Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mercredi 19 décembre 2012
Thriller - Souvenirs radioactifs dans "AtomKa" de Franck Thilliez
mardi 18 décembre 2012
Billet - Quand se photographier tous les jours devient ridicule
Deux sortent cependant du lot. Un père persévérant a filmé sa fille de sa naissance à ses 12 ans. Du gentil bébé joufflu, elle devient une charmante adolescente, de plus en plus réticente à l'exercice...
Plus fun la vidéo de cet homme adepte des expériences capillaires en tout genre. De la crête d'Iroquois à la tonsure totale, de la barbe torsadée aux rouflaquettes, il devient en moins de deux minutes un catalogue complet pour coiffeur inventif.
Les autres ne sont que fades copieurs. Sergio Salma, dessinateur de BD, imagine les pires sur son mur Facebook. « Elle se prend en photo chaque jour pendant 3 ans et demi, le temps d'un régime où elle va perdre 90 kg mais on voit rien, c'est mal cadré » est illustré par un bout d'épaule. La photo d'une souriante blonde explique qu'elle « se prend en photo tous les jours depuis 2 jours. Et c'est très con. » La dernière, ma préférée : « Il se prend en photo toutes les heures depuis 27 ans et se fait voler son ordinateur avec toutes ses photos dedans. »
Beau livre - Mondes improbables et "Voyages imaginaires"
lundi 17 décembre 2012
Billet - RJ45 ou prise en T ?
La bouteille a quand même été dégustée après utilisation détournée du tournevis cruciforme de l'électricien. Déménager est un sacré challenge, si en plus la maison est en travaux, la folie guette. L'électricien a pour mission de tout remettre aux normes. Sur le devis, il annonce une « ligne RJ45 (78,24 HT) » dans le salon. RJ45 ce sont les nouvelles prises pour téléphone et box Internet. Chouette, je vais être à la pointe du progrès. Problème, mes câbles actuels sont obsolètes. Et parmi le millier de choses à faire avant le déménagement, je me dis qu'il me faut acheter des câbles RJ45 à la place des prises en T. Bien évidemment, je ne trouve pas le temps de me procurer ce qui me paraissait pourtant d'une urgence absolue... Arrivé dans la nouvelle maison, surprise, je découvre... une prise en T. Finalement je me connecte tout simplement avec les vieux fils emballés la veille avec la box. D'accord, mon réseau n'est pas à la pointe, mais au moins, il fonctionne. Contrairement à la salle de bain dont les joints ne sont toujours pas secs...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.
dimanche 16 décembre 2012
Thriller - Enfant à sauver dans "infiltrée" de Taylor Stevens
samedi 15 décembre 2012
BD - Une armée d'auteurs pour Alix
Comme Jacobs et Hergé, Jacques Martin était du début de l'aventure de l'hebdomadaire Tintin. En 1948, il dessine les première planches d'Alix l'intrépide, la série historique sur la Rome antique la mieux documentée du moment. Le succès est immédiat, Alix devient un personnage central de la BD francophone.
La grande méticulosité de Jacques Martin ralentit son rythme de production. Les albums d'Alix sont rares. Il faut parfois attendre quatre années avant de découvrir une nouveauté. C'est la maladie qui poussera Martin à déléguer le dessin de son personnage préféré. Il demandera à Rafael Morales de finaliser et d'encrer ses crayonnés. Une expérience à oublier car très peu concluante.
Finalement, à la mort de Jacques Martin, ce sont plusieurs auteurs, en parallèle, qui endossent les destinées d'Alix. Christophe Simon s'appuie sur des scénarios de Patrick Weber alors que Marco Venanzi obtient le renfort de François Corteggiani (déjà scénariste de la jeunesse de Blueberry). Ainsi, il ne se passe plus une année sans une nouvelle aventure du blond Gaulois au service de la Rome impériale.
Le dernier titre paru, début novembre, conduit Alix et Enak en Egypte. Ils sont à la recherche de Césarion, le fils de César, mystérieusement disparu. Ils croiseront une nouvelle fois la mère de Césarion, la très ambitieuse et ambiguë Cléopâtre. Le 31e titre de la série colle parfaitement à l'esprit : complot, traîtrise, soif du pouvoir... les ingrédients classiques d'un album d'Alix.
vendredi 14 décembre 2012
BD - Michel Vaillant, de père en fils
Il a fait rêver les petits garçons dès qu'ils ont pu s'imaginer au volant d'un bolide. A grand renfort de bruitage à base de « VROOOAAAR ! » étalé sur toute la largeur de la page, Michel Vaillant représente l'idéal sportif dans toute sa splendeur. Premiers tours de roues en 1959 avec Jean Graton aux manettes. Pilote de Formule 1 pour la marque Vaillante, Michel côtoiera le milieu de la course automobile au fil des décennies. Il donnera l'envie de courir à un gamin nommé Alain Prost... Chaque épisode met en scène de véritables pilotes et des voitures réelles.
Une bible pour tout passionné de sport auto. Si Michel Vaillant doit en être à sa 50e saison en Formule 1, il n'a presque pas vieilli. Miracle de cette BD qui ralentit le temps. Mais il n'est plus le jeune pilote impétueux des premières années. Michel Vaillant c'est aussi une saga familiale. Un aspect moins vrombissant mais essentiel de la série. Jean Graton a longtemps confié le dessin de la série à un studio de dessinateurs anonymes.
Signe des temps, son fils, Philippe, gardien du temple et de la marque, a décidé de modifier les règles pour lancer en novembre dernier le premier tome d'une nouvelle saison. « Au nom du père » est une histoire écrite avec la collaboration de Denis Lapière, un pro du scénario (Alter Ego, Tif et Tondu) avec des dessins de Bourgne et Benéteau. Michel Vaillant s'est marié et a un fils. Ce dernier, pensionnaire dans une école suisse cause bien des problèmes à son père. Le premier de la lignée à se rebeller et rejeter l'entreprise familiale.
Un album plus humain que les précédents. Tout en gardant le côté compétition automobile au plus près de la réalité. La reprise réussie par excellence.
jeudi 13 décembre 2012
BD - 2013, l'année Groom
Septante-cinq ans ! Spirou fête ses 75 ans en 2013. Le groom en rouge fait figure de grand ancien dans le monde de la BD franco-belge. Il a aussi la particularité de ne pas appartenir à son créateur, Rob-Vel, mais aux éditions Dupuis. Spirou a traversé les décennies passant de mains en mains. Avec cependant une période reine, quand Franquin s'est approprié le personnage après Jijé. La série a gagné en cohérence, en profondeur et en magie quand est apparu le Marsupilami. Spirou a également été dessiné par Fournier, Nic, Tome & Janry, Munuera et Yoann.
La 53e aventure de Spirou et Fantasio, « Dans les griffes de la vipère » sera en librairie le 11 janvier. Premier étage d'une fusée à multiples moteurs qui sera en orbite vers novembre avec la parution de « La femme-léopard », le second Spirou par Yann et Schwartz, suite très attendue du « Groom vert-de-gris ».
mercredi 12 décembre 2012
BD - Yves Sente, le serial-repreneur
Quel est le point commun entre Blake et Mortimer et XIII ? La première est une série mythique des années 50, la seconde un feuilleton d'espionnage dans l'Amérique contemporaine. Outre des tirages astronomiques, Blake et Mortimer ont le même scénariste, Yves Sente. Un spécialiste de la reprise. Il sait parfaitement se couler dans un univers mis en place par un autre. Entre hommage et véritable innovation, il est parvenu à imposer son style à ces monuments de la BD.
« On ne fait pas du Jacobs, on fait du Blake et Mortimer, c’est une nuance de taille. Jacobs, il n’y a que lui pour en faire » (1), déclarait-il en 2008. L'arrivée de Yves Sente dans le monde du scénario de bande dessinée est un peu dû au hasard. Ce Bruxellois, diplômé aux USA, devient directeur éditorial des éditions du Lombard. Chargé de relancer le catalogue de la vieille maison d'édition belge, il écrit, sous le couvert de l'anonymat, le scénario d'un Blake et Mortimer en prévision de la reprise de ces personnages par Van Hamme et Ted Benoit. Ce sera « La machination Voronov » dessinée par Juillard. Coup d'essai, coup de maître. Rapidement les titres se multiplient et les ventes s'envolent. « Ces ventes sont pour moi le reflet de ce besoin qu’on les gens de prolonger l’enfance, de prolonger leurs rêves d’enfants » explique Yves Sente. « Nous ne sommes pas là pour soigner notre égo mais pour se mettre au service de la série. »
Un état d'esprit qu'il ne quitte pas pour donner une suite aux aventures de XIII avec Jigounov au dessin ou de Thorgal. Ce serial-repreneur est l'assurance de solides intrigues pour des héros en ayant déjà vu de toutes les couleurs.
Derniers albums parus : « Le serment des cinq lords » (Blake et Mortimer 21), 15,25 €. « L'appat » (XIII 21), Dargaud, 11,99 €.
(1) : entretien paru sur « La Marque Jaune », site dédié à l'univers de Jacobs. http://www.marquejaune.com/
mardi 11 décembre 2012
BD - Les héros font de la résistance
Blake et Mortimer, Alix, Michel Vaillant, Lucky Luke... Cela fait plus d'un demi-siècle que ces personnages de BD vivent des aventures trépidantes. Ils n'ont pas pris une ride. Leurs créateurs par contre ont tous passé la main à des auteurs plus jeunes. Ces derniers ont modernisé les séries tout en restant fidèles à l'univers d'origine.
Que sont devenus les héros des bandes dessinées de notre jeunesse ? Ils n'ont pas pris une ride, toujours prêts à partir à l'aventure pour mettre hors de nuire les « méchants ». Le temps n'a pas de prise sur les personnages de papier. De Blake et Mortimer à Alix en passant par Astérix ou Spirou, ils ont normalement l'âge de partir à la retraite mais n'ont toujours pas raccroché. Leurs « papas » d'origine ont souvent raccroché leur plume depuis des lustres, mais succès oblige les maisons d'éditions ont trouvé des accords avec les ayants-droit pour prolonger les sagas, à l'exception notable de Tintin, Hergé a refusé que son personnage lui survive.
En cette fin d'année 2012, une salve de titres de « grands anciens » envahit les rayons des librairies. Premier à tirer (toujours plus vite que son ombre), Lucky Luke dès octobre. Le cowboy solitaire animé par Morris durant près de 70 aventures, a changé de dessinateur. Achdé se charge de faire vivre l'éternel duel entre le héros et l'irrésistible quatuor des Dalton. Le succès d'une reprise doit beaucoup à la qualité du scénario. Lucky Luke à ce niveau bénéficie de ce qui se fait de mieux avec le duo Pennac Benacquista. Deux écrivains de renom au service d'une série où l'ombre de Goscinny plane toujours.
Les deux autres grosses sorties de la fin d'année (le tirage de base est largement supérieur à celui du prix Goncourt) est à mettre à l'actif de Yves Sente, repreneur attitré des plus gros best-sellers du 9e art. En moins d'un mois il aligne un Blake et Mortimer (« Le serment des cinq lords ») et un XIII (« L’appât »). Les deux héros de Jacobs, nés en 1946 dans les pages de l'hebdomadaire Tintin, symboles du style british, sont figés dans les années 50. Juillard dessine cet épisode après Ted Benoit ou René Sterne.
Plus jeune, XIII a pulvérisé des records de vente durant les années 80. L'espion imaginé par Van Hamme et Vance, a repris du service toujours grâce à Yves Sente et Jigounov au dessin.
Si la BD est un secteur économique florissant, elle le doit beaucoup à ces héros indémodables. Pour preuve la résurrection de Michel Vaillant ou Iznogoud cette année. Et le meilleur est à venir en 2013. Spirou fête ses 75 ans dans un feu d'artifices de parutions alors qu'Astérix, pour la première fois ne sera plus dessiné par Uderzo. Ferri (scénario) et Conrad (dessin) auront la lourde tâche de relancer le Gaulois le plus célèbre de la planète.
Dossier paru dans Bol d'Air, supplément culturel de l'Indépendant.
- Yves Sente, le serial-repreneur








