samedi 14 mars 2015

Cinéma - Entendez-vous ces « Voices » ?

Jerry vit seul avec son chien et son chat. Et il leur parle...


Comédie trash, romance improbable ou simple réflexion sur la folie ? Impossible de cataloguer « The Voices », film de Marjane Satrapi avec Ryan Reynolds en vedette. La créatrice de Persépolis a définitivement abandonné la bande dessinée, métier trop solitaire, pour se consacrer au cinéma. Elle signe un premier film américain apportant son regard très graphique à un univers déjanté.

Jerry, gentil garçon employé au service de conditionnement et d’expédition de la fabrique de baignoire de Milton, petite ville type américaine, est apprécié de ses collègues. Il est souriant, enjoué et sociable. Quand on lui propose d’aider au barbecue annuel de l’entreprise, il accepte avec enthousiasme car il y aura la belle Fiona de la comptabilité.
Les premières images du film montre une société heureuse rieuse, fraternelle. Un peu trop... Le soir, Jerry rentre chez lui, un appartement au-dessus d’un bowling désaffecté. Il s’installe dans son canapé et engage la conversation avec deux voix off que le spectateur ne voit pas immédiatement. L’une le félicite de ses efforts d’intégration, l’autre, plus triviale, s’inquiète de savoir s’il a l’intention de «baiser cette salope d’anglaise de la compta...» Le premier conseil vient de Bosco, un gros toutou placide, le second de M. Moustache, le chat pervers.

Bons et mauvais conseils
Jerry, une fois chez lui, parle à ses animaux. Exactement, il entend des voix et est persuadé que ce sont celles de Bosco et M. Moustache. Jerry a de graves problèmes. Il voit régulièrement une psychologue qui lui recommande sans cesse de bien prendre ses cachets. Ce que M. Moustache lui déconseille. Jerry redevient alors le drôle de petit garçon qui a tué sa maman suicidaire. Juste pour lui rendre service. Avec Fiona (Gemma Arterton) tout se passe bien lors du barbecue. Mais ensuite elle le rejette. Alors Jerry fait ce qu’il aime tant faire : tuer. Il ne ramène que la tête de la belle Anglaise, la met au frigo et le soir la pose sur la table du salon pour lui faire la causette. Jerry entend de plus en plus de voix...
Ryan Reynolds est brillant dans ce rôle complexe aux multiples facettes. Entre candeur et folie meurtrière, il joue toutes les palettes, doublant également les voix de Bosco et M. Moustache. La vision de l’Amérique par Marjane Satrapi oscille entre « Twin Peaks » David Lynch et « Hairspray » de John Waters. Entre rose vif et gris sombre.

vendredi 13 mars 2015

DVD - Le monde un peu trop lisse du « Giver »

Dans un futur proche, toute émotion est bannie. Un jeune homme va se souvenir...


Le projet de faire un film avec « The Giver », célèbre roman d'anticipation américain est très ancien. Jeff Bridges a acheté les droits il y a plus de 20 ans. Il désirait confier le rôle du Giver, le passeur de mémoire, à son père, Lloyd. Finalement, il aura fallu attendre 2014 pour que le projet voit le jour. Et c'est le fils qui récupèrera le rôle principal. Dans un futur proche, il ne reste de l'Humanité qu'une petite communauté vivant en autarcie dans un monde aseptisé. Pour éradiquer guerre, violence et famine, un conseil des sages a décidé de gommer toute émotion et souvenirs. Chaque membre de la communauté prend une injection au réveil qui le maintient dans un état de béatitude obéissante. La population est stable. Les anciens acceptent de se faire « élargir vers l'ailleurs » le moment venu pour laisser place aux plus beaux bébés. Les « ratés » sont eux aussi « élargis vers l'ailleurs ». Plus d'émotion, plus de souvenirs : personne ne sait ce que mourir veut dire. Aimer non plus. Mais pour que l'équilibre soit possible, il faut un gardien de la mémoire, le passeur.

Ce rôle va bientôt être dévolu à Jonas (Brenton Thwaites), jeune et impétueux, qui apprend à distinguer les couleurs, apprécier la musique et même aimer. Problème, ce qu'il découvre semble tellement merveilleux qu'il veut en faire profiter toute la communauté. Cela ne plait pas à la grande sage (Meryl Streep).
De la SF philosophique tendance « l'amour est plus fort que tout », honnête mais sans grande nouveauté.


« The Giver », Studiocanal, 15,99 euros le DVD et 19,99 euros le blu-ray.


DE CHOSES ET D'AUTRES - Maîtrisez vous la nov-langue ?

 Pauvres collégiens. Pour rien au monde je ne voudrais retourner à leur place. Une nouvelle réforme se profile à l'horizon. Le ministère de l'Éducation veut qu'ils maîtrisent deux langues vivantes en entrant au lycée.
Conséquence les élèves de 5e, dès la rentrée de 2016, se farciront une matière supplémentaire. Après l'anglais ou l'espagnol au primaire, ils se lanceront dans la découverte de l'allemand, du russe, du chinois et autre langue affreusement compliquée. Déjà que la 5e est réservée à la découverte du latin (pour les rares volontaires), l'emploi du temps s'annonce surchargé. Et n'oublions pas la programmation informatique, sésame obligé pour un emploi dans ce futur de plus en plus numérique.
A l'arrivée, il faut craindre que le perdant soit encore le français. Notre bonne vieille langue, si compliquée avec ses conjugaisons multiples et variées, ses accords vicieux, ses verbes intransitifs et le fameux participe passé qui s'accorde avec le complément d'objet direct s'il est placé devant l'auxiliaire. Encore faut-il déterminer où est ce satané COD... Il suffit de parcourir les profils Facebook des adolescents pour se convaincre que leur orthographe reste très approximative.
En réalité, ce qu'ils manient le mieux, c'est cette nov-langue issue du pianotage intensif des smartphones. Abréviations, raccourcis, écriture phonétique et intuitive : ils se sont approprié un véritable moyen de communication totalement abscons pour tous les "vieux" de plus de 35 ans. Et dans 30 ans, quand les gamins d'aujourd'hui tiendront les rênes du pays, cette nov-langue sera certainement une LV1 officielle et quasi obligatoire.

jeudi 12 mars 2015

BD - Trafic d'armes à Marseille avec Léo Loden


Si cet album n'était pas paru le 21 janvier, on aurait pu soupçonner les auteurs d'avoir tenté de surfer sur l'actualité toute chaude du début de semaine. Manuel Valls est annoncé à Marseille. Lundi matin, quelques heures avant son arrivée, des tirs de kalachnikov retentissent dans une cité. La 23e aventure de Léo Loden, le privé marseillais, débute presque de la même manière. Un marchand d'armes est abattu sur le parking d'une cité. Sur le port, un container bourré d'armes de guerre suscite bien des convoitises. Simple coïncidence pour les scénaristes, Arleston et Nicoloff. Les faits divers à base de kalachnikov sont monnaie courante depuis quelques années. Sur cette base, les auteurs ont rajouté une gentille caricature des milieux syndicaux portuaires et tenté de mettre en lumière la difficile coexistence dans les cités entre forces de l'ordre autoritaires et responsables religieux modérés. Le tout dessiné par Serge Carrère qui se bonifie avec l'âge. Il dessine les « tronches » à la perfection avec un petit côté Conrad indéniable.

« Léo Loden » (tome 23), Soleil, 10,95 €

mercredi 11 mars 2015

BD - 40 ans de franche rigolade dans les pages de Fluide Glacial


En matière d'humour il y a Fluide Glacial et tout le reste qui n'arrive pas à la cheville du magazine créé par Gotlib en 1975. 40 ans que le meilleur de la gaudriole tricolore est chaque mois au rendez-vous de nos zygomatiques en manque d'exercice. Ce gros livre (200 pages) revient sur ces quatre décennies d'Umour et bandessinées. Chaque auteur a droit à une présentation détaillée (dans l'esprit Fluide, bien évidemment) et parfois à une histoire courte d'époque. Cela va des pionniers, Gotlib, Solé, Frémion, Alexis, aux jeunes au pouvoir aujourd'hui comme Lindingre, Terreur graphique ou Fabcaro, cette encyclopédie présente ce qui se fait de mieux en matière de transgression à but ouvertement comique. 
Alors on rigole pas mal en parcourant ces pages, et puis on a parfois la larme à l'oeil car certains, dont faire rire étaient leur unique raison d'être, ont gravement dérogé à ce principe en mourant un peu trop tôt. Il y a Franquin, bien sûr, mais aussi Alexis, le plus doué, Moerell, le plus déglingo, et Lelong aussi. Ce dernier, créateur de Carmen Cru, la vieille la plus abominable de la BD, malgré les milliers d'éclats de rire provoqués par ses histoires sombres, a joué un sale tour à ses admirateurs en se suicidant. Mais c'est ça aussi l'esprit Fluide Glacial, avoir la capacité à rire de tout et surtout de faire fi des épreuves. Même si parfois, « Rire tue »...

mardi 10 mars 2015

BD - Koh Lanta vu du canapé de la famille Feroumont


Commenter une émission de télévision sur Twitter est devenu une mode et une façon commune de « consommer » ce genre de spectacle. Benoît Feroumont, dessinateur de la série « Le Royaume » chez Dupuis, va plus loin dans cette pratique en réalisant des compte-rendus de Koh-Lanta. Des croquis faits au fond de son canapé et mis en ligne le lendemain sur son blog. Ces quelques dizaines de notes sont reprises dans cet album de BD enrichi de dessins inédits et de planches en couleurs. D'abord il y a la genèse. Un vendredi soir, les enfants de Benoît demandent l'autorisation de regarder Koh-Lanta à la télévision. 

Le père de famille, tout à fait dans son rôle de roc garant d'une éducation sans faille, émet des réserves : « Une téléréalité qui érige la compétition, le coup bas, la stratégie bas de gamme comme manière de vivre. Je ne suis pas sûr que cela soit bon pour des gens de votre qualité. » Mais finalement, il accepte « Ce sera un programme que nous regarderons tous ensemble. Si ça m'ennuie je dessinerai. » La bonne idée que voilà ! Feroumont, qui se dessine en Grizzli, n'a pas son pareil pour donner de la vie à des dessins faits dans l'urgence. Du noir et blanc, sans le cadre contraignant de la mise en page de la planche classique, où décors et personnages se complètent en un minimum de détails. 
Son trait fait penser à du Jijé, celui qui prétendait qu'il faut savoir dessiner les yeux fermés. L'auteur s'enthousiasme pour certains candidats (Gwenaelle avec qui il devient ami, ou un certain Steve, Belge machiavélique...) et parfois se lasse des ressorts toujours identiques de l'histoire qu'il dénonce sans vergogne. Il regarde en pointillé plusieurs saisons, ne conservant que les grandes lignes. Un recul salvateur rendant « merveilleux » ce spectacle totalement « affligeant » au premier degré.

« Le merveilleux spectacle de la téléréalité », Dupuis, 18 euros

lundi 9 mars 2015

Livre : Ado turbulente à la Manoeuvre

Manon Manoeuvre, fille de Philippe Manoeuvre, raconte dans ce témoignage cru et poignant comment elle a été enfermée, par sa propre mère, dans une véritable école-prison pour adolescents rebelles.

Pauvre petite fille riche et privilégiée... Manon Manœuvre, fille de Philippe Manœuvre, journaliste rock et animateur télé, est née du coup de foudre trop court de l'agité du PAF (Les enfants du Rock...) et d'une actrice anglaise, Carey More, incroyablement belle. Très vite le couple se sépare et la mère s'installe en Californie avec la fillette. Manon passe quelques vacances en France, entre Corse, Paris et le centre du pays. Les liens se distendent avec son père, pas assez présent, trop occupé par ses multiples activités. Rien de bien exceptionnel, une vie classique de fille de divorcés, avec l'argent en plus. La jeune fille, aujourd'hui âgée de plus de 20 ans, revient sur son adolescence marquée par les excès et un passage dans une école-prison traumatisante. Un témoignage cru et détaillé, qui n'épargne personne, de la mère au père en passant par le milieu trop gâté des riches Californiens.
Ecrit dans une simplicité parfois déroutante (on entend presque la gamine parler et s'offusquer), le récit de cette enfance fait la part belle à la Californie. Ce pays si beau, ensoleillé, ouvert et où tout est possible pour ceux et celles qui ont de l'argent et savent mentir sur leur âge. Manon Manœuvre dans le genre est imbattable. A peine âgée de 13 ans, elle se fait passer pour une femme de 18 ans. A 14 ans, elle traîne avec des adultes de 25 ans, partage leurs jeux sexuels, expérimente toute sorte de drogues et fugue régulièrement. Un père absent, une mère dépassée : elle est sur la mauvaise pente, en a parfaitement conscience mais pour rien au monde ne veut amender son comportement.
Mauvais résultats scolaires, exclusion de lycées privés pourtant peu regardant sur le comportement de leurs élèves tant que les parents payent les études : la mère de Manon décide de prendre le taureau par les cornes. Elle la fait admettre dans une école mormone en plein désert de l'Utah. Et là, la vie de Manon bascule.

Rigueur et humiliation
Dans cette « prison » elle perd son nom et devient le matricule 368. « Ces mormons, forçant les gens à être clean en leur filant des pilules, n'allaient pas nous foutre la paix, tant que nous ne nous soyons pas repenties de nos péchés et devenues les zombies de la nation. » Tout dans le fonctionnement de l'école n'est que rigueur et humiliation. Un monde abominable pour Manon qui aime s'habiller léger, écouter du rock très fort, boire de l'alcool et s'amuser avec ses copains. Terminée la débauche... Un cauchemar qui va durer de longs mois. Dans ce récit, elle raconte aussi et surtout comment son père est parvenu à la sortir des griffes de la « Provo Canyon School ». Il devra utiliser les services d'un excellent avocat pour récupérer sa fille. Dans la voiture qui les conduit à l’aéroport pour rejoindre New York puis Paris, Philipe Manœuvre offre à sa fille une cigarette, « Je l'ai allumée et j'en ai tiré une bouffée, ça avait le goût de la liberté ». La suite, une enfance normale, à Paris, avec un père aimant et tolérant. Et aujourd'hui ce témoignage sur les graves dérives du système éducatif privé américain.

« Petite agitée », Manon Manoeuvre, Flammarion, 19 euros

dimanche 8 mars 2015

Livre - L'agonie de Nauru

Une île perdue dans le Pacifique. Sa richesse : le phosphate. Sa malédiction : le gisement n'est pas éternel. Aymeric Patricot raconte la vertigineuse chute d'un empire de papier.

Une petite île, perdue dans l'immensité du Pacifique. Nauru est loin de tout. Elle ressemble à l'île de Robinson Crusoé. Mais elle n'est pas déserte. Quelques milliers d'autochtones y vivent depuis des siècles. Pêche, élevage, farniente au bord des plages protégées par la barrière de corail ont longtemps suffi aux Nauruans. Et puis les colonisateurs sont arrivés. Les Allemands, puis les Australiens avec une brève occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale. Au début du 20e siècle, les Australiens découvrent dans son sol une richesse inestimable : du phosphate. L'extraction de la matière, concentrée sur le plateau central, débute intensivement. Une mine d'or pour la compagnie minière, la NPC comme Nauru Phosphate Corporation. 
Aymeric Patricot raconte dans ce roman comment cette manne du ciel se transforme en malédiction. Une descente aux enfers que l'on suit par l'entreprise de Willie, le narrateur et héros du livre. Ce jeune Philippin est arrivé à l'âge de huit ans sur l'île, peu de temps après la mort de son père. Il est adopté, devient bon élève et naturellement est embauché par la NPC comme les 2/3 des habitants de Nauru. Il gravit lentement les échelons, se marie, a des enfants. La parfaite intégration, une réussite qui lui ouvre les yeux, aiguise son ambition. Il apprend beaucoup au côté d'Erland, un Scandinave à la tête des services financiers de la compagnie. « Erland semblait avoir de l'affection pour moi. Il y avait certes de la condescendance dans son attitude – il m'appelait son petit indigène – mais c'était sur le même ton de sarcasme qu'il parlait de toute chose ». Willie, sorte de Vendredi de ce blond Robinson, s'émancipe et s'impose en haut de la hiérarchie. Du moins, dans le petit cadre des places réservées aux autochtones.

Une montagne d'argent
Au début des années 60, Nauru est toujours une simple dépendance de l'Australie. Les immenses richesses de son sous-sol ne lui reviennent pas directement. La décolonisation parvient quand même sur les plages de sable blanc et en 1968, l'île devient officiellement la plus petite république de la planète. Une des plus riches aussi. Willie devient directeur de la NPC puis président. Il sera un des premiers à s'inquiéter de l'épuisement des richesses. L'argent est pour beaucoup reversé aux habitants, mais des millions sont toujours disponibles. Il va lancer, sur les conseils d'Erland, un vaste plan de diversification des investissements. Immobilier, exploitations agricoles, placements financiers : il a entre ses mains l'avenir de tout son peuple. Le petit indigène s'est sans doute cru trop intelligent, le monde de la finance est impitoyable et quand les mines ne produisent plus, les placements extérieurs ne parviennent pas à maintenir le niveau de vie du pays qui fait inexorablement faillite. A cela s'ajoute la catastrophe écologique : « Il me fallait aussi écouter les récriminations des agriculteurs protestant contre la destruction des sols. Ces derniers ne donnaient plus rien. Quant aux territoires centraux, qu'on avait envisagé de récupérer, ils s'étaient révélés appauvris par des décennies d'extraction du phosphate. » Voilà pourquoi le personnage principal constate, amer, qu'il a entraîné son peuple dans cette aventure.
Un roman sur la faiblesse humaine, les illusions de la richesse et du pouvoir. L'auteur prévient cependant que ce récit « n'a pas de prétention documentaire. Le destin de cette île concentre celui de dizaines d'autres dans le Pacifique. » Et l'on ne peut que faire le rapprochement avec un autre caillou du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, premier producteur de nickel au monde. Mais jusqu'à quand ?

« J'ai entraîné mon peuple dans cette aventure », Aymeric Patricot, Anne Carrière, 18 €

BD - Nazis spatiaux


Richard D. Nolane s'est spécialisé dans la BD historique uchronique. Sa période de prédilection : la seconde guerre mondiale. Dans ses différentes séries (Wunderwaffen, notamment), l'Allemagne l'emporte. La France devient une alliée de Hitler, l'Angleterre et la Russie tombent aussi dans le nazisme. Les SS règnent de l'Irlande à Vladivostok. Seule l'Amérique, tout en restant neutre, tente de s'opposer à première puissance mondiale. Hitler a la technologie avec lui. 
Un certain von Braun a mis au point des fusées capables de traverser l'Atlantique et de semer la mort sur la cote Est des USA. Ce n'est qu'une menace, mais elle est prise au sérieux par Lindberg, le nouveau président US. Il faut répliquer et pour cela construire des fusées aussi efficaces. Cette guerre de l'espace inédite est donc au centre de la nouvelle série dessinée par Nikolic. On y retrouve De Gaulle, réfugié en Martinique, très affaibli mais soutenu par les Américains. Le savant Verdier va être « prêté » aux Américains pour progresser dans la conception de fusées. 
Toujours aussi étonnants, ces récits décalés séduisent par leur inventivité et cette façon inégalable de réécrire l'Histoire de l'Europe.

« Space Reich » (tome 1), Soleil, 14,50 €

samedi 7 mars 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Se chauffer à la bougie


Au XXIe siècle, peut-on encore se chauffer à la bougie ? Vous avez bien lu, pas s'éclairer mais se chauffer. Un journaliste anglais a diffusé sa trouvaille sur internet. Il prétend pouvoir élever la température d'une pièce simplement à l'aide d'une bougie chauffe-plats... et de deux pots de fleurs. Mettez la bougie sur une soucoupe. Allumez-la. Recouvrez le tout d'un premier pot de fleur retourné (en terre cuite uniquement, le plastique est formellement déconseillé par l'amicale des pompiers), puis d'un second, un peu plus large. Voilà normalement le radiateur le moins cher du monde : 10 centimes. 
Démonstration époustouflante ? Trop beau pour être vrai. Certes la chaleur rayonne autour de l'installation, mais pas suffisamment pour faire grimper le thermomètre de plus de 2 ou 3 degrés. En fait, la base de tout chauffage efficace réside dans une bonne isolation. Et notre bricoleur écologiste a la chance de posséder une maison très performante. Pour preuve, il avoue dans une interview que le simple fonctionnement de ses deux ordinateurs suffit à rendre vivable la fameuse pièce. Il n'empêche que son petit film a été partagé des millions de fois, comme si le quidam ne demandait qu'à croire qu'il est possible d'éviter les factures de chauffage calamiteuses
Et allez savoir, la combine a peut-être attiré l'attention de quelques escrocs. Un bonimenteur professionnel parviendrait sûrement à vendre le procédé plusieurs millions d'euros, à un grand groupe industriel. Impensable ? Souvenez-vous des avions renifleurs de pétrole...