mardi 20 juin 2023

Cinéma - “Stars at noon”, fuite et espionnage

Film d’espionnage, romance, road movie… Question catégorie, Stars at noon de Claire Denis coche plusieurs cases. Ce manque d’évidence dans le genre a sans doute nui au film présenté en compétition au festival de cannes 2022. La réalisatrice française, dans cette production aux vedettes anglo-saxonnes et entièrement tournée en Amérique centrale, est quand même repartie de la Croisette avec le Grand Prix.

Tiré d’un roman de Denis Johnson, le film raconte la dérive d’une jeune journaliste américaine coincée dans un Nicaragua en proie à une dictature militaire implacable. Trish (Margaret Qualley) s’est fait confisquer son passeport. Après avoir écrit un article à charge sur le pouvoir, la simple pigiste tente par tous les moyens de se tirer d’un mauvais pas. Il lui faut des dollars pour payer un billet d’avion. Et surtout récupérer ce passeport sans lequel elle n’est plus rien. 

Cette course contre la montre est semée d’obstacles. Elle doit accepter de coucher avec un policier et a une dernière carte majeure dans son jeu : son amitié (et un peu plus évidemment), avec un vice-ministre, sénile mais encore un peu influent. Pour assurer le jour le jour (hôtel, repas, alcool…), elle va jusqu’à se prostituer et rôde dans l’hôtel réservé aux journalistes occidentaux. Elle croit ferrer un plumitif anglais, Daniel (Joe Alwyn), mais en réalité c’est un activiste aux desseins troubles, pas du tout du goût de la police locale, aidée par la CIA.

Nuits torrides

Le film bascule alors dans la romance un peu facile et factice. Mais Claire Denis semble avoir pris beaucoup de plaisir à filmer au plus près le coup de foudre puis les nuits torrides de Margaret Qualley (sublime) et Joe Alwyn. Des corps malmenés par la chaleur et l’humidité, une osmose d’une étonnante beauté, simple, sans fausse pudeur ni vulgarité. Sans doute la séquence la plus aboutie du film qui se transforme en relation intimiste entre deux êtres aux intérêts radicalement opposés mais qui éprouvent pourtant une attirance irrésistible l’un pour l’autre. 

La dernière partie du film a des airs de grand complot doublé d’une paranoïa absolue. Daniel sent que le vent tourne, qu’il est dans le viseur de la CIA. Il décide de quitter le pays. Mais la pandémie et les contrôles aux frontières compliquent le périple. Une séquence « action » réaliste, loin des blockbusters américains. Le pragmatisme de Trish, l’efficacité de l’agent de la CIA (Benny Safdie), l’abnégation de Daniel et le cynisme de la police locale font de Stars at noon un film avant tout politique et contemporain. Une ultime catégorie pour un long-métrage hybride, typique des œuvres de Claire Denis, exigeantes et engagées.

Film de Claire Denis avec Margaret Qualley, Joe Alwyn, Benny Safdie

lundi 19 juin 2023

Polar historique - Arlequin et le Minotaure donnent du fil à retordre à Jeremy Nelson

Nouvelle enquête de Jeremy Nelson, le musicien détective imaginé par Claude Izner. Elle se déroule dans le milieu du théâtre amateur parisien.


Dans tout polar qui se respecte, il y a un mort. Dans Qui a tué le minotaure, cinquième et peut-être dernière aventure de Jeremy Nelson, il y en a deux. Le minotaure, au centre de l’intrigue du roman. Mais aussi Liliane Korb, la moitié de Claude Izner. Derrière ce pseudonyme se cachaient deux sœurs qui ont longtemps été bouquinistes sur les quais de la Seine. L’an dernier, Liliane est décédée. Laurence a tenu à ce que le roman paraisse quand même et elle lui rend hommage en fin de volume. Quel sera l’avenir de Jeremy ? Ce n’est pas précisé, mais ce serait dommage que cette saga parisienne si subtile disparaisse.

Place donc à l’enquête du jeune musicien américain installé à Paris. Tout commence à mi-carême. Alors que la foule défile, déguisée dans les rues de la capitale, un homme est retrouvé mort, poignardé au cœur. Il avait endossé un costume de minotaure. Peu de temps auparavant, les membres d’une troupe de théâtre qui profitait des festivités pour faire de la publicité pour sa nouvelle pièce, étaient à la recherche de ce fameux minotaure, poursuivi par un Arlequin. La police, en démarrant son enquête, découvre que sous le masque de minotaure se cachait le docteur Étienne Gilbert, riche mécène qui finance la troupe.

Toute la troupe est suspecte

Ces faits arrivent à l’entrée de l’appartement de Jeremy Nelson par l’intermédiaire de son meilleur ami, Sammy Eidelmann, par ailleurs producteur de la pièce. Comme il pourrait être considéré comme suspect par la police, il demande à Jeremy de lui servir d’alibi. 

En réalité Sammy, grand séducteur, était avec une amoureuse un peu trop jeune. Jeremy qui devait en plus écrire la musique de la pièce. Pour disculper totalement Sammy, le musicien, aidé de sa fiancée, Camille, se lance dans une enquête mouvementée où tous les membres de la troupe ont un bon motif d’avoir occis le minotaure. Alors qui est le coupable entre l’écrivain et interprète véritable du minotaure, Gaëtan Bardin, Julien Sarde, barman, Tom Brighton, bibliothécaire, Catherine Cognat, réceptionniste d’hôtel ou Guillaume Fleury, souffleur au chômage. 

Ce dernier est le seul qui est véritable du milieu. Même s’il a raté sa vocation de comédien : Souffleur, « il était condamné à rester dans un trou, pauvre épave de l’art dramatique, homme des cavernes qui vivait le plus souvent dans le passé conçu par des auteurs incapables de s’imaginer que le futur ressemblerait à un pandémonium empli de voyous adonnés à la drogue. » De la drogue il y en a un peu avec un trafic de cocaïne. Les soupçons se portent aussi sur la femme du docteur, Hélène, grande bourgeoise émotive. 

Enfin, cerise sur le gâteau, pour achever cette aventure très mouvementée, Jeremy reçoit l’aide de Victor Legris, le précédent héros imaginé par Claude Izner et qui vit depuis deux décennies à Londres. Un final en beauté ou une occasion de relancer la machine ?

« Qui a tué le minotaure ? » de Claude Izner, 10/18, 16,90 €

dimanche 18 juin 2023

Cinéma - « Vers un avenir radieux » de Nanni Moretti, le cinéma de l’utopie

Le grand réalisateur italien Nanni Moretti se raconte dans ce film gigogne sur le cinéma, ses travers, sa force, sa poésie.


Plus qu’une simple leçon de cinéma, Vers un avenir radieux de Nanni Moretti est un film qui respire la joie de filmer, de créer, d’imaginer et de faire rêver. Une œuvre à part, où le 7e art est le véritable héros, n’en déplaise à certains producteurs grossiers qui n’imaginent pas un film sans un moment « what the fuck ? » Présenté en compétition à Cannes et revenu bredouille, le film a sans doute souffert de son côté trop léger et optimiste. Étrange paradoxe de notre époque où le cinéma ne peut qu’être noir et sombre, alors qu’il compte, avant tout, dans la vie des gens pour les divertir, les faire s’évader.

Pour parler de son art, Nanni Moretti interprète Giovanni, un cinéaste (sans doute inspiré de son propre parcours), qui se lance dans le tournage d’un film sur la position du parti communiste italien lors de l’insurrection de Budapest en 1956. Un sujet hautement politique, alors que Giovanni rêve de tourner un film d’amour truffé de chansons italiennes.

Netflix, violence gratuite

Produit par sa femme, Paola (Margherita Buy), et Pierre (Mathieu Amalric), un Français un peu mythomane, le film avance lentement. Car Giovanni est exigeant. Il supervise tout, des titres des journaux de l’époque aux fausses bouteilles d’eau minérale utilisées par les acteurs. Ces derniers doivent suivre ses dialogues à la lettre et ne pas improviser « à la Cassavettes », comme tente de le faire la vedette féminine Vera (Barbora Bobulova). Le tournage est de plus en plus laborieux et plus rien ne va dans la vie privée de Giovanni. Sa femme décide de le quitter. L’argent arrive à manquer, la production s’arrête à mi-chemin.

Alors, il ne reste plus qu’une solution à Giovanni : accepter de rencontrer les nouveaux rois de la production audiovisuelle : Netflix. Une scène hilarante, où les technocrates de la plateforme de streaming n’ont de cesse de faire remarquer que le film, s’ils acceptent de l’acheter et de le produire, sera diffusé dans 190 pays. 190 pays ! Vous vous rendez compte, 190 pays…

On appréciera aussi la séquence où Giovanni débarque sur le tournage d’une comédie d’action d’un jeune cinéaste prometteur et va dynamiter l’ultime scène, trop violente à son goût. Entre petits tracas quotidiens, éclairs de génie d’un grand cinéaste, négociations avec les comédiens et les fournisseurs, lubies et rituels à la limite de la superstition, on en apprend beaucoup sur le quotidien d’un réalisateur. Mais que cela ne vous empêche pas d’apprécier, à sa juste mesure, le très joli final de Vers un avenir radieux, film d’une utopie qui redonne foi dans la vie.

Film de et avec Nanni Moretti et aussi Margherita Buy, Silvio Orlando, Mathieu Amalric

samedi 17 juin 2023

Cinéma - Maître Poutifard a la rancune tenace

Le nouveau film de Pierre-François Martin-Laval, "Les vengeance de maître Poutifard", avec Christian Clavier et Isabelle Nanty, est une comédie sur le harcèlement. Des profs par les élèves !


On a tous eu, au cours de notre scolarité, un prof tête de turc. Un maître insupportable auquel on ne pouvait pas s’empêcher de jouer des tours pendables. Robert Poutifard, instituteur dans une petite école de province, fait partie de cette partie de la population qui est toujours du mauvais côté, celui des faibles qui se font au mieux manipuler, au pire humilier. Une situation d’autant plus regrettable, pour cet instituteur interprété par Christian Clavier, qu’il est la victime préférée de ses élèves.

Le film de Pierre-François Martin-Laval est adapté d’un roman de Jean-Claude Mourvelat. On découvre un instituteur aigri, persuadé que ses élèves lui ont gâché sa vie. Surtout un petit groupe de quatre, mené par la petite Audrey. Elle a fait capoter sa seule histoire d’amour avec une collègue québécoise. Depuis, il vit toujours chez sa mère (Isabelle Nanty), ruminant ses malheurs.

Aujourd’hui, il part enfin à la retraite. Un nouveau départ pour un nouveau Poutifard. Il va profiter d e son temps libre pour mettre en pratique sa vengeance. Car le professeur des écoles est rancunier. Très rancunier.

Les vengeances de Maître Poutifard, après un début dans une classe d’il y a 20 ans, se déplace à nos jours. Les petites terreurs sont devenues des hommes et femmes installés, reconnus, aimés même. Alors Poutifard va imaginer des plans machiavéliques pour les faire tomber de leur piédestal. Premier à subir sa foudre : Anthony. Devenu chef cuisinier qui tyrannise ses employés pour conserver ses trois étoiles, il va passer une soirée cauchemardesque à cause d’un chien. La partie la plus mouvementée du film, la plus cartoonesque.

Poutifard va ensuite s’occuper des jumelles Camille et Mélanie. Insupportables jeunes, elles le sont encore plus devenues influenceuses beauté. Bêtes comme leurs pieds, elles seront humiliées en présence du président de la République, brillamment interprété par Pef en personne.

Quant à Audrey, devenue star de la chanson, elle sera l’apothéose de la vengeance de Poutifard. A moins que… L’histoire, très linéaire et rigolote, devient plus nuancée et profonde. Preuve que même une vengeance ruminée plusieurs décennies n’est pas toujours la meilleure solution pour dormir en paix.

Film de Pierre-François Martin-Laval avec Christian Clavier, Isabelle Nanty, Jennie-Anne Walker

 

vendredi 16 juin 2023

DVD - L’astronaute de Nicolas Giraud

Toucher les étoiles. Tel est le rêve de Jim, ingénieur en aéronautique chez ArianeGroup et raconté par L’astronaute qui sort en vidéo chez Diaphana. S’il travaille sur les fusées, il veut avant tout aller dans l’espace. Non sélectionné pour un vol habité, il décide de fabriquer dans une ferme isolée son propre engin.

Un film sur l’espace mais surtout la passion. Passion d’un homme pour son travail et la volonté de se dépasser. Si le scénario est un peu léger, le réalisateur, Nicolas Giraud, qui endosse également le scaphandre de Jim, a mis beaucoup de passion dans ce rôle que l’on devine très personnel. La distribution est magistralement complétée par Mathieu Kassovitz et Hélène Vincent.

En bonus, des entretiens avec le réalisateur, Mathieu Kassovitz et Jean-François Clervoy, ancien spationaute et conseiller technique sur le long-métrage.

jeudi 15 juin 2023

BD - La vie erratique de Patience

Comme dans Blue Flame (voir note précédente), des questions existentielles, il y en a aussi treize à la douzaine dans Patience, roman graphique de Daniel Clowes. Tout commence par une bonne nouvelle. Patience, la petite amie de Jack, lui annonce qu’elle est enceinte. 

Ils s’aiment mais sont sans le sou. Patience voudrait reprendre des études. Jack, distribue des prospectus dans la rue. Mais il prétend avoir un vrai boulot, dans un bureau. Le jour où il décide de l’annoncer à sa copine, il la retrouve morte dans le salon. Étranglée. La police l’interroge, le soupçonne. Sa vie s’écroule et termine en prison.

Un début très drame social noir mais qui va prendre une tout autre tournure. Des décennies plus tard, dépressif, alcoolique, Jack rencontre un geek qui prétend avoir inventé une machine à voyager dans le temps. Résultat le veuf va faire un voyage dans le passé pour empêcher le meurtre de son amour. 

Un étrange récit, plein de paradoxes temporels, d’imbroglios et de fausses pistes. C’est étonnant, parfaitement mené avec une fin déroutante, preuve que Daniel Clowes est un des meilleurs auteurs contemporains US. L’ensemble de son œuvre est actuellement réédité par les éditions Delcourt.

« Patience », Delcourt, 28,50 €

mercredi 14 juin 2023

BD - Prise de tête US avec The Blue Flame


Sam Brausam est plus connu sous le nom de The Blue Flame. Cet ouvrier frigoriste le jour, devient la nuit le superhéros qui vole grâce à ses réacteurs alimentés par un carburant se transformant en flamme bleue. Écrite par Christopher Cantwell et dessinée par Adam Gorham, The Blue Flame est très loin des histoires classiques de Marvel ou DC. Blue Flame, et tous ses compagnons héros, sont pris dans un attentat. Des dizaines de morts. Il est le seul à s’en sortir, mais marche désormais avec des béquilles.

Quand il remet son costume, il va jusqu’aux confins de l’univers et se retrouve prisonnier d’un conglomérat de nations extraterrestres. Il vient d’être désigné avocat des Humains. S’il persuade le jury, la Terre ne sera pas détruite.

La BD, dense, qui fait d’incessants allers-retours entre le tribunal, avant et après l’attentat, se transforme en traité philosophique. Mais les dessins superbes et l’évidence des réactions de Blue Flame transforme le tout en petit chef-d’œuvre qui passionnera tous ceux qui parfois se posent des questions sur notre place dans l’univers.

« The Blue Flame », 404 Éditions, 26,50 €


mardi 13 juin 2023

BD - Bombardiers de légende durant la seconde guerre mondiale


Après les chars ou les batailles navales, ce sont les avions de guerre qui ont leur propre collection de BD. Avec Nolane au scénario, après le Stuka allemand, c’est au tour du B-25 Mitchell américain d’être glorifié dans cet album dessiné par Aleksic.

Ce bombardier, encore en phase de test lors de l’attaque de Pearl Harbor, a servi de couteau suisse tout au long de la guerre du Pacifique. Mais il a surtout permis aux Américains de reprendre un peu confiance en frappant le Japon quelques semaines après l’attaque surprise. Avec réservoirs supplémentaires, moins d’armes pour alléger et des bombes puissantes, une vingtaine de ces avions ont décollé d’un porte-avions pour déverser un déluge de feu sur les installations militaires nippones.

C’est cette expédition, risquée, totalement folle, qui est racontée dans cet album héroïque. Notamment après l’attaque, quand les avions ont rejoint vaille que vaille la Chine pour sauver les équipages. Une BD à conseiller aux amateurs de batailles aériennes réalistes.

« Warbirds » (B-25 Mitchell – Tonnerre sur Tokyo), Soleil, 15,50 €

lundi 12 juin 2023

BD - La Légion étrangère et Camerone au centre de cet album

Formidable destin que celui de Casimir Laï, orphelin des rues, malmené par la vie mais qui trouve une seconde chance en intégrant la Légion étrangère. Le héros de cette série historique écrite par Jean-Yves Yerlès et dessinée par Marc-Antoine Boidin, est en fâcheuse posture. Un de ses pires ennemis vient lui aussi de rejoindre le corps expéditionnaire de l’armée française.

La tension est forte en Afrique du Nord. Elle n’ira qu’en augmentant quand les soldats partent pour le Mexique. Sous la conduite du capitaine Danjou, ils vont aller sécuriser la route entre un port et une garnison. Une petite fortune va être convoyée. C’est sur cette route, perdue, loin de tout, que Casimir et ses amis tombent dans une embuscade. Ils se réfugient dans le hameau de Camerone. La suite appartient à l’Histoire de la Légion. C’est donc au plus près des combattants que l’on suit ce combat épique, héroïque.

Mais l’album va un peu plus loin car il y est aussi question des conditions sanitaires de l’arrivée des Français au Mexique, notamment de l’épidémie de fièvre jaune, le fameux vomito negro longuement expliqué dans un cahier scientifique en fin de volume.

« Legio Patria Nostra » (tome 3), Glénat, 14,50 €

dimanche 11 juin 2023

BD - Sauver les aviateurs alliés avec « Le Réseau Comète »


La Résistance en France durant la seconde Guerre mondiale a pris de nombreuses formes. Certains ont pris les armes, d’autres ont attendus le dernier moment pour changer de camp. Et puis il y a les discrets, ceux qui ont essentiellement œuvré pour aider les Alliés. Pas d’armes, pas d’éclats, mais des risques énormes et souvent la prison, la déportation voire la mort devant un peloton d’exécution.

Dans ce récit très détaillé, en partie basé que les souvenirs de la plus jeune membre du réseau, Jean-Yves Le Naour raconte comment, de Bruxelles à l’Espagne, des hommes et des femmes ont pris tous les risques pour permettre à des aviateurs alliés, abattus au-dessus de l’Europe, de revenir vers Londres et de repartir au combat. Cachés chez l’habitant, ils avaient de faux papiers pour traverser la France en train.

Mais arrivé à la frontière entre la France et l’Espagne, côté Pays basque, il fallait passer par les chemins de contrebande et éviter les nombreuses patrouilles allemandes. Marko et Holgado, deux dessinateurs originaires de la région (le premier est Français, le second Espagnol), ont dessiné les exploits de ces résistants de l’ombre. Un devoir de mémoire bienvenu alors que les derniers témoins vivants sont en train de disparaître.

« Le Réseau Comète », Bamboo Grand Angle, 14,90 €