mercredi 8 avril 2020

VOD - Les plus et les moins de Disney +



Voilà votre meilleur ami de la quatrième semaine de votre confinement. Les grands amateurs de VOD et de séries ont peut-être fait le tour de Netflix et d’Amazon. Par chance, pour relancer votre boulimie d’images, Disney + a officiellement ouvert la vanne hier de ses milliers d’heures de programmes à la demande. La plateforme au banc d’essai. 
Le plus du prix. Pour seulement 6,99 euros par mois, c’est l’offre la moins chère. De plus on peut voir les programmes sur quatre écrans différents en simultané et tout est téléchargeable pour une dégustation en mode nomade.
Le plus des 7 jours gratuits. Si vous n’êtes pas abonné à Canal +, vous pouvez bénéficier d’une offre de 7 jours gratuits afin de découvrir le contenu de Disney +.
Le moins de 7 jours gratuits. Vous devez en fait vous abonner et donner vos coordonnées bancaires. Si vous « oubliez » de vous désabonner au bout des 7 jours, vous serez débité à partir de cette date de la somme du premier mois.
Le plus du Mandalorian. Série vedette dérivée de Star Wars dont tout le monde parle, vous allez enfin pouvoir vivre les aventures de ce chasseur de primes de la galaxie. Parfaitement réalisé et effets spéciaux dignes des films de la Saga.
Le moins du Mandalorian. Pour l’instant il n’y a que les 4 premiers épisodes de disponibles alors que les 8 ont été diffusés aux USA. La suite dans 7 jours, après la période de gratuité ? 
Les plus des films anciens. Sur Disney + vous aurez la possibilité de revoir des films anciens comme 20 000 lieues sous les mers avec Kirk Douglas, la saga des Coccinelle ou les bizarreries que sont les films du Gang des chaussons aux pommes. 
Le moins des films d’époque. Ils sont précédés d’étranges messages comme « Ce film comporte des scènes avec des consommations de tabac » ou « Ce programme vous a été présenté tel qu’il a été réalisé. Il peut comporter des représentations culturelles obsolètes ». On ne plaisante pas avec le politiquement correct chez Disney !

mardi 7 avril 2020

De choses et d’autres - Les confinés se surpassent



Que restera-t-il de cette pandémie de coronavirus ? Des dizaines de milliers de morts et des services de santé débordés, on ne conservera que quelques lignes dans les futurs manuels d’Histoire numériques des écoliers du siècle prochain. Par contre on a toutes les chances de voir apparaître un genre culturel pérenne dit « du confinement ». Comme il y a des films de zombies ou une littérature policière.
Paradoxalement, quand on a dit aux Français (et au 2/3 des autres habitants de la planète) de rester chez eux et d’en profiter pour consommer de la culture, ils se sont pris au jeu et après avoir regardé de vieilles œuvres ont décidé d’en fabriquer de nouvelles.
Et, miracle de la technologie abolissant les barrières, frontières et s’affranchissant des salles de spectacle, ce nouvel art a déferlé partout.

On ne compte plus les milliers de courts-métrages, souvent très au point techniquement, mettant en scène des confinés. Scènes tournées dans la cuisine, avec femme et enfants, dans la chambre où les draps blancs se transforment en montagnes enneigées, derrière la fenêtre, avec le chat en vedette et une voix off lui faisant dire des énormités.
On a vu aussi que les visioconférences, au-delà de l’aspect pratique, permettent de transformer un nuage d’écrans en superbe création. Qui n’a pas eu des frissons en regardant le Boléro de Ravel joué par chaque musicien de l’orchestre de Radio France confiné dans son salon ou la version de l’Estaca jouée par la cobla Mil•lenària en hommage aux soignants.
Alors je ne sais pas encore combien de temps va durer ce confinement (le moins de temps possible selon le vœu de tout le monde), mais les créations qu’il a provoquées ces trois dernières semaines, elles, seront toujours les bienvenues sur nos écrans d’ordinateur.

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 7 avril, 22e jour du grand confinement.

Séries télé : le match Casa/Loop ou Netflix vs Amazon Prime


Votre salon s’est transformé en ring de boxe ce week-end. A ma droite, la série espagnole championne de toutes les audiences et star de Netflix, la saga des plus célèbres braqueurs de banque de la décennie, les rois du rebondissement : mesdames et messieurs applaudissez la saison 4 de la Casa de Papel. A ma gauche, le concept le plus étrange et novateur de cette même décennie, de la science-fiction contemplative ambitieuse pour relancer l’intérêt d’Amazon Prime, la plateforme du géant de la vente sur internet.
Faites un triomphe au challenger qui n’a pas froid aux yeux et qui va changer votre vision du quotidien : Tales from the Loop ! Le match a été suivi par des milliers de Français, plongés en plein confinement et donc très captifs pour découvrir les deux sensations télévisuelles du moment. Compliqué de désigner un vainqueur même si la série espagnole a un peu perdu de sa nouveauté alors que the Loop, au contraire, nous étonne un peu plus à chaque épisode. En réalité ce sont deux genres tellement opposés qu’il est impossible de les comparer, si ce n’est que ces programmes sont l’arme principale de Netflix et Amazon Prime pour contrer l’arrivée de Disney +.
Phénomène planétaire, La Casa de Papel a logiquement été reconduite pour une nouvelle saison après le carton sur Netflix. Comme la première, elle est découpée en deux parties.

Inspirée de tableaux
Ce week-end on a découvert les 8 derniers épisodes de cette seconde saison. Huit épisodes et autant de coups de théâtre.


Car les scénaristes et le créateur, Alex Pina, ont parfaitement compris que ce qui fait l’attrait des aventures de ces braqueurs hors du commun, ce sont les complications d’un plan normalement parfaitement millimétré. Certains vont trouver que Tokyo, Rio, le Professeur ou Nairobi en font trop. Oui, certainement, mais c’est bien ce qu’attendent les fans de la série. Par contre, pour en gagner de nouveaux, ce sera plus compliqué.
Face au braquage à grand spectacle de la Casa, Tales from The Loop, pourtant financé par Amazon qui ne manque pas de milliards, semble faire un peu parent pauvre. Dans le genre SF, on fait plus tape à l’œil ailleurs. Mais Nathaniel Halpern, le créateur de cette anthologie de huit épisodes indépendants les uns des autres, s’intéresse plus à la psyché des personnages qu’à leur capacité à aller dans l’espace. The Loop c’est un complexe scientifique construit dans le sous-sol d’une petite ville de l’Ohio.
Les décors font penser aux années 80, mais avec des robots dans les forêts et des tours lumineuses, comme des géants de fer garantissant la quiétude de la petite ville rurale des USA. Les scénaristes abordent des sujets forts comme le voyage dans le temps, l’altérité, le changement de personnalité ou la mort par l’intermédiaire des différents habitants. Visuellement très belle (à la base, la série est inspirée des tableaux du peintre suédois Simon Stålenhag), The Loop joue de la lenteur pour plonger le spectateur dans ce monde différent. La musique, sublime et omniprésente, renforce cette impression de voyage loin, très loin de notre réalité.
On est indéniablement en présence de la plus originale série télé de l’année (voire de la décennie), mais pas forcément la plus grand public. Car on doit réfléchir et faire un gros travail d’introspection pour tirer toute la substantifique moelle de Tales of the Loop.

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Comment contrer l’offensive Disney + ?

Si Netflix et Amazon sortent en ce moment deux de leurs meilleures séries, ce n’est pas un hasard. Car le marché voit l’arrivée d’un nouvel opérateur qui fait figure de grand méchant capable de tout cannibaliser.
Initialement prévu le 24 mars, le lancement de la plateforme du géant américain a été reporté au 7 avril (aujourd’hui donc) pour ne pas mettre à mal les tuyaux de l’internet. Face à Mickey, Star Wars et les succès Marvel, Netflix et Amazon ont effectivement du souci à se faire.  Parmi les têtes de gondole de Disney +, The Mandalorian, série dérivée de l’univers Star Wars, des dessins animés de légende (parfait pour renouveler les distractions des petits confinés), des documentaires de prestige tirés du catalogue de National Geographic et des dizaines de séries.
Autre avantage de Disney +, le prix. Il n’en coûte que 6,99 € par mois (ou 69,99 € pour un an), bien moins cher que Netflix à 11,99 € mais encore un peu au-dessus d’Amazon Prime qui revient à 49 € pour un an.

BD. Magie contre Mécas

Magie ancestrale ou mécaniques futuristes, faites votre choix entre ces deux séries BD plus spécialement destinées aux adolescents. 



Personne ne le sait, mais sous New York se trouve une ville magique. Under York est le refuge de tous les sorciers et magiciens de la planète. Un monde imaginé par Sylvain Runberg et dessiné par la virtuose italienne Mirka Andolfo. 


Le premier tome nous permettait de découvrir cette ville cachée et les différents clans magiques (Irlandais, Amérindiens, Chinois…). Le second nous plonge au cœur de l’action. La jeune Aloson, a renié ses origines magiques. Elle a mal utilisé une formule et provoqué la mort de sa meilleure amie. Depuis elle a rejoint la surface et vivote comme artiste. Mais elle va devoir redécouvrir ses pouvoirs face à une menace venue du fond des âges. Marduk, entité maléfique, s’est libéré. Il a pris possession du corps du petit frère d’Alison et a pour ambition de contrôler New York. Il va s’attaquer à la finance puis à la police. Cette série graphiquement époustouflante, vaut aussi par le message relayé par l’héroïne : tout pouvoir ne doit pas être utilisé pour soi-même mais pour le bien de toute la communauté.



Pas de magie dans le monde des « Enfants de la colère », imaginé par Damian, scénariste barcelonais et dessiné par Nico Naranjo de Madrid. 


Dans un futur apocalyptique, la Confédération des États du Nord, un petit peu dictatoriale, tente de mater la Résistance. Deux camps qui s’affrontent par l’intermédiaire de grands robots sur armés, des Mécas. Pour la Résistance, les meilleurs pilotes se trouvent parmi les enfants. On suit dans ce second tome le dernier combat pour la liberté. Des bagarres dantesques où le mouvement et les explosions doivent beaucoup à l’imagerie manga.

« Les chroniques d’Under York » (tome 2), Glénat, 16,90 €
« Les enfants de la colère » (tome 2), Ankama, 14,90 €



lundi 6 avril 2020

De choses et d’autres - À nos actes masqués

Alors que Pâques va passer à l’as et que Carnaval est derrière nous, l’époque est au masque généralisé. Tous masqués, comme le chante la Compagnie créole, référence musicale qui risque de provoquer bien des cauchemars à notre chroniqueur rock (voir en page Culture à domicile son hommage au premier chanteur d’AC/DC).
De denrée ridicule et inutile au début de la pandémie, le masque est devenu par la suite une sorte de Graal porté par ceux qui, plus trouillards que prévenants, voulaient se protéger des miasmes du voisin de caisse.
Et puis, pénurie oblige et messages alarmants des scientifiques (le virus est partout !), on a vu fleurir nombre de versions artisanales, parfois cocasses, pas très bien ajustées voire folkloriques (oui, certaines ont recyclé les bonnets de leur soutien-gorge pour se protéger).
Aujourd’hui, en ce lundi de la quatrième semaine de confinement, il est conseillé à tous et toutes de sortir couverts.
Un masque, même bricolé, ne peut que ralentir la propagation du virus. Des patrons circulent sur le net. Encore faut-il être un peu habile de ses doigts.
A la maison, ce sera peut-être l’occasion de déballer cet achat convulsif datant de 2014. Car cela fait six ans que la machine à coudre ramenée d’un magasin d’électroménager attend qu’on ouvre son emballage. Si cela se trouve elle est toute rouillée. Je n’ose aller voir. De toute manière, pour les ourlets et autres retouches, notre voisine Élisabeth a toujours répondu présente.
En attendant, je n’ai pas de masque. À moins de recycler le déguisement de notre petit-fils. Le haut de Yoyo, un des membres des Pyjamask. Mais ce serait ridicule et totalement inutile car comme Zorro, le masque de ces héros de dessin animé ne couvre que les yeux et laisse la bouche à l’air libre.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le lundi 6 avril, 21e jour du grand confinement.

dimanche 5 avril 2020

Série Télé. Presque morte mais pas tout à fait à l’hôtel « Beau Séjour »



Dans le genre morbide, les créateurs de la série belge Beau Séjour ont placé la barre assez haut. Dès les premières images on voit l’héroïne, Kato (Lynn Van Royen) se réveiller couverte de sang, blessée à la tête. Elle découvre la chambre d’hôtel où elle se trouve, sans en avoir le moindre souvenir, et voit un cadavre dans la baignoire. Stupéfaction, ce corps, c’est le sien. 
Donc Nathalie Basteyns, Kaat Beels et Sanne Nuyens, les créateurs de « Beau Séjour », série en dix épisodes diffusée sur Netflix ont tué le personnage principal dès les premières minutes. Qu’on se rassure, c’est son fantôme qui va enquêter et tenter de comprendre ce qu’il s’est passé dans cette chambre 108 de l’hôtel Beau Séjour. 
En bon ectoplasme, elle est invisible. Cela lui permet de découvrir que son fiancé sort avec une de ses amies avant même les obsèques, que les policiers locaux chargés de l’enquête multiplient les manœuvres pour ralentir le travail des inspectrices fédérales et que sa mère semble inconsolable. Pour son père, c’est différent. Il la voit toujours. 
Car Kato est invisible pour tout le monde sauf quelques personnes qui semblent directement liées à son assassinat. Cela donne cette scène croquignolesque. Alors que le prêtre s’apprête à prononcer son éloge funèbre, Kato, au fond de l’église, se fait ouvertement draguer par un jeune qui ne la connaissait pas. Un des rares qui peuvent la voir. Elle lui répond que cela ne se fait pas de faire des avances à quelqu’un dans une église. Et lui de répondre : « Ça va, ce n’est pas toi qu’on enterre ! » Et Kato, narquoise, de lui montrer son immense portrait près de l’autel. Un sourire appréciable dans cette histoire assez plombée par l’ambiance et la météo. La Belgique en hiver, ce n’est pas une destination touristique riante. Surtout quand une telle noirceur des âmes s’invite à chaque plan.

Thriller. La mort vous guette derrière les fenêtres



New York, l’hiver. La circulation est dense sous la neige. Tout à coup une voiture devient folle et renverse une passante. A son bord un agent du FBI. La tête explosée. Un sniper caché derrière les milliers de fenêtres des immeubles bordant Park Avenue a fait mouche. 
Le début du thriller « City of windows » de Robert Pobi est dense et violent. On comprend en quelques pages que ce tueur n’en est qu’à son coup d’essai, que c’est lui que les forces de l’ordre vont tenter d’arrêter tout au long des 500 pages. Sniper insaisissable jusqu’à l’entrée en scène de Lucas Page, le personnage principal du roman. Lucas est l’antithèse du héros à la James Bond ou Jack Ryan. Il souffre d’un syndrome d’Asperger et surtout, cet ancien flic de terrain, est désormais en congé longue maladie après avoir été grièvement blessé. Depuis, il s’épanouit avec sa femme en élevant des enfants maltraités avant de les adopter. Car Lucas est très amoindri. Il a perdu une jambe, un bras et un œil. Tout a été remplacé par des prothèses dernier cri, mais il n’a plus les capacités de se rendre sur le terrain. 
Pourtant son ancien chef vient le chercher chez lui, car l’agent du FBI qui a perdu la vie au volant de sa voiture n’est autre que l’ancien coéquipier de Lucas. Contre l’avis de sa femme, il part donc sur place avec pour première mission de déterminer d’où le tueur a tiré. Lucas va utiliser son meilleur atout Asperger : sa capacité à transformer dans sa tête une scène de crime en succession de chiffres car « tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il comprenait, c’était les chiffres. » Une opération décrite minutieusement par l’auteur : « Lucas leva les bras et pivota lentement sur lui-même pour absorber le paysage numéral qui pulsait dans son esprit. Il s’imprégna des nombres, agença les données en algorithmes instinctifs. C’était un processus immédiat, un automatisme inexplicable. Il se trouvait au centre d’un vortex et les lignes de code qui tapissaient la scène tournaient autour de lui à une vitesse vertigineuse. » Un flic hors normes pour un thriller où rien n’est évident. Les fausses pistes se multiplient et pendant ce temps les morts augmentent. Et là, ce ne sont pas que des chiffres…

« City of windows », de Robert Pobi, Les Arènes - Equinox, 20 €

Littérature - Quelques nouvelles des éditions Zulma


Certes on a du temps libre en pagaille en ce moment. Surtout si vous vous retrouvez confiné et au chômage partiel. Mais ce n’est pas une raison pour dépenser des cents et des mille en livres numériques et qu’on doit s’attaquer à des œuvres de plus de 800 pages. Pour ceux qui n’ont qu’un petit appétit littéraire, l’offre des éditions Zulma est parfaite. Sous le titre futé d’« Une nouvelle pour échapper aux nouvelles », Zulma offre à toute personne se rendant sur son site internet (zulma.fr) une nouvelle extraite des livres parus chez cet éditeur parisien aux choix littéraires pointus. Une nouvelle sans la moindre contrepartie. On clique sur la couverture et elle s’affiche immédiatement à l’écran avec la possibilité de la lire sur le champ ou de la télécharger sur son disque dur, clé USB ou smartphone pour des jours meilleurs. Car trop souvent, les offres gratuites de certains éditeurs sont  conditionnées à l’obligation de laisser son email pour de futurs et probables démarchages commerciaux.

Pas de ça chez Zulma, même si vous avez la possibilité de vous inscrire pour recevoir directement par mail et chaque jour, la nouvelle offerte. L’opération a débuté avec une nouvelle d’une quarantaine de pages intitulée « Les murs ». Écrit par Vaikom Muhammad Basheer, c’est un texte lumineux d’un des écrivains les plus importants de l’Inde contemporaine.

Parmi la sélection de 9 œuvres déjà en libre accès, on retiendra celle extraite du recueil « Intérieur Nord » de Marcus Malte. L’écrivain français raconte la rencontre entre Jacques et la belle Lauren. Une nouvelle présentée ainsi par les éditions Zulma : « Jacques vit seul en montagne, avec ses chiens de traîneau. Dans son relais, il reçoit pour deux semaines la belle Lauren, accompagnée d’un homme bien plus âgé qu’elle. Quel mystère cache ce couple étrange ? Jacques s’interroge, il observe, puis se laisse emporter par une sorte d’éblouissement… »

Hubert Haddad dans le texte
Toujours dans la catégorie littérature française de qualité, osez vous plonger dans l’univers d’Hubert Haddad. La nouvelle « La belle Rémoise » est extraite du recueil « Nouvelles du jour et de la nuit : la nuit ». Selon l’éditeur « Hubert Haddad nous parle de notre être intime, de nos cauchemars comme de nos aspirations à un autre monde, avec un bonheur d’invention, une fantaisie alerte. » Un auteur que l’on retrouve à la tête de la revue Apûlée où il occupe le poste de rédacteur en chef. Et justement le 5e numéro de cette somme d’analyses littéraires fait partie des cadeaux de Zulma pour vous détourner des mauvaises nouvelles de la vraie vie.
Sur le thème générique des « Droits humains », ce sont plus de 400 pages denses et fouillées qui s’offrent à vous. Avec un éditorial signé Hubert Haddad et titré « La liberté d’être libres »…
Zulma nous régale depuis dix jours et comme les mesures de confinement sont prolongées jusqu’au 11 mai, on en aura au moins autant dans les prochaines semaines.

samedi 4 avril 2020

VOD - Tremblez dans le "Dernier train pour Busan"


Cet été (le 12 août exactement) sort sur les écrans Peninsula, le nouveau film du Coréen Sang-Ho Yeon. Une première bande-annonce a été dévoilée cette semaine donnant furieusement envie de se précipiter dans les salles de cinéma pour profiter sur grand écran et en son dolby de ce qui a tout l’air d’être la suite de « Dernier train pour Busan ». Le 2 août c’est un peu loin, alors avant de frissonner au cœur de l’été, révisez ce film devenu un classique dans la catégorie « zombies rapides » et qui justement vient de rejoindre le catalogue de Netflix. 
Durant deux heures, on est tétanisé avec les passagers du train à destination de Busan. Un long trajet commencé sans encombre mais qui se transforme en cauchemar au fil des kilomètres. Au début, le réalisateur se concentre sur les petites histoires des voyageurs. Leurs impatiences, petites habitudes ou indifférence. 
Prendre le train n’a rien de folichon. C’est plutôt du domaine de l’ennui. Mais juste avant de quitter la gare, les premières attaques sèment le chaos en ville. Et par malheur un contaminé parvient à monter à bord. Comme un virus du covid-19, il va lentement mais sûrement toucher la majorité des occupants du convoi. Mais pas par l’intermédiaire d’un postillon ou d’un éternuement. En bon zombie fidèle aux méthodes qui ont fait leurs preuves, il mange la cervelle de ces humains si appétissants. 
Ensuite c’est une histoire de confinement, les héros parvenant à se barricader dans un wagon. Mais jusqu’à quand ? Le suspense est présent tout au long du film, l’angoisse aussi. Car Sang-Ho Yeon en bon raconteur d’histoires, sait parfois sacrifier des personnages importants. Alors, qui va s’en sortir à la fin ?

BD - Des mystères bien mystérieux avec l'Instant d'après et New Cherbourg

Amateurs de l’étrange et de l’inexpliqué, ces deux albums vont satisfaire votre soif de curiosité. D’un côté de mystérieuses disparitions, de l’autre un mystérieux peuple marin.



« L’instant d’après » de Zidrou et Maltaite échappe à toute classification. Ce n’est pas un polar, ni un thriller. Le thème semble un peu fantastique, mais rien pour étayer cette impression. Non, cet album de 56 pages ressemble plus à un roman français qui tente d’expliquer les petites choses de la vie par l’exceptionnel. 


Blandine, jolie jumelle qui gagne sa vie en s’effeuillant aux USA, sent qu’il est arrivé un malheur à sa sœur jumelle Aline. Elle rejoint immédiatement la France de la fin des années 70 pour constater qu’elle et son fiancé ont eu un accident de la circulation. Le fiancé est grièvement blessé, Aline a disparu. Quand Philippe se réveille à l’hôpital, il prétend qu’Aline a disparu en une seconde. « Elle était là et puis… l’instant d’après… » Blandine, intriguée, va découvrir que de tels cas disparitions ne sont pas si rares. Mais où Aline et les autres sont-ils ? Plus qu’une fable mystérieuse, c’est une belle réflexion sur la disparition, le deuil, que signent les auteurs.



Mystère aussi à New Cherboug. Reutimann et Gabus ont imaginé cette ville dans un pays et un temps différent. 


Du pur steampunk où les frères jumeaux, Côme et Pacôme Glacère, membres du contre-espionnage, vont affronter une belle espionne anglaise dans un palace pour milliardaire. Ils vont lui reprendre des documents secrets sur l’existence des grondins, un peuple vivant dans la mer et qui donne tout son sel à cette série très feuilleton du début du XXe siècle.

« L’instant d’après », Dupuis, 14,50 €
« New Cherbourg Stories » (tome 1), Casterman, 14,50 €