Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mardi 24 mars 2020
David Ratte : « Uderzo, un graphiste exceptionnel »
Le dessin de David Ratte à ses débuts, a été comparé à celui d’Uderzo. Un critique l’a présenté comme un fils spirituel d’Uderzo. L’auteur installé à Latour Bas-Elne avoue qu’il avait été flatté de cette comparaison.
Pour lui « Uderzo était un graphiste exceptionnel. Dans mon bureau j’ai une reproduction d’une planche de « La Grande traversée » au format original et c’est magnifique, l’encrage, la composition, c’était un grand graphiste. Je suis de ceux qui regrettent que le succès aidant il n’ait pas pu se consacrer à autre chose qu’à Astérix. Il aurait pu apporter plein de choses à la BD réaliste ».
« Ce que j’adorais dans Astérix c’était les centurions romains qui étaient des caricatures d’acteur. Je me souviens de Lino Ventura. Uderzo donnait des trognes aux centurions qui étaient vraiment extraordinaires. Mes albums préférés sont ceux qui se passent dans le village comme la Zizanie ou le Devin. »
David Ratte reconnaît aussi un faible pour Obélix car « graphiquement, il y a quelque chose dans le geste de rond. Et puis c’est un faire-valoir au début, mais c’est un vrai duo qu’on a la fin. »
BD - Les éditions Dargaud offrent plusieurs albums en numérique
Grands classiques, albums pour les jeunes, virtuoses du dessin, les éditions Dargaud, poids lourd du secteur de la BD en France, ont décidé de participer au grand effort national du #RestezChezVous. Sur le site de la maison d’édition https://www.dargaud.com vous trouverez une sélection de dix albums à lire gratuitement et en intégralité. Dargaud explique offrir ces « dix albums en lecture numérique gratuite sur notre site, pour occuper les petits et grands lecteurs. »
Une sélection dans laquelle on retrouve un classique absolu de la BD franco-belge : « La Marque Jaune », 6e album de la série Blake et Mortimer de Jacobs. Dans ce Londres merveilleusement dessiné, l’auteur belge signe son chef-d’œuvre, de la couverture devenue iconique à l’intrigue, souvent copiée mais jamais égalée.
Les amateurs de dessin réaliste de grande qualité sont gâtés avec les premiers tomes du Scorpion de Desberg et Marini et de Long John Silver de Dorison et Lauffray. Une histoire de cape et d’épée contre un récit de pirates.
Mais le summum du classicisme est à retrouver dans le premier tome de Murena de Dufaux et Delaby. Les intrigues cruelles et sanglantes de la Rome antique prennent un relief très particulier sous la plume de Delaby, décédé en 2014. On peut aussi réviser gratuitement le tome 1 de la série XIII de Van Hamme et Vance.
Pour les plus jeunes aussi le choix est judicieux et très large. Du très classique avec les gags de Boule et Bill dessinés par Verron dans le 34e album intitulé « Un amour de cocker ».
Les plus jeunes pourront rêver avec Anna Anna d’Alexis Dormal. De la BD qui ressemble beaucoup à un album de littérature jeunesse. Alexis Dormal qui est également au dessin du premier tome de Pico Bogue (scénario de Roques), véritable phénomène de l’édition de ces dix dernières années.
Sardine de l’espace de Sfar et Guibert et Le monde de Milo de Marazono et Ferreira complètent cette sélection qui vous permettra de trouver le temps moins long, obligés que vous êtes de rester chez vous.
Série Télé - « The Umbrella Academy », super héros pleins de failles sur Netflix
Dans l’univers des super héros il n’y a pas que Marvel et DC. D’autres maisons d’éditions de comics aux USA ont leurs petits génies aux pouvoirs extraordinaires. Des outsiders qui parfois sont bien plus convaincants que les grosses artilleries aux budgets illimités. Dans cette seconde division qui fait parfois mieux que la première, The Umbrella Academy est une réussite totale. Parues chez Dark Horse dès 2007 (en France chez Delcourt), les BD ont été adaptées par Steve Blackman pour Netflix. Mise en ligne en 2019, The Umbrella Academy a été un des plus gros cartons de la plateforme, une seconde saison devrait être diffusée cette année.
L’académie des parapluies (en bon français) ce sont en réalité sept bébés recueillis en 1989 par un milliardaire, Sir Reginald Hargreeves.
Dotés de pouvoirs exceptionnels (force, télékinésie…) il les transforme en jeunes héros. Mais la ‘famille’ se désagrège après la mort d’un des membres. Ils se retrouvent tous pour les obsèques de leur père. Tous sauf Numéro 5. Il n’a pas de prénom quand il fugue à l’âge de 13 ans, utilisant sa capacité à se déplacer dans le temps, passé et futur. Il arrivera finalement avec un peu de retard, pour annoncer à ses frères et sœurs que dans huit jours, c’est la fin du monde.
Les dix épisodes racontent cette course contre la montre, avec retour sur le passé, découvertes de nouveaux ennemis, bagarres et retournements de situation.
Parmi les acteurs de cette distribution hétérogène, Ellen Page dans le rôle de Vanya, très névrosée et seule sans pouvoir, marque les esprits ainsi que Aidan Gallagher, l’apparence physique de Numéro 5, soit le corps d’un gamin de 13 ans mais avec le vécu d’un homme de plus de 50 ans ayant assisté à la fin du monde. Sans oublier Mary J. Blige et Cameron Britton, hilarants interprètes de Cha-Cha et Hazel, deux tueurs venus du futur.
Roman - Un écrivain dans sa bulle
Ce joli texte d’Anna Rozen, paru le 12 février dernier, est parfaitement adapté à la situation actuelle. Il décrit le fonctionnement de Germain Pourrières, écrivain, grand pourvoyeur de best-sellers dans l’édition française. Au début du roman intitulé « Loin des querelles du monde », il annonce à son agent, confident et meilleur ami, qu’il a décidé de rompre avec le roman populaire. Sa prochaine œuvre, sa grande œuvre, sera un roman de science-fiction, mais pour mieux « parler du monde d’aujourd’hui, de manière à peine déguisée et de façon critique bien sûr. Je garde la forme roman, mais je fonce dans le tas. » Un grand bouleversement pour cet homme, célibataire qui collectionne les conquêtes mais à l’hygiène de vie très codifiée.
Notamment quand il écrit. Il ne se nourrit que de pain rassit et de sardines à l’huile, avec vin blanc ou champagne pour faire passer le tout. Régulièrement il va au Monop’ au bout de sa rue pour faire provision de liquide et de conserves. Là il a un minimum de relation sociale avec autrui. Sans être en période de confinement ni de crise sanitaire, il respecte naturellement la distanciation sociale. Et à cette réflexion à propos des caissières : « Il faut toujours sourire aux caissières, elles exercent un boulot en voie de disparition. Leur seul avenir à court terme : superviseuses de caisses automatiques et puis chômeuses longue durée. »
Des vérités en février dernier, mais qui le sont moins depuis que ces mêmes caissières nous permettent de nous ravitailler au quotidien, prenant forcément des risques que peu d’entre nous accepteraient.
Si Germain vit dans un appartement parisien luxueux, sa sœur Bergère vit dans les Cévennes, occupée à élever des chèvres. Une partie du roman se passe de ce fait dans la région Occitanie.
Anna Rozen donne l’impression de ne pas savoir exactement quoi penser de son personnage. Il semble parfois intelligent mais par certains côtés, il a tout de l’ordure prétentieuse. A chaque lecteur au final de se faire sa propre opinion.
« Loin des querelles du monde » d’Anna Rozen, Le Dilettante, 17,50 €. Disponible en version numérique (7,49 €) sur le site de l’éditeur ledilettante.com
lundi 23 mars 2020
Cinéma sur Netflix - Spenser débarque et casse tout sur son passage
Privé de cinéma depuis plus d’une semaine, regarder des DVD ne compense pas notre soif de nouveautés. Au moins avec « Spenser Confidentiel », véritable film de cinéma, on le voit ni plus ni moins que dans les conditions originales de sa sortie officielle : sur un écran de télévision et sur Netflix. Espérons cependant que cette crise sanitaire ayant entraîné la fermeture de toutes les salles, en Europe et bien ailleurs dans le monde, ne transforme ces sorties en norme.
Donc, dans notre malheur, visionnons ce « Spenser Confidential » qui n’a rien de transcendant dans la catégorie des « films d’action à prétention comique avec cascades de voitures tous les quarts d’heure » (le genre n’existe pas véritablement, c’est juste pour ne pas faire une référence directe à Fast & Furious…) Spenser (Mark Whalberg) était policier. Quand il a découvert que son chef était corrompu, il a craqué et l’a tabassé. Quelques années plus tard, il sort de prison et a bien l’intention de se faire oublier. Mais les « méchants flics » sont toujours aux commandes et veulent faire la peau de Spenser. Il va devoir se défendre et entraîner dans son combat son colocataire, Hawk (Winston Duke), un immense bodybuilder taciturne. On rit beaucoup à quelques bons gags liés à la coupure pénitentiaire de Spenser, notamment quand il veut récupérer des preuves qui sont sur le cloud. Il demande alors avec insistance où ce trouve ce cloud pour qu’il aille le dérober… Quant à la fille du film, Cissy (Iliza Shlesinger), ancienne petite amie de Spenser, elle a le coup de poing facile et l’injure facile. Ça tombe bien, elle a une envie irrépressible de frapper son ex. Dans ces scènes, la comédie fonctionne à merveille.
Roman historique - Une modiste devient espionne pour Marie-Antoinette
Rose Bertin est modiste. Léonard Autier officie comme coiffeur. Marie-Antoinette est reine. Ou plus exactement comme elle l’a proféré un jour : « Je ne suis pas la reine, je suis moi ». Frédéric Lenormand signe une très divertissante série policière historique avec des personnages originaux et bien campés.
« La mariée était en Rose Bertin » est le 3e titre des aventures de ces deux agents secrets d’un genre tout à fait différent. Rose et Léonard, à la base, n’avaient aucune envie de devenir des espions. Ils pensaient avoir atteint leur Graal en cette année 1777 en devenant respectivement la modiste et le coiffeur de la reine. Mais cette dernière a décidé de les solliciter pour enquêter. Car la jeune Marie Antoinette est beaucoup moins bête que son mari, Louis XVI, baudruche qui n’a jamais rien compris à la diplomatie. Ni à son peuple d’ailleurs.
Mais elle doit être discrète, « Que dirait-on si l’on savait que la reine se mêlait de diplomatie ? On lui reprochait déjà ses frivolités ! La frivolité est pourtant le meilleur alibi d’une reine. » La modiste et le coiffeur, qui ne se supportent pas, c’est un des ressorts comiques des romans, doivent retrouver le code pour décrypter des messages secrets des espions de Louis XV. Un code récemment dérobé au comte de Broglie par une audacieuse jeune femme.
Or Suzelle Olivier est bien connue de Rose, elle a acheté quelques mois auparavant dans sa boutique parisienne une robe de mariée.
L’enquête se déroule alors que le frère de Marie-Antoinette est à Paris, lui aussi pour renforcer son réseau d’espions. On apprécie dans ce roman la description de la vie quotidienne à Versailles du temps de Louis XVI mais aussi dans les boutiques parisiennes comme celles de nos deux héros. C’est frais et léger, comme une tenue de Rose Bertin ou un parfum de Guermain, autre protagoniste important de cette enquête policière.
« Au service secret de Marie Antoinette - La mariée était en Rose Bertin » de Frédéric Lenormand, éditions de la Martinière, 14 €, existe en version numérique, 9,99 €
BD - Deux dragueurs catastrophe
Le premier, Clunch, n’est pas à proprement parler le héros de la série. Le second, Will est lui de tous les gags. Deux jeunes hommes, glandeurs, pas très débrouillards et qui donnent une étrange image du sexe fort dans ces BD humoristiques où le mâle Alpha en prend pour son grade.
Rob est un prototype de robot ménager. Il a débarqué dans l’appartement de Clunch en septembre 2013, date de la première publication de ces gags dans le journal de Spirou. Rob, mêle s’il ne doit en théorie que d’acquitter des tâches ménagères (cuisine, nettoyage, lessive, vaisselle) a un intelligence artificielle à peu près 100 million de fois supérieur à son propriétaire.
L’opposition entre le robot stakhanoviste et le fainéant fans de jeux vidéos et de chips a longtemps été le ressort de la série. Elle a passé un cap, devenant plus adulte et désormais directement publiée sous forme de gros albums dans la collection Patakès de Delcourt. James (scénario) et Boris Mirroir (dessin) mettent d’abord Clunch au chômage. Puis il devient vendeur de cuisine, va au musée, rencontre une jeune fille cultivée, en tombe amoureux et conclu grâce à son petit robot malicieux.
On dérive alors vers une sorte de série familiale avec Rob dans le rôle de l’enfant. On rit beaucoup, c’est sans cesse renouvelé et toujours aussi pertinent dans la critique de la société. A découvrir.
Will aussi aimerait découvrir la femme de sa vie. Mais Will a un gros problème : Will est totalement obsédé par sa voisine, Maëva, caricature de la « blonde à forte poitrine » des sketches d’Elie Seimoun, mais en version rousse. Will tente quand même de lui faire la cour, mais son chien, Kleber, encore plus attiré par la fornication que son maître, gâche souvent ses effets. Will est le meilleur remède à tous les losers en amour. Oui, il y a pire.
Comme pour Rob, Will a été publié dans une revue (Lanfeust), avant de renaître chez un autre éditeur, Bamboo, peu habitué d’ordinaire à publier des BD aussi explicites. Mais il faut savoir que Will est en quelques sorte le péché de jeunesse de Guillaume Bianco devenu depuis un auteur qui manie poésie et fantastique avec brio, notamment dans le formidable « Billy Brouillard ».
« Rob » (tome 2), Delcourt, 13,95 €
« Will » (tome 1), Bamboo, 10,95 €
Rob est un prototype de robot ménager. Il a débarqué dans l’appartement de Clunch en septembre 2013, date de la première publication de ces gags dans le journal de Spirou. Rob, mêle s’il ne doit en théorie que d’acquitter des tâches ménagères (cuisine, nettoyage, lessive, vaisselle) a un intelligence artificielle à peu près 100 million de fois supérieur à son propriétaire.
L’opposition entre le robot stakhanoviste et le fainéant fans de jeux vidéos et de chips a longtemps été le ressort de la série. Elle a passé un cap, devenant plus adulte et désormais directement publiée sous forme de gros albums dans la collection Patakès de Delcourt. James (scénario) et Boris Mirroir (dessin) mettent d’abord Clunch au chômage. Puis il devient vendeur de cuisine, va au musée, rencontre une jeune fille cultivée, en tombe amoureux et conclu grâce à son petit robot malicieux.
On dérive alors vers une sorte de série familiale avec Rob dans le rôle de l’enfant. On rit beaucoup, c’est sans cesse renouvelé et toujours aussi pertinent dans la critique de la société. A découvrir.
Will aussi aimerait découvrir la femme de sa vie. Mais Will a un gros problème : Will est totalement obsédé par sa voisine, Maëva, caricature de la « blonde à forte poitrine » des sketches d’Elie Seimoun, mais en version rousse. Will tente quand même de lui faire la cour, mais son chien, Kleber, encore plus attiré par la fornication que son maître, gâche souvent ses effets. Will est le meilleur remède à tous les losers en amour. Oui, il y a pire.
Comme pour Rob, Will a été publié dans une revue (Lanfeust), avant de renaître chez un autre éditeur, Bamboo, peu habitué d’ordinaire à publier des BD aussi explicites. Mais il faut savoir que Will est en quelques sorte le péché de jeunesse de Guillaume Bianco devenu depuis un auteur qui manie poésie et fantastique avec brio, notamment dans le formidable « Billy Brouillard ». « Rob » (tome 2), Delcourt, 13,95 €
« Will » (tome 1), Bamboo, 10,95 €
Série Télé - Vampires contaminés sur Netflix
Ce n’est certainement pas voulu mais les scénaristes de Vampires, la nouvelle série française de Netflix mis en ligne vendredi dernier, parle d’épidémie et de confinement. Mais que cela ne vous rebute pas vous éloigne de ces six épisodes qui ne révolutionnent pas le genre mais apportent une touche d’esthétisme et de baroque à un genre immortel…
L’épidémie, c’est celle qui il y a 500 ans a touché le France. Un virus inconnu (et dont on ne sait pas grand-chose de nos jours, espérons que les chercheurs avanceront plus vite à propos du covid-19) qui a fait beaucoup de morts. D’autres contaminés ont survécu, mais avec des conséquences radicales sur leur mode de vie. Leur alimentation a changé du tout au tout. Incapables d’avaler autre chose que du sang. Pas forcément humain, mais du sang.
Et puis ils sont devenus intolérants au soleil comme d’autres au gluten. Les conséquences sont cependant plus radicales : combustion spontanée. La seule bonne nouvelle pour ces êtres à part, ils peuvent encore se reproduire et sont quasiment immortels. La doyenne de la communauté parisienne a connu le soleil d’avant la grande contamination.
Mi-vampire, mi-humaine
Voilà comment les créateurs de Vampires, Benjamin Dupas, Isaure Pisani-Ferry et Anne Cissé ont expliqué d’où viennent leurs monstres assoiffés de sang. Mais cela, on ne l’apprend qu’un peu plus tard dans le récit (désolé de spoiler un peu), car au début on a plus l’impression de se trouver dans une série pour adolescents.
Doïna (Oulaya Amamra) est au lycée. Elle prépare son bac. Toujours avec des manches longues, elle prend tous les jours de mystérieuses pilules qui lui provoquent des rougeurs sur les bras. Elle a un faible pour Nacer (Dylan Robert), mais n’ose pas aller vers lui.
Quand elle rentre chez elle après les cours, sa mère Martha (Suzanne Clément) dort encore. Cette dernière a eu deux premiers enfants avec un vampire, et deux autres avec un humain. Les deux premiers ne peuvent pas sortir au soleil, les deux autres aussi. Mais quand Doïna cesse de prendre les médicaments, elle se transforme en vampire, tout en pouvant affronter le soleil. Une super vampire qui met en danger la communauté. Les ennuis ne font que débuter pour la famille de Martha qui s’était mise en retrait au moment de la naissance de sa petite dernière, il y a 16 ans.
Distribution de qualité
Ambitieuse sans faire trop de tape-à-l’œil au niveau des effets spéciaux, Vampires se laisse regarder. Car il y a une ambiance particulière, un esthétisme propre qui fait que l’on pénètre dans ce monde bizarre. Avouons cependant une préférence pour les moments se déroulant dans la communauté où quand les instincts sanguinaires explosent. Les acteurs savent se donner sans limite et jouer le jeu. On retiendra notamment une scène qui a dû être éprouvante pour Suzanne Clément. L’inoubliable interprète de la voisine bègue de Mommy de Xavier Dolan, pour guérir de brûlures, est plongée nue dans une baignoire remplie d’eau, le corps entièrement recouvert de peau de poisson fraîchement découpé. Et pas du faux poisson…
L’autre bon point à mettre à l’actif de Vampires est le casting. Outre Suzanne Clément, excellente, on retrouve avec plaisir Oulaya Amamra. La jeune interprète, révélée dans Divines, a tourné il y a deux ans dans les Pyrénées-Orientales dans le film L’adieu à la nuit d’André Téchiné. Pour interpréter son frère vampire, travaillant dans un abattoir (la meilleure planque pour avoir du sang gratuit), Pierre Lottin. Lui a crevé l’écran dans Qu’un sang impur dans la peau d’un sniper complètement givré. Enfin on retrouve aussi un drôle d’acteur dans le rôle de Nacer, l’amoureux de Doïna : Dylan Robert. Petit délinquant marseillais, il a été casté dans la rue pour le rôle principal de Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin et a finalement remporté le césar du meilleur espoir masculin.
Alors laissez vous prendre par ces jeunes vampires bourrés de talent. De toute manière, si vous avez Netflix, ce serait idiot de s’en priver en cette période où on a du temps à revendre…
dimanche 22 mars 2020
BD - Londres et Paris d’antan avec Lord Harold et la Cour des Miracles
Deux bandes dessinées historiques pour un dépaysement maximum. Avec un point commun, Londres et Paris ont connu des quartiers gangrénés par la pègre. Comme quoi, les zone de non-droit ne sont pas une nouveauté de ces dernières années.
À Londres en plein XIXe siècle, se rendre à Blackchurch est on ne peu plus dangereux. Pourtant c’est dans ce quartier que le jeune Lord Harold, douzième du nom, se rend pour son premier jour de travail. L’aristocrate anglais, un peu iconoclaste, a décidé de s’engager dans la police. Naïf mais futé, il va découvrir que la vie d’un commissariat dans ce quartier où les malfrats règnent en maître est très éloignée de ce qu’il a appris dans l’école de police. Quand on a un uniforme sur le dos, mieux vaut rester à l’abri au commissariat.
Mais Harold est curieux et ne veut surtout pas abandonner sa quête secrète portant sur un mystère hantant le quartier.
Cette nouvelle série, entre humour, fantastique et réalité sociale d’antan, est signée Charlot. Aux dessins, Xavier Fourquemin plonge le lecteur dans les dédales des bas-fonds sombres et inquiétants de Londres. Tout en nous faisant rire avec les personnages secondaires hilarants que sont Hermès, le chien de Lord Harold et les deux jeunes policiers couards, obligés d’aller patrouiller avec notre intrépide héros la nuit dans Blackchurch.
Le second titre de cette sélection dominicale se déroule plus tôt dans le temps et sur le continent. Nous sommes à Paris sous le règne de Louis XIV. La police parisienne aidée de l’armée et des Mousquetaires a capturé le roi de la cour des Miracles.
Les Gueux se retrouvent acculés dans leurs derniers retranchements sans tête pendante pour les diriger. Mais cette organisation sait se renouveler. Lors d’une réunion houleuse, un nouveau roi est désigné. Exactement une reine, la Marquise, propre fille d’Anacréon. Piatzszek au scénario et Maffre au dessin signent la seconde partie de cette série prévue en 5 tomes.
L’intrigue va se compliquer avec l’entrée en scène de Gabriel de Rohan, jeune mousquetaire ayant juré de venger son frère, exécuté sur ordre du roi pour complot.
La Marquise, De Rohan et Anacréon vont tout faire pour échapper au nouvel assaut des troupes royales contre le dernier bastion parisien de la cour de Miracles.
À Londres en plein XIXe siècle, se rendre à Blackchurch est on ne peu plus dangereux. Pourtant c’est dans ce quartier que le jeune Lord Harold, douzième du nom, se rend pour son premier jour de travail. L’aristocrate anglais, un peu iconoclaste, a décidé de s’engager dans la police. Naïf mais futé, il va découvrir que la vie d’un commissariat dans ce quartier où les malfrats règnent en maître est très éloignée de ce qu’il a appris dans l’école de police. Quand on a un uniforme sur le dos, mieux vaut rester à l’abri au commissariat.
Mais Harold est curieux et ne veut surtout pas abandonner sa quête secrète portant sur un mystère hantant le quartier.
Cette nouvelle série, entre humour, fantastique et réalité sociale d’antan, est signée Charlot. Aux dessins, Xavier Fourquemin plonge le lecteur dans les dédales des bas-fonds sombres et inquiétants de Londres. Tout en nous faisant rire avec les personnages secondaires hilarants que sont Hermès, le chien de Lord Harold et les deux jeunes policiers couards, obligés d’aller patrouiller avec notre intrépide héros la nuit dans Blackchurch.
Le second titre de cette sélection dominicale se déroule plus tôt dans le temps et sur le continent. Nous sommes à Paris sous le règne de Louis XIV. La police parisienne aidée de l’armée et des Mousquetaires a capturé le roi de la cour des Miracles.
Les Gueux se retrouvent acculés dans leurs derniers retranchements sans tête pendante pour les diriger. Mais cette organisation sait se renouveler. Lors d’une réunion houleuse, un nouveau roi est désigné. Exactement une reine, la Marquise, propre fille d’Anacréon. Piatzszek au scénario et Maffre au dessin signent la seconde partie de cette série prévue en 5 tomes.
L’intrigue va se compliquer avec l’entrée en scène de Gabriel de Rohan, jeune mousquetaire ayant juré de venger son frère, exécuté sur ordre du roi pour complot.
La Marquise, De Rohan et Anacréon vont tout faire pour échapper au nouvel assaut des troupes royales contre le dernier bastion parisien de la cour de Miracles.
Série télé - Histoire d’éternité au centre de « Ad Vitam »
Avec un minimum d’effets spéciaux mais des scénarios originaux et inventifs, les auteurs français arrivent à se faire une place dans le genre très prisée de la série de science-fiction. Nouvel exemple avec «Ad Vitam» de Thomas Cailley et Sébastien Mounier. Une série Arte que l’on peut voir actuellement sur Netflix. Dans un futur proche, un système permet de vivre éternellement. Il suffit de se faire régénérer régulièrement dans des self-services pour bénéficier de plusieurs dizaines d’années de bonne santé assurée. Darius (Yvan Attal), policier depuis plus d’un siècle, hérite d’une étrange affaire : dans ce monde de potentiels immortels, sept jeunes sont retrouvés morts. Selon toute vraisemblance, ils se sont suicidés.
Les six épisodes d’une heure sont parfois un peu lents, mais bénéficient de décors soignés et d’une interprétation digne de grands films de cinéma. On apprécie notamment tous les «jeunes», souvent des espoirs du 7e art français, Garance Marillier (épatante dans le film d’horreur Grave) en tête avec aussi Rod Paradot (La tête haute) et Anthony Bajon (La prière et Au nom de la terre).
Inscription à :
Commentaires (Atom)















