mardi 28 mars 2023

Cinéma - “Houria”, danseuse blessée dans sa chair

Jeune danseuse dans une Algérie corsetée, Houria va voir ses rêves s’envoler. Mais elle se relèvera.

Dans l’Algérie de nos jours, les femmes n’ont que peu d’occasions de s’exprimer. Comme sa mère Sabrina (Rachida Brakni), Houria (Lyna Khoudri) veut devenir danseuse. Mais si la première se produit dans les mariages et fêtes privées dans un registre traditionnel, Houria vise l’excellence avec un but : être repérée par un producteur de danse classique et devenir professionnelle. Avec sa meilleure amie, Sonia (Amira Hilda Douaouda), elles ont des rêves de liberté, d’Occident. Femmes de ménage dans un hôtel la journée, elles économisent. Sonia épargne pour payer un passeur et rejoindre l’Espagne puis Barcelone. Houria mise ses économies dans des combats de béliers illégaux avec l’ambition de payer une voiture à sa mère.

Houria, second film de Mounia Meddour après Papicha, de nouveau porté par une Lyna Khoudri rayonnante, va plus loin que cette lutte au quotidien des femmes algériennes pour être reconnues dans la société. Il y a en toile de fond le problème des plaies encore ouvertes de la guerre civile.

Terroriste repenti et gracié 

La vie de Houria bascule quand elle croise la route d’un ancien terroriste. Un repenti, gracié après une loi controversée pour tirer un trait sur le passé. L’homme qui conserve sa haine des femmes et sa violence va agresser la jeune femme. Commotion cérébrale et surtout une cheville en miettes. Elle se réveille avec des vis dans ce qu’elle considérait comme sa meilleure chance de s’en sortir.

Plongée dans un mutisme traumatisant, Houria va suivre des séances de rééducation et côtoyer un groupe de femmes muettes. C’est pour elles qu’elle va recommencer à aimer la danse. Pas la classique, celle contemporaine qui donne plus de place au haut du corps, à l’expression des mains et du visage. Tout en conservant cette tension intrinsèque à la société algérienne (police corrompue, justice impuissante), le film va s’alléger avec le travail sur la danse mené par Houria pour des femmes elles aussi blessées dans leur chair.

Les scènes où elles dansent, toutes unies dans une volonté de s’exprimer malgré les interdits, sont d’une exceptionnelle beauté. Des chorégraphies et une musique qui font aussi tout le charme de ce grand film sur l’Algérie actuelle. Ou plus exactement le triste quotidien des femmes algériennes de 2023.


Film de Mounia Meddour avec Lyna Khoudri, Amira Hilda Douaouda, Rachida Brakni

 

lundi 27 mars 2023

BD - Inquiétante meute d’enfants

En 2025, une gigantesque aurore boréale rouge a été perceptible partout dans le monde. Ce jour si particulier, 220 000 enfants naissent. 21 ans plus tard, ils forment une meute et semblent reliés entre eux, avec un dessein commun : prendre le pouvoir sur terre.

Un pitch simple et bien angoissant pour cette nouvelle série digne des meilleurs films de SF actuels. Christophe Bec signe encore une fois un scénario à grand spectacle. Le premier tome est illustré par Stefano Raffaele, dessinateur réaliste italien de talent déjà vu dans Olympus Mons ou Prométhée.

Un futur incontournable pour les amateurs de série apocalyptique.

« Aurora » (tome 1), Soleil, 15,95 €

De choses et d’autres - La santé à l’épreuve du genre


Une récente étude sur les prises de rendez-vous sur Doctolib a démontré que les femmes prennent 85 % des rendez-vous. Cela ne dit pas que vous, mesdames, êtes plus souvent malades que nous, fiers membres du sexe dit fort. Non, c’est simplement la preuve éclatante que la charge mentale de la gestion de la santé de la famille repose entièrement sur vos (soi-disant) frêles épaules. Notamment celle des enfants.

C’est pour cette raison que désormais le compte Doctolib pour prendre rendez-vous pour les enfants peut être géré par deux personnes. Deux utilisateurs pourront réserver, modifier, annuler les rendez-vous. Et ils recevront tous les deux les comptes rendus. Les hommes n’auront plus d’excuse.

Du moins si leur compagne fait le nécessaire pour les mettre dans la boucle. Car il faut aussi reconnaître qu’en matière de santé, dans un couple, c’est souvent la femme qui porte la culotte et garde la tête sur les épaules. Pour preuve cette réaction d’un internaute qui se veut humoristique mais qui résume bien le risque de confier la santé des enfants à un homme : « Si on nous laisse gérer ça va être drôle. On inverse la charge mentale des rendez-vous médicaux des enfants avec ceux pour la révision de la voiture ? » Quel vilain cliché complètement idiot : à maman les bobos et à papa l’auto ?

D’autant qu’en creux cela voudrait dire qu’on accorde, nous les hommes, plus d’importance à notre bagnole qu’à notre descendance ?

Sur ce je vous laisse, mon petit-fils tousse, va sans doute falloir que je fasse la révision des 7 ans et changer la tête de Lego.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mardi 14 mars 2023

dimanche 26 mars 2023

DVD et blu-ray - « Close » ou comment faire son deuil de l’amitié

Grand prix au festival de Cannes, nommé aux Oscars, le film belge de Lukas Dhont est un bloc d’émotion surfant sur l’amitié défunte de deux jeunes garçons.

Ils ont 13 ans, sont amis depuis des années et passent de merveilleuses vacances entre courses dans les champs, guerre imaginaire et nuit à se raconter des histoires, à spéculer sur leur avenir. Rémi (Gustav de Waele) et Léo (Eden Dambrine) se retrouvent à la rentrée. Ils intègrent le collège, sont dans la même classe par chance. Mais très vite l’ambiance change. Dans cette grande compétition et concours permanent entre adolescents, ils font figure de bêtes à part.


Leur amitié fusion est incomprise. Interprétée. Pour preuve, une fille leur demande tout de go s’ils sont en couple. Si Rémi, le plus introverti, n’est pas gêné, Léo, plus regardant à son image, réfute violemment cette interrogation. Comme si effectivement il ne voulait pas reconnaître l’évidence.
Pourtant il ne s’est jamais rien passé entre eux deux. Les scènes du début du film sont sensuelles, douces, pleines de complicité. Mais rien qui ne va au-delà d’une amitié forte. Même si ce sont deux garçons. C’est le message qu’a voulu faire passer le réalisateur, qui a souffert de ces jugements dans son enfance. Léo, pour faire cesser les bruits, rejette son meilleur ami, préférant rejoindre une bande plus masculine, qui parle foot et pratique le hockey sur glace, sport viril par excellence.

La fin de cette amitié, brutale, va perturber Rémi. Il ne comprend pas, se retrouve déboussolé, comme abandonné. La fin du film ne montre que Rémi, seul, perdu, de plus en plus coupable de cette attitude dictée par les diktats de la masculinité. Il va se rapprocher de la mère de Rémi, interprétée par une Émilie Dequenne qui apporte une humanité fragile à un drame déchirant.

La sortie en DVD et blu-ray (Diaphana) de ce film alors qu’il était en compétition aux Oscars, s’accompagne par un court bonus mais très éclairant. Une entrevue avec le réalisateur qui explique le processus d’écriture, ses sources d’inspirations et le casting.

De choses et d’autres - Le goût de la friture


Quand il faut se sacrifier, voire prendre des risques pour exercer mon métier avec le plus de rigueur possible, je suis toujours partant. Non je ne vais pas rejoindre Bakhmout en Ukraine pour relater le combat pour cette ville martyr. Encore moins me frotter aux députés qui s’écharpent sur la réforme des retraites à la buvette de l’Assemblée nationale. Je suis peut-être un cobaye, mais pas si fou que cela.

En fait je préfère, de loin, tester les petits gestes ou nouveautés du quotidien, essentiellement quand il y est question de nourriture. Voilà pourquoi quand j’ai appris que MacDonald’s avait décidé de remplacer ses pommes de terre potatoes par un trio de légumes étonnant, j’ai décidé de goûter ces nouvelles saveurs. Une opération ponctuelle destinée à redorer l’image de la chaîne de restauration rapide. Ou du moins à faire parler d’elle. C’est réussi.

Exit donc les potatoes place au panais, betterave et carotte. Des tubercules, comme les patates, découpés en bâtonnets et cuits… dans la friture. On ne va quand même pas changer une recette un peu grasse certes, mais qui marche. Au niveau visuel, c’est moins convaincant malgré les couleurs. Question goût, c’est différent, pas forcément meilleur.

En fait, je dois le confesser, dans les menus McDo, ce ne sont pas les frites qui m’attirent le plus mais les hamburgers. Notamment quand il y a de la sauce Deluxe. Pour les frites, qu’elles soient classiques, potatoes ou avec des légumes incongrus, le vrai plaisir c’est de les manger avec les doigts, après les avoir trempées dans la mayonnaise ou le ketchup.

Une sorte de régression primaire que tous ceux qui ne peuvent manger qu’avec des couverts ne comprendront jamais. Et parfois, je les plains.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 13 mars 2023

samedi 25 mars 2023

Roman - Le cinéma catastrophe de "Film fantôme" de Patrice Pluyette


La magie du cinéma en prend plein les dents dans ce roman de Patrice Pluyette. Le narrateur, jeune cinéaste en devenir, a pour ambition (sans doute démesurée), d’adapter le roman de chevalerie, Roland Furieux.

La première partie du roman raconte l’histoire et comment le réalisateur imagine son futur chef-d’œuvre.

La seconde montre la dure réalité d’un tournage mal préparé, fauché, sans comédiens de talent et où tout vire à la catastrophe.

Un Film fantôme aux mauvaises raisons quand le réalisateur, dépassé, admet un peu dépité : « Avoir tout raté, sur toute la ligne, en beauté : mon film, mes personnages, ma vie. Célibataire, sans véritable ami, j’avais entrepris ce film pour être entouré et vivre l’amour par procuration. »

« Film fantôme » de Patrice Pluyette, Seuil, 19 €

De choses et d’autres - Toute la société est à cran


Mais pourquoi tant de haine ? Et de mauvaise humeur générale ? Je ne sais pas si c’est le temps, trop sec, trop froid, ou l’ambiance politique un peu lourde (réforme des retraites, inflation), mais j’ai l’impression que l’agressivité flottant dans l’atmosphère vient de progresser d’un cran.

Mon épouse vient d’en faire les frais. Jeudi matin, jour de grève générale, elle décide de se rendre à l’accueil du drive d’un supermarché pour échanger une boite de café cabossée. Elle se gare sur la place réservée. Et se fait copieusement insulter par un livreur de bouteilles de gaz mécontent de ne pouvoir arrêter son camion à proximité.

Avec un argument imparable, symptomatique de l’ambiance très à cran sévissant dans le pays : « Vous êtes aveugle ou quoi ? Vous voyez bien que je viens livrer. Je suis debout depuis 4 heures du matin, laissez les travailleurs travailler, la bourgeoise qui fait ses courses ! » Saluons l’exploit de la fameuse « bourgeoise » (sans doute l’insulte la plus infamante et erronée qu’elle ait eue à subir depuis des années) qui a conservé son calme.

Certes, elle portait une veste noire et blanche du plus bel effet, mais achetée dans une friperie d’Elne dans les Pyrénées-Orientales (chez Plume, pub gratuite) pour quelques euros.

Et puis, insulter une femme un 8 mars, c’est un sacré manque de tact. Si je me fais l’avocat du diable, ce pauvre livreur était de mauvais poil car il aurait bien aimé, lui aussi, faire grève et ne pas devoir travailler deux ans de plus en fin de carrière. Mais une journée de salaire ça compte en fin de mois.

À moins qu’il ne fasse partie de ceux qui ne supportent plus que ces « gauchistes » bloquent péages, boulevards et place de parking alors que les travailleurs, les vrais, bossent, eux.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le samedi 11 mars 2023

vendredi 24 mars 2023

De choses et d’autres - Quinze minutes vitales


Le 10 mars, le Centre national du livre (CNL) en collaboration avec le ministère de l’Éducation organise le quart d’heure de lecture national. Des animations sont ptopsées un peu partout en France pour promouvoir la lecture.

Avec ce credo : lire au moins un quart d’heure par jour. 15 minutes. Une misère. Pourquoi pas une petite heure ? Car franchement, un quart d’heure pour découvrir un roman, ce n’est pas assez. Surtout pour ceux qui n’ont pas l’habitude de dévorer les bouquins.

Personnellement, j’ai le problème inverse de la majorité des Français. Au lieu de ne pas lire assez, je lis trop. J’ouvre un bouquin et sans m’en apercevoir, je plonge dans ce nouvel univers et ne reviens à la surface que longtemps après. Et jamais avant le fameux quart d’heure de ce 10 mars.

Je dois cependant admettre que cette initiative est essentielle, vitale même. Car une société dans laquelle la population ne lit plus, notamment des fictions, ne mérite pas d’être soutenue. Enlevez le rêve, l’imagination, la possibilité de découvrir de nouveaux mondes ou simplement des situations sans avoir à les vivre directement sont des expériences qui nous définissent sans doute le mieux en tant qu’animal un peu plus évolué qu’une amibe.

Alors ce vendredi et les autres jours, si vous avez l’occasion, arrêtez-vous dans une librairie, voire au rayon bouquins du supermarché, prenez un ouvrage (n’importe lequel car en plus vous avez le choix) et lisez. Même 10 minutes, ce serait super. Surtout si en plus vous êtes convaincu par les lignes parcourues et que vous décidez d’en faire l’acquisition. Les livres sont de formidables portes ouvertes sur le bonheur. S’ils ont des lecteurs, évidemment.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 10 mars 2023

jeudi 23 mars 2023

Un livre enquête sur les risques de l’éco-terrorisme

 La lutte pour préserver l’environnement va-t-elle devenir violente ? Le livre de deux journalistes originaires de Pyrénées-Orientales, Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, tente de répondre à la question.

Face à l’urgence climatique, des voix s’élèvent. Mais sans véritablement réussir à faire bouger les lignes. Alors certains militants écologistes sont tentés pour changer de mode d’action, n’écartant plus la violence. Un réel danger selon deux journalistes originaires de la région, Anthony Cortes et Sébastien Leurquin. Ils ont enquêté sur les mouvements écologistes radicaux en France et publient le détail de leurs recherches dans un livre paru aux éditions du Rocher. Dans L’affrontement qui vient, ils ont notamment rencontré une militante de Deep Green Résistance qui annonce clairement la couleur : « La peur ça change pas mal de choses dans le rapport de force, puis ça te permet d’attirer des gens déterminés. Nous, on veut prendre petit à petit la place des mignons écolos pour amener l’idée d’actions violente comme l’axe central, voire le seul. »

Les autres mouvements sont moins offensifs, mais laissent entendre que la base, de plus en plus, envisage de passer à l’action face à l’immobilisme. Autre témoignage recueilli dans ce livre, celui d’une militante de 26 ans : « Il ne faudra pas accuser ceux qui se révolteront face à la situation. Ce que nous savons, c’est que tout est perdu ou presque, et ce n’est pas notre génération la responsable. Notre monde court à sa perte, notre monde est fini. »

Cette longue enquête (des dizaines de personnes longuement interviewées), tente aussi de comprendre comment l’État participe à cette montée de la tension. Gérald Darmanin (qui n’a pas voulu répondre aux auteurs), est le premier à avoir parlé d’éco-terrorisme dans le mouvement de protestation contre les super-bassines dans les Deux-Sèvres. Certains militants écolos sont fichés S, surveillés, parfois assignés à résidence.

Alors l’affrontement devient-il inévitable. Oui selon Sandrine Rousseau, députée écologiste : « Le système néglige quelque chose de capital : c’est une question de vie ou de mort ! Dans cette urgence vitale, les gens n’ont plus rien à perdre. »


« L’affrontement qui vient » d’Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, Éditions du Rocher, 18,90 €

Thriller - Deux îles, deux types d’angoisse

 Un duo de policières suédoises et un trio de françaises animent ces deux thrillers qui ont pour point commun de se dérouler en grande partie sur des îles lugubres.


Pour mettre en place un huis clos angoissant, rien de tel que des îles. Les romancières Maria Grund et Sonja Delzongle ont parfaitement maîtrisé ce fait en plantant l’intrigue de leurs derniers thrillers sur des bouts de terre isolés où personne ne vous entendra hurler de peur. La première est au large de la Suède, la seconde au milieu du lac Léman.L’autre point commun de ces deux romans, ce sont les failles psychologiques des différentes protagonistes. 


Le duo suédois est composé de Sanna et Eir. La première, en poste depuis toujours sur cette île où personne ne veut aller, vit depuis quelques mois dans un garage. Elle n’ose plus retourner dans sa maison depuis qu’un pyromane y a mis le feu. Dans les flammes, son mari et son fils ont trouvé la mort. Dépressive, elle se raccroche à son boulot. Et aux médicaments. Elle change de partenaire. L’habituel, qui veille sur elle, prend sa retraite. A la place c’est Eir qui va l’aider. Une ambitieuse. Un peu trop sanguine. Sa mutation est une sanction, elle qui avait intégré le service le plus côté de la police suédoise à la capitale. Ensemble, elles vont apprendre à se connaître, s’apprécier et se lancer dans une enquête qui débute par la découverte d’une adolescente dans un lac. Elle se serait suicidée, avec le masque d’un renard sur le visage.

Une mort rapidement éclipsée par d’autres cadavres. Un tueur semble vouloir faire le ménage dans un groupe qui a pour point commun d’être très croyant et qui a animé un camp pour des enfants il y a sept ans. La fille renard, premier roman de Maria Grund, est dense et violent. Malgré les errances de Sanna et l’impatience d’Eir, on suit la lente progression de l’enquête jusqu’à la conclusion finale, très sombre comme souvent dans les polars nordiques.


Tout aussi sombre le nouveau roman de Sonja Delzongle, Thanatea. Thanatea c’est le nom de cette petite île nichée au centre du lac Léman. Une société l’a transformée en temple de la mort. Un endroit pour dire adieu à ses proches, dans le luxe et la discrétion. C’est là qu’Esther va entamer la seconde partie de sa vie professionnelle. Cette policière lyonnaise, traumatisée après la mort de sa petite fille d’un cancer, devient préposée au café dans ce bunker angoissant. On suit son adaptation en parallèle au quotidien de ses deux meilleures amies, toujours flics, Layla et Hélène. Le roman débute par des obsèques. De l’une des trois. Laquelle ?

Après quantité de rebondissements, le lecteur ne l’apprend que dans les dernières pages, après avoir découvert les pratiques étranges de ces nouvelles entreprises de pompes funèbres. Un roman qui fait la part belle aux errements des trois héroïnes. Esther, toujours dépressive, Layla, mère courage qui affronte le mari de sa fille, de venu violent et Hélène, abandonnée par son compagnon pour une plus jeune.

Ces deux romans, dans des styles différents, s’articulent autour d’amitiés fortes, d’histoires de famille compliquées et de décors parfaitement adaptés aux deux intrigues principales.

« La fille renard » de Maria Grund, Robert Laffont, 21,90 €

« Thanatéa » de Sonja Delzongle, Fleuve Noir, 20,90 €