Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mardi 8 janvier 2013
BD - Les griffes du boxeur
lundi 7 janvier 2013
Billet - La révolution des audiences télé passe par Twitter
Enterrées les audiences télé de Médiamétrie et les parts de marché sur les ménagères de moins de 50 ans. Le succès d'un programme est désormais tributaire de la célébrité de son hashtag (mot-clé) sur Twitter. Le réseau social se révèle chaque jour plus populaire et pratique pour commenter les émissions en direct. Le site Devantlatélé.com utilise et analyse en live cette interactivité. A la fin de la journée, il publie les dix émissions auxquelles les abonnés de Twitter ont réagi le plus. Et le classement est rarement le même que celui de Médiamétrie. Samedi par exemple, la chaîne Gulli fait longtemps la course en tête. Avec 16730 tweets, l'émission de Laurent Ruquier sur France 2 l'emporte de peu face au programme diffusé par la chaîne jeunesse de la TNT. Gulli a fait le bon choix avec un docu-réalité sur les coulisses de la tournée de Justin Bieber...
La télé-réalité reste une valeur sûre des audiences, sur Twitter aussi. Koh-Lanta le vendredi, Star Academy le jeudi, Nouvelle Star le mardi : les « petites » chaînes montent en grade dès qu'il s'agit de donner son avis sur la dernière trahison dans le camp des rouges, les fausses notes d'un candidat ou la colère surjouée d'un « prof ».
Ce mariage entre réseau social et télévision ne peut que progresser. D'autant que le CSA, depuis la semaine dernière, autorise les chaînes à citer les marques Twitter et Facebook à l'antenne. Il l'interdisait auparavant car le considérait comme de la... publicité clandestine.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.
BD - Yoko Tsuno de retour dans le passé
Électronicienne japonaise, exploratrice de l'espace, aventurière pleine d'humaniste, Yoko Tsuno pour cette nouvelle aventure endosse le costume de voyageuse dans le temps. « Le maléfice de l'améthyste », 26e titre de la série créée par Roger Leloup il y a plus de 40 ans, débute de nos jours en Russie mais se poursuit rapidement en Écosse dans les années 30.
Avec la jeune Emilia, elle va aller dans le passé pour récupérer une mystérieuse pierre précieuse. Une aventure se déroulant beaucoup dans les airs, au manche de ces vieux coucous que Roger Leloup admire tant.
« Yoko Tsuno » (tome 26), Dupuis, 10,60 €
dimanche 6 janvier 2013
BD : 2013, l'année Groom
Septante-cinq ans ! Spirou fête ses 75 ans en 2013. Le groom en rouge fait figure de grand ancien dans le monde de la BD franco-belge. Il a aussi la particularité de ne pas appartenir à son créateur, Rob-Vel, mais aux éditions Dupuis. Spirou a traversé les décennies passant de mains en mains. Avec cependant une période reine, quand Franquin s'est approprié le personnage après Jijé. La série a gagné en cohérence, en profondeur et en magie quand est apparu le Marsupilami. Spirou a également été dessiné par Fournier, Nic, Tome & Janry, Munuera et Yoann. La 53e aventure de Spirou et Fantasio, « Dans les griffes de la vipère » sera en librairie le 11 janvier. Premier étage d'une fusée à multiples moteurs qui sera en orbite vers n ovembre avec la parution de « La femme-léopard », le second Spirou par Yann et Schwartz, suite très attendue du « Groom vert-de-gris ».
BD : Michel Vaillant, de père en fils
Il a fait rêver les petits garçons dès qu'ils ont pu s'imaginer au volant d'un bolide. A grand renfort de bruitage à base de « VROOOAAAR ! » étalé sur toute la largeur de la page, Michel Vaillant représente l'idéal sportif dans toute sa splendeur. Premiers tours de roues en 1959 avec Jean Graton aux manettes. Pilote de Formule 1 pour la marque Vaillante, Michel côtoiera le milieu de la course automobile au fil des décennies. Il donnera l'envie de courir à un gamin nommé Alain Prost... Chaque épisode met en scène de véritables pilotes et des voitures réelles. Une bible pour tout passionné de sport auto. Si Michel Vaillant doit en être à sa 50e saison en Formule 1, il n'a presque pas vieilli. Miracle de cette BD qui ralentit le temps. Mais il n'est plus le jeune pilote impétueux des premières années. Michel Vaillant c'est aussi une saga familiale. Un aspect moins vrombissant mais essentiel de la série. Jean Graton a longtemps confié le dessin de la série à un studio de dessinateurs anonymes. Signe des temps, son fils, Philippe, gardien du temple et de la marque, a décidé de modifier les règles pour lancer en novembre dernier le premier tome d'une nouvelle saison. « Au nom du père » est une histoire écrite avec la collaboration de Denis Lapière, un pro du scénario (Alter Ego, Tif et Tondu) avec des dessins de Bourgne et Benéteau. Michel Vaillant s'est marié et a un fils. Ce dernier, pensionnaire dans une école suisse cause bien des problèmes à son père. Le premier de la lignée à se rebeller et rejeter l'entreprise familiale. Un album plus humain que les précédents. Tout en gardant le côté compétition automobile au plus près de la réalité. La reprise réussie par excellence.
BD - Borée, la frontière fantasmée de Raspail et Terpant
La bonne littérature peut devenir de la très bonne bande dessinée. Il suffit que l'adaptation soit fidèle et surtout que le dessinateur croit en son projet. Jacques Terpant, en proposant l'adaptation du roman « Sept cavaliers » de Jean Raspail aux éditions Delcourt prenait un gros risque. Rapidement les lecteurs ont plébiscité la saga des Pikkendorff et Terpant a logiquement poursuivi sa vision d'un monde à part, où honneur et courage sont des valeurs essentielles. Dans le second tome du Royaume de Borée, Henrick, à la tête d'une petite troupe, poursuit l'exploration de la frontière de l'est. Un monde inconnu, inhospitalier, protégé par un mystérieux petit homme couleur d'écorce.
samedi 5 janvier 2013
BD - Les héros font de la résistance
Que sont devenus les héros des bandes dessinées de notre jeunesse ? Ils n'ont pas pris une ride, toujours prêts à partir à l'aventure pour mettre hors de nuire les « méchants ». Le temps n'a pas de prise sur les personnages de papier. De Blake et Mortimer à Alix en passant par Astérix ou Spirou, ils ont normalement l'âge de partir à la retraite mais n'ont toujours pas raccroché. Leurs « papas » d'origine ont souvent raccroché leur plume depuis des lustres, mais succès oblige les maisons d'éditions ont trouvé des accords avec les ayants-droit pour prolonger les sagas, à l'exception notable de Tintin, Hergé a refusé que son personnage lui survive.
En cette fin d'année 2012, une salve de titres de « grands anciens » envahit les rayons des librairies. Premier à tirer (toujours plus vite que son ombre), Lucky Luke dès octobre. Le cowboy solitaire animé par Morris durant près de 70 aventures, a changé de dessinateur. Achdé se charge de faire vivre l'éternel duel entre le héros et l'irrésistible quatuor des Dalton. Le succès d'une reprise doit beaucoup à la qualité du scénario. Lucky Luke à ce niveau bénéficie de ce qui se fait de mieux avec le duo Pennac Benacquista. Deux écrivains de renom au service d'une série où l'ombre de Goscinny plane toujours.
Les deux autres grosses sorties de la fin d'année (le tirage de base est largement supérieur à celui du prix Goncourt) est à mettre à l'actif de Yves Sente, repreneur attitré des plus gros best-sellers du 9e art. En moins d'un mois il aligne un Blake et Mortimer (« Le serment des cinq lords ») et un XIII (« L’appât »). Les deux héros de Jacobs, nés en 1946 dans les pages de l'hebdomadaire Tintin, symboles du style british, sont figés dans les années 50. Juillard dessine cet épisode après Ted Benoit ou René Sterne.
Plus jeune, XIII a pulvérisé des records de vente durant les années 80. L'espion imaginé par Van Hamme et Vance, a repris du service toujours grâce à Yves Sente et Jigounov au dessin.
Si la BD est un secteur économique florissant, elle le doit beaucoup à ces héros indémodables. Pour preuve la résurrection de Michel Vaillant ou Iznogoud cette année. Et le meilleur est à venir en 2013. Spirou fête ses 75 ans dans un feu d'artifices de parutions alors qu'Astérix, pour la première fois ne sera plus dessiné par Uderzo. Ferri (scénario) et Conrad (dessin) auront la lourde tâche de relancer le Gaulois le plus célèbre de la planète.
Dossier paru dans Bol d'Air, supplément culturel de l'Indépendant.
BD - Monstres au lycée et "Pleine Lune"
Dans le petite monde très masculin des scénaristes de BD, Isabelle Bauthian est l'exception qui confirme la règle. Déjà remarquée dans « Effleurée », elle multiplie les projets et chaque nouveauté confirme son talent, son éclectisme et sa parfaite connaissance des goûts du public d'aujourd'hui. « Pleine Lune » est un subtil mélange de fantastique et de romance au lycée. Koline, adolescente romantique, en pince pour Aurel, un garçon secret. Lors de la fête d'anniversaire d'une amie, ses copines boivent une supposée potion magique. L'effet n'est pas immédiat mais le lendemain, c'est un véritable cauchemar qui s'abat sur le lycée. Aurel révèle alors son véritable visage. Cela ne va qu'amplifier l'amour de Koline. Loin d'être réservée aux adolescentes fan de Twilight, cette BD dessinée par Saponti peut intéresser tous les publics.
Billet - Tweeter en travaillant
Début novembre, il ouvre le compte @EquipierQuick et publie quotidiennement plusieurs messages. Rapidement il fait découvrir les coulisses d'un fast-food. Hygiène défaillante : « Une sauce a passé la nuit hors du frigo... J'ai eu l'ordre de la mettre en place pour le rush du midi ».
Harcèlement de la part d'une manager : « Ça y est on est sous pression avec cette manager qui se croit tout permis... » « Juste avant de partir j'ai eu le droit à des moqueries de la manager... "mais on dirait que t'es une meuf !"... »
Le compte, très vivant, loin d'être seulement une tribune revendicative (il raconte aussi les pauses sympa, la bonne humeur du matin...), est suivi par plusieurs milliers de personnes. Mais ce type de grosse entreprise supporte mal de ne pas maîtriser sa communication à la virgule près. L'employé caché derrière @EquipierQuick, identifié par le siège, est suspendu fin novembre, avec émoluments, mais sans explication.
Jeudi, la société de restauration annonce sur son site son intention de le poursuivre pour diffamation... Pourquoi cette affaire prend-elle une telle ampleur ? Peut-être parce que le restaurant décrit est celui d'Avignon, déjà sous le feu des projecteurs après la mort d'un de ses clients intoxiqué en janvier 2011.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant ce samedi
Billet - Champions de la reconversion
Le site internet laboxdesetoiles.com vend des demi-journées (299 euros, groupes de 10 personnes maximum) en compagnie de célébrités rémunérées pour faire découvrir leur sport. Le « catalogue » est très diversifié. Du champion du monde de foot (Laurent Blanc ou Lilian Thuram) aux médaillés olympiques (Laura Flessel) en passant par quelques skieurs comme Carole Montillet.
Les rencontres se déroulent à l'INSEP de Paris ou dans une station de ski. Par exemple, vous pouvez jouer le fan de Martin Fourcade, le Catalan champion de biathlon. Le rendez-vous se passera à Autrans et attention un minimum de condition physique s'impose. Le programme est clair : « 9 h 30 départ sur les pistes. 13 h 30 échange avec le champion, dédicaces et photos ». Quatre heures dans le sillage de Martin Fourcade, personnellement, si je ne dispose pas d'un scooter des neiges, c'est l'infarctus assuré.
Les dames craqueront peut-être pour un nageur. Elles peuvent mettre dans leur cabas Amaury Leveaux ou Alain Bernard. Non, Camille Lacourt n'est pas en rayon ! Pas de footballeur en activité non plus. Dommage pour Zahia, je parie qu'elle aurait aimé rendre la monnaie de sa pièce à Franck Ribéry...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue vendredi en dernière page de l'Indépendant.









