samedi 13 octobre 2018

Livre - Un pavé dans vos toilettes


On ne sait pas exactement combien contient de feuilles un rouleau de papier toilette, pour le livre d’Annie Pastor la réponse est en couverture : « 1 000 pages pour ne plus vous ennuyer aux WC». Compilation d’informations utiles et amusantes, ce pavé pèse un peu plus d’un kilo. Les articles, d’une à deux pages, se lisent facilement et ne vous prendront pas une éternité.

De la culture avec un petit « c » plus divertissante que sérieuse. Des listes ou des chiffres. On apprend par exemple que les chasseurs français, chaque année, dispersent dans la nature 6 000 tonnes de plomb. Hilarante, la liste des poissons d’avril en Angleterre comme l’annonce en 1980 que Big Ben abandonnerait ses aiguilles pour un affichage digital.

Enfin ne manquez pas la liste totalement délirante des actions illégales de certains états américains comme d’avoir des relations sexuelles avec un porc-épic en Floride, d’embrasser sa femme le dimanche dans le Connecticut ou de descendre d’un avion en vol dans le Maine.

➤ Hugo – Desinge éditions, 14,95 €  

vendredi 12 octobre 2018

BD - Les femmes (en)chantantes du "Sang des cerises" de François Bourgeon


L’une chante, l’autre jure. François Bourgeon aime raconter la vie de femmes qui bousculent le quotidien, la routine et la normalité. Si tout a commencé avec Isa, son inoubliable héroïne des « Passagers du vent », il continue aujourd’hui cette saga familiale vendue à plus d’un million d’exemplaires. 20 ans après la mort d’Isa, on retrouve sa petite fille, Zabo, dans le Paris de la fin du XIXe siècle. 20 années dont on ne sait rien, si ce n’est qu’elle se fait désormais appeler Clara.
 Elle parle toujours comme un charretier et a tendance à vouloir défendre la veuve et l’orpheline. C’est comme ça qu’elle croise la route de Klervi, jeune Bretonne montée à Paris pour y trouver du travail comme bonne. Importunée par un homme lors des obsèques de Jules Vallès, Clara prend la défense de Klervi. Elles se croisent de nouveau un peu plus tard. Klervi, a abandonné ses rêves. Elle est sous la protection d’un mac. 
Clara va la libérer de son emprise. Les deux femmes deviennent amies et ne se quittent plus durant les 80 pages de ce roman graphique. En changeant de lieu et d’époque, François Bourgeon renouvelle sa palette. Il dresse le portrait de ce Paris encore meurtri par le drame de la Commune et qui gronde. Klervi, dotée d’une belle voix, va chanter dans les cabarets. 
Une histoire féministe avant l’heure, au cours de laquelle l’auteur dévoile parcimonieusement quelques indices sur le passé de Zabo, devenue Clara. 
« Les passagers du vent, le sang des cerises » (tome 1/2), Delcourt, 17,95 €

mardi 9 octobre 2018

Cinéma - Divorcer et rester ensemble, le dilemme des acteurs-réalisateurs de "L'amour flou"

Le film de la semaine. « L’amour flou » de Romane Bohringer et Philippe Rebbot.


Contrairement à la littérature française qui parfois se complaît dans une autofiction désespérante de sérieux et d’introspection, le cinéma français, quand il ose tâter du genre, n’hésite pas à rire de ses travers.

« L’amour flou » de Romane Bohringer et Philippe Rebbot raconte un divorce. Une séparation que l’on sent compliquée car pas forcément voulue à 100 %. La faute aux deux enfants du couple de comédiens.

Deux artistes, des saltimbanques dans la grande tradition. Incapables de faire comme tout le monde. Cela fait plus d’un an qu’ils font chambre à part dans leur maison foutoir. Incapables de tourner la page, ils vont pourtant devoir le faire quand un acheteur se présente. Obligés de déménager, de se séparer véritablement.

Romane, la plus sensée du couple, mène les recherches pour acquérir un appartement.

Deux exactement car elle ne veut pas que le père de ses enfants soit trop loin. Elle veut aussi le protéger, car Philippe Rebbot, excellent comédien dans des seconds rôles marquants (Hippocrate, 21 nuits avec Pattie), est du genre à peu se soucier des détails bassement matériels. Arrive le sauveur, un promoteur immobilier qui propose deux appartements neuf mitoyens. Il suffirait de faire une porte de communication dans la chambre des enfants pour les relier.

Cette idée de génie est au centre du film. Au centre de la vie du papa et de la maman de Rose et Raoul, garnements qui jouent leurs propres rôles et semblent en profiter outrageusement.

Les malheurs de Lady
Trop souvent les séparations sont douloureuses. Dans le cas de Romane et Philippe, il y a ce qui s’est véritablement passé et ce qu’ils montrent sur l’écran. Un film très original entre documentaire et comédie loufoque. On n’échappe pas à quelques engueulades où chacun se montre particulièrement de mauvaise foi, mais il y a aussi pléthore de fous rires. Les scènes avec l’instituteur de Raoul sont cocasses. Un chauve à moumoute qui s’inquiète des cheveux longs de l’enfant et des conséquences sur son orientation sexuelle… Hilarant aussi les discussions entre Philippe et Réda Ketab. Ils parlent chien. Notamment des conséquences de la séparation du couple sur la santé de Lady, le basset de Philippe Rebbot.

Célibataire-gamin de 53 ans, ce dernier prend du bon temps avec quelques jeunes admiratrices. Romane aussi cherche un peu d’intimité pour se rassurer sexuellement. Même si une mésaventure à base de gaviston permet de signer une des scènes les plus marrantes du cinéma français de ces dernières années.

Bref, on ne s’ennuie pas une minute avec la vie dissolue de parents hors normes. Leur tendresse aussi et leur grande tolérance. Comme le fait remarquer l’homme du couple « on a tout réussi, on est devenu amis, amants, parents. » Reste à réussir cette fameuse séparation des corps. Mais pas des esprits et juste à moitié des appartements.

 « L’Amour flou », comédie de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (France, 1 h 37) avec Romane Bohringer, Philippe Rebbot, Rose Rebbot-Bohringer, Clémentine Autain et Reda Kateb.

dimanche 7 octobre 2018

Polar - Lettres ou pas lettres d'Hercule Poirot


Sophie Hannah, romancière anglaise, a accepté le défi de marcher sur les traces d’Agatha Christie. Elle a hérité du plus fameux des personnages de la Reine du crime : Hercule Poirot. «Crime en toutes lettres » est le troisième roman des nouvelles enquêtes du détective belge aux moustaches savamment gominées. Il enquête sur la mort d’un vieil homme dont la famille accumule les secrets. Un roman brillant, digne d’Agatha Christie, mais avec un peu plus de féminisme dans une Angleterre vieillotte et décidément trop macho pour notre époque.

Tout commence par une altercation entre Hercule Poirot et une belle inconnue. Cette dernière reproche au détective de lui avoir envoyé une lettre calomnieuse. Dedans, il l’accuse du meurtre de Barnabas Pandy. Or, non seulement elle affirme n’avoir jamais tué personne, mais en plus elle ne sait pas qui est ce Barnabas Pandy. Poirot, interloqué, tente de se défendre. En vain. Il ne peut donc pas lui dire que cette lettre n’est pas de lui. Et que lui aussi ne connaît pas de Barnabas Pandy.

Tout se complique quand trois autres personnes viennent elles aussi clamer avec véhé- mence, dans les bureaux de Poirot, leur innocence dans ce meurtre. Car être accusé par le célèbre Hercule Poirot, n’est pas sans conséquence à l’époque. Face à cette multiplication de faux grossiers, Hercule Poirot décide d’enquêter avec son ami l’inspecteur Catchpool qui endosse le rôle de narrateur. Rapidement, il découvre que le fameux mort, un vieil homme, a été découvert noyé dans sa baignoire. Mais la police a classé l’affaire, simple accident domestique.

Questions sans réponses  
Avec sa pugnacité légendaire, Poirot va remonter la piste, se demander s’il ne s’agit pas effectivement d’un meurtre déguisé. Mais qui est le criminel parmi les quatre désignés coupables ? Les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place. Au lecteur de tenter de se faire une idée sur la finalité du roman. Avec quelques questions qui reviennent en boucle : qui a tué Barnabas Pandy ? A-t-il été véritablement assassiné ? Qui a imité la signature de Poirot ? Pour quel motif le faussaire a-t-il voulu attirer l’attention du détective belge ? Réponse dans le dernier chapitre comme tout bon Agatha Christie.

Pourtant c’est bien Sophie Hannah qui a écrit ce roman, on le voit au rôle tenu par quelques femmes, loin des caricatures de l’époque. Notamment la futée Fee, serveuse dans un restaurant mais qui se verrait bien inspectrice de police si la loi l’y autorisait. Faute de mieux, elle aide l’inspecteur Catchpool à fournir des indices à un Poirot toujours aussi amusant dans ses manières guindées.

➤ « Crime en toutes lettres » de Sophie Hannah, Le Masque, 20,90 €

samedi 6 octobre 2018

BD - Bienvenue au cinéma de Midi-Minuit



Connaissez-vous le « giallo », genre cinématographique venu d’Italie ? Seuls les amateurs de séries B pourront vous répondre qu’il s’agit de films policiers où les meurtres sont horrifiques, l’assassin masqué et que l’on ne découvre son identité qu’à la toute fin du long-métrage. Doug Headline, passionné de littérature et de cinéma de genre, a écrit un scénario tournant autour de ce phénomène qui a connu son apogée dans les années 70. Et c’est un dessinateur italien, Massimo Semerano, qui a illustré cette histoire imaginaire du réalisateur reclus Marco Corvo. Deux amateurs du genre, journalistes pigistes qui se retrouvent régulièrement aux séances du cinéma Midi-Minuit, décrochent une interview du réalisateur. Ils se rendent en Italie, à Bologne, pour enregistrer en vidéo (l’histoire se déroule à la fin des années 90) les confessions testament de cet oublié du 7e art. Ils espèrent aussi savoir ce qui est arrivé à sa star, la sublime Luisa Diamanti, disparue en plein tournage de « Lumière noire ». Un film de Corvo inachevé. Il n’a plus rien tourné depuis.

Ce gros roman graphique de plus de 150 pages est passionnant pour ceux qui ne sont pas allergiques aux meurtres fétichistes, femmes fatales et autres méchants de pacotille. Un étonnant mélange, qui a fait tout le charme de cette branche du cinéma de série B italien, entre westerns et péplums. Et pour ne pas mourir idiot, un long dossier est consacré en fin d’ouvrage au « giallo » et plus généralement le cinéma d’exploitation italien de la fin du XXe siècle. 
« Midi-Minuit », Dupuis, 22 €

vendredi 5 octobre 2018

BD - Double cauchemar signé Franck Thilliez



Franck Thilliez, scénariste de BD ! Quand a nouvelle a fuité, nombre de fans de Sarko et Hunebelle, son couple de flics récurrent, ont espéré une adaptation de cet univers sombre et violent. Mais Franck Thilliez, tout en restant dans le domaine du thriller, a préféré s’adresser aux adolescents en créant une série à part relevant plus du fantastique que du polar. « La brigade des cauchemars », confiée aux crayons de Yomgui Dumont (un habitué du travail avec les écrivains puisqu’il a illustré les scénarios d’Olivier Bleys), met en scène trois adolescents ayant la possibilité de pénétrer dans les rêves des personnes perturbées. 


Sarah, Tristan et Esteban vont tenter de comprendre ce qui angoisse à ce point Nicolas. Dans son cauchemar, se déroulant à Tchernobyl, une entité maléfique transforme en pierre des touristes déambulant dans la ville fantôme. Une histoire qui donne le corps à cet album déroulant aussi un peu de l’intrigue de la série. Car le but final du trio est de pénétrer dans le cauchemar de Léonard pour délivrer la femme du professeur Angus, la première à avoir testé sa machine permettant de pénétrer dans l’esprit des patients. Léonard qui parvient lui aussi à s'enfoncer dans le cauchemar de Nicolas. Un double cauchemar... Si vous rajoutez un embryon d’amour contrarié entre Tristan (handicapé moteur) et Sarah, puis des interrogations sur l’identité véritable d’Esteban, vous avez la matière pour un futur best-seller en dix tomes. 
« La brigade des cauchemars » (Tome 2), Jungle, 13,95 €

jeudi 4 octobre 2018

BD - Jeremiah en roue libre



Arrivé à un certain âge et une certaine reconnaissance, on ne s’embête plus à faire semblant. Hermann, 80 ans, créateur des séries à succès Bernard Prince, les Tours de Bois-Maury ou Jeremiah, fait ce qu’il aime le plus : dessiner et jouer avec les couleurs. Donc il ne faut pas s’étonner si le dernier album en titre de sa riche carrière soit un peu faiblard au niveau scénario. 
L’essentiel de l’intrigue débute par un incendie. Juste pour justifier la destruction des motos de Jeremiah et Kurdy obligés de repartir à pied. 

En plein désert, ils se retrouvent dans la demeure d’un riche père de famille voulant protéger sa fille, la belle et très dépressive Douliana. Qui, en voyant Jeremiah, a immédiatement un faible pour le beau héros. C’est tragique, comme toujours dans ce monde post-apocalyptique qui nous pend au bout du nez. Une fois l’histoire évacuée, place au meilleur : les planches en couleurs directes. Un régal pour les yeux, avec des compositions audacieuses prouvant que le dessinateur, sans doute un des plus doués de sa génération, a encore des choses à tenter, expérimenter et prouver. 
« Jeremiah » (tome 36), Dupuis, 12 €

mercredi 3 octobre 2018

BD - L'humanitaire planétaire de "Renaissance" par Duval, Blanchard et Emem


On se demande parfois pourquoi l’Humanité n’aurait pas droit, elle, à l’erreur. Quand on voit ce que les Hommes sont en train de faire à leur planète, leur berceau, on est partagé entre le dégoût et le rêve d’une révélation pour que tout aille mieux. Cette ambivalence, Fred Duval l’a transformée en scénario d’une série de science-fiction ambitieuse. Dans un futur proche, le réchauffement climatique exponentiel a provoqué des dégâts irréversibles. La seine a débordé, Paris a les pieds dans l’eau. L’Oregon, allié au Nevada, a déclaré la guerre à la Californie. Au Texas, les pompiers tentent d’éteindre un feu gigantesque des dernières ressources pétrolières alors que des machines de guerre intelligentes et sécessionnistes attaquent les villes alentours. Rien ne va plus. L’Homme semble condamné. Non, car à des milliards d’années lumière de là, une fédération de civilisations extraterrestres débat sur l’opportunité d’intervenir. Quand la décision est prise d’envoyer un contingent pour « sauver » la Terre, la vie de Swänn, un soldat de la planète Nakhan, va basculer.


Le premier tome de cette série dessinée par Emem sur des designs de Fred Blanchard, est en trois partie. On découvre la catastrophe écologique, puis on voit le quotidien de Swänn sur sa planète d’origine et son inquiétude de partir si loin, sur un monde où la race dominante, nous, s’évertue à s’autodétruire avec violence en usant de mensonge et d’individualisme. Enfin on assiste au contact entre Terriens et Aliens. Ils arrivent en sauveurs, pacifistes et non-violents. Leur technologie leur assure une longueur d’avance. Mais c’est sans compter sur l’esprit de survie de certains Humains. 
« Renaissance » (tome 1/3), Dargaud, 14 €

mardi 2 octobre 2018

Cinéma - "Nos batailles" : un père seul au pied du mur de l'enfance


Olivier (Romain Duris) travaille beaucoup. Beaucoup trop. Ce chef d’équipe dans un immense entrepôt s’investit à 200%. Pour l’entreprise mais aussi et surtout ses gars. Au point qu’il entre au syndicat pour encore mieux les défendre. Un militantisme qui lui bouffe encore plus de temps. Olivier est donc peu présent dans son foyer. Il abandonne l’éducation de ses deux enfants à sa femme, Laura (Lucie Debay). Cette dernière est fragile. Semble perdue, dépassée par les événements. Un matin, elle part. Sans prévenir. Ni dire où elle va. Olivier se retrouve avec ses deux enfants sur les bras.

Second film de Guillaume Senez, réalisateur belge, « Nos batailles » explore le monde du travail et de la famille. Car tout est lié. Olivier se détache de sa femme et de ses enfants en raison de ses horaires décalés et extensifs. Une famille idéale ? Non, cela n’existe pas. Malgré l’amour de Laura pour ses enfants, elle décide de partir. Pour se protéger. Les protéger eux aussi, peut-être. Le personnage de la mère reste un peu fantomatique.

L’essentiel du film se déroule entre les trois restants, tentant vaille que vaille de combler le vide de l’absence. Cela aurait pu donner un mélodrame larmoyant, mais le réalisateur parvient à donner du sens à ces scènes parfois brouillonnes mais criantes de sincérité. La fugue des enfants, l’échappée sexuelle du père, le rayon de soleil de la tante, la ténacité de la grand-mère : tout est fait pour que la vie reprenne le dessus. Le titre du film prend alors tout son sens. Olivier, mais aussi Elliot et Rose, les deux enfants, doivent batailler pour reprendre le dessus. Les batailles de la vie, tout simplement.

Romain Duris porte le film et livre une composition très convaincante de père déboussolé mais qui sait se remettre en question.

➤ « Nos batailles », drame de Guillaume Senez (France, 1 h 38) avec Romain Duris, Laure Calamy, Lætitia Dosch.

lundi 1 octobre 2018

De choses et d'autres - Paillettes mortelles

Mesdames, l’avenir de la planète est entre vos mains. Les microplastiques en nombre croissant asphyxient lentement mais sûrement les océans. D’où viennent ces polluants de la pire espèce ? En partie de votre fond de teint. Selon Trisia Farrelly, une anthropologue environnementale à l’université de Massey en Nouvelle-Zélande, les paillettes contenues dans les maquillages se retrouvent toutes sans exception dans les océans. Une prise de conscience qui passe difficilement auprès des vamps en herbe et leurs fournisseurs de beauté.

En boîte de nuit, la paillette est devenue incontournable pour capter la lumière. Son petit côté pétillant et éblouissant renforce (selon certaines d’entre vous) la séduction. Jusqu’au jour où l’un de vos prétendants, expert en biologie marine, vous traitera en public d’arme de destruction massive des organismes primaires. Car tout ce qui vit dans les eaux du globe avale les paillettes et en meurt, du plancton aux gros mammifères en passant par tous les poissons. Même leurs prédateurs, les oiseaux, peuvent en souffrir, les particules mortelles restant dans leur estomac après digestion.

Alors mesdames, concédez à notre terre en souffrance ce simple geste. Vous disposez de tant d’autres possibilités de briller.

Chronique parue le 1er octobre en dernière page de l'Indépendant