jeudi 14 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Bisous bisous pour la Journée de la gentillesse

Hier, c'était la journée mondiale de la gentillesse. Je ne sais pas qui dans les instances supérieures de l'Humanité décide des thèmes de ces journées mondiales, mais ça ne pouvait pas mieux tomber. Un sourire, quelques bisous, un mot aimable... des gestes et des attentions devenus aussi rares qu'un abattement fiscal ou une fin de mois sans découvert bancaire. Oui, soyons gentils. Une journée. Enfin, essayons...
Franchement, croyez-vous que Christiane Taubira, pourtant brocardée sur son supposé laxisme, ait envie d'être gentille après la Une de Minute et les tombereaux d'insultes racistes qu'elle reçoit au quotidien ? Comment rester zen au dixième coup de téléphone d'un démarcheur téléphonique désireux de placer des panneaux photovoltaïques sur votre toit ? Les artisans, nouveaux 'sacrifiés' sur l'autel du dieu "Taxagogo" peuvent-ils encore sourire à la fin d'une journée de travail ? Et leurs clients, ont-ils la moindre envie de trépigner de joie en recevant la facture ?
La journée mondiale de la gentillesse ressemble à une vaste escroquerie en ces temps aigris. Même sur les réseaux sociaux les gens n'y croient plus. Les quelques photos de chatons ou de maximes complètement neuneu (une spécialité de Facebook) ne font pas le poids.
En fait, pour recevoir un peu de gentillesse, rien ne vaut la méthode forte préconisée par @Inzecity sur Twitter : "Celui qui ne sera pas gentil aujourd'hui se prendra une grosse mandale ! #JourneeDeLaGentillesse".



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mercredi 13 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Serge, Mambo, Laïka... les animaux font aussi la Une de l'actualité

Une grosse épidémie de unes animalières frappe la presse quotidienne ces derniers jours. Grâce à internet, on peut profiter le jour même des premières pages de quasiment tous les journaux régionaux. L'affaire commence avec un "bête" fait-divers à Bordeaux. La virée arrosée dans le tramway d'une bande de joyeux drilles avec un lama. Comme en plus l'animal se prénomme Serge, il devient une véritable star. Sur le net essentiellement. La fréquentation du site internet de Sud-Ouest, le journal local, a littéralement explosé en quelques jours.
À côté du champion toutes catégories, d'autres bestioles tentent de se faire une place sur le front de l'information. L'Union de Reims ouvre sa Une avec "Un petit lézard paralyse le chantier", alors que le Berry Républicain s'intéresse aux "Périples à dos d'ânes". A l'Indépendant nous ne sommes pas en reste. Pour preuve la rencontre entre Alain Delon et Mambo, le chien martyr.
Pondre des lignes et des lignes sur les animaux n'est pas nouveau. Reprenons la presse du 4 novembre 1957. Que trouve-t-on en première page ? Le nom d'une petite chienne russe, star éphémère des étoiles. Laïka, premier être vivant à rejoindre l'espace, est morte 7 heures après le lancement de Spoutnik 2. Entre célébrer l'exploit de l'industrie spatiale soviétique et avoir un pincement au cœur en imaginant la fin atroce du petit animal de compagnie, le choix est vite fait. Mambo, au moins s'en est tiré. Quant à Serge le lama, pas évident qu'il comprenne ce qui lui arrive...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

mardi 12 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Prude pomme qui censure les BD trop chaudes...

Les grands groupes américains de l'internet sont prudes. Facebook désactive votre compte à la vue du moindre téton, même s'il est tiré d'une œuvre d'art connue et reconnue.
Apple n'est pas en reste sur sa plateforme de vente en ligne. Iznéo, leader de la commercialisation des BD franco-belges sur le marché numérique, pense faire le bon choix en signant un contrat avec Apple. Mais les Américains trouvent quantité de planches un peu trop explicites. Aux USA, la barrière entre érotisme et pornographie est vite franchie. Résultat, Iznéo doit retirer pas moins de 1 500 BD sur les 4 000 titres du catalogue. Avec quelques best-sellers incontournables et parfaitement tout public comme XIII, Largo Winch et même Blake et Mortimer... La pomme sur les iPad ressemble de plus en plus à celle du Paradis, croquée par une Eve responsable de tous les malheurs de l'Humanité.
Ces problèmes de censure sont peut-être la raison cachée de la sortie le 15 novembre prochain de deux versions différentes du tome 9 de la série "Murena" chez Dargaud. L'édition de base, tirée à 100 000 exemplaires, est expurgée d'une scène torride entre un homme et deux femmes. Deux planches que l'on retrouve dans la version "complète", imprimée elle à 7 000 exemplaires sous une autre couverture. Cette modification (pour ne pas parler de censure) en accord avec les auteurs Jean Dufaux et Philippe Delaby, permettra de commercialiser la BD chez Apple. Quant à la version "hot", nul doute qu'elle deviendra rapidement un collector très recherché par les passionnés.

Chronique "net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.


lundi 11 novembre 2013

BD - Titeuf a 20 ans...

« 20 ans... et toujours à l'école ! » Triste sort pour les héros de bande dessinée souvent condamnés à ne jamais grandir. De Tintin à Spirou en passant par Boule et Bill ou Astérix, ils ne prennent pas une ride en plusieurs décennies d'aventures et de gags. Titeuf rejoint cette cohorte de malheureux, figés dans une époque, un âge, qu'ils voudraient tant quitter. 
En 1993, Zep, dessinateur Suisse « survivant en illustrant la rubrique économique d'un hebdomadaire » se lance dans un 261e projet de BD. La mise en images de ses souvenirs d'enfance. Des gags publiés dans un fanzine et repérés par les éditions Glénat. Dix années plus tard Titeuf domine le marché. 
Aujourd'hui il a 20 ans et Zep raconte cette incroyable success story dans un luxueux album collector. Reprise des meilleurs gags, chronologie originale, bons mots du créateur : ces 100 pages sont une excellente mise en bouche pour ceux (mais cela existe-t-il encore) qui auraient raté le phénomène Titeuf. Et comme le tirage de cet album anniversaire est limité, c'est aussi un excellent placement financier...

« Titeuf » (hors série), Glénat, 18 €

NET ET SANS BAVURE - My Twitter is rich

44,94 dollars, soit 72 % de plus que sa valeur initiale : l'action Twitter termine sa première journée de cotation à New York au plus haut. Marquant Facebook à la culotte, le réseau social de micro-messages prouve qu'il a tout du grand. "Twitter pèse désormais 24,48 milliards de dollars" soulignent les sites et journaux économiques.
En quelques années, ce qui au début n'était qu'une mode de geeks et de bobos est devenu un moyen essentiel d'information instantanée. Twitter star à la bourse : la preuve que sur internet une petite idée peut rapporter gros. Encore faut-il trouver l'armée de bénévoles capable de la faire fonctionner à moindre coût. Facebook et Twitter ne doivent leur réussite qu'à l'utilisation massive de leurs services. Sans les milliards de messages échangés chaque jour, ils ne sont que des coquilles vides. Des tuyaux. Sans plus.
Ainsi je propose que l'argent récolté auprès des investisseurs soit rendu aux réels propriétaires du réseau : les abonnés. Les actions seraient redistribuées au prorata de l'activité et de l'influence. Une action tous les 1000 tweets et par tranche de 500 followers. 711 abonnés et 3646 tweets (@litout) m'enrichissent de quatre actions, soit 180 dollars (environ 134 euros). Pas sûr que mon idée de coopérative virtuelle rencontre un grand succès auprès des patrons américains de Twitter, capitalistes avant tout. Mais il n'est pas interdit de rêver. Du moment que le rêve ne dépasse pas 140 signes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 10 novembre 2013

BD - Trésors à voler pour les Guerrières de Troy



Dany
est un dessinateur hors-pair. Poète avec Olivier Rameau, grivois avec ses blagues sexy, réaliste avec Arlequin ou Bernard Prince : il sait tout faire. Et n'a peur de rien ! Pour preuve il se lance dans l'héroïc fantasy. Sur un scénario de Melanÿn et Arleston, il anime les aventures des Guerrières de Troy. 
Trois jeunes femmes téméraires et souvent court vêtues. Dans le second tome de leurs aventures, Raya, Lynche et Issan viennent de s'évader du château d'Yquem. A travers des souterrains et boyaux peu accueillants, elles progressent jusqu'à la salle du trésor de Myrgl, un monstre serpent qui, tel un dragon affamé, amasse des quantités d'or et de pierres précieuses. Un premier combat avec la bête anime le prologue. 
Ensuite les trois vont partir à la recherche de l'épave du ballon des parents de Lynche. Fillette, elle était la seule survivante. Aujourd'hui elle va tenter de récupérer la cargaison (un autre trésor...) pour aider une ville frappée par la famine. 
Les amateurs de courbes audacieuses et de tenues provocantes vont particulièrement apprécier ces 50 pages dessinées avec sensualité par un Dany au sommet de son art.

« Les guerrières de Troy » (tome 2), Soleil, 14,50 €


BD - Nombrils en vacances et en danger


Rebondissement dans le petit univers des Nombrils créé par Delaf et Dubuc. Karine, la grande idiote coincée s'efface au profit de Vicky, idiote, vantarde, vache et jalouse. Une bimbo embarquée dans des péripéties comiques, mais aussi plus dramatiques. Pour Vicky, l'été s'annonce plutôt bien : vacances, soleil et plage. Mais surtout, surtout, elle a un nouveau voisin hyper-canon. 
Et pour une fois, elle sent qu'elle a sa chance. Elle en oublierait presque que Jenny lui fait toujours autant d'ombre quand il s'agit de draguer des surfeurs musclés ou que Karine est bien trop occupée à répéter avec le groupe de musique d'Albin pour passer du temps avec elle... Et puis, catastrophe : dénoncée pour tricherie par un camarade de classe, Vicky se voit obligée par son père d'intégrer un camp d'anglais. 
Elle laisse ainsi le champ libre à Rebecca, sa grande sœur, qui s'intéresse également de très près au beau James. Pour sa première grande histoire d'amour, Vicky pouvait rêver mieux. Sans compter qu'un tueur en série rôde toujours dans la chaleur de la nuit...

« Les Nombrils » (tome 6), Dupuis, 10,60 €



samedi 9 novembre 2013

BD - Une croûte au Musée du Louvre grâce à Etienne Davodeau


En signant un partenariat avec les éditions Futuropolis, le Musée du Louvre entend ouvrir ses murs à cet art, plus populaire, qu'est la bande dessinée. Si Yslaire ou De Crécy signent un bel hommage au classicisme, Étienne Davodeau s'est intéressé aux coulisses de l'institution. Dans ce roman graphique de plus de 130 pages, il parle de croûte, de peintres du dimanche, d'agent de sécurité et de fabricants de meubles. Fabien, le héros, gardien depuis 15 ans au Louvre, va rencontrer la famille de sa fiancée Mathilde, provinciale montée à Paris.
Dans cette France profonde il va devoir affronter les clichés (« Assis toute la journée, il faut une volonté d'acier pour pas s'endormir : ») et surtout être chargé de faire entrer au Louvre « Le chien qui louche », l'unique toile de l'aïeul, Gustave Benion, peinte en 1843. Comment la croûte d'un peintre du dimanche pourrait-elle être exposée à côté du « Radeau de la méduse » ? Une société secrète va pourtant faire le nécessaire pour que l'œuvre de Gustave Benion, soit accrochée aux murs du Louvre, en hommage à « ceux qui ont peint sans rencontrer la reconnaissance, les approximatifs des bords de rivières et autres aquarellistes des galeries marchandes... » Une ode humaniste aux artistes sans prétention.

« Le chien qui louche » Étienne Davodeau, Futuropolis et Louvre Éditions, 20 €

NET ET SANS BAVURE - Les #RorschachDoodle, à devenir fou !

« C'est grave docteur ? »
Cette interrogation ne cesse de tourner en boucle sur les réseaux sociaux. En cause ? L'écran d'accueil du moteur de recherche Google rend hommage aux 129 ans d'Hermann Rorschach, inventeur du test du même nom.
A cette occasion, une des fameuses taches s'affiche au centre de l'écran et vous êtes invités à décrire ce que vous voyez. Sur Twitter, Facebook ou Google+, après le mot-dièse #RorschachDoodle, les commentaires déferlent. Chacun apporte son interprétation et la partage. Quelques réponses que l'on peut qualifier de « normales » style un visage, un chat, des nains ou, la plus fréquente, des dinosaures jouant au ballon...
Et puis d'autres plus alambiquées, souvent suivies de la fameuse interrogation (docteur ?). Parmi les plus improbables, relevons « deux coqs en train de picorer une tireuse à bière » ou le torride « des porte-jarretelles en froufrou »... Des milliers d'internautes ont donc tenté d'en savoir un peu plus sur leur inconscient. Mais Google ne fournit pas les conclusions. Contrairement à Hermann Rorschach, pas d'explications sur nos déviances ou inaptitudes à la vie en société.
Enfin, certains plaisantins notamment sur Twitter, en ont pondu quelques bonnes tirades. Selon @Konbini, « Le #RorschachDoodle serait un piège de la police de l'Internet afin de coincer les fous et leur en interdire l'accès à vie. »



Le mot de la fin à @Zgabou, particulièrement clairvoyant sur le coup : « Je vois... une productivité dans les bureaux en chute de -55%. »



Chronique "Net et sans bavure" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.

vendredi 8 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Ma 4G est une 4L

Toujours plus vite. Du moins dans les publicités. Le déploiement de la 4G en France est annoncé comme une révolution. Votre smartphone devient encore plus rapide que votre ordinateur. Dans les faits, tests d'associations de consommateurs à l'appui, votre Porsche 4G ressemble furieusement à une Renault 4L...
L'UFC Que choisir parle carrément de « communication trompeuse », clouant au pilori des publicités un peu trop belles pour être vraies. « L'étude fait apparaître un décalage entre bon nombre de promesses faites par les opérateurs et les réelles conditions techniques auxquelles les consommateurs peuvent avoir accès » pointe du doigt l'UFC dans un communiqué. Mauvais élèves : Orange et SFR. Bouygues, aux choix techniques différents, s'en tire beaucoup mieux.
Au-delà de la science, les créations publicitaires « too much » prolifèrent. Ainsi ce film où un père, avec son smartphone, filme son fils en train marquer un but d'un retourné à la Zlatan. Avant même que la balle n'atteigne le fond des filets, les internautes voient la vidéo et le gamin acclamé par des milliers de supporters. La parabole est belle (le but aussi), mais faut pas prendre les utilisateurs pour des ignares. A moins que la 4G ne permette de se déplacer dans le temps.
Pour l'instant, la 4G a tout de la 4L : une vieille voiture sympa mais dont les prix sont outrageusement élevés en raison d'un incompréhensible phénomène de mode...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant