Affichage des articles dont le libellé est La Martinière. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est La Martinière. Afficher tous les articles

mardi 18 avril 2023

Thriller - L’Islande très sombre des « Garçons qui brûlent »

Dans le 3e roman dont elle est la vedette, Elma, policière islandaise, enquête après la mort d’un jeune garçon dans l’incendie de sa chambre.


Le polar islandais n’en finit plus de se renouveler. Petit pays, rude au niveau climat, mais véritable mine de talents littéraires. Dernière trouvaille en date : Eva Björg Ægisdóttir. Cette jeune romancière propose avec Les garçons qui brûlent, son troisième thriller se déroulant dans la petite ville d’Akranes. Une nouvelle enquête de l’inspectrice Elma à la vie suffisamment compliquée pour en faire le fil rouge de la série.

Elma découvre dans les premières pages qu’elle est enceinte. Un choc pour cette policière qui après un premier drame est revenue dans sa ville natale pour tenter de relancer sa carrière. Une information qu’elle préfère garder pour elles dans un premier temps, n’osant même pas l’avouer au père. Et puis le boulot vient lui permettre d’oublier ce bouleversement futur de sa vie. Un incendie se déclare dans une villa. Les pompiers, rapidement sur place, découvrent un jeune homme de 20 ans mort dans son lit. Le feu s’est limité à sa chambre. L’origine du feu est criminel. Reste à savoir s’il a tenté de se suicider ou été victime d’un assassin.

En explorant sa vie, Elma va déterrer bine des secrets du côté de ses amis (sa sœur jumelle, un futur footballeur, son meilleur ami habitué des mauvais coups, une jeune fille au pair hollandaise) ou des parents, entrepreneurs cupides, conseillère municipale trop lisse ou père un peu trop porté sur la boisson et les conquêtes féminines d’un soir. Eva Björg Ægisdóttir décrit une Islande un peu trop belle et lisse.

Derrière ce vernis nordique se cache une réalité plus complexe et sombre parfaitement décrite dans ce polar finalement plus social que criminel.

« Les garçons qui brûlent » d’Eva Björg Ægisdóttir, Éditions de la Martinière, 21,90 €

lundi 23 mars 2020

Roman historique - Une modiste devient espionne pour Marie-Antoinette


Rose Bertin est modiste. Léonard Autier officie comme coiffeur. Marie-Antoinette est reine. Ou plus exactement comme elle l’a proféré un jour : « Je ne suis pas la reine, je suis moi ». Frédéric Lenormand signe une très divertissante série policière historique avec des personnages originaux et bien campés. 
« La mariée était en Rose Bertin » est le 3e titre des aventures de ces deux agents secrets d’un genre tout à fait différent. Rose et Léonard, à la base, n’avaient aucune envie de devenir des espions. Ils pensaient avoir atteint leur Graal en cette année 1777 en devenant respectivement la modiste et le coiffeur de la reine. Mais cette dernière a décidé de les solliciter pour enquêter. Car la jeune Marie Antoinette est beaucoup moins bête que son mari, Louis XVI, baudruche qui n’a jamais rien compris à la diplomatie. Ni à son peuple d’ailleurs. 
Mais elle doit être discrète, « Que dirait-on si l’on savait que la reine se mêlait de diplomatie ? On lui reprochait déjà ses frivolités ! La frivolité est pourtant le meilleur alibi d’une reine. » La modiste et le coiffeur, qui ne se supportent pas, c’est un des ressorts comiques des romans, doivent retrouver le code pour décrypter des messages secrets des espions de Louis XV. Un code récemment dérobé au comte de Broglie par une audacieuse jeune femme. 
Or Suzelle Olivier est bien connue de Rose, elle a acheté quelques mois auparavant dans sa boutique parisienne une robe de mariée. 
L’enquête se déroule alors que le frère de Marie-Antoinette est à Paris, lui aussi pour renforcer son réseau d’espions. On apprécie dans ce roman la description de la vie quotidienne à Versailles du temps de Louis XVI mais aussi dans les boutiques parisiennes comme celles de nos deux héros. C’est frais et léger, comme une tenue de Rose Bertin ou un parfum de Guermain, autre protagoniste important de cette enquête policière. 

« Au service secret de Marie Antoinette - La mariée était en Rose Bertin » de Frédéric Lenormand, éditions de la Martinière, 14 €, existe en version numérique, 9,99 €

dimanche 22 janvier 2012

Beau livre - Charlotte Blum : «Un fan de série télé doit être patient»

Les amateurs de séries télé vont adorer ce beau livre de Charlotte Blum. La spécialiste explique le phénomène, en fait l'historique et imagine les tendances des prochaines années.

Paru aux éditions de la Martinière en octobre dernier, « Séries, une addiction planétaire » de Charlotte Blum, est un beau livre idéal pour mieux connaître cet univers impitoyable. Cette jeune spécialiste, qui a toujours aimé et baigné dans les séries télé, dresse un rapide historique et tente de dégager des tendances en mettant des focus sur certaines productions sortant des sentiers battus.
Premier virage avec Twin Peaks. « C'est David Lynch qui l'a écrit et du coup une frontière a été brisée entre la télévision et le cinéma, explique Charlotte Blum. C'est devenu l'endroit où les gens du cinéma voulaient travailler. Une des raisons c'est qu'il y a une liberté extraordinaire que l'on n'a pas sur un long métrage. En plus avec la télé on est chez les gens et on des chances beaucoup plus élevées d'être regardé. »
Mais dans le vaste monde des séries télé, toutes ne sont pas sur un même pied d'égalité. Le projet développé pour un grand Network est « fabriqué à la chaîne » alors que les chaînes câblées « prennent des risques et osent des thématiques complètement nouvelles. » C'est toute la différence entre « Mentalist » et « Dexter », pourtant diffusées en France sur la même chaîne, mais pas au même horaire.

Transgénérationnel
Les séries télé, tout en segmentant le public, permettent aussi à  toute la famille de se retrouver autour d'un programme divertissant. « Vampire Diaries », par exemple, tout en surfant sur la mode des vampires chez les adolescents, peut passionner la mère de famille par ses intrigues amoureuses. Et Charlotte Blum de se souvenir de sa découverte d'Urgences avec sa mère qui était accro.
Maintenant, les fans de séries ce sont des « gens qui ont grandi avec et qu'on peut étonner. Ils sont habitués à cette gymnastique d'attendre une semaine, de se concentrer parce-qu'il ne faut pas louper un bout. Un vrai fan de série est avant tout patient », souligne Charlotte Blum.
Aujourd'hui de nouvelles pratiques de consommation apparaissent. Le coffret contenant l'intégrale ou le site internet en streaming permet de tout voir en une journée. Mais cela vient souvent en complément. « Une série comme Lost, peut être vue deux ou trois fois. A chaque visionnage vous découvrirez de nouvelles choses en raison de la richesse de l'intrigue et de l'écriture. » Les séries télé, reines de l'audience, sont une véritable drogue pour certains. Et c'est logique pour Charlotte Blum « dans le sens où on a des doses distribuées à un rythme très réglé. C'est quelques chose qu'on attend, dont a besoin. On ne peut pas commencer et ne pas finir. »
 
« Séries, une addiction planétaire » de Charlotte Blum est paru aux éditions de la Martinière (35 euros)


____________________________________________________________
 A chaque décennie ses séries

Années 50

Au nom de la loi
Steeve McQueen interprète Josh Randall, un chasseur de primes. Le western règne encore en maître sur le cinéma hollywoodien et logiquement c'est ce genre qui remporte un immense succès sur les petits écrans. En noir et blanc, la série est encore régulièrement rediffusée en France, sur Arte dernièrement.

Années 60

Les mystères de l'Ouest
Dans les années 60, le duo de héros fait son apparition dans les séries américaines. Les Mystères de l'Ouest amènent un peu d'humour et de fantastique dans un décor de western d'opérette. Robert Conrad, acteur typique de série, rencontre son premier grand succès populaire. Toujours à l'affiche sur Paris Première.
Mission impossible
En pleine guerre froide, les séries américaines mettent en scène des espions d'un nouveau genre. Déguisements, gadgets, machination : l'équipe de Jim Phelps agit sans filet. Récemment rediffusé sur Direct 8

Années 70

Drôles de dames
Place au glamour avec cette série où trois jolies femmes issues de l'école de police enquêtent pour Charlie, un mystérieux patron. Succès planétaire pour Farrah Fawcett qui a longtemps représenté l'idéal féminin.  
MASH
Dérivée du film de Robert Altman, cette série explore deux mondes très prisés par les scénaristes : l'armée et le milieu médical. Avec 250 épisodes, elle fait partie des plus longues.

Années 80

Dynastie
Après le phénomène Dallas, Dynastie s'impose comme l'exemple type de ces séries centrées sur le pouvoir et la richesse. Les personnages sont souvent cupides et prétentieux. Pourtant ils sont des millions sur terre à suivre les aventures de la famille Carrington.  
Seinfeld
Les sitcoms comiques, souvent bon enfant, deviennent plus mordantes avec l'arrivée de Seinfeld. Le comique new-yorkais réécrit sa vie et permet l'éclosion de personnages atypiques. C'est parfois sans limite, toujours hilarant.

Années 90

X-Files
La théorie du complot vient peut-être de Chris Carter, le créateur de X-Files. Deux agents du FBI sont confrontés à des phénomènes étranges et découvrent que « nous ne sommes pas seuls ». Une série qui a beaucoup fait pour le démarrage de M6 en France.
Twin Peaks
Quand David Lynch, cinéaste reconnu, accepte de faire une série, cela donne Twin Peaks, souvent considéré comme la meilleure de tous les temps. Sur un grand network (ABC), les Américains de base découvraient leurs propres névroses à travers cette histoire de meurtre mystérieux dans une petite ville paumée.   

Années 2000

Lost
Série au budget considérable, Lost s'est un peu perdue dans les dédales du temps au fil des saisons. Mais la série reste un must dans le genre des histoires à tiroir et à personnages multiples. C'est aussi la série qui a rendue célèbre outre-atlantique « La mer » de Charles Trénet...
Dr House
Les héros antipathiques sont de nouveau à la mode. Si Dexter est un serial Killer, le Dr House règne en tyran sur son service. Le toubib à la canne fait partie de ces séries s'appuyant sur un seul personnage, idéalement campé par l'acteur ad-hoc.