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vendredi 15 mai 2015

Essai - Lebowski, dieu des Achievers

Chef-d’œuvre des frères Coen, « The Big Lebowski » ressort au cinéma et est au centre d’un passionnant livre hommage.


Si, quand un ami vous exaspère avec ses bavardages intempestifs, au lieu de simplement lui dire “Tais-toi” vous lui hurlez “Ferme ta putain de gueule, Donny”, si vous buvez une moyenne de six “sodas à l’avoine” par jour et si vous apportez une importance démesurée à un tapis, pas de doute vous avez des chances de faire partie des Achievers. Ce n’est pas une maladie (bien que...) mais simplement la constatation que le film “The Big Lebowski” des frères Coen vous a marqué plus que de raison. Vous pourriez intégrer l'armée de fans qui se nomment ainsi depuis une quinzaine d’années.


Sorti à la fin des années 90, cette histoire d’homonymie foireuse avec Jeff Bridges dans le rôle du “Dude”, est devenue un véritable film culte. Les fans se comptent par milliers et se retrouvent chaque année au cours d’un mémorable “Lebowski Fest”. Les créateurs de cet happening cinématographique ont décliné leur folie sous forme d’un livre, « Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski ». On y trouve tout sur le film, des portraits de ceux qui ont inspiré les réalisateurs aux lieux de tournage et quizz pour spécialiste. En plus d’une préface de Jeff Bridges, les autres acteurs ont accepté des interviews, de John Goodman, inoubliable interprète de Walter, l’ancien marine philosophe expert en leurre composé de slip sales en passant par John Turturo, devenu Jésus Quintana dans le film, joueur de bowling au costume et postures inimitables.

Presque une religion
Mais le succès du film doit avant tout à la personnalité du Dude. Comme s’il était normal de s’identifier à un looser absolu, carburant au White Russian (la recette du cocktail est en page 253 du bouquin), capable de faire ses courses en peignoir et de prendre son bain en compagnie d’une marmotte en peluche. Le Dude, nonchalant, incapable de violence, grande gueule, charmeur, fainéant et aussi gaffeur impénitent. Pris pour un autre Lebowski, des petites frappes le martyrisent. Il va donc demander réparation, entre deux parties de bowling avec Walter et Donny et son autre “activité” préférée, siroter des cocktails, avachi dans son canapé. Certains Achievers ont carrément transformé tout cela en religion. Au grand désespoir des frères Coen, amusés mais assez peu impliqués malgré le succès.
Chance, “The Big Lebowski” ressort cette semaine au Castillet à Perpignan. Allez le voir avant de lire le livre. Ou l’inverse. Ça marche aussi.

« Je suis un Lebowski, tu es un Lebowski », Séguier, 21 euros.


vendredi 13 mars 2015

DVD - Le monde un peu trop lisse du « Giver »

Dans un futur proche, toute émotion est bannie. Un jeune homme va se souvenir...


Le projet de faire un film avec « The Giver », célèbre roman d'anticipation américain est très ancien. Jeff Bridges a acheté les droits il y a plus de 20 ans. Il désirait confier le rôle du Giver, le passeur de mémoire, à son père, Lloyd. Finalement, il aura fallu attendre 2014 pour que le projet voit le jour. Et c'est le fils qui récupèrera le rôle principal. Dans un futur proche, il ne reste de l'Humanité qu'une petite communauté vivant en autarcie dans un monde aseptisé. Pour éradiquer guerre, violence et famine, un conseil des sages a décidé de gommer toute émotion et souvenirs. Chaque membre de la communauté prend une injection au réveil qui le maintient dans un état de béatitude obéissante. La population est stable. Les anciens acceptent de se faire « élargir vers l'ailleurs » le moment venu pour laisser place aux plus beaux bébés. Les « ratés » sont eux aussi « élargis vers l'ailleurs ». Plus d'émotion, plus de souvenirs : personne ne sait ce que mourir veut dire. Aimer non plus. Mais pour que l'équilibre soit possible, il faut un gardien de la mémoire, le passeur.

Ce rôle va bientôt être dévolu à Jonas (Brenton Thwaites), jeune et impétueux, qui apprend à distinguer les couleurs, apprécier la musique et même aimer. Problème, ce qu'il découvre semble tellement merveilleux qu'il veut en faire profiter toute la communauté. Cela ne plait pas à la grande sage (Meryl Streep).
De la SF philosophique tendance « l'amour est plus fort que tout », honnête mais sans grande nouveauté.


« The Giver », Studiocanal, 15,99 euros le DVD et 19,99 euros le blu-ray.