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dimanche 22 janvier 2023

Cinéma - “Babylon” joie et folie baroques de Hollywood

Damien Chazelle bouscule l’histoire de Hollywood dans un film titanesque porté par une musique envoûtante.


Quand Hollywood se regarde le nombril, cela donne Babylon, chef-d’œuvre signé Damien Chazelle avec des rôles en or pour Brad Pitt et Margot Robbie. Film titanesque de plus de trois heures, rythmé par une musique inoubliable, Babylon raconte comment le monde du cinéma en Californie est passé du grand n’importe quoi à une industrie florissante avec l’avènement du parlant. 

Pour suivre cette évolution, le réalisateur et scénariste de La La Land raconte les parcours de Jack Conrad (Brad Pitt), comédien star du muet, Nellie LaRoy (Margot Robbie), starlette effrontée et Manny Torres (Diego Calva), homme à tout faire d’un studio. On suit les hauts et les bas des trois personnages, emblématiques de ce Hollywood en devenir des années 20. Jack, alcoolique, volage, rate le train du parlant. Nellie, prête à tout pour réussir, devient une star, mais gâche toutes ses chances en cédant à ses mauvais penchants pour la drogue et les jeux d’argent. Manny Torres, lucide, va tout faire pour s’élever dans ce milieu où il restera malgré tout, pour tous et pour toujours, l’émigré mexicain. 

Margot Robbie, divinement provocatrice

L’ouverture du film, près de 30 minutes centrées sur une fête orgiaque dans la villa d’un riche producteur, en met plein la vue. La musique y joue un rôle essentiel, accompagnant la folie baroque des participants. Une prouesse cinématographique menée de main de maître par Damien Chazelle. Il a expliqué lors d’une conférence de presse le week-end dernier à Paris que « le challenge était de cacher la chorégraphie. Faire croire au spectateur que tout est spontané, capter ce côté fou. Pour cela on a énormément répété. » Margot Robbie y livre une partition phénoménale dans une robe riquiqui mettant en valeur son physique et son dynamisme. 

Une entrée en matière très physique avant une plongée dans la psychologie des personnages. Brad Pitt a reconnu avoir eu « beaucoup de mal avec la fin. Mon personnage est laissé sur le côté, abandonné. Je pense qu’au lieu de se lamenter, il faut apprécier le présent. Et profiter de ces moments car notre temps sur cette Terre est éphémère » explique le comédien, toujours au sommet après plus de 30 ans de carrière. 

Babylon restera aussi dans l’histoire du cinéma pour sa musique signée Justin Hurwitz. Il a de fortes chances de briller aux Oscars après sa victoire aux Golden Globes la semaine dernière.

Film de Damien Chazelle avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jovan Adepo, Li Jun Li

lundi 29 décembre 2014

Cinéma : L’exigence du bon rythme dans "Whiplash" de Damien Chazelle


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Film sur la musique, “Whiplash” de Damien Chazelle montre l’affrontement entre un professeur exigeant et son élève.


Pas facile d’être un bon musicien. Encore plus compliqué d’être un excellent. Andrew (Miles Teller) rêve de devenir batteur de jazz professionnel. Il n’en est qu’aux balbutiements de sa carrière. Inscrit au conservatoire de New York, il répète inlassablement, s’écorchant les mains à force de frapper. Il ne vit que pour et par la musique, incapable d’avoir une relation amoureuse normale.
A force de patience, il est repéré par un professeur renommé, Terence Fletcher (J. K. Simmons). Andrew va alors découvrir une nouvelle facette de la musique, celle de l’exigence absolue.
Fletcher se révèle être un véritable tyran pour ses élèves. Il veut le meilleur. Donc, à la moindre baisse de régime, au plus petit signe de désintérêt, il les humilie avec un plaisir sadique.
Cela va jouer en faveur d’Andrew au début. Le batteur officiel de la classe mis sur la touche, le jeune nouveau va pouvoir prendre sa place. Encore faut-il qu’il puisse acquérir le rythme exact désiré par Fletcher. Le professeur le fera reprendre des dizaines et des dizaines de fois. Tant et si bien qu’Andrew, de rêve éveillé, se retrouve dans un véritable cauchemar.
Le film, écrit et réalisé par Damien Chazelle qui lui aussi a tenté de percer dans la musique, est d’une limpidité implacable. L’affrontement entre le dominé et le dominant semble venu que plus profond des âges.

Détestable professeur
Sadisme et méchanceté côtoient musique et grâce. Jusqu’à ce final, époustouflant, long solo de batterie au cours duquel l’élève se rebelle enfin. Cette séquence, exercice de style de montage et de mise en scène, est la preuve éclatante de l’immense talent de ce jeune réalisateur qui a remporté en août dernier le grand prix au festival de Deauville.
Les amateurs de jazz seront aux anges. Ceux des grandes prestations d’acteurs aussi. Miles Teller, dans une composition réservée, est très bon. Mais le duo ne fonctionnerait pas si bien si le personnage du “méchant”, le professeur, n’était pas criant de vérité. J. K. Simmons, habitué des séries télé (Oz et New York District) et des films de Jason Reitman, marque de sa personnalité de psychopathe mélomane ce film étonnant. On adore le détester, et comme Andrew, on en redemande...
En bonus, un extrait du film :