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jeudi 19 septembre 2024

BD - Aventures dans l’océan Indien


Devant servir de base à un univers de jeu vidéo d’Ubisoft, ce Skull and Bones se présente comme une excellente série de piraterie de l’océan Indien. Nicolas Jarry écrit l’histoire, profitant de la grosse pagination (plus de 80 pages) pour multiplie les rebondissements tout en détaillant les différents personnages.

Au centre on trouve le jeune Waleran. Un petit Anglais, pauvre, espérant devenir cartographe. En attendant, il est marin à bord d’un navire de guerre britannique, faisant route vers l’Europe avec un butin en or et une célèbre pirate, Dalal.


Au terme d’une première bataille, Dalal est libérée et Waleran, qui est intervenu pour l’aider, est enrôlé dans l’équipage de la belle mais redoutable pirate. Elle multiplie les attaques, cherchant, en plus de s’enrichir, à se venger. De son oncle qui l’a vendue aux Anglais et du gouverneur de Ceylan, qui l’a livré à l’armée de sa majesté.

Marco Pelliccia, dessinateur italien, propose une interprétation graphique classique et assez sombre. Les confrontations sont explosives, les intrigues tortueuses. Un bel hommage au genre.
« Skull and Bones », Glénat, 88 pages, 18 €

samedi 3 juin 2023

BD - Trois récits, trois exils


Jordan Mechner aussi a fait autre chose avant de se consacrer entièrement à la bande dessinée. Cet Américain a notamment créé le jeu vidéo Prince of Persia. Installé à Montpellier depuis quelques années, il ne se consacre plus qu’à la BD, signant de nombreux scénarios et ce premier album, Replay, gros roman graphique de 320 pages en bichromie. 

Sous-titré « Mémoires d’une famille », il s’agit de la biographie croisée de son grand-père, de son père et en partie de sa propre vie. Avec un point commun : l’exil. La famille Mechner, d’origine juive, a subi de plein fouet, les soubresauts de l’Histoire européenne du XXe siècle. Jordan, pour raconter cette saga, a récupéré les mémoires de son grand-père, Bubi Mechner.

Ce médecin autrichien, installé à Vienne, a vu arriver le pire en 1938. Il a fait le nécessaire pour que sa famille soit mise à l’abri. Lui parvient à obtenir un visa pour Cuba. Mais au dernier moment, il s’embarque seul, laisse son fils, Franzi, 9 ans, le futur père de Jordan, à Paris aux bons soins de sa tante, Lisa. Séparé de sa mère (restée à Vienne) et de son père (réfugié à Cuba), Franzi va voir l’arrivée des Allemands en France, subir les bombardements, souffrir de la faim pour finalement quitter la France juste avant la mise en place de la politique de déportation massive des Juifs par le gouvernement de Pétain.

En parallèle à ce récit, le plus poignant, Jordan Mechner se raconte, comment il a imaginé son jeu vidéo vedette et pourquoi, quelques années plus tard, avec ses deux enfants adolescents, il repart de zéro à Montpellier, dans cette France qui a marqué son père.
Le schéma narratif, s’appuyant sur un code couleur pour les différentes époques, est d’une grande fluidité. On passe du présent au passé avec facilité. Les dessins, juste ce qu’il faut de réalistes, permettent aussi de faire accepter les scènes les plus dures. Un grand livre, une belle réussite, que l’on devrait faire lire dans les lycées français pour que les jeunes de notre époque comprennent un peu mieux cette période historique nationale parfois juste survolée en cours quand elle n’est pas dénaturée comme le constate, horrifiée, Jane, la fille de Jordan Mechner, en classe avec un prof révisionniste.

« Replay », Delcourt, 29,95 €

mercredi 15 août 2018

DVD et Bluray - Dans « Ready player One », Spielberg joue avec les joueurs


Les années 80 dans le monde occidental, pour certains, sont passionnantes. Le sommet de l’inventivité, l’ouverture sur le monde et surtout la possibilité de « consommer » la culture avec une facilité déconcertante. Cette ode à une décennie bénie a pris d’abord la forme d’un roman d’Ernest Cline. Succès mondial et surtout engouement des producteurs de cinéma pour un sujet qui fait la part belle à leur univers.

C’est finalement Spielberg qui décroche le gros lot et se lance dans la réalisation de ce film à grand spectacle mêlant prises réelles et réalité virtuelle à la Avatar. Le résultat est bluffant, le passage d’un monde à l’autre se faisant avec une étonnante facilité.

Buckaroo Banzaï
En 2040, les humains passent plus de temps dans un monde virtuel que dans la vraie vie. Il est vrai que l’Oasis, la plateforme de jeu mondiale imaginée par le génie des jeux vidéo Halliday (Mark Rylance) est plus chatoyante que les univers gris et pollués des villes moyennes américaines.

C’est là que vit Wade (Tye Sheridan). Ce petit binoclard sans le sou est plus fringant dans le monde virtuel. Parzival, au volant d’une voiture tirée de Retour vers le futur, est un champion de jeux vidéo. Avec quelques amis, il participe au challenge ultime, découvrir trois clés magiques pour devenir le maître de l’Oasis, comme l’a voulu Halliday dans son testament. Il se frotte à la volonté de fer de Samantha alias Art3mis (Olivia Cooke) redoutable sur sa moto.

Leur principal adversaire est constitué de l’armée de la société OIO, un conglomérat qui désire dominer l’Oasis pour la truffer de publicités… Des bons, des méchants, un dieu (Halliday), une rébellion, une romance et la liberté au bout du combat. Le scénario aurait pu être binaire et sans grande surprise. Mais l’esprit d’Halliday, geek frustré, est plus compliqué que ça. 

Reste le meilleur pour ce festival d’effets spéciaux : les références à ces fameuses années 80. On apprécie le clin d’œil à « Breakfast club », à Chucky, au Géant de fer et surtout à Buckaroo Banzaï. La rock star et neurochirurgien a marqué des générations entières de geeks et cinéphiles. Ernest Cline en fait partie. Spielberg aussi, même s’il ne doit pas réellement assumer. Et si finalement le fameux Halliday n’était que le portrait en creux de W. D. Richter, le créateur de Buckaroo ? Il n’y a pas la réponse, même pas dans les nombreux bonus de ce film sorti également en 4K et en blu-ray 3D.

 ➤ « Ready Player One », Warner Bros.


jeudi 5 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Les sportifs de l'extrême

jeu vidéo,pro,sénat,football
Il est loin le temps où pour caricaturer le Sénat on le présentait comme une succursale de maison de retraite réservée aux notables en fin de carrière. Nos sénateurs se posent désormais en champions de la branchitude.
Pour preuve, ils viennent d'adopter un amendement à la loi numérique présentée par le gouvernement permettant la création d'un statut pour les joueurs professionnels de jeu vidéo. Car oui, il existe des hommes et des femmes en France (ils seraient 200 environ) qui vivent de leurs participations aux tournois organisés régulièrement, en ligne ou lors de rassemblements spécialisés.
Les sénateurs ont simplement décalqué les contrats de sportifs professionnels, essentiellement des footballeurs, pour les adapter à ces athlètes du virtuel qui jusqu'à présent étaient obligés de passer par un statut d'auto-entrepreneur. Le e-sport a ses stars, comme n'importe quelle discipline. Les compétitions sont même retransmises sur la chaîne L'équipe 21 (celle qui diffuse les compétitions de biathlon sur la TNT). Du coup, on peut voir évoluer, au cours d'une même partie, Messi, Ibra', Benzema, Ronaldo ou Neymar. Du moins leurs clones virtuels, animés par des joueurs aux pouces plus développés que leurs quadriceps.
Devenir un pro de FIFA ou PES (Pro Evolution Soccer) sans jamais quitter son fauteuil sera donc désormais possible. Mais gare aux maladies professionnelles spécifiques à ces activités : tendinite du pouce, conjonctivite, overdose de boisson énergisante pour rester éveillé jusqu'à la fin du tournoi. Sans oublier la plus infamante : escarres aux fesses.

jeudi 6 septembre 2012

Billet - Plus aucun espoir, pub virale pour un jeu vidéo


« Il n'y a plus d'issue. Il n'y a plus d'espoir. » A quelques minutes de votre mort, quelles seraient vos dernières volontés, votre ultime message aux êtres aimés ? Une plate-forme internet permet de publier son testament virtuel. Mieux, toutes les chimères ou les biens dont vous avez toujours rêvés deviendront peut-être réalité.

Derrière cette idée un peu macabre se cache une campagne publicitaire pour le jeu vidéo Resident Evil 6, No Hope Left, lancé mondialement le 2 octobre. Lorsque le site affirme que l'espoir est vain, comme dans le jeu, vous êtes à coup sûr cernés de zombies affamés en train de baver sur votre chair rose et appétissante. « La mort est un passage obligé mais mourir à 18 ans avec une fringale ne me va pas » écrit Valentin. Plus ironique le dernier message de Jules « AAAAaaaargh! Je meuuuuurs (Mime de la mort à la Marion Cotillard puis dernier soupir.) ». Certains ont tourné de petites vidéos. Elles mettent en valeur (ou pas...) leur jeu d'acteur. 
Dans la catégorie « derniers cadeaux », le site annonce la couleur : « No Hope Left transforme vos rêves en réalité. » Certains ont des envies concrètes : « Une tablette surface Windows 8 (noire) m'arrangerait bien » pour Kévin ou « un T-shirt Resident Evil, taille L » pour Jérémi. Beaucoup plus difficile pour Michel : il désire « nager avec des dauphins en compagnie de Jessica Alba. ». Florence, elle, veut « rencontrer Mylène Farmer ». Avant ou après qu'elle se soit transformée en zombie ? 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant le mercredi 5 septembre.