
Film sur la musique, “Whiplash” de Damien Chazelle montre l’affrontement entre un professeur exigeant et son élève.
Pas facile d’être un bon musicien. Encore plus compliqué d’être un excellent. Andrew (Miles Teller) rêve de devenir batteur de jazz professionnel. Il n’en est qu’aux balbutiements de sa carrière. Inscrit au conservatoire de New York, il répète inlassablement, s’écorchant les mains à force de frapper. Il ne vit que pour et par la musique, incapable d’avoir une relation amoureuse normale.
A force de patience, il est repéré par un professeur renommé, Terence Fletcher (J. K. Simmons). Andrew va alors découvrir une nouvelle facette de la musique, celle de l’exigence absolue.
Fletcher se révèle être un véritable tyran pour ses élèves. Il veut le meilleur. Donc, à la moindre baisse de régime, au plus petit signe de désintérêt, il les humilie avec un plaisir sadique.
Cela va jouer en faveur d’Andrew au début. Le batteur officiel de la classe mis sur la touche, le jeune nouveau va pouvoir prendre sa place. Encore faut-il qu’il puisse acquérir le rythme exact désiré par Fletcher. Le professeur le fera reprendre des dizaines et des dizaines de fois. Tant et si bien qu’Andrew, de rêve éveillé, se retrouve dans un véritable cauchemar.
Le film, écrit et réalisé par Damien Chazelle qui lui aussi a tenté de percer dans la musique, est d’une limpidité implacable. L’affrontement entre le dominé et le dominant semble venu que plus profond des âges.
Détestable professeur
Sadisme et méchanceté côtoient musique et grâce. Jusqu’à ce final, époustouflant, long solo de batterie au cours duquel l’élève se rebelle enfin. Cette séquence, exercice de style de montage et de mise en scène, est la preuve éclatante de l’immense talent de ce jeune réalisateur qui a remporté en août dernier le grand prix au festival de Deauville.
Les amateurs de jazz seront aux anges. Ceux des grandes prestations d’acteurs aussi. Miles Teller, dans une composition réservée, est très bon. Mais le duo ne fonctionnerait pas si bien si le personnage du “méchant”, le professeur, n’était pas criant de vérité. J. K. Simmons, habitué des séries télé (Oz et New York District) et des films de Jason Reitman, marque de sa personnalité de psychopathe mélomane ce film étonnant. On adore le détester, et comme Andrew, on en redemande...
En bonus, un extrait du film :
Heureux d'achever 2014. Il est des années tristes et insipides que personne ne regrette. 2014 remporte le pompon. Le mondial de foot ? M'en foot complètement (en plus ce sont les Allemands qui ont gagné en finale...) Les élections municipales ? Les trois-quarts des Français ne se souviennent plus pour qui ils ont voté... Le retour de Sarkozy ? Même lui, j'en ai peur, tente déjà de l'oublier.
Je sens que D8 va faire carton plein cette année. On trouve en effet dans les nominés Cyril Hanouna et Enora Malagré. Ils méritent largement de l'emporter face aux pâles Antoine de Caunes ou Karine Ferri. Et ils ont suffisamment d'humour pour se rendre à la cérémonie et recevoir leur trophée.


Reçu dans ma boitamel récemment un de ces messages dont on ne sait jamais s'il s'agit d'une véritable information, d'une publicité ou d'un canular.
Série vedette des éditons Dupuis, « Les Tuniques Bleues » ont pourtant débuté petitement. La publication de l'intégrale des aventures de Blutch et Chesterfield permet de mieux comprendre commet ce western, résolument antimilitariste, est devenu un champion des ventes. Tout a débuté par un coup dur. Morris et son cowboy solitaire décident de quitter les pages de Spirou pour rejoindre celles, mieux payées, de Pilote. Pour remplacer Lucky Luke, un concours est lancé au sein du journal. Cauvin, encore peu connu, signe le scénario et le dessin revient à Salvérius, vieux routier de l'illustration mais encore novice dans la BD. La sauce est testée dans quelques récits complets et rapidement la première cavalcade de 44 pages est lancée. Ce sont ces premiers pas qui sont repris dans cette belle intégrale enrichie d'un long dossier signé Patrick Gaumer. En plus des longs récits « Un charriot dans l'Ouest » et « Du Nord au Sud », les premiers mini-récits de Salvérius sont publiés. Pas de soldats bleus dans ces pages mais des Indiens déjà très comiques.
Né en 1962 en Aveyron, Coyote a vite découvert l'avantage des deux-roues pour se lancer dans de grands périples et fuir un quotidien morne. Ce biker tatoué à la barbe fournie et aux longs cheveux frisés aime les belles femmes (il y en a plein dans ses BD), les motos rutilantes (elle sont légion elles aussi) et les enfants espiègles. Il rencontre le succès en dessinant les aventures de Litteul Kévin, petit blondinet roulant en Harley-Davidson. Une série familiale, mais au ton résolument moderne et sans complexe. La famille modèle façon Coyote est composée de Chacal, motard barbu et tatoué et de Sylvie, au physique ravageur. Durant 20 ans, les histoires se sont succédées dans les pages du magasine d'humour puis en albums. Pour les fans, ou ceux qui voudraient découvrir cet univers particulier, plongez dans l'intégrale en couleurs sous couverture souple : 344 pages et encore plus de motos et de gags... Sans oublier six planches souvenirs inédites en bonus pour présenter cet univers aux nouveaux lecteurs.
Considérée par nombre de spécialiste comme la meilleure série de vampires de ces dix dernières années, « D » (comme Dracula...) sort dans une superbe intégrale en noir et blanc. L'idéal pour profiter pleinement du dessin élégant et gothique de Maïorana. De retour d'expédition, l'explorateur Richard Drake hante clubs et salles de bals de la haute société victorienne. Il s'éprend de Miss Catherine Lacombe, charmante Lady au caractère bien trempé. Le séduisant Lord Faureston a lui aussi jeté son dévolu sur la jeune femme. Mais une aura de mystère entoure ce ténébreux dandy. La trilogie complète permet de révéler l'origine des vampires et le monstrueux visage du comte D.
Les détracteurs du net se délectent de cette histoire. Depuis quelques années, une certaine célébrité est promise à de jeunes blogueurs inventifs. Parmi cette meute de nouveaux visages, Zoella est une des plus célèbres en Angleterre. Mignonne, superficielle et marrante, elle distille ses conseils beauté à travers des vidéos qui franchissent régulièrement le million de vues. Au début, sa franchise a assuré son succès. Puis ce sont les placements produits qui ont gonflé son compte en banque. De blogueuse vidéo, elle s'est transformée en publicité perpétuelle incontournable. Déjà, à ce stade, la jeune Zoella devient beaucoup moins sympathique pour ceux qui, comme moi, n'aiment pas le mélange des genres. Cela n'a pas empêché une maison d'édition de tenter (et réussir) un gros coup avec la vedette du net. Zoella publie son premier roman « Girl online » et le vend à des centaines de milliers d'exemplaires. La success story reste quand même un peu louche. Faire risette devant une caméra est assez éloigné de la rédaction d'un livre de 80 000 mots. 

