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vendredi 8 novembre 2024

Thriller - Place à la terreur dans les bois avec Maria Grund

Sanna et Eir, policières sur une île suédoise, sont de nouveau sur la sellette. Un homme, nu, poignardé, est retrouvé dans une ferme en ruines au cœur des bois. 



L’image d’une Suède tranquille et prospère, où il fait bon vivre, est sérieusement écornée dans les romans policiers des écrivains du cru. Maria Grund, nouvelle venue dans le milieu, n’échappe pas à la règle. Son premier titre, La fille-renard, abordait de front le problème de la maltraitance des enfants et de la pédophilie.

Dans la suite, Le diable danse encore, la police locale doit faire face à une multitude de problèmes, dont, entre autres, celui des SDF squattant sur des radeaux qu’ils amarrent dans des zones désertes, de la montée des groupes violents d’extrême-droite et du trafic de drogue gangrenant la jeunesse.

On retrouve aussi les différents personnages du premier tome, notamment Sanna Berling et Eir Pedersen, policières. La première, marquée après un affrontement avec Jack, tueur en série terrifiant, tente de se reconstruire dans le poste de police d’un petit village. La seconde poursuit sa carrière à la criminelle et a même rencontré l’amour. Tout change quand Sana, en suivant dans les bois un groupe d’adolescentes rebelles en vélomoteur, tombe sur le cadavre d’un homme dans les ruines d’une ferme. Il est nu, poignardé, le corps recouvert d’ecchymoses. Le roman raconte avec brio toute l’enquête, les progressions, les fausses pistes, jusqu’à la scène finale. Mais l’essentiel est dans le développement de la vie et de la psychologie des deux héroïnes. Sanna craint le retour de Jack. Elle reçoit des appels anonymes et entend parfois du bruit dans son appartement.

Cela devient vite effrayant, même pour le lecteur : « Sanna s’immobilise, et les images des victimes de Jack lui reviennent en masse. Elles avaient toutes la poitrine tailladée à coups de couteau. Tout à coup elle sent un courant d’air lui caresser la nuque. Elle tourne rapidement la tête pour regarder par-dessus son épaule, mais il n’y a personne. C’est juste cette satanée impression d’être observée qui lui joue encore des tours. »

Sanna et Eir, deux femmes aux abois, malmenées par leur créatrice. Car la Suède, définitivement, n’est plus un pays où il fait bon vivre…


« Le diable danse encore », Maria Grund, Robert Laffont - La Bête noire, 456 pages, 22 €

dimanche 22 septembre 2024

Un polar - "L’île" de Jérôme Loubry


Cette île, au centre du nouveau roman de Jérôme Loubry, est présentée comme « aussi belle que ténébreuse ». L’action se déroule à Porquerolles, bourrée de touristes en été, théâtre de manifestations quasi fantastiques en hiver. L’action se déroule en août 2019 puis en décembre 2024.

Un été au cours duquel une bande de jeunes Parisiens va vivre une grande expérience jusqu’au suicide de Diane dans un manoir rempli des notes de musique moderne. Diane retrouvée morte, plus de cinq ans plus tard, dans les rues de la petite ville.

Un polar aux airs angoissants, où les croyances et la musique occupent une place prépondérante.

« L’île » de Jérôme Loubry, Calmann-Lévy, 400 pages, 21,90 €

jeudi 23 mars 2023

Thriller - Deux îles, deux types d’angoisse

 Un duo de policières suédoises et un trio de françaises animent ces deux thrillers qui ont pour point commun de se dérouler en grande partie sur des îles lugubres.


Pour mettre en place un huis clos angoissant, rien de tel que des îles. Les romancières Maria Grund et Sonja Delzongle ont parfaitement maîtrisé ce fait en plantant l’intrigue de leurs derniers thrillers sur des bouts de terre isolés où personne ne vous entendra hurler de peur. La première est au large de la Suède, la seconde au milieu du lac Léman.L’autre point commun de ces deux romans, ce sont les failles psychologiques des différentes protagonistes. 


Le duo suédois est composé de Sanna et Eir. La première, en poste depuis toujours sur cette île où personne ne veut aller, vit depuis quelques mois dans un garage. Elle n’ose plus retourner dans sa maison depuis qu’un pyromane y a mis le feu. Dans les flammes, son mari et son fils ont trouvé la mort. Dépressive, elle se raccroche à son boulot. Et aux médicaments. Elle change de partenaire. L’habituel, qui veille sur elle, prend sa retraite. A la place c’est Eir qui va l’aider. Une ambitieuse. Un peu trop sanguine. Sa mutation est une sanction, elle qui avait intégré le service le plus côté de la police suédoise à la capitale. Ensemble, elles vont apprendre à se connaître, s’apprécier et se lancer dans une enquête qui débute par la découverte d’une adolescente dans un lac. Elle se serait suicidée, avec le masque d’un renard sur le visage.

Une mort rapidement éclipsée par d’autres cadavres. Un tueur semble vouloir faire le ménage dans un groupe qui a pour point commun d’être très croyant et qui a animé un camp pour des enfants il y a sept ans. La fille renard, premier roman de Maria Grund, est dense et violent. Malgré les errances de Sanna et l’impatience d’Eir, on suit la lente progression de l’enquête jusqu’à la conclusion finale, très sombre comme souvent dans les polars nordiques.


Tout aussi sombre le nouveau roman de Sonja Delzongle, Thanatea. Thanatea c’est le nom de cette petite île nichée au centre du lac Léman. Une société l’a transformée en temple de la mort. Un endroit pour dire adieu à ses proches, dans le luxe et la discrétion. C’est là qu’Esther va entamer la seconde partie de sa vie professionnelle. Cette policière lyonnaise, traumatisée après la mort de sa petite fille d’un cancer, devient préposée au café dans ce bunker angoissant. On suit son adaptation en parallèle au quotidien de ses deux meilleures amies, toujours flics, Layla et Hélène. Le roman débute par des obsèques. De l’une des trois. Laquelle ?

Après quantité de rebondissements, le lecteur ne l’apprend que dans les dernières pages, après avoir découvert les pratiques étranges de ces nouvelles entreprises de pompes funèbres. Un roman qui fait la part belle aux errements des trois héroïnes. Esther, toujours dépressive, Layla, mère courage qui affronte le mari de sa fille, de venu violent et Hélène, abandonnée par son compagnon pour une plus jeune.

Ces deux romans, dans des styles différents, s’articulent autour d’amitiés fortes, d’histoires de famille compliquées et de décors parfaitement adaptés aux deux intrigues principales.

« La fille renard » de Maria Grund, Robert Laffont, 21,90 €

« Thanatéa » de Sonja Delzongle, Fleuve Noir, 20,90 €

mardi 28 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'île des Sentinelles, un Koh-Lanta de la réalité


Une nouvelle saison de Koh-Lanta a débuté vendredi sur TF1. Vingt candidats français lâchés sur une île sauvage. Enfin sauvage... les conditions sont rudes, mais il ne faut pas exagérer.

Koh-Lanta redeviendra peut-être intéressant quand les producteurs oseront parachuter les concurrents sur North Sentinel. Cet îlot de 72 km², à la végétation luxuriante, perdu au milieu du golfe du Bengale, dépend de l'Inde. Une tribu d'irréductibles y vit depuis des siècles. Leur nom : les Sentinelles. Ils interdisent à quiconque de s'approcher des côtes. En 2004, après le tsunami, un hélicoptère des secours survole North Sentinel. Rentre la carlingue criblée de flèches. 2006 : deux pêcheurs trouvent la mort, tués par ces farouches guerriers. 
Alors j'imagine parfaitement une édition de Koh-Lanta dans ce milieu véritablement hostile.
Premier avantage, l'aventure a peu de chance de durer plus de dix jours. Avant de trouver l'eau, le feu ou le sac de riz, les aventuriers devront se confectionner un camp fortifié imprenable. Lorsqu'il sera question de stratégie, les combines à deux balles ne feront pas le poids. Trouver une parade à l'attaque massive de sauvages sans pitié deviendra la priorité.
Pour filmer, mieux vaudra miser sur la solution go-pro et drones, au risque de voir l'équipe technique périr sous les assauts. Le téléspectateur avide d'action en aura pour son argent. Et la téléréalité pourra enfin supporter la comparaison avec son ancêtre : les jeux du cirque. Panem et circences, les Sentinelles ont tout compris.

jeudi 16 mai 2013

BD - Expérience interdite dans "Phoenix" de Gaudin et Peynet


Phœnix, série écrite par Gaudin et dessinée par Peynet a des airs de « Lost », la série télé. Dans ce troisième et dernier tome de 60 pages denses, ont en sait enfin plus sur cette expérience réalisée sur une île japonaise dans les années 80, base de l'armée américaine. 
Un groupe d'enfants a été touché par cette manipulation de l'espace et du temps. Ils ont tout oublié jusqu'à ces derniers jours où ils sont sujets à d'horribles hallucinations. Qui sont ces morts d'une autre dimension, comment se déplacent-ils dans l'espace, que leur veut le gouvernement américain ? 
Suspense et fantastique pour une série qui pourrait fort bien se prolonger dans un nouveau cycle.
« Phœnix » (tome 3), Soleil, 14,95 euros