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jeudi 20 juillet 2023

Manga – Holyland, bienvenue au royaume des combats de rue


Trop violents les mangas ? Une généralisation parfois inexacte. C’est pourtant le cas avec Holyland (Dupuis - Vega, 8,35 €) dont les deux premiers tomes viennent de sortir. Une histoire de Kouji Mori, parue au Japon, il y a plus de 20 ans. L’occasion de découvrir cette saga prévue en 18 tomes, sorte de documentaire romancé sur les combats de rue dans les quartiers de Tokyo.

Combats par des lycéens, qui tentent de faire triompher leur établissement. Une violence exacerbée, gratuite, mais pas sans règles. Reste que les plus faibles sont souvent harcelés et tabassés, juste en servant de punching-ball. C’est le cas de Yu, le héros de Holyland. Petit, chétif, craintif, il est martyrisé au point d’avoir des envies de suicide. Mais en lisant un livre sur la pratique de la boxe, il décide de se défendre, de rendre les coups. Et la nuit, Yu se transforme en chasseur de Yankees (surnom donné aux voyous qui s’habillent à l’américaine) et les met au tapis en deux coups.

Les deux premiers tomes racontent la motivation de Yu, comment il est devenu excellent et pourquoi il ne peut plus faire marche arrière. Une série à déconseiller aux allergiques à la violence. Les autres savoureront ces combats savamment mis en scène.
 

lundi 5 novembre 2018

DVD et Bluray - Bagnards en compétition dans "Death Race 4"


Pas le moindre gilet jaune sur leur tableau de bord. Les prisonniers participant à la course de la mort dans cet ultime opus de la franchise ne semblent pas sensibilisés par le mouvement « populaire » contre la hausse des taxes sur le carburant. Pourtant, ils en consomment de l’essence dans cette compétition dominée depuis 7 éditions par Frankenstein, le bagnard masqué. Dans cette immense prison (reconstituée pour le film dans une ancienne aciérie bulgare), l’anarchie règne. Un nouveau venu, Connor (Zach McGowan, gros biscotos et expression bovine) va le défier. Réalisé par Don Michael Paul, le film vaut pour ses cascades. Par charité chrétienne, on ne dira rien sur les performances des acteurs.
➤ « Death Race 4 », Paramount, 14,99 € le DVD, 16,99 € le bluray

vendredi 17 mars 2017

BD : L’enfant derrière les barreaux



Série écrite et dessinée par Run, « Mutafukaz », avant d’être bientôt adaptée au cinéma, se décline sous forme de comics mensuel. Dans « Puta Madre », Run imagine le passé d’un des personnages de la série, Jésus. Ce jeune latino de Los Angeles a 13 ans quand sa vie bascule. Condamné à 7 ans de réclusion, il passe de la case école à celle, moins glorieuse, de prison. Car aux USA, les enfants peuvent être condamnés et emprisonnés. La vie de Jésus est inspirée d’un véritable fait divers. Le premier fascicule de 32 pages, dessiné par Neyef, est paru en février, le second vient d’arriver la semaine dernière dans les bacs des librairies. On ne dira pas pourquoi Jésus est emprisonné. Sachez simplement qu’il est innocent et que d’enfant aimant il va se transformer en redoutable tueur. Réservée à un public averti, cette série a tout pour passionner les amateurs de films noirs américains, de séries télé transgressives et de faits divers sordides.
➤ « Puta Madre » (tomes 1 et 2), Ankama, 3,90 €

lundi 1 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Lettre du passé (1/3)

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Chers amis, voilà plus d'un siècle que je suis en vacances prolongées. Contre mon gré. Ce 31 juillet 1914, loin de me prélasser, tout en dînant au café du Croissant, je mettais la dernière touche à un texte essentiel pour la préservation de la paix quand un jeune exalté m'a tué à bout portant. Depuis, la France a subi nombre de guerres. A l'intérieur et hors de ses frontières. Mort en pacifiste, j'ai dû contempler en silence la montée des sentiments belliqueux et la récupération de mon image.
Et l'avenir de mon pays semble bien sombre si j'en crois ce qui s'est passé samedi après-midi au pied de ma statue à Perpignan. Le parti socialiste, dont j'ai fondé la première version, me rend traditionnellement hommage. Arrivent alors des contre-manifestants. Ils se revendiquent eux aussi de mon héritage, pour dénoncer la « loi travail » comme mon combat contre les « lois scélérates » dans les années 1890.
Mes héritiers « officiels », sans doute tourneboulés par ce soleil du Midi qui tape fort en été, plutôt que de tenter de trouver un terrain d'entente, ont choisi la pire des solutions de mon point de vue : la violence. Rien de bien méchant, quelques gifles et bousculades, mais malheureusement le symbole est fort. Comment accorder le moindre crédit à ceux qui se revendiquent de ma pensée s'ils bafouent ce qui m'a permis de rester dans l'histoire de France : une farouche volonté de non-violence ?
A croire que cette gauche que j'ai tant aimée, tant portée et choyée, a fait sienne le slogan de son opposante de droite : « Être la plus bête du monde ». 
Jean Jaurès (P. P. Michel Litout)
Chronique parue le lundi 1er aout en dernière page de l'Indépendant Perpignan. Photo Nicolas Parent

samedi 18 juin 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Les immondes du foot

Je n'ai rien contre le football en soi. Mais plus le temps passe, plus je constate que seul le ballon est exempt de reproches. Chaque jour de l'Euro apporte son lot de déconvenues. Bagarres entre supporters, gestes équivoques de joueurs : les scandales s'accumulent au contraire des beaux gestes. Ne revenons pas sur le supposé bras d'honneur de Pogba, accordons lui le bénéfice du doute même si les images exhumées par la télé belge ne laissent que peu d'équivoque sur l'intention première.
Non, la plaie du football, ce sont les supporters. Ces hordes ne respectent plus aucune limite dès lors qu'elles se rassemblent en bande. Dernier exemple en début de semaine à Lille. Des dizaines de fans de l'équipe anglaise, attablés aux terrasses des cafés, ingurgitent des bières en quantité astronomique. Arrivent trois enfants roms mendiant quelques sous. La scène, filmée par des touristes, est édifiante. Immonde aussi. Les supporters jettent des piécettes dans la rue et rient en encourageant les enfants à se battre pour les ramasser. D'autres poussent un petit Rom de 7 ans à boire une bière contre quelques euros.
Mais qui sont ces monstres qui s'amusent à humilier des gamins ? On en espérerait presque que des hooligans russes débarquent par surprise et leur inculquent un peu de gentillesse à grands coups de pied dans le fondement. Bien que ces mêmes Russes, une fois torse nu, dévoilent leur vrai visage en arborant des tatouages de croix gammées.
Non, décidément, pour l'instant, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l'Euro.

mardi 19 avril 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le CRS star


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Je ne vous apprends rien si je soutiens que le climat social en France est pesant depuis quelques semaines. Entre le mouvement Nuit Debout et les multiples manifestations contre le projet de loi Travail, les forces de l'ordre, elles, ne chôment pas.
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Parfois des CRS, sans doute dépassés par ces utopistes peu intimidés par leurs uniformes de Robocop, dérapent. La scène a été photographiée jeudi dans le nord de Paris : alors que les CRS et la police tentaient de contrôler un groupe de manifestants, une photo montre une jeune fille isolée recevant un coup de pied de la part d'un CRS. Violent le coup de pied. A une faible femme.
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Et au-delà de l'indignation légitime, de nombreux internautes ont détourné l'image. Le principe, ne prendre que le CRS, casqué, protégé, un bouclier à la main, le pied en l'air, et le rajouter à une image connue. Comme si le policier désirait donner un coup de pied à toute la planète.
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Du coup, le "héros" du jour se retrouve en train de tacler Ibra', de shooter dans Sarkozy à vélo, de tenir en équilibre sur les poteaux de Koh-Lanta, de faire tomber des dominos ou faire pencher un peu plus la tour de Pise.
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On rigole, même si on regrette la banalisation d'une scène de violence policière peu glorieuse pour le pays des droits de l'Homme. Et on regrette au final que ce CRS s'attaque à une passante (en réalité elle ne faisait que se plaindre d'avoir été "gazée" alors qu'elle buvait un verre en terrasse) au lieu de maîtriser les véritables casseurs.
Vous avez dit priorités ?

mercredi 30 juillet 2014

Livre - Les petits soldats du diable de Maxime Chattam

Maxime Chattam, dans « La patience du Diable » développe sa théorie de la violence latente, facile à réveiller à qui sait manipuler les esprits.

Maxime Chattam, comme Franck Thilliez, joue la carte des héros récurrents. Face au duo Sharko et Lucie de Thilliez, Ludivine se retrouve seule. Car Maxime Chattam n'est pas tendre avec ses personnages. Dans le précédent thriller « La conjuration primitive », Alexis le compagnon et collègue de la gendarme de la section de recherches est tombé au combat contre une ribambelle de serial killers. C'est donc seule, un peu dépressive et totalement obsédée par son travail que le lecteur retrouve Ludivine. Elle fait maintenant équipe avec Segnon, un géant Antillais, marié et père de deux enfants. Alexis est remplacé par Guilhem, une tête, plus porté sur les recherches en informatique que par le travail de terrain, au contact des tueurs et autres malades dangereux. Lui est sur le point de se marier. Des collègues normaux, comme pour canaliser une héroïne qui a tendance parfois à déraper.
Le mal, la violence, sont au centre de ce thriller aux accents très ésotériques. Tout débute par l'interception d'un go-fast sur l'autoroute du Nord. Opération mouvementée. Ludivine s'en tire bien, même si une nouvelle fois elle a pris beaucoup trop de risques. Tête de mule et tête brûlée vont souvent de pair... Par contre pas un gramme de drogue dans les bolides. Juste un sachet énigmatique qui se révèle être... de la peau humaine. Maxime Chattam franchit un cran dans l'horreur. Il lance ses personnages aux trousses d'un dépeceur qui aurait tout à fait eu sa place dans la série télé « True Detective », sauf que son antre n'est pas en Louisiane mais dans une vieille masure du Nord.

Ultraviolence
A côté de ces scènes de pure action, l'auteur développe sa théorie sur la violence innée des hommes dans la bouche de Ludivine : « L'homme est programmé pour la violence depuis qu'il est homme, pour survivre, c'est ce qui l'a hissé au sommet de la pyramide alimentaire. Mais les tueurs en série, eux, sont une sorte de quintessence de ça, de l'ultraviolence, de l'ultradomination. » Et puis en parallèle, les actes de violences gratuites se multiplient en France. Deux adolescents font un carnage dans un TGV, un homme abandonné par sa femme tue tous les clients d'un restaurant... Une ambiance malsaine, diabolique selon Ludivine qui se met à croire à l'intervention d'un monstre manipulateur.
Et l'amour dans tout cela ? Ne pourrait-il pas sauver la jeune femme ? C'est compliqué comme on le constate en lisant ces quelques lignes : « L'humanité avait longtemps cru aux vertus de l'alchimie en cherchant à transformer le plomb en or alors que l'unique alchimie de ce monde était plus cruelle. L'amour se transformait en une souffrance incommensurable sitôt que la mort le faisait passer dans son alambic sinistre. Le néant résiduel pour témoigner de la substance même de l'amour. » Vous voilà prévenu, avec Maxime Chattam, noir c'est noir. Passionnant aussi car c'est un grand conteur qui, comme ses héros, retombe toujours sur ses pieds d'indécrottable rationaliste.
« La patience du diable », Maxime Chattam, Albin Michel, 22,90 €

mercredi 8 mai 2013

Billet - Polémique après le clip d'Indochine, "Cachez cette violence..."

Depuis le jour de sa sortie, le 2 mai, le clip « College Boy » d'Indochine ne cesse de faire réagir. La chanson des quinquagénaires parle de la difficulté de faire accepter sa différence dans notre monde de plus en plus formaté. Pour appuyer ce message, Indochine fait appel au cinéaste québécois Xavier Dolan. Il réalise un court métrage choc. On y voit des élèves, bien sous tous rapports, harceler un de leurs camarades. Le motif ? Son homosexualité. Insultes, brimades, coups, pour au final, le crucifier.
Les images sont violentes, mais nécessaires pour faire passer le message. Car ce que dénonce Xavier Dolan c'est l'aveuglement des adultes. Ils apparaissent avec un bandeau sur les yeux. La polémique fait rage sur les réseaux sociaux - les chaînes de télévision ne veulent pas diffuser ce brûlot. « Censure ! » hurlent les ados.
Le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) entre dans la danse.  « Assez de cette mode de la violence » s'indigne Françoise Laborde. Dans une longue lettre publiée sur le site du Huffington Post, Xavier Dolan lui répond : « vous intervenez dans le débat sur la légitimation de la violence à l'écran avec environ trente-cinq ans de retard. » On ne peut que lui donner raison en voyant le contenu des séries américaines. De toute manière, Collège Boy a déjà été visionné 1 million de fois sur internet. La censure du CSA semble un combat perdu d'avance. Et la lutte contre la violence à l'école peut-elle se passer de la prise de position courageuse d'Indochine ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.  

jeudi 10 janvier 2013

Billet - Jeu presque mortel


Haro sur les jeux vidéos. Source fréquente de discorde familiale, entre frères et sœurs notamment, l'affaire peut aller beaucoup plus loin quand l'addiction aux manettes dépasse les bornes.

L'histoire se passe en Chine. Un bon père de famille se désespère. Son fils, 22 ans, titille le joystick à longueur de journée. Sans travail, ni volonté d'en trouver, il préfère vivre par procuration sur un jeu en ligne. Le père, à bout d'arguments a l'idée du siècle. Si son fils joue, c'est qu'il gagne et y trouve du plaisir. Pour le dégoûter, il faut qu'il perde.
Dans ses jeux favoris, style World of Warcraft ou Call of Duty, perdre c'est se faire tuer. Le paternel  recrute donc sur internet des tueurs à gages... virtuels. Ils ont pour mission de s'immiscer dans les parties du fils et de tout faire pour l'occire.
Imaginez, vous êtes en plein dégommage de terroristes à tire-larigot. Concentrés sur les tirs de l'ennemi. Et tout à coup, votre coéquipier, sans crier gare, vous abat froidement. Une fois, deux fois... De quoi piquer une crise d'épilepsie puissance mille. Le jeune joueur chinois se doute rapidement de l'embrouille. Il devine aussi que son père a organisé toute la mise en scène. Une petite explication plus tard, papa annule tous les contrats. Fiston a promet de lever le pied sur les parties et de chercher sérieusement du travail.
Tout est bien qui finit bien dans ce monde virtuel où l'on peut mourir 20 fois d'affilée, ou assassiner son propre fils, sans en faire le moindre cauchemar.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant.

mercredi 6 juin 2012

Roman - Ados hors de contrôle dans "Teenage lobotomy" de Fabien Henrion

Des adolescents deviennent soudainement fous furieux et tirent sur tout ce qui bouge. Drôle d'ambiance dans ce roman de Fabien Henrion.

Roman contemporain américain écrit par un Français, « Teenage lobotomy » pour être encore plus efficace, peut s'écouter avec en fond sonore quelques vieux tubes rock. D'ailleurs, en fin de volume, dans ses remerciements, Fabien Henrion salue The Ramones et The Clash.

Tout débute le jour de Noël. Et risque de se terminer aussi vite. Le héros, Alan Jones, célibataire, la trentaine, en plein repas de famille, s'écroule, la tête dans le cheesecake préparé par sa mère. Un banal infarctus. Brièvement hospitalisé, il va se remettre lentement de ce pépin de santé. Et réfléchir sur sa vie pas toujours très sereine. Alan est photographe. Photographe de charme. Il est expert dans son « art ». Le journal qui l'emploie y trouve son compte.

Dans sa belle villa, une Porsche sur le devant de la porte, il se repose. Limite au maximum les rapports avec ses parents mais accueille régulièrement sa jeune sœur Missy. Si Alan semble impersonnel, un peu passe-partout, ce n'est pas le cas de Missy. Véritable tornade, éternelle étudiante, elle est rebelle et indépendante. Toujours à la recherche de la dernière mode, c'est une pile électrique. Alan a une grande tendresse pour elle. C'est réciproque, mais elle n'a pas encore trouvé le moyen de lui dire...

Jeunes meurtriers

Suivant assidument l'actualité, Alan note une recrudescence de jeunes meurtriers. Adolescent fonçant à contresens sur l'autoroute, tireur dans un centre commercial, suicidaire à la ceinture d'explosif dans un lycée... l'Amérique déraille.

Il a l'occasion de le constater de ses propres yeux lors de vacances dans un palace. Ses voisins, un couple, sont retrouvés assassinés dans le jacuzzi. En compagnie de la police, Alan se rend dans la chambre et constate que « les deux corps avaient fusionnés comme liquéfiés. C'était un spectacle insoutenable, mais je regardai. Leurs attributs sexuels avaient disparu. La poitrine de l'un semblait avoir été découpée. » Qui est le responsable de ce massacre ? Tout accuse le fils, un adolescent retrouvé dormant dans son lit comme si de rien n'était.

Le roman, de plus en plus psychédélique, va alors dévier vers le scandale pharmaceutique. Tous ces adolescents ont un point commun : ils sont traités au Fluvotril, « pilule dite de l'obéissance, une molécule agissant sur le système nerveux et indiquée dans le traitement des troubles du comportement chez l'enfant. » Se transformant en détective (de pacotille), Alan va remonter jusqu'à l'inventeur du Fluvotril.

L'écriture nerveuse de ce premier roman lui donne des petits airs de thriller. Mais Fabien Henrion, journaliste dans l'audiovisuel, a quand même gardé de nombreuses références littéraires françaises. Un mélange de branché et de classique, de moderne mâtiné de références au siècle dernier. Un ovni littéraire, souvent plaisant, parfois déroutant, toujours étonnant.
« Teenage lobotomy », Fabien Henrion, Flammarion, 19 €