Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mercredi 1 avril 2020
BD - Calamity Jane et Julie Doohan, deux Américaines déterminées
Martha Cannary a 16 ans quand elle découvre la rudesse des hommes. Femme de ménage dans une maison close où les ouvriers qui construisent la ligne de chemin de fer qui va traverser le pays d’Est en Ouest viennent dépenser leur paye, elle est sous la protection de Buck Calahan, le videur de l’établissement.
Mais Martha est trop belle et certains clients vont avoir des vues sur elle. Voilà comment Martha va se durcir, se transformer pour devenir celle que tout le monde redoute, la fameuse Calamity Jane. La première partie de la vie de cette légende de l’Ouest est racontée par Thierry Gloris et dessinée par Jacques Lamontagne. Le dessinateur canadien excelle dans ces scènes de western où il est pourtant difficile de sortir du lot. Lui, par son réalisme absolu, se hisse immédiatement au niveau des plus grands, de Giraud à Meyer.
Julie Doohan aussi a du caractère à revendre. Toujours aux USA, mais au temps de la prohibition, cette étudiante en chimie va devoir réviser ses plans. Son père, fermier irlandais, vient de se faire assassiner.
Il est vrai qu’il fournissait à la région un excellent alcool tiré de ses récoltes. Alcool qui faisait concurrence à la mafia italienne. Une guerre de gang qui va s’amplifier quand Julie décide de reprendre la production de son regretté père. Cailleteau signe ce scénario qui met en valeur une femme forte et déterminée. Au dessin, Luc Brahy semble avoir simplifié son trait, comme pour se rapprocher du style de Vatine, le complice de longue date de… Cailleteau.
« Wild West » (tome 1) n Dupuis, 14,50 €
« Julie Doohan » (tome 1), Delcourt, 14,50 €
lundi 5 décembre 2011
BD - Retour sur Aquablue avec Hautière et Reno, toujours chez Delcourt
Série vedette des éditions Delcourt, Aquablue a connu une longue éclipse. Nao est enfin de retour sous la signature de deux jeunes auteurs prometteurs. Hautière est un scénariste ayant rencontré le succès avec des séries d'aventure, Reno, dessinateur des Womoks et de Valamon, est un génie de la couleur. Le duo remplit son contrat avec brio, ce « Retour aux sources » est digne des premiers tomes de la série créée par Cailleteau et Vatine.
De retour sur la planète bleue, Nao mène des recherches génétiques pour trouver un lien entre les Terriens et les habitants d'Aquablue. Il retrouve sa femme, son fils et quelques ennemis. Une première partie haletante, qui donne envie de lire la suite. Il ne reste plus qu'à Reno de faire mentir la légende le présentant comme le plus talentueux de sa génération, mais également le plus lent...
« Aquablue » (tome 12), Delcourt, 13,50 €
mardi 2 juin 2009
BD - La nuit des aigles
Wayne Shelton a lui aussi connu une « reprise » (voir note d'hier). Mais pour une fois ce n'est pas le dessinateur qui a passé la main, Denayer est toujours fidèle au poste, mais le scénariste, créateur de la série, qui a choisi son successeur. Wayne Shelton, imaginé par Jean Van Hamme, vit désormais des aventures écrites par Thierry Cailleteau. Ce dernier a conservé la personnalité du héros (un aventurier, âgé mais intrépide) tout en étoffant l'univers dans lequel il évolue. « La nuit des aigles » se déroule essentiellement en Argentine, dans un village bavarois reconstitué par des Nazis en fuite. Ils vont tenter de faire ressusciter Hitler en personne. Le héros veille, mais il a fort à faire...
« Wayne Shelton » (tome 8), Dargaud, 10,40 €
samedi 10 mai 2008
BD - Mercenaire du Christ
Les histoires de quête de reliques sont à la mode. D'une façon générale toute réécriture de l'histoire du Christ semble avoir la côte depuis quelques années. Regain de mysticisme ou suivisme après le succès du Da Vinci Code, il n'y a pas d'explication rationnelle.
Simplement une mine pour les scénaristes qui semblent tous jouer la surenchère. Cailleteau, repreneur des aventures de Wayne Shelton, héros aux tempes grisonnantes imaginé par Van Hamme, s'engouffre dans la brèche. Il imagine des pouvoirs surnaturels à la lance du soldat romain ayant achevé le Christ. La pointe se retrouve de fait l'enjeu d'une course poursuite entre des nazis nostalgiques et des religieux chargés de maintenir une certaine histoire officielle. Wayne Shelton arrive dans ce pataquès pour secourir un ancien ami, noceur invétérée, devenu moine après une illumination.
Fusillade dans le Massif Central, reprise des hostilités à Rome pour un combat final à Istambul, cette septième aventure de Wayne Shelton donne l'occasion à Denayer de multiplier les décors et les courses poursuite en voiture, son péché mignon qui faisait tout l'intérêt de sa précédente série, « Al et Brock, les casseurs ».
« Wayne Shelton » (tome 7), Dargaud, 10,40 €
mercredi 28 février 2007
BD - Efficace le vieux Wayne Shelton
Baroudeur dans l'âme, Wayne Shelton est quand même prudent, très prudent. Quand il se lance dans une opération, il en étudie tous les tenants et les aboutissants. Sauf quand c'est une jolie femme en pleurs qui lui demande.
Conséquence, Wayne Shelton se retrouve, dans les premières planches de sa sixième aventure écrite par Cailleteau et dessinée par Denayer, en difficulté dans un pays africain en pleine révolution. Il a pour mission de délivrer un journaliste français pris en otage par les rebelles.
Le personnage, imaginé par Jean Van Hamme, est donc animé par un nouveau scénariste. Ce dernier tente de l'humaniser un peu. Dans cet album, il est presque amoureux...
Action, coup de théâtre, retournement de situation : la machine fonctionne parfaitement : une bonne BD de distraction, efficace et dépaysante.
« Wayne Shelton », Dargaud, 9,80 euros
dimanche 7 janvier 2007
BD - Nao et les araignées
Si vous avez la phobie des araignées, n'ouvrez pas cette BD. Les "méchants" sont des extraterrestres à la forme très arachnéenne. Cailleteau, le scénariste, a beaucoup puisé dans les us et coutumes de ces insectes pour décrire les sévices infligés au beau Nao, le héros de la série Aquablue.
Vaincu par la reine Marachna, il est presque entièrement vidé de toute vie sur l'autel du dieu Arakh. Laissé inconscient dans le désert, il ne doit son salut qu'à l'arrivée impromptue de pillards. Il devra puiser dans ses dernières forces pour expliquer ce qui vient de lui arriver. Le final, dans la forteresse des sables, est grandiose.
Série de science-fiction phare du catalogue Delcourt, dessinée par Siro depuis peu, Aquablue délaisse un peu son crédo, l'écologie, pour plus d'action. Une édition limitée de 96 pages de ce tome 11 propose, en plus de l'histoire, crayonnés, croquis et story-board. (Delcourt, 12,90 €, 17,50 € pour l'édition limitée)








