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dimanche 26 mars 2023

De choses et d’autres - Le goût de la friture


Quand il faut se sacrifier, voire prendre des risques pour exercer mon métier avec le plus de rigueur possible, je suis toujours partant. Non je ne vais pas rejoindre Bakhmout en Ukraine pour relater le combat pour cette ville martyr. Encore moins me frotter aux députés qui s’écharpent sur la réforme des retraites à la buvette de l’Assemblée nationale. Je suis peut-être un cobaye, mais pas si fou que cela.

En fait je préfère, de loin, tester les petits gestes ou nouveautés du quotidien, essentiellement quand il y est question de nourriture. Voilà pourquoi quand j’ai appris que MacDonald’s avait décidé de remplacer ses pommes de terre potatoes par un trio de légumes étonnant, j’ai décidé de goûter ces nouvelles saveurs. Une opération ponctuelle destinée à redorer l’image de la chaîne de restauration rapide. Ou du moins à faire parler d’elle. C’est réussi.

Exit donc les potatoes place au panais, betterave et carotte. Des tubercules, comme les patates, découpés en bâtonnets et cuits… dans la friture. On ne va quand même pas changer une recette un peu grasse certes, mais qui marche. Au niveau visuel, c’est moins convaincant malgré les couleurs. Question goût, c’est différent, pas forcément meilleur.

En fait, je dois le confesser, dans les menus McDo, ce ne sont pas les frites qui m’attirent le plus mais les hamburgers. Notamment quand il y a de la sauce Deluxe. Pour les frites, qu’elles soient classiques, potatoes ou avec des légumes incongrus, le vrai plaisir c’est de les manger avec les doigts, après les avoir trempées dans la mayonnaise ou le ketchup.

Une sorte de régression primaire que tous ceux qui ne peuvent manger qu’avec des couverts ne comprendront jamais. Et parfois, je les plains.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 13 mars 2023

dimanche 18 octobre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Démarchage à table

Hier matin, au troisième coup de fil de téléprospecteurs décidés à nous vendre dans l'ordre, une mutuelle, des meubles et des panneaux solaires, mon épouse et moi jetons l'éponge.
Nous partons déjeuner à la terrasse d'une petite brasserie ouverte depuis quelques mois. Bondée, bruyante et les tables aussi rapprochées qu'à Paris. Nous ne pouvons nous empêcher d'entendre des bribes de la conversation de nos voisins. Des histoires de bureau d'étude, de contrats, de voitures et de prêts. Discussions professionnelles.
De professionnalisme, le serveur en manque désespérément. Seul, il semble un peu débordé. Lassée d'attendre la carafe d'eau, ma tendre moitié est obligée de l'interpeller très fort. Elle s'en excuse auprès de notre voisin de table, au téléphone (qui venait d'ailleurs de lui lancer un regard contrit). "Désolée, le serveur est un peu sourd". "Entre autres... » répond-il, un sourire en coin. Finalement le reste du repas se déroule sans heurt, le plat principal (des queues de lotte à la provençale) se révèle même délicieux.
Au moment de régler l'addition, notre voisin nous demande tout de go si nous sommes d'ici. Et si nous sommes propriétaires. L'acquiescement poli de mon épouse scelle notre sort. "Je suis commercial pour une entreprise de pose de panneaux solaires. Vous serez étonnée par les économies réalisées. Voici ma carte, mais laissez-moi vos coordonnées, je vous recontacterai." Et voilà comment, persuadés d'échapper aux importuns téléphoniques, on se retrouve à leur donner directement notre numéro après avoir presque mangé en leur compagnie.
Pauvres de nous.

jeudi 23 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Un « peu » de gras

Mauvaise nouvelle pour la cuisine française : le restaurant de Maïté dans les Landes vient de mettre la clé sous la porte. La plantureuse cuisinière n'officiait plus aux fourneaux, mais sa belle-fille proposait le même type de mets, riches et copieux.

Dans son émission culinaire, Maïté n'avait pas son pareil pour faire découvrir des recettes capables de hanter les pires cauchemars des diététiciens. Mon épouse, pourtant grande chasseuse d'excès de gras dans ses préparations, avait découvert la recette du gratin landais grâce à Maïté. Pour la plus grande joie de mes papilles. Un peu moins de mon estomac.
Elle prenait un malin plaisir, en cours de réalisation, d'imiter l'accent et surtout les faits et gestes de Maïté. Tout est dans le ton. Et la démesure. Alors on met une couche de pommes de terre découpées en rondelles au fond du plat à gratin. On recouvre de tranches de lard. Puis de nouveau des patates, une couche de fromage râpé, des saucisses de Toulouse, encore des patates, le reste du lard, le tout recouvert de fromage. La touche finale : mouiller de vin blanc. Dans une recette normale, 35 centilitres suffisent. Avec Maïté, tout se fait à l'estime. "Un peu de vin blanc" disait ma femme en versant la moitié d'une bouteille. Puis elle en rajoutait une louche et, sans complexe, finissait de vider la bouteille dans le plat.
À l'arrivée, avec le gratin landais, on s'enfile un kilo de pommes de terre, 500 grammes de lard, quatre grosses saucisses de Toulouse, du fromage et une bouteille de vin. Une arme de destruction massive à un million de calories. Succulent. Un peu lourd à digérer, mais succulent.
En bonus, le bêtisier de la Cuisine des Mousquetaires