mercredi 21 août 2024

Rentrée littéraire – Gertrude Bell, bâtisseuse d’empire


Splendide portrait de femme, Mesopotamia fait partie des premiers romans de la rentrée littéraire française à débarquer chez les libraires. Un des meilleurs aussi tant Olivier Guez a su donner un cachet exceptionnel à la vie de Gertrude Bell, Anglaise qui a cassé les codes de la diplomatie au début du XXe siècle. Cette passionnée d’Histoire et d’archéologie, au lieu de passer son existence à profiter oisivement de la fortune de sa famille de grands industriels, s’est mise au service de l’empire britannique pour tenter d’améliorer son influence au Moyen-Orient.

Contre l’avis de beaucoup d’hommes, notamment les militaires (excepté Lawrence d’Arabie), elle a documenté les sociétés arabes de la région entre le Tigre et l’Euphrate. De Damas à Bagdad, elle a longuement vécu dans ces régions, enveloppée des senteurs de jasmin et de lauriers roses, avec pour seul compagnon un rossignol.

Une femme célibataire et solitaire qui à force d’écoute et d’arguments est parvenue à mettre en place un semblant de paix en 1918 après la victoire contre l’empire Ottoman, allié des Allemands. Finalement elle sera la cheville ouvrière de la création de ce nouveau pays, union improbable de chiites et de sunnites, le futur Irak.

La vie d’une femme exceptionnelle, le roman d’une région essentielle depuis la découverte d’immenses réserves de pétrole.
« Mesopotamia » d’Olivier Guez, Grasset, 416 pages, 23 €

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