lundi 12 août 2024

Cinéma - La filiation retrouvée de “Dos madres”


Dans ses notes d’intention, le réalisateur Victor Iriarte explique que Dos madres est « un film d’aventures, un road-movie, c’est un thriller, un film noir, une enquête policière. C’est un mélodrame. C’est un film qui devient un autre film. » On trouve effectivement un peu de tout ça dans cette histoire, mais cela reste avant tout une réalisation libre, déstructurée, à la limite parfois de l’expérimentation.

Pour son premier projet de long-métrage, après de nombreux courts, le cinéaste n’a pas choisi la facilité. Il faut d’ailleurs faire un petit effort pour entrer dans l’histoire. Un récit écrit par Vera (Lola Dueñas). Cette sténotypiste de tribunal cherche depuis des années son bébé volé.

En Espagne, à l’époque du franquisme, des centaines de milliers de bébés de mères célibataires ont été enlevés dès leur naissance et confiés à des familles en mal d’enfant. À force de patience et d’abnégation, Vera a retrouvé Egoz (Manuel Egozkue). Il a été élevé par Cora (Anna Torrent). Plus qu’une vengeance contre l’institution - le fil rouge du film - Dos madres est avant tout les retrouvailles de trois êtres qui semblaient se connaître, s’apprécier. Les deux mères se comprennent malgré le passif. Une relation apaisée qui doit beaucoup à Egoz, lui aussi déchiré par son histoire mais qui ne veut pas faire de choix.

Les trois comédiens portent cette réalisation, chacun dans son style. Joie sereine pour Lola Dueñas, fatalisme rédempteur pour Anna Torrent, amour infini pour Manuel Egozkue. Un trio marquant pour une histoire particulière, sur un fait de société qui continue à faire grand bruit de l’autre côté des Pyrénées.


Film espagnol de Víctor Iriarte avec Lola Dueñas, Ana Torrent, Manuel Egozkue.

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