans quelques jours (semaines…) quand ce grand confinement se conjuguera au passé.
Cinéma - Glaciale fin d’un monde canadienne sur Netflix
Après presque trois semaines de confinement, on se sent de plus en plus prêt pour la fin du monde. Du moins c’est l’impression qu’on a après avoir réussi à faire des courses sans dire un mot (pas de postillon) ni toucher quoi que ce soit avec la peau (merci les gants). Mais dans les faits, quand la société s’écroulera, ce sera plus compliqué. Du moins c’est ce que tentent de nous expliquer les nombreux survivalistes qui considèrent cette période comme un simple petit entraînement. Ces survivalistes sont nombreux au Québec.
« Jusqu’au déclin », premier film de Patrice Laliberté, financé et diffusé sur Netflix depuis une semaine, raconte comment ils se préparent, le plus sérieusement du monde, à affronter des hordes de sauvages affamés déferlant sur leur territoire. Alain (Réal Bossé) en a même fait son job. Il s’est retiré dans le nord du Québec et organise des stages de survie extrême dans son domaine totalement autonome. Tourné en plein hiver, alors que les températures devaient avoisiner les - 10°, ce thriller d’une grande violence a le mérite de nous faire découvrir la philosophie des survivalistes.
Ils sont généralement jeunes, ont de bons postes dans la société qu’ils voient s’écrouler à plus ou moins long terme. Alain met beaucoup de sérieux dans les stages. Mais pour quelques participants ce n’est qu’un jeu, une façon de se faire peur en sachant que dans trois jours, ils retourneront dans leur open-space puis leur télé connectée à écran géant.
Mais dès le second jour du stage, un événement fait que le jeu tourne au drame et que tous les trucs de survie (piéger les animaux, savoir tirer au juger, se recoudre ou se cacher sous un mètre de neige) deviendront essentiels pour tenter de se sortir du pétrin.
Un film de genre dans l’immensité canadienne, là où le rouge se détache sur les blanches étendues. On frissonne, de froid et de terreur.
jeudi 2 avril 2020
BD. Jouez et détendez-vous gratuitement avec la revue Astérix
Confinés mais irréductibles ! Les Français, comme leurs ancêtres Gaulois des aventures d’Astérix et Obélix, doivent rester confinés dans leur village, cernés par l’ennemi (les Romains d’un côté, le virus de l’autre). Et en attendant, que faire ? Les éditions Albert René ont la solution. Elles ont décidé de publier chaque semaine un hebdomadaire contenant des activités, des jeux et des BDs Astérix pour toute la famille. Entièrement gratuit et téléchargeable à cette adresse :
https://www.asterix.com/gratuit-le-magazine-asterix-a-telecharger/ ce premier numéro s’ouvre par un hommage à Uderzo, le dessinateur d’Astérix, mort la semaine dernière.
Un long article, richement illustré de photos et de dessins, où on apprend qu’Uderzo avait un « dessin d’une générosité sans équivalent, capable de nous embarquer dans les plus beaux décors de Rome, dans des tempêtes dantesques sur la mer et dans des banquets de fins d’albums fastueux, qui nous font respirer l’odeur du bon sanglier rôti comme si nous faisions partie des convives. » Oui, comme l’affirme l’article, Uderzo « est nôtre Walt Disney français. »
Ensuite, dans les 28 pages composant ce magazine, vous retrouvez une histoire complète de trois pages, des extraits de plusieurs albums (Astérix en Corse, Astérix chez les Helvètes, Astérix en Hispanie et Astérix chez les Bretons), des jeux pour tous les âges, des 7 erreurs au classique rébus. Et puis, crise sanitaire oblige, Astérix et Obélix donnent des conseils aux petits Français pour faire barrière au covid-19. Les deux Gaulois se chargeant de chasser les vilains virus par la manière forte…
De choses et d’autres - Les rois de la bricole
Parmi les occupations préférées des Français en période de confinement : le bricolage. C’est quand on est en permanence le nez collé dessus que l’on s’aperçoit que les murs ont besoin d’une nouvelle couche de peinture ou que la table télé, un peu bancale depuis au moins deux décennies, mérite une remise à niveau.
Bricoler, pour certains, c’est une passion. Ils n’attendent pas d’être coincés chez eux pour sortir leur attirail composé de marteau, clous, perceuse et autres engins nécessaires au parfait petit réparateur.
Ils vont vivre ce confinement comme une aubaine : enfin du temps pour mener à bien la liste de travaux qui en temps normal n’aurait pu être achevée que vers 2034… Car le bricoleur a toujours quelque chose à faire, à améliorer.
Et puis il y a les autres, ceux qui sont totalement incapables de planter un clou droit et qui sont toujours obligés de réfléchir pour savoir si on visse de droite à gauche ou de gauche à droite.
Si vous faites partie de cette dernière catégorie, réfléchissez bien avant de rejoindre votre garage et exhumer la boîte à outils offerte par des potes qui visiblement ne vous connaissaient pas bien. Car si dehors, le virus est dangereux, à l’intérieur, l’accident bête vous guette.
En effet, il n’y aurait rien de plus idiot en pleine pandémie de coronavirus de mourir du tétanos après s’être blessé à la main avec ce clou rouillé dépassant d’une planche de récupération.
Pour ma part, je vais me contenter de la théorie et apprendre de nouveau à utiliser une perceuse à percussion avec les Bricol’Girls, série pédagogique d’Alain Chabat, toujours visible sur YouTube.
#SérieTélé - Marguerites fanées sur Netflix
L’Espagne occupe une place de choix dans le monde des séries télé en Europe. La Casa de Papel a braqué les projecteurs sur une industrie pleine de bonnes surprises. Mais il n’y a pas que de l’exceptionnel de l’autre côté des Pyrénées. Parfois, c’est un peu moyen comme ce « Goût des marguerites » peu relevé dans le catalogue Netflix.
Une série policière provinciale comme la télé européenne aime à en produire comme des petits pains. Cette fois c’est en Galice que l’action nous conduit. Région verte mais peu télégénique. Une petite ville, considérée à juste titre par nombre de ses habitants comme un bled paumé. Mais tranquille. Quand Rosa, inspectrice à la brigade criminelle de la Guardia Civile arrive sur place, les policiers installés sont surpris et sur leurs gardes. Elle enquête sur la disparition de Marta, une jeune marginale. Elle travaille à la station-service, deale un peu et par moments se prostitue. Elle a disparu en plein après-midi. Rosa (María Mera), débutante, mène là sa première affaire. Ses collègues l’aident mollement, les connaissances de Marta encore moins. Comme s’ils avaient tous quelque chose à cacher. Et effectivement, ces citoyens exemplaires au-dessus de tout soupçon ont bien des cadavres dans leurs greniers. La série en 6 épisodes de 70 minutes, est d’une lenteur trop souvent exaspérante. Par chance, quelques rebondissements inattendus relancent l’intérêt en cours d’intrigue. On notera qu’en Galice, les femmes sont souvent considérées comme des moins que rien. La policière est moquée par ses collègues, les autres femmes sont soit femmes au foyer très jalouses, soit prostituées dociles. A ce niveau, l’Espagne a effectivement beaucoup à apprendre.
mercredi 1 avril 2020
#SérieTélé - Laissez-vous entraîner sur les falaises de « Broadchurch »
Elles ne sont pas légion les séries qui marquent le genre. Quelques Américaines (comme Lost ou True Detective) et chez les Anglais, Broadchurch, proposée sur Amazon Prime (mais que la première saison). Pourtant à la base, la série a tout du téléfilm régionaliste à la France 3. Le cadre : une petite station touristique du Dorset. L’intrigue : un enfant est retrouvé mort sur la plage, étranglé. Les enquêteurs : une mère de famille tout le temps joviale, originaire de la ville et son nouveau chef en provenance de Londres, mis au placard, dépressif, taciturne et toujours de mauvais poil. Bizarrement, le tout fait une série d’exception qui va vous hanter longuement. Essentiellement la saison 1, qui a une force émotionnelle déterminante.
Ce qui fonctionne le plus dans Broadchurch, c’est la valse des suspects. Chaque habitant de la petite ville (journaliste, commerçant, père de l’enfant, pasteur, vendeur de journaux…) est à un moment sur la liste des suspects. Et le spectateur se perd en conjectures, incapable comme dans les meilleurs Agatha Christie de savoir qui est le meurtrier.
L’autre raison de regarder Broadchurch avec gourmandise consiste à comparer les prestations des deux acteurs principaux. David Tennant (ancien Dr Who) et Olivia Colman (la reine dans The Crown) forment un duo de policiers comme rarement on en a vu. L’une naïve mais déterminée, toujours dans l’empathie et la gentillesse ; l’autre déterminé, capable de tout jouer sur une intuition, méprisant pour ses hommes, détestant l’endroit.
Broadchurch est un petit chef-d’œuvre qu’il faut regarder une seconde fois quand on connaît le nom du coupable pour tenter de retrouver les indices placés par les scénaristes.
BD - Calamity Jane et Julie Doohan, deux Américaines déterminées
Pas facile d’être une femme dans l’Amérique d’aujourd’hui. Mais que dire de leurs ancêtres, au temps de la conquête de l’Ouest ou de la prohibition ? Deux albums nous en apprennent un peu plus sur les méthodes de survie de ces femmes et héroïnes déterminées.
Martha Cannary a 16 ans quand elle découvre la rudesse des hommes. Femme de ménage dans une maison close où les ouvriers qui construisent la ligne de chemin de fer qui va traverser le pays d’Est en Ouest viennent dépenser leur paye, elle est sous la protection de Buck Calahan, le videur de l’établissement.
Mais Martha est trop belle et certains clients vont avoir des vues sur elle. Voilà comment Martha va se durcir, se transformer pour devenir celle que tout le monde redoute, la fameuse Calamity Jane. La première partie de la vie de cette légende de l’Ouest est racontée par Thierry Gloris et dessinée par Jacques Lamontagne. Le dessinateur canadien excelle dans ces scènes de western où il est pourtant difficile de sortir du lot. Lui, par son réalisme absolu, se hisse immédiatement au niveau des plus grands, de Giraud à Meyer.
Julie Doohan aussi a du caractère à revendre. Toujours aux USA, mais au temps de la prohibition, cette étudiante en chimie va devoir réviser ses plans. Son père, fermier irlandais, vient de se faire assassiner.
Il est vrai qu’il fournissait à la région un excellent alcool tiré de ses récoltes. Alcool qui faisait concurrence à la mafia italienne. Une guerre de gang qui va s’amplifier quand Julie décide de reprendre la production de son regretté père. Cailleteau signe ce scénario qui met en valeur une femme forte et déterminée. Au dessin, Luc Brahy semble avoir simplifié son trait, comme pour se rapprocher du style de Vatine, le complice de longue date de… Cailleteau.
« Wild West » (tome 1) n Dupuis, 14,50 €
« Julie Doohan » (tome 1), Delcourt, 14,50 €
Martha Cannary a 16 ans quand elle découvre la rudesse des hommes. Femme de ménage dans une maison close où les ouvriers qui construisent la ligne de chemin de fer qui va traverser le pays d’Est en Ouest viennent dépenser leur paye, elle est sous la protection de Buck Calahan, le videur de l’établissement.
Mais Martha est trop belle et certains clients vont avoir des vues sur elle. Voilà comment Martha va se durcir, se transformer pour devenir celle que tout le monde redoute, la fameuse Calamity Jane. La première partie de la vie de cette légende de l’Ouest est racontée par Thierry Gloris et dessinée par Jacques Lamontagne. Le dessinateur canadien excelle dans ces scènes de western où il est pourtant difficile de sortir du lot. Lui, par son réalisme absolu, se hisse immédiatement au niveau des plus grands, de Giraud à Meyer.
Julie Doohan aussi a du caractère à revendre. Toujours aux USA, mais au temps de la prohibition, cette étudiante en chimie va devoir réviser ses plans. Son père, fermier irlandais, vient de se faire assassiner.
Il est vrai qu’il fournissait à la région un excellent alcool tiré de ses récoltes. Alcool qui faisait concurrence à la mafia italienne. Une guerre de gang qui va s’amplifier quand Julie décide de reprendre la production de son regretté père. Cailleteau signe ce scénario qui met en valeur une femme forte et déterminée. Au dessin, Luc Brahy semble avoir simplifié son trait, comme pour se rapprocher du style de Vatine, le complice de longue date de… Cailleteau.
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