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mercredi 11 juin 2025

Polar - Qui a tué Miss Belladone à Santa Catalina ?

Michael Connelly fait une infidélité à Harry Bosch pour raconter le quotidien de Stilwell, shérif sur l'île de Santa Catalina à quelques encablures de Los Angeles. 

Si certains considèrent que la Californie, la région de Los Angeles notamment, est la région la plus ressemblante au Paradis, ils devraient faire un tour sur l'île de Santa Catalina. Reliée quotidiennement au continent par ferry, le port d'Avalon fait figure de capitale de cet Eden préservé. Notamment des voitures. Tout le monde se déplace en voiturette de golf. Même la police. Il n'y a donc pas de course poursuite dans la première enquête de l'inspecteur Stilwell, nouveau héros (sans doute récurrent) imaginé par Michael Connelly. 

Un cadre préservé un peu trop tranquille parfois. Stilwell est un ancien de L.A., muté à Avalon après avoir dénoncé un collègue corrompu. Un ripou très protégé. Il est toujours en poste aux affaires criminelles alors que Stilwell se contente de bagarres d'ivrognes le week-end ou de tentatives de cambriolages. Alors qu'il est sur le point de découvrir qui a décapité un bison dans la réserve, l'inspecteur est appelé sur le port. 

Un pêcheur vient de découvrir un sac contenant un cadavre dans le chenal. « De longs cheveux noirs flottaient librement dans l'eau et Stilwell vit qu'ils étaient rattachés à un crâne blanc. Du bout des doigts, il agrandit l'ouverture du sac jusqu'à ce qu'il découvre le visage cireux et tellement déformé par le gonflement dû aux gaz de décomposition qu'il n'en avait presque plus rien d'humain. Il remarqua aussi une mèche de cheveux teinte en violet et en déduisit que le corps était celui d'une femme. » Le lecteur va alors se plonger dans le quotidien de ce flic au placard mais qui n'a pas perdu ses réflexes de limier. 

Il découvre que la morte se nomme Leight-Anne Moss, serveuse dans un club huppé de pêche sportive. La mèche est sa signature, elle adore la couleur de la belladone. Une fleur par ailleurs extrêmement vénéneuse. Comme cette intrigante Miss Belladone ? 

Dans ce polar, à l'intrigue méticuleusement élaborée, on retrouve tout le savoir de Michael Connelly. Il n'a pas son pareil pour raconter le quotidien de ces hommes et femmes chargées de maintenir l'ordre sur Santa Catalina. Stilwell est triplement intéressant : pour son côté chien fou qui ne lâche jamais sa ploie, pour ses amours récentes sur cette île qu'il aurait dû détester, pour ses cas de conscience, cherchant toujours les moyens de prouver sa bonne foi dans l'affaire, encore en cours de jugement, contre le collègue indélicat. Autant de possibilités de suite pour cette première enquête brillamment résolue par un Stilwell de plus en plus sympathique.

« Sous les eaux d'Avalon », Michael Connelly, Calmann-Levy, 400 pages, 22,90 €

vendredi 18 août 2023

BD - Dérive californienne absolue dans « Le labeur du Diable »


Ce n’est certainement pas l’album de BD qui est le plus dans l’esprit de Noël. Au contraire, il est réservé à un public averti. Dans une ville de Los Angeles aux prises avec tous les vices, un petit employé de bureau frustré va se métamorphoser en tueur sanguinaire.


Il a ce mal ancré au fond de lui. Pour le faire émerger, il lui suffit d’endosser un uniforme de policier.
Écrit par Fathi Beddiar, ce scénario destiné au cinéma était trop violent pour passer l’épreuve des financements. Résultat, cela devient une BD extrême dessinée par Babbyan et Geanes Holland.
« Le labeur du Diable » (tome 1), Glénat, 24,95 €

vendredi 28 juillet 2017

BD : 1966, année hallucinante



Jack Cool est détective privé. Un vieux de la vieille, avec santiags sur le bureau, clope au bec et rouflaquettes car ses aventures se déroulent en 1966. Quand le gendre du directeur des usines Cadillac à Detroit disparaît, Jack est réquisitionné pour retrouver le fugueur. Traumatisé par la guerre du Vietnam, le jeune homme a rejoint la Californie pour se faire « désenvoûter » par le gourou de l’église de Satan. Devenu clochard, il termine sa vie errante dans la communauté des Merry Pranksters. Rebaptisé Jésus-Gris (à cause de la crasse), il passe par une première phase d’initiation en ingurgitant quelques pilules de LSD, une drogue pas encore illégale, qui lui permet de voir la vie d’une façon beaucoup plus positive. Là, il mettra à profit ses connaissances en mécanique pour retaper le bus scolaire aux couleurs criardes nécessaire pour continuer le « Magic Trip » à travers les USA. Cette nouvelle série, écrite par Jack Manini, plonge le lecteur au cœur des années hippies de cette Amérique coincée entre une guerre meurtrière, les revendications des minorités noires et une jeunesse désabusée, avide de plaisirs faciles et de paradis artificiels. L’arrivée de Jack Cool dans l’entourage de Jésus-Gris va bouleverser l’ordre des choses. Un premier tome dessiné par Olivier Mangin qui a déjà signé « La guerre des amants », déjà avec Manini, chez Glénat.
➤ « Jack Cool, 1966 », Bamboo Grand Angle, 13,90 €

dimanche 3 avril 2016

Roman : la dégringolade de la petite fille

Pour quitter sa morne famille, Mona se vieillit et entre dans l'industrie porno californienne.

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A 25 ans seulement, Sacha Sperling signe un roman fort et âpre, où l'horreur de notre société, prête à tout pour quelques dollars, éclabousse tout, même les petites filles innocentes. Mona n'a que quinze ans quand elle décide de prendre le large. Mère dépressive, beau-père libidineux, petit ami sans ambition : rien de sa vie ne lui convient. Pourtant Mona a un amant qui pourrait être son père. Un homme marié, bien sous tout rapport mais qui a craqué pour cette Lolita effrontée. Est-ce qu'elle l'aime ? Un peu, mais pas trop. Car comme elle l'explique "Peu importe qui s'endort à côté de moi, je finis toujours par rêver seule." Terminé la petite vie étriquée dans la ville endormie, elle part à Los Angeles avec un but bien précis : devenir une star du porno.
Le plan de Mona
Racontée à la première personne, sa conquête de la Cité des Anges est décrite avec minutie par cet écrivain français mais au style très américain. Elle change de tête, de brune passe blonde. Aux yeux bleus avec des lentilles. Elle vole également des papiers et rattrape ces trois années qui lui manquent pour être majeure. Ensuite, il lui suffit de faire le vide, de se concentrer sur autre chose et les longues heures de tournage ne deviennent plus un problème.
Une question lancinante taraude le lecteur tout au long de ces scènes, parfois horribles et humiliantes : pourquoi fait-elle cela. On devine qu'elle a un plan, et c'est la grande force du roman. La petite fille, paquet de chair malmené, est une bombe à retardement. Mona, devenue Holly dans les vidéos, garde bien au creux de la main le détonateur. Et quand elle décide de se faire sauter, gare aux dommages collatéraux.

« Histoire de petite fille » de Sacha Sperling. Seuil. 18 euros


vendredi 9 octobre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Une star de la BD est née

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Le crowfunding ou financement participatif en français dans le texte, entre dans les mœurs. Si certains projets restent sur le bord du chemin, d'autres remportent un succès foudroyant. La plateforme Ulule vient d'exploser tous les records avec l'initiative d'une jeune dessinatrice de BD. Il y a quatre ans, Laurel quitte la grisaille de Metz pour s'installer avec mari et enfant à San Francisco. Co-créatrice d'une société de jeux vidéo pour smartphone, elle dessine les décors et personnages principaux. Tout ne se passe pas "Comme convenu" (titre de l'histoire) et face aux difficultés du quotidien, elle trouve un exutoire en racontant ses aléas sur son blog. Trois ans plus tard, à la tête de 260 pages, elle décide d'éditer ce pavé via le crowfunding. Elle calcule le budget nécessaire et arrive à la somme de 9 167 euros (en réalité 10 000 dollars tout rond). Une heure après l'ouverture du compte, l'objectif est atteint. Au bout de 24 heures, elle se retrouve à la tête d'un pactole de 100 000 euros. Hier, elle flirtait avec les 120 000 euros, soit plus de 1 300 % de la somme escomptée. Et il reste encore 28 jours de souscription... Son livre, avant même d'être imprimé, connaît le succès. Surtout, Laurel est rémunérée à la hauteur de son investissement. En se passant des intermédiaires (éditeurs, distributeurs, libraires), elle augmente considérablement ses droits d'auteur. Pour les fans, elle propose un pack à 3 186 euros avec visite de l'atelier, planche originale, tour en décapotable et dîner au pied du Golden Gate Bridge. Mais attention, le "trajet vers la Californie n'est pas compris dans le pack".

lundi 9 mars 2015

Livre : Ado turbulente à la Manoeuvre

Manon Manoeuvre, fille de Philippe Manoeuvre, raconte dans ce témoignage cru et poignant comment elle a été enfermée, par sa propre mère, dans une véritable école-prison pour adolescents rebelles.

Pauvre petite fille riche et privilégiée... Manon Manœuvre, fille de Philippe Manœuvre, journaliste rock et animateur télé, est née du coup de foudre trop court de l'agité du PAF (Les enfants du Rock...) et d'une actrice anglaise, Carey More, incroyablement belle. Très vite le couple se sépare et la mère s'installe en Californie avec la fillette. Manon passe quelques vacances en France, entre Corse, Paris et le centre du pays. Les liens se distendent avec son père, pas assez présent, trop occupé par ses multiples activités. Rien de bien exceptionnel, une vie classique de fille de divorcés, avec l'argent en plus. La jeune fille, aujourd'hui âgée de plus de 20 ans, revient sur son adolescence marquée par les excès et un passage dans une école-prison traumatisante. Un témoignage cru et détaillé, qui n'épargne personne, de la mère au père en passant par le milieu trop gâté des riches Californiens.
Ecrit dans une simplicité parfois déroutante (on entend presque la gamine parler et s'offusquer), le récit de cette enfance fait la part belle à la Californie. Ce pays si beau, ensoleillé, ouvert et où tout est possible pour ceux et celles qui ont de l'argent et savent mentir sur leur âge. Manon Manœuvre dans le genre est imbattable. A peine âgée de 13 ans, elle se fait passer pour une femme de 18 ans. A 14 ans, elle traîne avec des adultes de 25 ans, partage leurs jeux sexuels, expérimente toute sorte de drogues et fugue régulièrement. Un père absent, une mère dépassée : elle est sur la mauvaise pente, en a parfaitement conscience mais pour rien au monde ne veut amender son comportement.
Mauvais résultats scolaires, exclusion de lycées privés pourtant peu regardant sur le comportement de leurs élèves tant que les parents payent les études : la mère de Manon décide de prendre le taureau par les cornes. Elle la fait admettre dans une école mormone en plein désert de l'Utah. Et là, la vie de Manon bascule.

Rigueur et humiliation
Dans cette « prison » elle perd son nom et devient le matricule 368. « Ces mormons, forçant les gens à être clean en leur filant des pilules, n'allaient pas nous foutre la paix, tant que nous ne nous soyons pas repenties de nos péchés et devenues les zombies de la nation. » Tout dans le fonctionnement de l'école n'est que rigueur et humiliation. Un monde abominable pour Manon qui aime s'habiller léger, écouter du rock très fort, boire de l'alcool et s'amuser avec ses copains. Terminée la débauche... Un cauchemar qui va durer de longs mois. Dans ce récit, elle raconte aussi et surtout comment son père est parvenu à la sortir des griffes de la « Provo Canyon School ». Il devra utiliser les services d'un excellent avocat pour récupérer sa fille. Dans la voiture qui les conduit à l’aéroport pour rejoindre New York puis Paris, Philipe Manœuvre offre à sa fille une cigarette, « Je l'ai allumée et j'en ai tiré une bouffée, ça avait le goût de la liberté ». La suite, une enfance normale, à Paris, avec un père aimant et tolérant. Et aujourd'hui ce témoignage sur les graves dérives du système éducatif privé américain.

« Petite agitée », Manon Manoeuvre, Flammarion, 19 euros

samedi 9 août 2014

BD - Playmate à vif


Mais qui a décidé de violer, tuer et lacérer au couteau de jeunes Américaines, tellement belles qu'elles pourraient toutes poser pour Playboy ? Le troisième et dernier tome de « Miss Octobre », écrit par Desberg et mis en images par Queireix donne enfin toutes les explications au lecteur impatient. L'assassin, dont on ne voit le visage que dans les deux dernières planches, tue une nouvelle fois. Et la prochaine sur la liste est Viktor Scott, la fille d'un riche promoteur de Los Angeles. Sourde, elle est de plus amnésique depuis qu'elle a subi une tentative de viol dans sa chambre. Elle se sent menacée et demande à une ancienne prostituée mexicaine devenue détective de surveiller ses arrières. Cette dernière est également la maîtresse du lieutenant Clegg Jordan, chargé de l'enquête. Il se dispute le leadership avec l'inspecteur Ariel Samson, lui-même amant de Mme Jordan... Un joli imbroglio dans l'Amérique des années 60, bel hommage aux romans et films noirs de la grande époque. Queireix, au dessin prend beaucoup de plaisir à dessiner les courbes des jolies Américaines... femmes comme voitures.
« Miss Octobre » (tome 3), Le Lombard, 12 €

mardi 7 janvier 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Sécessionnistes de toutes nationalités


Et si l'année 2014 était marquée par une vague de sécessions ? Près de nous, en Catalogne sud, un hypothétique référendum pourrait diviser l'Espagne. Même possibilité pour la Grande-Bretagne peut-être dépouillée de l'Écosse. Ces peuples vont-ils contre le sens de l'Histoire ? L'exemple des Balkans montre que les frontières ne sont jamais figées.

Et ce mouvement sécessionniste pourrait aussi toucher la première puissance mondiale. Composé de 50 états, les USA connaissent en permanence des sautes d'humeur de comtés, villes ou vastes régions. Une carte virtuelle, dévoilée cette semaine par le Washington Post, montre les USA composés de 124 états. Un historien géographe, Andrew Shears, compile toutes les tentatives d'indépendance pour arriver à ce chiffre.
Une mosaïque de territoires aux noms étonnants, comme cette minuscule principauté MacDonald entre Arkansas et Missouri ou la "Petite Égypte" à proximité de l'Illinois. Comment appellerait-on les habitants de l'état de Yazoo issu d'une partie du Mississippi ?
La Californie est un cas à part. Depuis toujours le puissant état de la côte ouest, exactement comme la Catalogne, affiche des velléités d'indépendance pure et simple. Il existe aussi des projets de partition. L'un d'entre eux pourrait bien voir le jour prochainement. Le nord, avec l'ajout de quelques comtés de l'Oregon, pourrait être rebaptisé état de Jefferson. Cela a déjà été le cas durant l'année 1941. Un mouvement bref et original : la sécession n'était effective qu'un jour par semaine, le jeudi...

lundi 24 septembre 2012

Billet - De YOLO à YODO... Petit cours de rap par l'exemple

Sans frontière, le net permet à des expressions de passer d'un continent à l'autre. Connaissez-vous le sens de l'expression YOLO popularisée par les rappeurs américains ? YOLO est l'acronyme de « You Only Live Once » traduisible par « Tu ne vis qu'une fois » .
Hermétique au rap, tant en anglais qu'en français (les supporters de Toulon ne constituent pas une exception...), j'ai découvert YOLO en lisant un article sur « la mort la plus idiote du mois ». Erwin McKinney, rappeur de 21 ans, a tweeté dans la nuit du 3 septembre un message prémonitoire : « Drunk af going 120 drifting corners #FuckIt YOLO ».


En substance, il explique qu'il a bu comme un trou et qu'il roule à 120 miles à l'heure (190 km/h) au volant de sa Nissan Sentra. Pour lui, et les trois amis qui ont pris place dans son bolide, ce doit être le summum du YOLO.
Et ce qui devait arriver arriva : perte de contrôle, crash monumental. RIP Erwin McKinney (et ses trois copains...) Question subsidiaire : l'accident est-il dû à l’alcool, à la vitesse ou à la mauvaise idée de tweeter en conduisant ? Les trois mon colonel, répond le pragmatique.
En fait, Erwin a peut-être simplement fait une faute de frappe. A cause d'une lettre erronée, personne n'a compris que son tweet était l'annonce de son suicide, histoire d'avoir sa minute de gloire à la Andy Warhol. Il a écrit YOLO alors qu'il pensait YODO : « You Only Die Once » soit « on ne meurt qu'une fois »...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.