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samedi 3 décembre 2022

De choses et d’autres - Le capitalisme est-il un jeu ?

Grosse polémique ce week-end autour du jeu de société Antifa retiré de la vente par la FNAC un peu trop vite. Jeu de cartes dérivé d’un outil de formation ludique du collectif antifasciste La Horde pendant plus de deux ans, Antifa a été simplifié et édité à 4 000 exemplaires.

En vente depuis un an, le scandale provoqué par le député d’extrême droite Grégoire de Fournas (qui est décidément de tous les mauvais coups), est parti d’allégations mensongères. L’élu RN y affirmait que le jeu incitait les joueurs à « tabasser un militant de droite » ou « lancer un cocktail molotov sur les CRS ». Les rares qui ont pu se procurer le jeu ont vite éventé l’invention grossière de celui qui voulait renvoyer en Afrique un député de gauche de couleur. Rares, car en deux jours, tous les exemplaires ont été vendus.

Finalement, une excellente publicité pour le collectif La Horde. Preuve que le capitalisme peut parfois se mordre la queue. En dénigrant ce qu’il considère comme un ennemi, le député RN a favorisé son succès.

Et la FNAC, en retirant le jeu à la va-vite, a récupéré le mauvais rôle de l’enseigne à boycotter pour les fêtes de fin d’année.

Pourtant, politique et jeu de société ont toujours fait bon ménage. La bonne paye par exemple. Mais le plus fort reste le Monopoly édité à plus de 275 millions d’exemplaires, toujours considéré comme la meilleure apologie du capitalisme sauvage. Le but du jeu est de s’enrichir le plus vite possible et de ruiner ses adversaires. Oui, ruiner, mettre sur la paille, transformer en SDF puis laisser mourir de froid sur le trottoir de la rue de la Paix, beaucoup trop chère pour vous. Un jeu finalement assez violent dans son concept qui mériterait, lui aussi, d’être retiré de la vente.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 30 novembre 2022

jeudi 24 septembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : La maladie du capitalisme

Cette histoire devrait refroidir un peu les ardeurs de ceux qui vantent les vertus du capitalisme et du libéralisme.
Un fonds d'investissement américain dirigé par Martin Shkreli, jeune homme ambitieux de 32 ans, prend le contrôle d'un laboratoire pharmaceutique dont le catalogue propose le Daraprim, un remède indispensable aux malades du sida pour les protéger de la toxoplasmose. Martin veut rentabiliser son investissement. Il décide donc d'augmenter le prix de vente du Daraprim. Coût de production d'une plaquette, environ un euro. Vendue 12. En une nuit, elle passe à... 670 euros. Une augmentation de 5 450 %. Si avec une telle culbute Martin Shkreli ne se paye pas des vacances à vie aux Seychelles, c'est à désespérer du capitalisme sauvage. Le problème évident concerne les malades, transformés en vache à lait. Du moins les rares qui auront encore les moyens de se payer le traitement. Les autres, les pauvres, ne donnent visiblement aucun remord à Martin. De toute manière, dans un an, ils seront tous morts et enterrés.
La morale de cette histoire ? Il n'y en a pas. Trouver une morale dans le capitalisme équivaut à chercher une aiguille dans une meule de foin. Il ne reste plus à la horde des utilisateurs des réseaux sociaux qu'à s'insurger contre cette augmentation astronomique. Mais leurs efforts seraient vains. Aux USA les prix des médicaments sont libres, la concurrence les rend parfois accessibles.
A contrario, le monopole les transforme en produits de luxe.

lundi 11 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - My Twitter is rich

44,94 dollars, soit 72 % de plus que sa valeur initiale : l'action Twitter termine sa première journée de cotation à New York au plus haut. Marquant Facebook à la culotte, le réseau social de micro-messages prouve qu'il a tout du grand. "Twitter pèse désormais 24,48 milliards de dollars" soulignent les sites et journaux économiques.
En quelques années, ce qui au début n'était qu'une mode de geeks et de bobos est devenu un moyen essentiel d'information instantanée. Twitter star à la bourse : la preuve que sur internet une petite idée peut rapporter gros. Encore faut-il trouver l'armée de bénévoles capable de la faire fonctionner à moindre coût. Facebook et Twitter ne doivent leur réussite qu'à l'utilisation massive de leurs services. Sans les milliards de messages échangés chaque jour, ils ne sont que des coquilles vides. Des tuyaux. Sans plus.
Ainsi je propose que l'argent récolté auprès des investisseurs soit rendu aux réels propriétaires du réseau : les abonnés. Les actions seraient redistribuées au prorata de l'activité et de l'influence. Une action tous les 1000 tweets et par tranche de 500 followers. 711 abonnés et 3646 tweets (@litout) m'enrichissent de quatre actions, soit 180 dollars (environ 134 euros). Pas sûr que mon idée de coopérative virtuelle rencontre un grand succès auprès des patrons américains de Twitter, capitalistes avant tout. Mais il n'est pas interdit de rêver. Du moment que le rêve ne dépasse pas 140 signes...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.