Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
dimanche 10 septembre 2017
BD : Titeuf, l’enfance n’est plus tout à fait innocente
Retour aux fondamentaux pour Zep, le papa de Titeuf. Après avoir testé l’histoire longue puis vieilli son héros pour lui faire découvrir le monde merveilleux de l’adolescence, Titeuf, le vrai, le seul, l’unique, le dieu des cours de recréations est de retour dans son exercice favori : le gag en une planche avec pas mal de pipi, du caca et un brin de sexe pour les nuls. Mais Zep, qui s’est aussi révélé depuis quelques années comme un excellent dessinateur d’humour politique, très sensible et intelligent pour mettre le doigt sur les sujets qui fâchent, n’hésite pas non plus à faire référence à l’actualité. Une goutte de politique dans un océan de drôlerie. Car dans cet album, vous rirez de l’interprétation de Titeuf d’une fellation, mais aussi de sa façon d’intégrer ces nouveaux à l’école, des réfugiés qui ont fui la guerre pour venir habiter près de chez lui. Et aller à l’école ! Quelle horreur ! Le dessin est toujours aussi précis et expressif, les gags souvent efficaces, même si l’attrait de la nouveauté a fait un peu son temps.
➤ « Titeuf » (tome 15), Glénat, 10,50 €
mardi 22 septembre 2015
BD : Titeuf en grand

lundi 11 novembre 2013
BD - Titeuf a 20 ans...
dimanche 12 avril 2009
Mes BD souvenirs (8)
La collectionite est une redoutable maladie. Je l'ai donc attrapée à la fin des années 70. Mon virus : les magazines BD. En fait, au début, elle était très limitée, comme mes finances... Encore lycéen, mineur de surcroit, je n'avais pas de revenu. Tout mon argent de poche passait dans l'achat épisodique des mensuels (Pilote, Métal, Fluide, L'Echo, Charlie, Circus, A Suivre...). Pour les hebdos, j'étais abonné. Dès que j'ai travaillé l'été, je suis monté en puissance.
Quand je suis rentré à la fac (rentrée 1980), j'avais suffisamment d'argent pour tout acheter. Une passion que j'ai logiquement transformé en sujet de mémoire à la fin de mes études de journalisme... Les piles n'étaient pas encore très hautes, mais de plus en plus nombreuses. D'autant qu'à l'époque les lancements étaient nombreux. C'était l'âge d'or de ce type de presse. En plus des grands classiques déjà cités sont apparus des titres plus ciblés comme Vécu (BD et histoire), Gomme (mensuel pour adolescents de Glénat), Psikopat (que du Carali au début), Métal aventure, Rigolo (les Humanos au service de l'humour, de Margerin à Jano), Corto ou le très expérimental « Journal illustré le plus grand du monde ». Ce titre avait tenté de révolutionner le concept en imprimant sur du papier journal dans un format gigantesque. Ce n'était pas extraordinaire sauf la prépublication d'une histoire de Comanche. En noir et blanc et surtout au format original des planches de Hermann. J'adorais son trait. Le voir en grand le magnifiait encore plus. Il n'y a eu que cinq numéros en 1982 et 1983. Je les avais tous achetés.
Les années 90 ont été redoutables pour toute cette presse. Les titres ont disparu les uns après les autres. N'ont survécu que Fluide et le Psikopat. D'autres ont tenté de prendre la suite. J'avais beaucoup aimé « Pavillon Rouge » de chez Delcourt. Lanfeust continue (mais est de moins en moins présent dans les kiosques), Tchô surfe sur le succès de Titeuf. Par contre je n'ai jamais accroché aux revues « d'analyses ». Notamment Bodoï, Bédéka et plus récemment « Casemate ». Pourtant, dans les années 80, j'achetais régulièrement « Les cahiers de la BD ».
Durant ces années 80, je ne jurais que par les revues, dédaignant les albums que je trouvais trop chers. C'est en décrochant mon premier job et des salaires corrects que j'ai pu additionner les deux. En plus de compléter mes collections de revues dans les bouquineries, je me suis mis à acheter une dizaine d'albums par mois. Résultat, mon problème (que j'ai toujours d'ailleurs) a été de trouver de la place pour ranger ces milliers de titres.
(A suivre dimanche prochain)
lundi 15 septembre 2008
BD - Le regard décalé et rieur de Titeuf
Zep a retrouvé toute la verve de ses débuts. Son héros Titeuf est à la recherche du « sens de la vie ».
Même Amélie Nothomb est loin, très loin derrière. A chaque rentrée littéraire c'est la même histoire. Face aux « gros tirages » des stars de l'édition française, il y a les « énormes tirages » des best sellers de la bande dessinée. Quand ce n'est pas Astérix, c'est Titeuf qui remet les pendules à l'heure. Cette année, le copain préféré de tous les écoliers se penche sur le « Sens de la vie », titre de son 12e recueil de gags. En exercice dans lequel Zep est indéniablement un maître.
Le sens de la vie, c'est le père de Titeuf qui l'a perdu. Victime des délocalisations il se retrouve au chômage et plonge en pleine dépression. Une drôle de maladie selon Titeuf : « Il est tout le temps fatigué. Il reste assis sans bouger pendant des heures ». Mais ce que remarque surtout Titeuf c'est « son haleine qui sent le pourri... Mais c'est à cause des effets secondaire de ses médicaments ». L'avantage d'avoir un papa dépressif, en cas de mauvaise note, c'est qu'il signe votre devoir sans même remarquer l'infamant 2/10. Une dépression cela guette tout le monde. Zep n'occulte pas ce fait de société. Il parvient simplement à le détourner grâce au regard de Titeuf.
Un enfant qui a l'art de voir le détail qui tue. Un enfant qui grandit voyant, avec angoisse, approcher l'adolescence. La puberté, cet état horrible qui se traduit par des boutons sur le nez, avoir de la moustache, des poils et un gros zizi. Et les rapports avec les filles changent. Il faut les embrasser, faire des bisous avec la langue, mélanger sa salive...
Titeuf n'est pas encore prêt, pour preuve il trouve cela dégoûtant. A noter dans cette thématique, un joli hommage de Titeuf (page 10) à Bidouille et Violette de Bernard Hislaire, les deux premiers héros du journal de Spirou qui se sont embrassés (sur la bouche) dans les pages de cet hebdo très prude. C'était dans les années 80. La société a beaucoup évolué depuis. Titeuf a surfé sur la vague, accélérant certainement le mouvement.
« Titeuf, le sens de la vie » (tome 12) de Zep. Editions Glénat. 9,40 euros.




