Affichage des articles dont le libellé est sakka. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est sakka. Afficher tous les articles

jeudi 6 mars 2025

BD - Découvrir la naissance de la littérature moderne japonaise

Si le tome 1 de la réédition dans le sens de lecture original de "Au temps de Botchan" était centré sur le roman de Natsume Soseki, le second tome se penche sur la vie et le début de l'oeuvre de Mori Ogai. 

Ce manga, un des premiers abordant l'histoire et la littérature japonaise, est écrit par Natsuo Sekikawa et dessiné par Jirô Taniguchi. Considérée à juste titre comme un des chef-d'oeuvre du maitre nippon, cette BD bénéficie d'une réédition dans son sens de lecture original. Lors de sa première version, elle avait été remontée pour ne pas dérouter les lecteurs européens. Depuis, les mangas ont conquis le monde et la lecture de la droite vers la gauche est entrée dans les moeurs, même sous nos latitudes. 

Le second tome débute par les obsèques de Futabatei Shimei, écrivain considéré par ses pairs comme un des précurseurs de la littérature japonaise moderne. Il a beaucoup étudié les oeuvres russes et s'est inspiré des textes qu'il a traduit pour rédiger son premier roman. Mort en mer sur le bateau qui le ramenait au pays, Futabatei est salué par les plus célèbres écrivains et journalistes de l'époque. Parmi eux Mori Ogai dont l'histoire d'amour contrariée avec une danseuse allemande est au centre de l'histoire. 

Les deux auteurs racontent cette histoire (déjà au centre du roman La danseuse publié en 1890) entre le jeune militaire japonais en formation en Europe et Elise, jeune danseuse allemande. Ils s'aiment. Promettent de se marier. Mais une fois revenu au pays, le soldat trahit la jeune femme. L'exemple parfait le la différence de culture entre Est et Ouest, entre Occident et Orient. Aujourd'hui le Japon a trouvé sa voie (après avoir perdu la guerre et enterré ses ambitions impérialistes), et après avoir été influencé par le modernisme européen, est en train d'imposer certains concepts de sa civilisation au reste du monde. 

"Au temps de Botchan", Casterman - Sakka, 256 pages, 20 €

mardi 2 janvier 2024

Un manga : Chasse au cadavre


Suite de l’excellent manga Chasse au cadavre de Hôsui Yamazaki. Un tome 2 où la petite bande de gamins va s’enfoncer encore plus loin dans l’inconnu. Ils sont quatre, trois garçons et une fille, à rechercher une fillette disparue il y a deux ans. Leur indice : un pylône électrique.




Ils vont explorer des forêts montagneuses, à vélo puis à pied, pourchassé par un chasseur impitoyable au masque de démon. On apprécie la belle complicité du quatuor, l’intrigue angoissante et la découverte d’une tradition séculaire particulièrement horrible.

Un thriller entre aventure enfantine et chasse à l’homme (à l’enfant en l’occurrence).

« Chasse au cadavre » (tome 2), Sakka Casterman, 192 pages, 8,45 €

vendredi 8 décembre 2023

Un manga : « Blank Space », amies et très différentes



Jolie variation graphique sur l’amitié entre lycéennes que ce manga de la jeune autrice Kon Kumakura. Blank Space, entre vie quotidienne et merveilleux, décrit la naissance de la relation entre deux jeunes filles que pourtant tout oppose.

Shoko, exubérante, fleur bleue et un peu trop romantique ose adresser la parole à Sui, discrète, introvertie et solitaire. 


Elles vont devenir amies et Sui va partager son secret avec Shoko : elle a le pouvoir de matérialiser les objets qu’elle assemble dans son esprit.

Elle s’abrite ainsi sous un parapluie invisible. Mais elle va aller un peu trop loin et prend le risque de se faire du mal, ou de détruire son lycée, en créant des armes puissantes.

Un premier tome prometteur, finement dessiné avec des héroïnes attachantes.

« Blank Space », 176 pages, Casterman Sakka, 8,45 €

mardi 15 août 2023

Manga - Mini détectives sur les traces sanglantes du Tengu


Le manga, comme la bande dessinée européenne, couvre l’ensemble des genres. Pour les amateurs de frissons, ne ratez pas cette nouvelle série de Hôsui Yamazaki, Chasse aux cadavres (Casterman - Sakka, 184 pages, 8,45 €).


Quatre collégiens japonais, détectives en herbe, décident de commencer leurs vacances en tentant de résoudre l’énigme de la disparition de la jeune Ayano. Cette fillette est recherchée depuis des mois par ses proches et la police. En vain. Isshin, la tête pensante du groupe, a une piste. Une photo du ravisseur aurait été postée peu de temps après l’évaporation d’Ayano. Il pose avec un masque de Tengu (créature légendaire). Derrière lui, le pylône d’une ligne à très haute tension. Isshin l’a reconnue. Cette ligne passe par le mont Tsukuo. C’est là que les aventuriers se rendent, à vélo.

Une quête mouvementée pour les jeunes héros, avec un tueur qui agit dans l’ombre, une ravissante journaliste qui se propose de les aider et des décors assez inquiétants, notamment le camping abandonné. Cette histoire d’amitié et de persévérance de jeunes qui n’ont pas froid aux yeux fait un peu penser au film Les Goonies, avec le risque en plus car le tueur semble être un maniaque de la pire espèce.

mardi 8 janvier 2013

BD - Les griffes du boxeur


Il y a un peu de BlackSad dans cette BD japonaise de Yoshihiro Yanagawa. Tous les personnages ont des visages de chats. De jolis matous, aux traits fins et délicats. Pourtant le héros, Nido, est un boxeur. Un dur. Surnommé la locomotive car il boxait toujours en avançant. Aujourd'hui, blessé, il est presque à la rue. Une rencontre va pourtant lui donner l'occasion de s'enthousiasmer à nouveau sur un ring. Loin d'être une BD sportive, l'histoire de Nido est surtout celle de la culpabilité d'un frère incapable de protéger son cadet. Un manga hors genre capable d'arracher quelques larmes aux plus sensibles.
« Bye bye, my brother », Casterman, 7,50 €


mardi 6 juin 2006

BD - IL, du Tezuka fantastique


Osuma Tezuka est tout simplement surnommé « le Dieu du manga ». Je ne peux que vous conseiller de lire ce recueil d’histoires fantastiques datant des années 70. Le créateur d’Astro Boy avait en fait une palette de styles infinie. Ces 14 histoires complètes content les aventures d’un jeune cinéaste abandonné des producteurs, Daisaku, découvrant dans une maison en ruines une jeune femme reposant dans un cercueil.

Le comte Alucard lui explique que I.L peut prendre l’apparence de n’importe quelle autre femme. Sous la direction de Daisaku, metteur en scène du réel, la femme-caméléon va permettre, par exemple, à un condamné à mort de passer les dix dernières minutes de sa vie en compagnie de sa femme. Dans un autre récit, elle démasquera un ancien amant tenté de dénoncer sa maîtresse à la police politique d’une république socialiste imaginaire.

A ne pas manquer la très poétique et triste « Yoshiko la bohème ». La déchéance d’une adolescente errant dans les rues et survivant en se faisant tatouer, contre un peu d’argent, des milliers de fleurs sur tout son corps. (Casterman-Sakka, 11,95 €)