Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mercredi 30 juillet 2014
Livre - Les petits soldats du diable de Maxime Chattam
samedi 10 novembre 2012
BD - Un best-seller de Maxime Chattam illustré
jeudi 11 novembre 2010
Thriller - Maxime Chattam et le Mal dans "Léviatemps"
Maxime Chattam lance son héros, un écrivain, aux trousses d'un tueur. Pas pour faire justice, mais pour contempler et comprendre le Mal en action.
Quand on ouvre un thriller de Maxime Chattam, on n'est sûr que de deux choses : on ne sait jamais où l'auteur va nous entraîner, mais ce sera passionnant. « Léviatemps » n'échappe pas à la règle même s'il s'aventure sur des chemins moins habituels pour lui. Pour une fois il ne plante pas son intrigue dans notre époque contemporaine mais dans le Paris de 1900, en pleine exposition universelle. Cela donne une impression de roman feuilleton à la Eugène Sue, avec des considérations psychologiques poussées en prime.
Le héros, Guy de Timée, est écrivain. Il a rencontré le succès, s'est bien marié et a une petite fille. Mais un jour, en panne d'inspiration, torturé par une existence rangée et bourgeoise qu'il vit de plus en plus mal, il décide de tout abandonner. Il quitte le foyer, change d'identité et repart à zéro. Son ambition est d'écrire des romans policiers, comme Conan Doyle. Il va chercher l'inspiration dans les bas-fonds, fréquentant notamment les prostituées. Client régulier d'une maison close, le Boudoir de soi, il s'y installe à demeure dans les combles, devenant l'homme à tout faire et le confident des pensionnaires.
Vidée de son sang
Une nuit, il est réveillé en sursaut par les cris de Faustine. Elle vient de découvrir sa collègue et meilleure amie, Milaine, morte dans la rue, devant le Boudoir. Lèvres retroussées, yeux révulsés, sa mort semble avoir été horrible : « Elle transpirait du sang. Par tous les pores de la peau, elle avait exsudé son précieux liquide comme si elle avait été plongée dans un bain de vapeur acide. » La police, en arrivant sur le lieux de ce qui semble bien être un meurtre, ne semble pas très motivée. Une enquête bâclée et classée avant même d'avoir débuté. Faustine et Guy sont persuadés, eux, que ce crime est l'œuvre d'un redoutable tueur et ils apprennent, par une indiscrétion de la police, que Milaine n'est pas la première. Faustine, pour venger son amie, Guy pour comprendre la mentalité du tueur, vont se lancer à ses trousses, aidé par un jeune policier qui fut l'amant de Milaine.
Le Mal personnifié
Cette enquête policière en temps réel va donner de la matière littéraire à Guy. Pour lui c'est une aubaine. Traquer le tueur c'est la meilleure étude de personnage possible, « Guy voulait contempler l'esprit du monstre. Il voulait plonger dans l'âme du Mal. » Et d'expliquer, enthousiaste, à ses deux camarades d'enquête « nous avons une opportunité d'approcher la nature criminelle dans ce qu'elle a de plus pur ! Nous pourrions contempler l'essence même du crime ! Car c'est ce qu'est cet homme, la répétition de ses actes abominables nous le prouve ! Le cerner, c'est un peu comme d'étudier Caïn en personne ! C'est toucher du doigt l'origine du crime ! »
Ce roman donne l'occasion à Maxime Chattam de promener le lecteur dans les différents lieux qui font l'originalité du Paris du début du XXe siècle, des Halles à la morgue en passant par l'exposition universelle et ses « sauvages » en exhibition ou le Cénacle des Séraphins, un club ésotérique. Un voyage dans le temps et la folie. Celle des hommes toujours avides de sensations fortes, au point d'en perdre la raison.
« Léviatemps », Maxime Chattam, Albin Michel, 22 €
vendredi 4 juillet 2008
Thriller - Terreur aux antipodes
Le nouveau thriller de Maxime Chattam se déroule dans deux lieux clos : l'observatoire du Pic du Midi et l'île de Fatu Hiva au Marquises.
Envie de vous faire une petite peur durant vos prochaines vacances ? Plongez dans le nouveau roman de Maxime Chattam. Mais attention, la petite peur pourrait rapidement se transformer en gros cauchemar tant cet expert de la littérature de l'effroi parvient à transformer la moindre scène en source de frissons. Cela commence comme un roman politique et scientifique. Dans un futur proche, la Commission européenne, beaucoup plus puissante et autonome qu'actuellement, découvre qu'un de ses membres détourne des fonds pour financer des recherches dans deux lieux situés aux antipodes l'un de l'autre : l'observatoire du Pic du Midi dans le Pyrénées et l'île de Fatu Hiva aux Marquises en Polynésie française.
Une équipe d'enquêteurs est formée, menée par un certain Gerland, secret et déterminé. Il s'adjoint l'aide de trois chercheurs, les trois héros qui feront découvrir au lecteur l'inimaginable. Emma DeVonck, "grande, brune, les cheveux si épais qu'ils formaient une toison indomptable tombant sur ses épaules", docteur en paléoanthropologie, son mari, Peter, biologiste et généticien et le frère d'Emma, Benjamin, sociologue en dynamique comportementale.
Deux lieux symboliques
Emma s'envole pour l'Océan Pacifique alors que les deux hommes rejoignent le Pic du Midi. Ces deux lieux, isolés, coupés du monde, vont être le théâtre de phénomènes aussi étranges qu'angoissants. Et l'auteur de planter le décor, insistant sur le côté extraordinaire. Le pic du Midi : "L'ouvrage de pierre s'accrochait sur le bord de la falaise, ses fenêtres et ses terrasses suspendues dominaient un gouffre béant sous le soleil aveuglant. On ne pouvait que ressentir une première impression mêlée d'effroi et d'admiration. Une promesse à la fois de vertige et de poésie." Toute aussi dramatique l'arrivée d'Emma au large de Fatu Hiva, en bateau, en pleine nuit. "La lune apparut pendant quelques minutes, entre deux rubans de nuages noirs. Elle souligna les milliers de creux que formait la mer devant eux et soudain, l'immense masse de Fatu Hiva déchira l'horizon jusque-là aveugle. L'île était tout sauf accueillante. Ses falaises dominées par des crêtes acérées la faisaient ressembler à une mâchoire sortie des flots. Une mâchoire monstrueuse vers laquelle ils fonçaient."
Terreur à l'état pur
Si sur le Pic du Midi les deux chercheurs sont isolés, ils ont cependant de la compagnie. Notamment d'autres scientifiques qui seraient employés à la vérification de prétendus brevets. Un huis clos tendu se met en place, avec une véritable enquête policière pour découvrir ce qui se trame exactement. Par contre, sur l'île, c'est la terreur à l'état pur. Emma, accompagnée du marin chargé de la conduire sur place, découvre un village désert, avec simplement des traces de sang dans la rue, de nombreuses douilles et des dizaines de chiens morts, comme déchiquetés par un fauve en furie. Et la nuit, barricadés dans une maison, ils sont attaqués : "On frappa encore, et encore, jusqu'à briser des lattes pour découvrir les planches de bois qui scellaient les fenêtre. Emma fut contente de ne pas distinguer la silhouette qui les agressait. A ce moment de la nuit, elle ne voulait rien voir, tout ce qu'elle espérait c'était que la chose parte. Qu'elle s'éloigne."
Il ne faut pas en dire plus, pour ne pas déflorer le suspense et les surprises, nombreuses tout au long de ce roman très rythmé. Sachez simplement que l'auteur a beaucoup étudié la mentalité des tueurs en série pour inventer cette intrigue terrifiante.
« La théorie Gaïa », Maxime Chattam, Albin Michel, 22 €



