samedi 10 juin 2023

BD - Un témoignage dans le "Journal d’une invasion"


Igort, dessinateur italien, a déjà signé deux ouvrages sur la Russie et l’Ukraine. Quand il apprend l’attaque russe contre Kiev, il décide de raconter cette invasion sous forme de BD.

Marié à une Ukrainienne, il connaît parfaitement les lieux. Il ne peut pas s’y rendre mais recueille de nombreux témoignages au téléphone.


Dans ces 168 pages, on découvre le quotidien de simples civils, de militaires ukrainiens mais aussi de jeunes Russes, embarqués avec leur unité dans une guerre qui semble partie pour durer encore de trop longues années. Des témoignages essentiels alors que cela fait plus d’un an que le pays est pris en tenaille par les forces russes, qu’il résiste et envisage même de lancer une contre-offensive.

« Journal d’une invasion », Futuropolis, 24 €

vendredi 9 juin 2023

BD - Quand Tebo revisite l’univers des Schtroumpfs


Il est des univers compliqués à modifier. On pensait que les Schtroumpfs imaginés par Peyo étaient inamovibles. Et puis le petit génie Tebo s’empare des petits bonshommes en bleu et tout devient évident. De série un peu simpliste, moralisatrices et aux dessins de plus en plus figés, il en fait une aventure désopilante, dynamique et très novatrice. Les puristes vont s’étrangler, tous les autres (la grande majorité des lecteurs de BD intelligente) vont apprécier.

Tout commence par la chute d’un Schtroumpf du haut du toit d’une maison champignon. Quand il se réveille, un collègue lui demande s’il va bien. Mais comme il ne parle pas le schtroumpf (en clair il remplace un mot sur deux par « Schtroumpf »), le nouveau ne comprend pas. Le village doit rapidement de rendre à l’évidence, ce Schtroumpf n’est pas d’ici.


Qui est-il ? C’est la question qui va servir de fil rouge à cet album de 56 pages, avec une incroyable révélation dans les dix dernières pages.

Pour retrouver l’origine de ce Schtroumpf mystère, Costaud, Lunettes et la Schtroumpfette vont aller explorer les environs en sa compagnie, se retrouver aux prises avec un poisson carnivore, une chauve-souris agressive, un dragon et une poule idiote. Sans oublier le nouveau méchant de la série : l’alchimiste Haltegadin. Une reprise hommage qui devrait être la norme.

« Qui est ce Schtroumpf », Le Lombard, 11,50 €

jeudi 8 juin 2023

Cinéma et littérature - Les lettres de François Truffaut à Helen Scott, son agent américaine


Entre 1960 et 1965, François Truffaut a entretenu une correspondance avec Helen Scott, son agent aux USA. Dans Mon petit Truffe, ma grande Scottie, commenté et annoté par Serge Toubiana, on découvre la vision du cinéma américain par le réalisateur français. Il y est beaucoup question de Hitchcok et des grands maîtres.

Mais ces lettres montrent surtout la grande complicité entre cette femme enjouée, au service de la promotion du cinéma français en Amérique et un Truffaut sensible à son admiration et surtout sa grande connaissance du milieu. (Denoël, 24,90 €)

mercredi 7 juin 2023

BD - "Supercanon", le rêveur de conquête spatiale devient marchand d'armes



Le jeune Gerry est un surdoué. Maths, physique et chimie n'ont pas de secret pour cet enfant précoce. Un petit garçon vite orphelin. Mais le jeune Canadien est recueilli par sa tante et va pouvoir intégrer de grandes écoles. Un scientifique qui ose rêver, tel est le thème central de Supercanon !, roman graphique signé du Québécois Philippe Girard. 

La lecture des romans de Jules Verne (dans les années 30), lui donne l'envie de conquérir les étoiles. Et il est persuadé que l'utilisation de canon géants, comme imaginé par le romancier français,  est la solution à tous les problèmes. Il va rapidement se lancer dans des recherches pour le gouvernement canadien, sous le regard de plus en plus intéressé des Américains. Il n'arrivera pas à toucher la lune, mais sa connaissance de la balistique le propulse excellent fabricant de canons. 

Et pour atteindre les étoiles, il faut de l'argent, beaucoup d'argent... Gerry va créer une entreprise et fabriquer des canons surpuissants, d'une rare efficacité, engrangeant des millions de bénéfices. Problème, le rêveur est peu regardant sur ses acheteurs. Afrique du Sud, Israël, Irak... il est de tous les conflits locaux. 

La CIA ne va pas apprécier et il sera condamné à quelques mois de prison. Ruiné aussi... Il va tenter de tout recommencer depuis sa filiale belge qui a échappé à la banqueroute. Bruxelles, capitale de l'espionnage et des meurtres politiques.  

"Supercanon !", Casterman, 152 pages, 24 €

mardi 6 juin 2023

Un roman d’horreur - Le clown et le maïs


Amateurs de littérature de genre, réjouissez-vous, Sonatine fait désormais dans l’horreur. Un clown dans un champ de maïs d’Adam Cesare est un bel hommage aux films d’horreur des bouseux américains.

Quand une petite famille de la grande ville débarque à Kettle Springs, bled paumé du Missouri, elle remarque surtout les dessins de Frendo dans la rue, un clown pas spécialement marrant. Quand quelqu’un déguisé en Frendo décide de se lancer dans un grand massacre, Quinn, l’héroïne, va regretter d’avoir suivi son père dans ce déménagement.

Dans des champs de maïs infinis, elle va devoir beaucoup courir pour tenter d’échapper à cette future star de la littérature d’horreur.

« Un clown dans un champ de maïs », Adam Cesare, Sonatine, 20,90 €

lundi 5 juin 2023

Poches - Olivia Ruiz raconte Carmen dans "Ecoute la pluie tomber"


Escota quand plóu
en occitan, Écoute la pluie tomber en français, tel est le titre du second roman d’Olivia Ruiz. L’Audoise, après le succès fulgurant de son premier livre témoignage, la commode aux tiroirs de couleur, prolonge l’histoire romancée des femmes de sa famille. On retrouve Rita, le café de Marseillette mais surtout Carmen, personnage central de cette histoire qui va de Narbonne aux environs de Madrid, parle de danse, de tauromachie, de traversée de l’Atlantique en paquebot et de mort prématurée. Carmen, une de sœurs Ruiz, est la plus libre. Elle se rend utile en nettoyant l’hôtel-restaurant de Marseillette, et profite de la vie en se donnant aux garçons de la région. Une féministe indépendante avant la lettre. Pas forcément heureuse de son sort, mais trop humaine pour rejeter cette vie familiale.

« Ce café c’est aussi le mien. C’est là que j’ai commencé à dévorer la vie avec mon appétit d’ogresse. […] J’essaie de m’en extraire, mais il est irrésistible, ce café, avec sa galerie de gueules cassées. Ce sont des figures. Des atypiques. Des authentiques. Chargés de leur terre, d’une histoire. Et riches des enseignements qu’elles leur ont laissés. »

Il y a donc toute une partie sur cette Aude si attachante dans le roman. Mais la vie de Carmen bascule quand un matador madrilène fait étape à l’hôtel. Elle partira avec lui, vivre quelques mois dans son hacienda où il forme des jeunes, élève des toros… et trafique avec la mafia. Elle finira en prison. Pas facile les geôles pour femmes sous Franco. C’est la partie dure du roman, même si Carmen en ressort radicalement changée :

« J’ai beaucoup lu. Moi qui suis peu causante et qui ne m’intéressais à rien ni personne, ça m’a permis de rester en vie. De ne pas céder aux idées noires qui m’envahissaient. »

Ensuite, à son retour à Marseillette, Carmen va retrouver le petit Escouto. Un gitan, quasiment muet qui ne sait dire que « Escota quand plóu » d’où son surnom, qui a longtemps travaillé sur un paquebot. Malgré la différence d’âge, c’est une belle histoire d’amour qui se noue avec Carmen. Une note d’espoir dans un roman plein de bruit, de fureur et de passion.

« Écoute la pluie tomber » d’Olivia Ruiz, Le Livre de Poche, 7,70 €

dimanche 4 juin 2023

Science-fiction - Pluies d’acide dans « Les profondeurs de Vénus »

Grande saga signée Derek Künsken, le roman de science-fiction « Les profondeurs de Vénus » raconte la colonisation de cette planète très inhospitalière du système solaire par des colons québécois très débrouillards.


Mieux vaut retenir sa respiration quand on s’immerge dans ce roman signé du canadien Derek Künsken. Le voyage proposé dans l’atmosphère de Vénus est dépaysant et très dangereux. S’il est impossible de vivre sur la surface de cette planète brûlante, il existe une petite zone dans l’atmosphère propice au développement d’habitats autonomes. Mais attention de ne pas tomber trop bas, au milieu des tempêtes et des pluies d’acide sulfurique.
Délaissée par les grandes puissances terriennes pour son manque de ressource minière, Vénus a pourtant été colonisée par une petite communauté de Québécois. De rudes artisans, rois de la débrouille, capables de survivre malgré un danger omniprésent et l’absence de ressources propres. Au-dessus des nuages toxiques, on trouve les grands habitats de la Colonie, avec gouvernement et présidente autoritaire. Même si son pouvoir n’est que virtuel, les vrais maîtres ce sont les banquiers qui ont prêté les devises pour construire les immenses dirigeables qui permettent aux quelques milliers de Vénusiens d’envisager un avenir radieux.

La fronde des Coureurs des Vents 

Mais il y a aussi les Coureurs des vents, sorte de descendants des Coureurs des bois, braconniers et contrebandiers du temps de la découverte du Canada. Des familles qui vivent plus bas, dans des conditions extrêmes. Au milieu de pluies acides, ils ne doivent leur survie qu’à des combinaisons ultrarésistantes et aussi à leur capacité à domestiquer des chalutiers, sortes de grosses plantes flottantes qui se nourrissent de l’électricité des orages. Les colons peuvent capturer puis aménager ces organismes pour y vivre à l’intérieur, à l’abri.
Le roman raconte comment la famille d’Aquilon survit dans cet enfer. Il y a le père, fier et têtu, le fils, Pascal, ingénieur et très intelligent, Jean-Eudes, l’aîné, trisomique, et Alexis, le petit-fils encore gamin. Alexis a perdu ses parents. Morte également la mère, épouse du père, victime de l’intransigeance de Vénus.
Deux autres enfants ont quitté les profondeurs de l’atmosphère de Vénus, Émile, en violent désaccord avec son père et Marthe, la plus intelligente, chargée de représenter la famille au Parlement de la colonie.

Entre vénération et haine de Vénus 

Une fois que l’on a bien compris comment survivre dans cet environnement, l’auteur déploie son intrigue principale : les d’Aquilon découvrent à la surface de Vénus un véritable trésor qui pourrait changer la face de l’Humanité. Le roman prend des airs de space-opéra mais aussi de traquenard politique car la Colonie et surtout les banques risquent de s’accaparer du trésor. Classique duel entre les petits, intègres et solidaires contre les gros, manipulateurs, menteurs et procéduriers, cette partie du roman reste pourtant tout aussi passionnante que les plongées dans les nuages d’acide.
Reste la relation entre les colons et Vénus. Une passion qui vire parfois à la haine ou la folie, au point de faire des expériences très dangereuses : « Vénus les toucha de ses doigts les plus froids et les plus fantomatiques. Il ne pouvait pas reprendre une respiration, pas une vraie, mais il pouvait goûter Vénus, refermer les lèvres sur l’atmosphère à panteler qu’elle offrait. Ses nuages arides avaient un goût de soufre amer, de sel mordant et de stérilité éventée, plus secs que tout ce avec quoi il avait été en contact. »
Première partie d’un diptyque, Les profondeurs de Vénus, au-delà du volet spatial et colonisation du système solaire, est aussi le portrait d’une famille forte, avec des individualités attachantes. Marthe séduit grâce à sa diplomatie, sa vision de l’avenir et son sens du sacrifice. Et puis il y a Pascal, adolescent de 16 ans, découvrant l’amour tout en se posant des questions existentielles sur son apparence, son genre. Une modernité de bon aloi dans ce futur proche où la survie n’empêche pas de s’interroger sur ses aspirations profondes.
 

« Les profondeurs de Vénus » de Derek Künsken, Albin Michel, 24,90 €

samedi 3 juin 2023

BD - Trois récits, trois exils


Jordan Mechner aussi a fait autre chose avant de se consacrer entièrement à la bande dessinée. Cet Américain a notamment créé le jeu vidéo Prince of Persia. Installé à Montpellier depuis quelques années, il ne se consacre plus qu’à la BD, signant de nombreux scénarios et ce premier album, Replay, gros roman graphique de 320 pages en bichromie. 

Sous-titré « Mémoires d’une famille », il s’agit de la biographie croisée de son grand-père, de son père et en partie de sa propre vie. Avec un point commun : l’exil. La famille Mechner, d’origine juive, a subi de plein fouet, les soubresauts de l’Histoire européenne du XXe siècle. Jordan, pour raconter cette saga, a récupéré les mémoires de son grand-père, Bubi Mechner.

Ce médecin autrichien, installé à Vienne, a vu arriver le pire en 1938. Il a fait le nécessaire pour que sa famille soit mise à l’abri. Lui parvient à obtenir un visa pour Cuba. Mais au dernier moment, il s’embarque seul, laisse son fils, Franzi, 9 ans, le futur père de Jordan, à Paris aux bons soins de sa tante, Lisa. Séparé de sa mère (restée à Vienne) et de son père (réfugié à Cuba), Franzi va voir l’arrivée des Allemands en France, subir les bombardements, souffrir de la faim pour finalement quitter la France juste avant la mise en place de la politique de déportation massive des Juifs par le gouvernement de Pétain.

En parallèle à ce récit, le plus poignant, Jordan Mechner se raconte, comment il a imaginé son jeu vidéo vedette et pourquoi, quelques années plus tard, avec ses deux enfants adolescents, il repart de zéro à Montpellier, dans cette France qui a marqué son père.
Le schéma narratif, s’appuyant sur un code couleur pour les différentes époques, est d’une grande fluidité. On passe du présent au passé avec facilité. Les dessins, juste ce qu’il faut de réalistes, permettent aussi de faire accepter les scènes les plus dures. Un grand livre, une belle réussite, que l’on devrait faire lire dans les lycées français pour que les jeunes de notre époque comprennent un peu mieux cette période historique nationale parfois juste survolée en cours quand elle n’est pas dénaturée comme le constate, horrifiée, Jane, la fille de Jordan Mechner, en classe avec un prof révisionniste.

« Replay », Delcourt, 29,95 €

vendredi 2 juin 2023

BD - La vie de famille autour de Grand Louis


Louis est dessinateur. Il travaille à la maison et peut ainsi s’occuper de ses trois enfants. La maman, enseignante, est beaucoup moins présente. A son grand regret souvent car Louis est loin d’être un papa strict. Il aurait tendance à être un peu trop cool avec les deux plus grands, Merlin, le garçon aux cheveux longs et Alma, adorable fillette aux couettes blondes. 

La dernière, Monelle, est encore au temps des couches mais commence à parler et sait marcher.
Dans leur appartement parisien, ils découvrent tout à coup une souris. Mais pire, un marcassin traverse le salon et va se cacher dans le placard de la chambre des enfants. Rebaptisé Porcinet par ces derniers, il est rapidement adopté car dans la ville c’est une invasion d’animaux sauvage qui déferle. Sans raison aucune, sangliers, cerfs, lynx et même loups errent dans les rues, transformant Paris en vaste zoo… sans cage. La population est confinée, les animaux pourchassés.


Sur cette situation de fiction, Louis de la Taille a greffé la vie de sa famille, avec tensions entre sa femme et lui (à propos des animaux sauvages, justement), confinement des enfants (les rues devenant dangereuses, les écoles ferment). Dans ce bazar incompréhensible, la question récurrente reste « que va devenir Porcinet ? » Les enfants ont une solution : autant aller à la campagne chez Papi, là où il y a un jardin et de la nourriture à volonté.
Un dangereux périple pour toute la famille, raconté avec poésie par un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet bien que cela soit son premier album. 

Moins étonnant quand on sait que cela fait plusieurs années qu’il travaille dans le secteur de l’animation, notamment sur l’adaptation de Aya de Yapougon ou 50 nuances de Grecs.

« Grand Louis », Dupuis, 15,50 €

jeudi 1 juin 2023

Roman - Mylène Desclaux analyse l'amour maternel


"Dans la famille Desclaux, je veux la fille." 
Jouer aux 7 familles a longtemps été impossible chez les Desclaux, célèbre dynastie de Collioure. Car en près d'un siècle, il n'y a eu qu'une seule et unique fille : Mylène. C'est sans doute la raison qui a conduit l'ancienne entrepreneuse reconvertie en écrivain à prendre comme sujet central de son premier roman les relations compliquées entre une mère et sa fille adolescente.

Écrit à la première personne, Gala et moi est la vision fraîche et amusante des déboires d'Andréa, une mère solo de 50 ans, dépassée par les multiples lubies et écarts de sa fille, Gala, 14 ans. Un roman en partie inspiré de la véritable vie de l'autrice, qui a longtemps été publicitaire à Paris et a élevé ses enfants seule. Souhaitons simplement que ses rejetons n'aient pas fait autant de "bêtises" que la Gala du roman.

Autopsie de l'amour maternel

Un roman qui débute en Californie. Andréa, pour se rapprocher de sa fille en pleine crise adolescente, décide de passer une semaine de vacances découverte. Mais dès le premier jour, dans la voiture de location, c'est la soupe à la grimace. Gala veut conduire. Or elle n'a pas l'âge et pas de permis. Le ton monte et la mère craque. Car Gala a une propension affirmée pour faire exploser sa mère. Après une incroyable péripétie (le roman est parfois très mouvementé et plein de suspense), les vacances redeviennent presque reposantes. Mais de retour à Paris, Andréa doit gérer les errements de sa fille au collège catholique sélect où elle poursuit laborieusement ses études. Le début d'un engrenage fatal pour les nerfs d'une maman de plus ne plus au bord de la crise. 

Ce roman, le premier de Mylène Desclaux qui avait publié en 2018, déjà chez Lattès, un essai sur Les jeunes femmes de 50 ans, propose le portrait de deux femmes modernes. La mère, sortie d'une éducation patriarcale, tient à son indépendance, sa réussite professionnelle et sa liberté d'aimer. La seconde, jeune pousse pleine de certitudes, semble une caricature de ces adolescentes trop intelligentes, un peu séductrices, beaucoup manipulatrices. Mais tout aussi attachée à son indépendance et sa liberté que maman. Comment de dépêtrer de cette liaison presque toxique ? Car "l'amour maternel est quelque chose d'indulgent, d'éternel et de complètement tordu. Il est lié à cette acceptation immanente d'endurer à nouveau sa propre enfance, en changeant de rôle."

Souvent comique (l'histoire du tatouage ou de l'usurpation d'identité d'une photographe en vogue), le texte permet aussi à Mylène Desclaux de distiller l'air de rien quelques conseils aux mères face aux jeunes filles rebelles. 

"Gala et moi" de Mylène Desclaux, J.-C. Lattès, 283 pages, 20,90 €