mardi 10 janvier 2023

BD - Les Amis de Spirou résistent

Plus ancien hebdomadaire de bande dessinée pour les jeunes, Le Journal de Spirou a une très longue histoire derrière ses plus de 4400 numéros hebdomadaires. Lancée en 1938 sur une intuition par Jean Dupuis, un imprimeur de Marcinelle près de Charleroi en Belgique, cette revue se voulait une concurrence directe aux titres français qui inondaient le marché outre-Quiévrain.

A sa tête Jean Doisy, journaliste regorgeant d’idées. Il a inventé l’interactivité avant l’heure en proposant aux jeunes lecteurs de lui poser des questions sur tout et n’importe quoi. Il donnerai les solutions dans sa rubrique du Fureteur. Un Fureteur qui rapidement devient une des vedettes du journal avec Spirou, bien évidemment mais aussi Tif et Tondu ou Valhardi. Et à la demande des lecteurs, dès la fin de la première année de parution, il met en place une structure ressemblant à une organisation scout, Le club des Amis de Spirou. Des milliers de membres, une charte ou code d’honneur, un langage codé et la volonté d’inculquer des valeurs à cette jeunesse pleine de vitalité. Cette belle aventure, lancée en août 1938 arrive alors que l’Europe plonge dans la guerre.

La Belgique, rapidement occupée par l’armée allemande, vit sous la coupe des nazis. La collaboration bat son plein avec l’apparition du parti Rexiste.
Mais la Résistance n’est pas en reste avec l’union des communistes et de certains groupe catholiques. Le Club des Amis de Spirou, par sa philosophie altruiste trouve toute sa place, même si ses membres ne sont que des enfants. C’est cet engagement qui est au centre de cette nouvelle série écrite par Jean-David Morvan et mis en images par David Evrard. Un duo qui connaît parfaitement cette période sombre de l’Europe après le succès de leurs séries Irena et Simone (chez Glénat, ce dernier titre remportant le prix des collèges ce week-end à Angoulême).

Ce premier gros album de 72 pages raconte la formation de cette bande de six jeunes Belges de Marcinelle, privés de leur magazine à cause de la censure allemande. Ils décident d’entrer dans la clandestinité et d’imprimer eux aussi des feuilles volantes de gags se moquant des occupants. Un récit humoristique devenant grave quand Jean Doisy prononce l’oraison funèbre de deux des six Amis de Spirou, morts au combat une année plus tard.

Entre humour, pédagogie et émotion, cet album exemplaire est capital pour que les générations futures n’oublient pas le sacrifice de certains jeunes capables de dépasser leur propre petite personne pour oeuvrer en faveur de l’intérêt général, de la liberté et d’un idéal égalitaire. Et pour bien s’imprégner de l’époque, un poster est offert en fin de volume reprenant les 9 préceptes du code d’honneur dont le premier donne son titre à l’album : Un ami de Spirou est franc et droit.

« Les amis de Spirou » (tome 1) de Jean-David Morvan (scénario), David Evrard (dessin) et Ben BK (couleurs), Dupuis, 14,95 €


lundi 9 janvier 2023

Thriller - Le manoir des sacrifiées sur « L’île de Yule »

La Suède est une terre féconde pour les auteurs de polars. Johana Gustawsson en semble un des meilleurs exemples. Pourtant, malgré son nom typiquement nordique et le fait qu’elle vit depuis quelques années à Stockholm, cette autrice est française et publie ses thrillers terrifiants directement dans la langue de Molière. Chez Calmann-Lévy, elle vient de sortir son second titre après le succès de sa trilogie Roy et Castells parue chez Bragelonnne et en cours d’adaptation en série télé. Un roman entièrement rédigé en Suède après qu’elle a abandonné le soleil de l’Espagne pour s’installer avec sa petite famille sur l’île de Lindigo dans la capitale.

Le roman, sorte de huis clos urbain, se déroule en grande partie sur la petite île de Storholmen. Sa particularité : pas de voitures. La petite communauté y vit à son rythme, loin du tumulte de la grande ville. Il y a quelques maisons individuelles, un bar restaurant près de l’embarcadère où accoste plusieurs fois par jour un bateau faisant la liaison avec Lindigo et un manoir.
Un véritable château, construit au début du XXe siècle par la riche famille des Gussman. Longtemps inhabité, le dernier héritier de la dynastie vient d’y emménager avec sa femme et son fils. Pour les 100 ans du domaine, il veut faire l’inventaire des œuvres d’art collectionnées par ses ancêtres. Il demande donc à une société spécialisée dans l’estimation puis la revente aux enchères de faire l’inventaire. Ce sera Emma Lindahl, jeune experte passée par Christie à Londres qui se retrouve chargée de répertorier ces trésors oubliés.

Sacrifice et pendaison

On découvre assez rapidement qu’Emma a un passif avec le manoir. C’est là que sa jeune sœur a été retrouvée, morte assassinée, pendue à un sapin, vidée de son sang après avoir été torturée plusieurs jours d’affilée, il y a neuf ans. Quand un autre cadavre est retrouvé dans les eaux glacées, le policier chargé de la première enquête, Karl, est persuadé que le cauchemar reprend. Il avait émis l’hypothèse à l’époque que ce crime était une réminiscence de sacrifice de l’ancienne religion viking. Karl qui malgré la disparition de son épouse quelques jours plus tard dans les eaux glacées de Stockholm, se jette à corps perdu dans cette enquête.

Le roman de Johana Gustawsson met un peu de temps à se mettre en place. Car la romancière a pris le parti de faire parler à tour de rôle les différents protagonistes de l’histoire. Emma, Karl, mais aussi une certaine Viktoria, employée de maison au manoir. Trois points de vue pour découvrir les mystères de Storholmen. Le premier coup de théâtre vient d’Emma. En faisant l’inventaire de la chambre de la femme du premier capitaine d’industrie de la dynastie Gussman, elle découvre un message, un SOS après avoir fait tomber trois brosses anciennes et finement ouvragées : « une à cheveux, deux à habits. La coque en argent s’est détachée de la brosse ronde, ouverte comme un coquillage. Tout en moi se glace. (…) J’essaie de reloger la partie métallique qui s’est détachée du manche lorsque j’aperçois un bout de papier plié à l’intérieur. Je le retire par automatisme. Il s’agit d’une note. Une note dont les mots hérissent mon corps de chair de poule : ‘Aidez-moi, je suis enfermée ici’ » Cet appel au secours est-il de la main de sa jeune sœur ? Ou d’une autre femme victime précédemment du même tueur en série ? L’enquête peut véritablement débuter pour Emma et Karl.
Quand survient un revirement incroyable, L’île de Yule acquiert une nouvelle dimension, particulièrement machiavélique et retorse. Et ce n’est qu’un début, la romancière prenant un malin plaisir à inverser les rôles, transformant des héros en méchants ou en semant le doute sur les véritables motivations des différents protagonistes. Un thriller qui parvient nous étonner, loin des sentiers battus, à l’intrigue aussi compliquée (et brillante) qu’un coup de billard à quatre bandes. 

« L’île de Yule » de Johana Gustawsson, Editions Calmann-Lévy, 342 pages, 19,90 €

dimanche 8 janvier 2023

Cinéma - Pourquoi il ne faut absolument pas rater le film Babylon de Damien Chazelle avec Brad Pitt et Margot Robbie

Un film unique, comme rarement Hollywood et l'industrie du cinéma en produit. Une œuvre d'une extraordinaire ambition et d'un souffle, d'un brio, d'une force qui balaie tout sur son passage. Plonger dans l'univers de Babylon c'est se laisser envahir par une musique entraînante, des scènes osées et délirantes. Et une distribution époustouflante avec Brad Pitt et Margot Robbie en vedettes.

L'histoire en parallèle de plusieurs personnes qui ont participé à la fabrication de la légende du cinéma hollywoodien. Un grand acteur du muet (Brad Pitt), une jeune fille qui n'a pas froid aux yeux et qui va devenir une star (Margot Robbie), un jeune Mexicain (Diego Calva), homme de confiance d'un studio puis visionnaire de l'avenir du cinéma, un trompettiste noir (Jovan Adepo) ne vivant que pour sa musique, rencontrant la célébrité quand le cinéma devient parlant et musical. Plus de trois heures intenses pour raconter la grandeur et la décadence de ce qui allait devenir une industrie mondiale.

Dans ce film, son cinquième seulement, Damien Chazelle, rencontré ce samedi 14 janvier à Paris, a voulu y mettre "tout ce qui m'a choqué dans l'histoire d'Hollywood. On pensait que c'était une époque sage et glam, mais il y avait beaucoup d'histoires cachées autour du sexe, de la drogue, des mœurs." Une ambiance "punk-rock" qu'il a filmée dans une introduction qui devrait rester dans l'anthologie du cinéma. Une fête dans la villa d'un riche producteur. Tous les excès sont permis, encouragés. La musique est entraînante, l'alcool coule à flots, les hommes et femmes perdent toute inhibition, tous des artisans du cinéma muet de l'époque, se lâchent pour une nuit de folie. "Contrairement à Lalaland, il fallait cacher la chorégraphie de cette fête, explique le réalisateur. Donner l'impression que c'est spontané capter le côté fou. Nous avons beaucoup répété pour cela.

Brad Pitt, lors d'une conférence de Presse au Bristol, toujours ce samedi 14 janvier, a confirme le côté fou de la période racontée dans le film : "On croyait qu'à l'époque tout était à sa place dans un environnement stérile. Mais il y avait une absence totale de rèles, la liberté dans tous ses excès."  

Babylon va beaucoup plus loin dans l'aspect superficiel du délire de l'époque. Le film raconte aussi comment à cette époque, "à Los Angeles, n'importe qui pouvait faire n’importe quoi." Brad Pitt incarne une star du cinéma muet, volage, alcoolique mais aussi parfaitement conscient que si ses films attirent des millions de spectateurs, ce ne sont que des œuvres mineures. Il voudrait faire plus, mieux. Mais quand arrive le parlant, il voit son monde s'effondrer, délogé du devant de la scène par les comédiens passés par le théâtre. 

Il faut aussi voir ce film pour l'incroyable composition de Margot Robbie. Elle se donne à fond dans ce rôle physique. Sa beauté, sa présence, irradie tous les plans où elle intervient. Quand elle est brillante devant la caméra, mais aussi quand elle pète les plombs, brûle ses cachets en drogue ou au casino, jusqu'à se retrouver endettée auprès d'un gangster de la pire espèce. On découvre dans ce rôle un étonnant Tobey Maguire, véritable cauchemar ambulant entre folie furieuse et violence gratuite. 

samedi 7 janvier 2023

BD - Livre fourre-tout


Sylvain Mazas aime déménager. Français, il vit en Allemagne et tente régulièrement des pays comme nous des restaurants. Il le raconte dans ses livres, mélange de roman graphique, de BD et de tableaux pleins de chiffres. Ce graphiste a le chic pour aborder des sujets très compliqués avec des termes et des dessins très simples.

Dans le 3e tome de ses aventures, il revient sur son installation en Grèce, son travail avec les réfugiés, comment il compte « réduire les inégalités entre les riches et les pauvres » et aussi rembourser sa femme.

« Ce livre devrait me permettre… » (tome 3), Delcourt, 10,50 €

vendredi 6 janvier 2023

BD - Chasseur du futur

Dans ce futur assez éloigné, les villes sont séparées en deux. Derrière les murailles, les très riches, à l’extérieur les pauvres. Akira, gamin des rues, espère devenir riche en devenant chasseur de reliques, ces objets qui datent de l’ancien monde.

Il va pouvoir compter sur Alpha, une superbe blonde pulpeuse, elle-même vestige du passé puisqu’elle n’est que l’image d’une intelligence artificielle. 

Basé sur le roman de Nahuse, ce manga de Kirihito Ayamura offre son lot de combats et de trouvailles futuristes. .

« Rebuild the world » (tome 1), Vega Dupuis, 8 €

jeudi 5 janvier 2023

BD - À la Bastille ! Avec des enfants

À Paris en 1789, le peuple a faim. Les ouvriers sont sans le sou, les artisans presque ruinés. Quant aux enfants des rues, ils se débrouillent comme ils peuvent. 

Cette nouvelle série de Bordas raconte comment Michel, fils d’un tailleur, va rejoindre une bande de petits voleurs qui vivent cachés sur les toits de la capitale.

Durant ce printemps de révolte, il se retrouve seul après que son père a été arrêté car un peu trop révolutionnaire. Du coup, Michel n’a plus qu’un but : aller libérer son père, emprisonné à la… Bastille.

« Les enfants perchés de la Révolution » (tome 1), 11,95 €

mercredi 4 janvier 2023

BD - Monstre personnel

Le concept est assez étonnant au début. Dans ce monde en tout point identique au nôtre, chaque humain naît avec un monstre associé. Il ne sort de son œuf qu’à la puberté. Une sorte d’avatar qui semble être le reflet de notre personnalité. Éloïse, jeune collégienne, n’a pas encore son monstre.

Quand il arrive, pas de chance, c’est un mauvais monstre. Il est doté de pouvoirs magiques et est beaucoup plus autonome que les normaux. Enzo Berkati raconte dans sa première BD le changement de vie de la jeune héroïne solitaire. Touchant.

« Mauvais monstre » (tome 1), Glénat, 15,50 €

mardi 3 janvier 2023

Littérature - L’amie perdue de vue et « Le secret de Sybil »

Un peu avant l’adolescence, Laurence Cossé a eu une amie absolue. De celle avec qui on partage tout, on se comprend toujours, un double intellectuel.

Laurence et Sybil étaient inséparables de 10 à 14 ans. Et puis à la faveur d’un changement d’établissement scolaire, les liens se sont distendus puis rompus. Des années plus tard, Laurence Cossé a cherché à comprendre ce qui était arrivé à Sybil et le raconte dans Le secret de Sybil, roman témoignage sur la vie en France à la fin des années 60. C’est ce que l’on retiendra essentiellement de ce texte fort et édifiant.

Ainsi, Laurence Cossé souligne qu’« une fille de ma génération portait en elle, à vie, la conviction d’être par nature moindre, et dépendante, à jamais. Une petite fille des années 60 se savait par définition une demi-portion, un accessoire, tout au plus une future femme, c’est-à-dire, en attendant, rien : rien avant d’être engrossée, unique compétence à laquelle elle pouvait prétendre, si l’on peut dire puisqu’elle n’y parviendrait jamais seule. »

Finalement les deux jeunes filles deviendront des mères de famille. Mais jamais elles ne se retrouveront et la complicité disparaîtra définitivement avec la mort prématurée de Sybil, emportant dans sa tombe ce secret si compliqué à porter.

« Le secret de Sybil » de Laurence Cossé, Gallimard, 16 €

lundi 2 janvier 2023

Littérature - « La poésie des marchés » et ses haïkus d’open-space chez Albin Michel

Certains métiers sont plus abscons que d’autres pour le grand public. Analyste de marché par exemple. Comment définir le travail de Lucie, l’héroïne du premier roman d’Anne-Laure Delaye, La poésie des marchés ? Une fois le roman terminé vous n’aurez pas plus de réponse, mais vous aurez souvent rigolé aux trouvailles de ces employés d’open-space pas très sérieux.

Lucie par exemple doit anticiper les variations du coût de l’électricité. Elle rédige des mémos qu’elle communique à des traders chargés de spéculer. Elle a longtemps essayé de comprendre le marché, puis s’est contentée de décider au hasard, ou en fonction de haïkus qu’elle compose à la cantine. ?

Voire en se fiant à un varan qu’elle héberge dans un local de la société, avec un artiste SDF et ses toiles réalisées à partir de graphiques.

Un roman hilarant et pourtant ancré dans le réel. Pour preuve, avec un collègue, Lucie se demande si la guerre va bien éclater en Ukraine. « Nous avons papoté quelques minutes en attendant l’ouverture des marchés. Benjamin regrettait de devoir annuler un voyage en transsibérien qu’il avait prévu depuis quelques temps. ‘Mais si la guerre éclate vraiment, on risque d’avoir un beau bonus sur le gaz. Je ferai un voyage deux fois plus long l’année d’après’.» Quand la fiction a le goût amer de la réalité.

« La poésie des marchés » d’Anne-Laure Delaye, Albin Michel, 19,90 €

dimanche 1 janvier 2023

Littérature : Sororité destructrice dans "Fille en colère sur un banc de pierre" de Véronique Ovaldé

Sur une île volcanique de Méditerranée au large de la Sicile, la famille Salvatore ne passe pas inaperçue. Le père, un taiseux taciturne, passionné d’opéra, s’est marié à une fille du cru, Sylvia, et lui a fait quatre filles. C’est le destin de ces quatre sœurs qui sert de trame au roman de Véronique Ovaldé. La Fille en colère sur un banc de pierre qui donne son titre au livre c’est Aïda. Aïda la pestiférée, celle qui a quitté l’île pour vivre à Palerme. Cela fait 15 ans qu’elle n’a plus de nouvelles de la famille.

Quand elle reçoit un appel de sa sœur Violetta, elle se doute que c’est pour une mauvaise nouvelle. Le père, le Vieux, sa seigneurie comme elles ont l’habitude de le surnommer, vient de mourir. Aïda décide d’aller aux obsèques malgré le lourd passif entre elle et ses sœurs.

Ce roman puissant de Véronique Ovaldé, donne l’occasion au lecteur de plonger au cœur d’une famille compliquée. Voire totalement éclatée. Pourtant à la base il y a tout pour être heureux. La romancière le reconnaît quand elle écrit : « Je pourrais écrire quelque chose comme : elles étaient quatre sœurs inséparables promises à la plus belle des vies. Il y avait Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri. » Elles ont deux ans d’écart et tout s’écroule un soir de carnaval. Malgré l’interdiction du père, en pleine nuit, Aïda, 8 ans, va participer aux festivités. Mimi, qui dort dans la même chambre, va avec elle. Dans la foule, elles découvrent un monde joyeux, débridé. Se perdent de vue. Aïda rentrera à la maison. Pas Mimi.

Que s’est-il passé le soir fatidique ?

La disparition de la petite dernière, celle qui avait tant de fois bravé la mort (chute du premier étage, début de noyade, guêpe dans la gorge…) brise le père. Il estime Aïda responsable. Ne lui adresse plus la parole. Les deux grandes sœurs aussi changent d’attitude et deviennent méchantes avec elle. Ce qui explique sa fuite vers Palerme. L’amour déserte la famille Salvatore. Les filles ont peur : « Leurs parents étaient piégés dans la géométrie invariable des couples - elle craignait que son mari ne finisse violent, il craignait que son épouse ne finisse par devenir folle. » En revenant sur l’île, Aïda se demande si elle va comprendre ce qui s’est passé ce soir fatidique. Qu’est-il arrivé à Mimi ? Est-elle encore en vie comme le croit, l’espère, la mère ?

Le roman, en plus de raconter l’évolution des trois sœurs restantes, leurs parcours de vie si différents, a parfois des airs d’enquête policière. Et aussi de comédie romantique. Avec en toile de fond cette sororité destructrice. Car l’absence de la petite sœur plane telle un vautour sur les trois sœurs restées en vie.

« Fille en colère sur un banc de pierre » de Véronique Ovaldé, Flammarion, 21 €