dimanche 2 juillet 2023

Patrimoine - Sentinelles catalanes

 

Excellent connaisseur de la région et surtout de son histoire, Bernard Rieu vient de signer un petit livre didactique sur les tours à signaux des Pyrénées-Orientales aux éditions Trabucaire (150 pages, Editions Trabucaire, 15 €). Dans la collection « Découverte guidée du Pays Catalan », une première partie raconte pourquoi on a construit sur des pics et collines ces tours. Leur utilité au temps des invasions et attaques des pirates mais aussi leur abandon quand la technologie les a rendues obsolètes.

Sentinelles de la région, elles ont souvent subi les outrages du temps. Certaines ont carrément disparu, d’autres ne sont que ruines. Bernard Rieu raconte aussi la passion de ces amoureux du patrimoine qui ont tout fait pour reconstruire certaines tours emblématiques comme celle de la Massane. La seconde partie du livre, richement illustrée de photographies de Michel Castillo, fait l’inventaire exhaustif des tours par secteur géographique.

Particulièrement nombreuses dans les Albères, elles sont plus isolées et difficiles d’accès dans la vallée du Tech et de l’Aspre. Le meilleur exemple étant celle de Batère, isolée mais essentielle dans le maillage permettant de communiquer d’une vallée à l’autre.

Un livre érudit qui donne envie de faire un bout de chemin au grand air et de s’imaginer vivre en ces temps où les téléphones portables n’existaient pas.

samedi 1 juillet 2023

BD - Gros mytho


Voilà l’ouvrage parfait pour briller lors de vos prochaines vacances au soleil. L’incroyable histoire de la mythologie grecque de Catherine Mory et Philippe Bercovici
(320 pages, Les Arènes, 25 €) vous donnera les clés pour devenir un dieu du savoir.

Un ouvrage bourré d’anecdotes particulièrement utiles quand vous vous retrouverez au bar du Macumba en pleine tentative de séduction de Kimberley, 3e dauphine de miss Camping tee-shirt mouillé (sur 3 candidates, mais l’essentiel est de participer !). Imaginez son ravissement quand vous la comparerez à une nymphe en glissant au passage que c’est « une divinité secondaire qui peuple la campagne, les bois et les eaux. » Vous êtes sûr de conclure quand vous rajouterez qu’elle est aussi belle qu’une « cuisse de nymphe émue », variété ancienne de rose.


Par contre évitez d’aborder le cas d’Œdipe. Ces histoires d’inceste ne sont plus du tout tolérées de nos jours. De même, n’en faites pas trop sur le cas de Narcisse, déjà que vous passez pour un gros mytho avec votre air condescendant d’érudit de salon.

Un album de BD à emporter en vacances, vous bronzerez moins bête. Mais attention, ne faites pas comme Icare. Un peu de soleil ça va... Trop, bonjour les dégâts.

lundi 26 juin 2023

Cinéma - Comment rire des limites de l’effet “Wahou !”

Le quotidien de deux agents immobilier est prétexte pour Bruno Podalydès de rire de la société française.

Un film simple, fin et intelligent. Avec la possibilité de sourire à de multiples occasions, tout en sortant de la séance en étant persuadé d’en savoir un peu plus sur les dérives de la société française actuelle. Parfois, un film bien écrit, interprété avec justesse et réalisé avec sérieux peut se révéler beaucoup plus édifiant que n’importe quel blockbuster coûtant 100 fois plus cher. En réalité, le titre du nouveau film de Bruno Podalydès est parfaitement adapté : « Wahou ! » serait-on tenté de résumer ce “presque” film à sketches. 

Le principe est simple : deux agents immobiliers Oracio (Bruno Podalydès) et Catherine (Karin Viard), de l’agence Wahou ! cherchent à vendre deux biens très différents : une superbe maison de caractère avec jardin arboré et un appartement moderne, avec dressing parental. « Wahou ! » s’exclament les visiteurs. Mais rares sont ceux qui vont plus loin… Un wahou ne fait pas la vente ! 

Le défilé des potentiels acheteurs donne tout son sel au film. Il y a la bande d’amis musiciens qui aimeraient vivre en colocation, la bourgeoise charmée par les vieilles boiseries mais dont le mari veut avant tout remplacer le piano par un billard, les deux frères, promoteurs, sortes de clones qui découvrent avec satisfaction les nuisances sonores de la ligne de chemin de fer au fond du jardin, ce qui permettra de faire baisser le prix, le petit couple parfait se déplaçant à vélo, moderne et aseptisé, ou l’infirmière à bout qui cherche une solution de repli pour sa mère grabataire. 

 Toute la société française est passée au crible et parfois violemment dézinguée, avec en plus un stagiaire caustique et malin (Victor Lefebvre), un peintre en bâtiment trop curieux et des propriétaires récalcitrants (Sabine Azéma et Eddy Mitchell). Sans oublier nos deux vendeurs, récitant leur leçon mais croyant de moins en moins en leur utilité. Karin Viard, en femme au bord de la rupture, permet de saisir toute la violence de ce métier souvent décrié. 

Bruno Podalydès, devant et derrière la caméra, en analysant les limites de l’effet Wahou, nous donne des clés pour comprendre le fonctionnement de notre monde actuel. 

Ce n’est pas toujours très optimiste et encore moins réjouissant, mais certains résistent comme le personnage interprété par Eddy Mitchell, attaché à sa vieille maison délabrée, comme à ses vieux albums de Tintin qui lui permettent de retomber en enfance. 

Film de et avec Bruno Podalydès et aussi Karin Viard, Sabine Azéma, Eddy Mitchell, Victor Lefebvre, Manu Payet

dimanche 25 juin 2023

Cinéma - Astérix et Obélix mettent le cap vers l’Empire du Milieu

Production à grand spectacle, le dernier film d’Astérix et Obélix, réalisé par Guillaume Canet, arrive en vidéo avec une flopée de bonus.


Le film est passé entre les filets du Covid. Retardé lors de son tournage, puis décalé pour sa sortie, Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, après une très belle carrière en salles (4,6 millions d’entrées au total), débarque en vidéo dans une édition bourrée de bonus. Super production à la française, ce nouvel opus des aventures du petit Gaulois et de son gros (non, enveloppé) ami a donc été réalisé par Guillaume Canet. Qui, sur la demande insistante de son producteur, a endossé aussi le costume du héros. 

Obélix aussi change d’interprète et revient à Gilles Lellouche, très convaincant dans une composition très touchante d’un timide doublé d’un grand enfant. Cette aventure va propulser les deux héros en Chine, au secours de l’impératrice victime d’un complot dans lequel César (Vincent Cassel) joue un rôle primordial. Si de nombreux youtubers ont de petits rôles et manquent de relief, il faut cependant souligner les très bonnes prestations de quelques pointures de la comédie française comme Manu Payet, Jérôme Commandeur, Pierre Richard ou José Garcia. 

On rit souvent durant le film qui propose aussi de belles scènes d’actions (hommage indirect aux films de kung-fu). 

Les bonus, dans un second DVD, sont composés d’un long making of reprenant la préparation et l’arrêt du film pour cause de confinement mondial. Ensuite, c’est la météo qui a compliqué la vie du réalisateur. On découvre aussi une dizaine de scènes coupées et les interviews des interprètes principaux. Près de 2 h 30 de plongée dans l’univers toujours enchanteur du personnage de fiction français le plus connu au monde.

samedi 24 juin 2023

Une anthologie - Toute la finesse de François Weyergans


Prix Goncourt en 2005 pour Trois jours chez ma mère, François Weyergans a peu publié durant sa carrière. Ce gros volume de Quarto reprend sept romans majeurs de cet écrivain français expert en description de l’angoisse de la page blanche. 

L’occasion aussi de redécouvrir le François Weyergans critique de cinéma (aux Cahiers du cinéma) avec l’intégralité de ses textes ainsi qu’une filmographie détaillée. Enfin pour comprendre le parcours de cet artiste aux multiples casquettes et d’une grande finesse dans on écriture, il suffit de lire les 70 pages de sa vie et son œuvre, de 1941 à 2019. 

« Romans de François Weyergans », Quarto Gallimard, 1 376 pages, 34 €

vendredi 23 juin 2023

Une réédition - Plages estivales

Introuvable depuis des années, ce roman de Jean-Philippe Blondel est idéal pour se mettre dans l’ambiance des vacances. Le récit se déroule sur quatre plages (Capbreton, Hyères, Perros-Guirec et Arromanches) durant quatre étés entre 1972 et 2002. 

On a parfois l’impression d’être face à des nouvelles disparates, mais au final tous les personnages ont un lien entre eux. Des portraits touchants, criants de vérité, des parents qui se déchirent à l’adolescent qui rêve d’ailleurs ou au vieillard dans son meublé qui s’ennuie en passant par l’homme qui fantasme sur l’amie de sa femme. 

Un texte ensoleillé et authentique, des vacances, mais à la Jean-Philippe Blondel. 

« Accès direct à la plage » de Jean-Philippe Blondel, Finitude, 17 €

jeudi 22 juin 2023

Polar - Javier Cercas délaisse en partie la Catalogne pour les Baléares

Melchor Martin, le héros de la trilogie Terra Alta de Javier Cercas, enquête à Palma sur les exactions d’un prédateur sexuel. Ce dernier a fait l’erreur de s’approcher de Cosette, la fille de Melchor.


Le troisième volet de Terra Alta, série policière imaginée par Javier Cercas, se déplace en grande partie aux Baléares. Les deux premières avaient pour cadre la Catalogne. La région de Terra Alta d’abord puis Barcelone. Le château de Barbe Bleue est implanté près de Pollença, petite ville touristique de Palma de Majorque. C’est là que disparaît, du jour au lendemain, Cosette, la fille de Melchor Martin. 

Les relations entre l’ancien policier, devenu simple bibliothécaire, et son adolescente ne sont pas au beau fixe. Cosette a récemment appris les circonstances exactes de la mort de sa mère. Un simple accident de la circulation selon son père. En réalité, Olga a été volontairement renversée pour faire peur à Melchor qui devenait trop pressant dans son enquête (lire le tome 1, Terra Alta chez Actes Sud et Babel en poche). Ce mensonge Cosette ne l’admet pas. Non seulement elle se sent trahie par son père, mais elle se persuade que c’est à cause de lui si sa mère est morte quand elle avait 3 ans. Durant les vacances de Pâques, avec une amie, elle va passer quelques jours de vacances aux Baléares. Mais le jour prévu, l’amie revient, pas Cosette. Fugue ou enlèvement ? Melchor se persuade rapidement que sa fille n’agit pas normalement. Il mobilise toutes ses anciennes connaissances policières pour retrouver la trace de Cosette. 

Un silence acheté

C’est l’essentiel de la première partie de ce roman où il est question, comme toujours, des Misérables, le roman de Victor Hugo qui conditionne en grande partie la vie du héros. Une partie assez technique, au cours de laquelle il va devoir se rendre sur place et se frotter à l’inertie (voire la corruption) de la Guardia Civil. 

C’est finalement une lettre anonyme qui va le conduire dans un mas perdu dans la montagne. Là, il rencontre Carasco, un ancien policier, persuadé que Cosette, comme des dizaines d’autres auparavant, a été enlevée (ou du moins appâtée) par les rabatteuses de Mattson, un milliardaire suédois. Tellement riche qu’il peut acheter toute l’île. Les terres mais aussi les consciences des policiers et des juges.  En se lançant dans la recherche de sa fille, Melchor se fait vite remarquer. 

Et à peine deux jours après, la jeune fille réapparaît, traumatisée mais vivante. En partie amnésique aussi. Une seule certitude, une fois de retour à Terra Alta, les médecins et psychiatres ont la certitude qu’elle a été abusée sexuellement à plusieurs reprises. 

La suite du roman est plus musclée. Comprenant qu’attaquer en justice Mattson est peine perdue, Melchor va s’allier à Carasco et retourner à Pollença pour tenter de mettre la main sur des preuves irréfutables des exactions du délinquant sexuel. 

Toujours féru de références littéraires, Javier Cercas explore cette fois Don Quichotte et le combat, qui semble vain, de Melchor contre les moulins personnifiés par Mattson. Un roman puissant, sur les relations compliquées entre père et fille, les secrets de famille et les choix que l’on fait dans l’urgence, pas toujours excellents mais jamais sans conséquence sur le futur.  

« Le château de Barbe Bleue » de Javier Cercas, Actes Sud, 23 €

mercredi 21 juin 2023

Thriller - Les derniers crimes du serial killer Urizen

Dernier titre de la trilogie du démon signée Mathieu Lecerf, « La mort dans l’âme » offre en final l’affrontement des frères de Almeida avec le serial killer Urizen.


Mieux vaut avoir le cœur bien accroché en plongeant dans ce polar de Mathieu Lecerf. Le troisième de sa saga ayant pour personnages principaux un flic et un journaliste, deux frères, Manuel de Almeida, capitaine à la criminelle de Paris et Cristian, journaliste spécialisé dans les faits divers. Deux visions différentes et parfois opposées de ce monde où la violence et la cruauté règnent en maîtres.

Dans les deux premiers romans, le lecteur s’est familiarisé avec les personnalités des deux hommes d’origine portugaise, très proches malgré leurs parcours différents. Ils se retrouvent une nouvelle fois sur le chemin d’un tueur en série qui sévit sur Paris. Baptisé Urizen par Cristian dans un de ses articles, le monstre ne s’attaque qu’à des femmes. Brunes et jeunes. Il les étrangle puis découpe les paupières et les tétons de ses victimes. Urizen est en réalité le nom d’un dieu qui « s’est laissé séduire par une soif immodérée de puissance et de pouvoir. Il s’est transformé en une figure satanique, déchue, un démon qui inventa la Colère ». Sa dernière victime est une jeune top model. Manuel va devoir tenter d’infiltrer un milieu où la drogue et la perversité sont monnaie courante. Il va au passage recevoir l’aide de son adjointe, Esperanza, en pleine dépression après l’assassinat de sa fille âgée de 10 ans.

L’auteur, dans un roman dense et parfois dur, pour terminer cette trilogie, va impliquer directement les deux frères dans le parcours d’Urizen. Ils ne le savent pas, mais ce monstre sévit depuis des années. Et sa première victime était très liée à la famille de Almeida. Si la scène finale est un peu courte, elle est cependant très judicieuse car elle permet de faire un parallèle avec la naissance de la « vocation » d’Urizen. Une trilogie achevée, mais espérons que les deux héros de ces trois polars reviendront pour une autre saison et de nouveaux démons à combattre.    

« La mort dans l’âme » de Mathieu Lecerf, Robert Laffont - La Bête noire, 19,90 €

mardi 20 juin 2023

Cinéma - “Stars at noon”, fuite et espionnage

Film d’espionnage, romance, road movie… Question catégorie, Stars at noon de Claire Denis coche plusieurs cases. Ce manque d’évidence dans le genre a sans doute nui au film présenté en compétition au festival de cannes 2022. La réalisatrice française, dans cette production aux vedettes anglo-saxonnes et entièrement tournée en Amérique centrale, est quand même repartie de la Croisette avec le Grand Prix.

Tiré d’un roman de Denis Johnson, le film raconte la dérive d’une jeune journaliste américaine coincée dans un Nicaragua en proie à une dictature militaire implacable. Trish (Margaret Qualley) s’est fait confisquer son passeport. Après avoir écrit un article à charge sur le pouvoir, la simple pigiste tente par tous les moyens de se tirer d’un mauvais pas. Il lui faut des dollars pour payer un billet d’avion. Et surtout récupérer ce passeport sans lequel elle n’est plus rien. 

Cette course contre la montre est semée d’obstacles. Elle doit accepter de coucher avec un policier et a une dernière carte majeure dans son jeu : son amitié (et un peu plus évidemment), avec un vice-ministre, sénile mais encore un peu influent. Pour assurer le jour le jour (hôtel, repas, alcool…), elle va jusqu’à se prostituer et rôde dans l’hôtel réservé aux journalistes occidentaux. Elle croit ferrer un plumitif anglais, Daniel (Joe Alwyn), mais en réalité c’est un activiste aux desseins troubles, pas du tout du goût de la police locale, aidée par la CIA.

Nuits torrides

Le film bascule alors dans la romance un peu facile et factice. Mais Claire Denis semble avoir pris beaucoup de plaisir à filmer au plus près le coup de foudre puis les nuits torrides de Margaret Qualley (sublime) et Joe Alwyn. Des corps malmenés par la chaleur et l’humidité, une osmose d’une étonnante beauté, simple, sans fausse pudeur ni vulgarité. Sans doute la séquence la plus aboutie du film qui se transforme en relation intimiste entre deux êtres aux intérêts radicalement opposés mais qui éprouvent pourtant une attirance irrésistible l’un pour l’autre. 

La dernière partie du film a des airs de grand complot doublé d’une paranoïa absolue. Daniel sent que le vent tourne, qu’il est dans le viseur de la CIA. Il décide de quitter le pays. Mais la pandémie et les contrôles aux frontières compliquent le périple. Une séquence « action » réaliste, loin des blockbusters américains. Le pragmatisme de Trish, l’efficacité de l’agent de la CIA (Benny Safdie), l’abnégation de Daniel et le cynisme de la police locale font de Stars at noon un film avant tout politique et contemporain. Une ultime catégorie pour un long-métrage hybride, typique des œuvres de Claire Denis, exigeantes et engagées.

Film de Claire Denis avec Margaret Qualley, Joe Alwyn, Benny Safdie

lundi 19 juin 2023

Polar historique - Arlequin et le Minotaure donnent du fil à retordre à Jeremy Nelson

Nouvelle enquête de Jeremy Nelson, le musicien détective imaginé par Claude Izner. Elle se déroule dans le milieu du théâtre amateur parisien.


Dans tout polar qui se respecte, il y a un mort. Dans Qui a tué le minotaure, cinquième et peut-être dernière aventure de Jeremy Nelson, il y en a deux. Le minotaure, au centre de l’intrigue du roman. Mais aussi Liliane Korb, la moitié de Claude Izner. Derrière ce pseudonyme se cachaient deux sœurs qui ont longtemps été bouquinistes sur les quais de la Seine. L’an dernier, Liliane est décédée. Laurence a tenu à ce que le roman paraisse quand même et elle lui rend hommage en fin de volume. Quel sera l’avenir de Jeremy ? Ce n’est pas précisé, mais ce serait dommage que cette saga parisienne si subtile disparaisse.

Place donc à l’enquête du jeune musicien américain installé à Paris. Tout commence à mi-carême. Alors que la foule défile, déguisée dans les rues de la capitale, un homme est retrouvé mort, poignardé au cœur. Il avait endossé un costume de minotaure. Peu de temps auparavant, les membres d’une troupe de théâtre qui profitait des festivités pour faire de la publicité pour sa nouvelle pièce, étaient à la recherche de ce fameux minotaure, poursuivi par un Arlequin. La police, en démarrant son enquête, découvre que sous le masque de minotaure se cachait le docteur Étienne Gilbert, riche mécène qui finance la troupe.

Toute la troupe est suspecte

Ces faits arrivent à l’entrée de l’appartement de Jeremy Nelson par l’intermédiaire de son meilleur ami, Sammy Eidelmann, par ailleurs producteur de la pièce. Comme il pourrait être considéré comme suspect par la police, il demande à Jeremy de lui servir d’alibi. 

En réalité Sammy, grand séducteur, était avec une amoureuse un peu trop jeune. Jeremy qui devait en plus écrire la musique de la pièce. Pour disculper totalement Sammy, le musicien, aidé de sa fiancée, Camille, se lance dans une enquête mouvementée où tous les membres de la troupe ont un bon motif d’avoir occis le minotaure. Alors qui est le coupable entre l’écrivain et interprète véritable du minotaure, Gaëtan Bardin, Julien Sarde, barman, Tom Brighton, bibliothécaire, Catherine Cognat, réceptionniste d’hôtel ou Guillaume Fleury, souffleur au chômage. 

Ce dernier est le seul qui est véritable du milieu. Même s’il a raté sa vocation de comédien : Souffleur, « il était condamné à rester dans un trou, pauvre épave de l’art dramatique, homme des cavernes qui vivait le plus souvent dans le passé conçu par des auteurs incapables de s’imaginer que le futur ressemblerait à un pandémonium empli de voyous adonnés à la drogue. » De la drogue il y en a un peu avec un trafic de cocaïne. Les soupçons se portent aussi sur la femme du docteur, Hélène, grande bourgeoise émotive. 

Enfin, cerise sur le gâteau, pour achever cette aventure très mouvementée, Jeremy reçoit l’aide de Victor Legris, le précédent héros imaginé par Claude Izner et qui vit depuis deux décennies à Londres. Un final en beauté ou une occasion de relancer la machine ?

« Qui a tué le minotaure ? » de Claude Izner, 10/18, 16,90 €