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lundi 1 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Lettre du passé (1/3)

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Chers amis, voilà plus d'un siècle que je suis en vacances prolongées. Contre mon gré. Ce 31 juillet 1914, loin de me prélasser, tout en dînant au café du Croissant, je mettais la dernière touche à un texte essentiel pour la préservation de la paix quand un jeune exalté m'a tué à bout portant. Depuis, la France a subi nombre de guerres. A l'intérieur et hors de ses frontières. Mort en pacifiste, j'ai dû contempler en silence la montée des sentiments belliqueux et la récupération de mon image.
Et l'avenir de mon pays semble bien sombre si j'en crois ce qui s'est passé samedi après-midi au pied de ma statue à Perpignan. Le parti socialiste, dont j'ai fondé la première version, me rend traditionnellement hommage. Arrivent alors des contre-manifestants. Ils se revendiquent eux aussi de mon héritage, pour dénoncer la « loi travail » comme mon combat contre les « lois scélérates » dans les années 1890.
Mes héritiers « officiels », sans doute tourneboulés par ce soleil du Midi qui tape fort en été, plutôt que de tenter de trouver un terrain d'entente, ont choisi la pire des solutions de mon point de vue : la violence. Rien de bien méchant, quelques gifles et bousculades, mais malheureusement le symbole est fort. Comment accorder le moindre crédit à ceux qui se revendiquent de ma pensée s'ils bafouent ce qui m'a permis de rester dans l'histoire de France : une farouche volonté de non-violence ?
A croire que cette gauche que j'ai tant aimée, tant portée et choyée, a fait sienne le slogan de son opposante de droite : « Être la plus bête du monde ». 
Jean Jaurès (P. P. Michel Litout)
Chronique parue le lundi 1er aout en dernière page de l'Indépendant Perpignan. Photo Nicolas Parent

mardi 31 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le costard de Macron

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Homme de l'ombre durant ses jeunes années, Emmanuel Macron, une fois bombardé ministre de l'Économie par François Hollande, a-t-il succombé à l'appel des sirènes de la médiatisation ? Non seulement il lance son propre mouvement "En marche !", mais en plus il se targue d'aller au contact du peuple. A ses risques et périls comme la semaine dernière à Lunel. Le beau gosse, chouchou des sondages (des sondeurs plus exactement), tombe le masque en pleine rue. Abordé par des manifestants hostiles à la loi travail, à bout d'argument, le ministre ose cette réplique digne des pires moments de la lutte des classes : "Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler." Sortie de route directe. La phrase à ne pas dire. Surtout quand on appartient à un gouvernement se revendiquant toujours de gauche.
Le fameux "costard" de Macron symbolise à merveille la fracture entre la grande majorité et cette petite élite, inamovible, qui roule tantôt pour un camp, tantôt pour l'autre. Mais toujours vêtu de ce même costume de luxe, image désuète d'une prétendue réussite.
La triste réplique pleine de suffisance de Macron a bien évidemment été moquée sur les réseaux sociaux. D'autant plus que les militants d'"En marche !", samedi, pour leur première sortie officielle, offraient des tee-shirts aux badauds. Franchement, de costumes, des cravates à la limite, auraient été plus en accord avec les déclarations de leur mentor. Ce qui s'appelle se faire tailler un costard.