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mardi 2 janvier 2024

Un manga : Chasse au cadavre


Suite de l’excellent manga Chasse au cadavre de Hôsui Yamazaki. Un tome 2 où la petite bande de gamins va s’enfoncer encore plus loin dans l’inconnu. Ils sont quatre, trois garçons et une fille, à rechercher une fillette disparue il y a deux ans. Leur indice : un pylône électrique.




Ils vont explorer des forêts montagneuses, à vélo puis à pied, pourchassé par un chasseur impitoyable au masque de démon. On apprécie la belle complicité du quatuor, l’intrigue angoissante et la découverte d’une tradition séculaire particulièrement horrible.

Un thriller entre aventure enfantine et chasse à l’homme (à l’enfant en l’occurrence).

« Chasse au cadavre » (tome 2), Sakka Casterman, 192 pages, 8,45 €

mercredi 9 mars 2022

De choses et d’autres - Pendant ce temps…

Alors que le monde entier est suspendu aux décisions de Vladimir Poutine, craignant que sa folie belliqueuse plonge la planète dans une impasse mortelle, d’autres continuent de se préoccuper prioritairement de choses plus futiles, moins « essentielles » pour reprendre un terme popularisé lors de la crise sanitaire du coronavirus (qui au passage est devenue tout à fait anecdotique en moins de 48 heures).

Pendant ce temps donc, dans l’émission de Laurent Ruquier, un débat entre Jean Lassalle et Hélène Thouy a porté sur l’utilité de la chasse. Le candidat de la ruralité a souligné qu’« heureusement que les chasseurs sont là, sinon les sangliers rentreraient dans les cuisines. » Pour la candidate du parti animaliste, « Les chasseurs ne sont pas la solution, ils sont le problème. » En voilà encore deux, comme Poutine et Zelensky, qu’on n’est pas près de mettre d’accord.

Pendant ce temps également, la fédération internationale de judo a frappé un grand coup en faveur de la paix : elle a décidé de retirer ses titres de président honoraire et d’ambassadeur de la Fédération à Vladimir Poutine, célèbre ceinture noire. Le président russe n’est pas encore ippon, mais il a (un peu) tremblé sur ses appuis.

Pendant ce temps enfin, la diffusion dans les cinémas ce dimanche 6 mars à 16 heures de l’opéra Le Lac des Cygnes a été reportée. Un ballet interprété en direct par… la troupe du Bolchoï depuis Moscou. Même la danse est victime de la nouvelle guerre froide.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le 1er mars 2022

mardi 19 juillet 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Chasseurs inoffensifs (2/3)

pokémonGO, chasse, jeu, nintendo, sénat
Chasseurs de Pokemon GO dans la vraie vie, les gamers du nouveau jeu de Nintendo vivent parfois intensément. Les anecdotes sur les incidents de parcours sont légion. Comme cette jeune femme aux USA qui, à la recherche d'un Pokemon eau au bord d'une rivière a trouvé, en lieu et place de sa bestiole virtuelle, un cadavre en état de décomposition avancée. Dans d'autres pays, les autorités ont été obligées de créer des panneaux de signalisation éphémères qui demandent de ne pas jouer en conduisant.
Pour progresser dans les parties, il faut se rendre dans des "spots" où on trouve, au choix, quantité de munitions ou de Pokemon. Décidées parfois un peu arbitrairement, ces zones investissent les espaces publics. Sauf dans le cas de cet Américain qui a vu des dizaines de personnes débarquer dans son jardin, smartphone à la main.
Il a été fait mention, mais sans savoir s'il s'agissait de simple rumeur d'un goût douteux, que des joueurs ont découvert un filon dans le camp d'Auschwitz, dans une église et un sex-shop. Authentifiée par contre l'aventure de ce restaurant, dont le chiffre d'affaires a augmenté de 50 % pour cause d'afflux de joueurs. Le gérant, pas bête, a élaboré un menu Pokemon qui fait fureur.
En France, le jeu n'est pas encore disponible, mais grâce aux versions étrangères il existe quand même des chasseurs hexagonaux. Ils voulaient le week-end dernier organiser une chasse dans les Jardins du Luxembourg. Veto immédiat des sénateurs. Pas question que quelques excités troublent le repos estival des vieux élus. Une suite de petites histoires qui ne fait que commencer.

mardi 17 décembre 2013

Polar - Rancune de chasseurs par Pierric Guittaut

A la campagne, il y a des agriculteurs. Ils sont souvent chasseurs. Et ne tirent pas que sur des sangliers. Un polar rural signé Pierric Guittaut.

Ce roman policier a des airs de « Canicule », le chef d'œuvre de Jean Vautrin. Le soleil en moins. La campagne décrite par Pierric Guittaut est en permanence noyée sous des trombes d'eau. Forêt humide, prairies marécageuses et chemins boueux forment le décor de cette intrigue verdoyante. Ce n'est pas un truand en cavale qui va perturber la vie des autochtones mais un clerc de notaire. Hugues doit se rendre dans une ferme pour délivrer un acte officiel. Manque de chance, il tombe dans des embouteillages à la sortie de Nantes puis se perd sur le réseau départemental sous des trombes d'eau. Pour couronner le tout, il tombe en panne. C'est là qu'il la voie pour la première fois. Elle sort d'un bois. Le regarde quelques secondes et disparaît de nouveau sous les frondaisons. « Une femme. Sa longue chevelure ruisselante est plaquée sur son crâne. Les manches d'un gilet détrempé pendent de chaque côté d'une fine robe blanche à fleurs rougeâtres, transformée pour l'occasion en seconde peau moulante. Le tissu gorgé d'eau laisse voir par transparence le triangle blanc d'une culotte de coton, l'œil sombre d'un nombril et les formes lourdes d'une poitrine capiteuse. » L'apparition fugace va hanter l'esprit de Hugues.

Battue au sanglier
Le clerc de notaire va voir la chance tourner avec l'arrivée de Sébastien Girard. Ce jeune paysan du cru va le dépanner. Remorquer la voiture jusqu'à la ferme, offrir gite et couvert au citadin perdu. Le lendemain, il sera assez convaincant pour faire découvrir à Hugues une battue aux sangliers. Le jeune notaire a un train dans quelques heures, mais accepte quand même. Cela lui fera une anecdote à raconter à son retour en terres civilisées.
Pierric Guittaut, romancier mais également chasseur, décrit avec soin, force détails et termes techniques du cru la partie de chasse, le travail des chiens, des rabatteurs et des tireurs postés à l'orée. Jusqu'au coup de feu et la mort du gibier : « Un sanglier. L'animal est couché sur le flanc et ses petits yeux noirs ouverts ne sont plus qu'une lucarne vide sur un monde intérieur éteint. Son groin et sa gueule sont souillés de sang frais, dont le rouge vif éclate au milieu du poil dru de sa tête oscillant entre le brun sombre, le blond et le gris. » Un cochon de moins. Un chien aussi. Celui de Sébastien. Abattu volontairement par un mystérieux tireur.
Hugues va se retrouver au centre d'une vendetta entre deux familles, deux exploitations voisines aux lourds antécédents et secrets familiaux encore plus pesants.
Qui a tué le chien ? Qui est cette femme des bois ? Hugues va-t-il rester longtemps dans cette campagne isolée ? Le lecteur est happé par l'intrigue imaginée par l'auteur alors que le personnage principal, au contact de ces êtres frustres aux désirs primaires, semble se départir de sa raison, de son discernement pour lui aussi basculer dans la folie de l'instinct. Et comme les armes pullulent dans ce milieu de chasseurs, ce ne sera pas sans dégâts collatéraux. Des traces de sang et de boue vont se répandre derrière la course de cette « Fille de la pluie. »
Michel LITOUT

« La fille de la pluie », Pierric Guittaut, Série Noire Gallimard, 14,90 €