samedi 5 janvier 2013

Chronique : Tweeter en travaillant

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Décrire la réalité de son travail, si on est doté d'un bon sens critique ,peut rapidement vous conduire à la case chômage. Embauché en CDI dans un restaurant Quick du sud de la France, un abonné à Twitter fait un récit détaillé de ses conditions de travail.
Début novembre, il ouvre le compte @EquipierQuick et publie quotidiennement plusieurs messages. Rapidement il fait découvrir les coulisses d'un fast-food. Hygiène défaillante : « Une sauce a passé la nuit hors du frigo... J'ai eu l'ordre de la mettre en place pour le rush du midi ».
Harcèlement de la part d'une manager : « Ça y est on est sous pression avec cette manager qui se croit tout permis... » « Juste avant de partir j'ai eu le droit à des moqueries de la manager... "mais on dirait que t'es une meuf !"... »
Le compte, très vivant, loin d'être seulement une tribune revendicative (il raconte aussi les pauses sympa, la bonne humeur du matin...), est suivi par plusieurs milliers de personnes. Mais ce type de grosse entreprise supporte mal de ne pas maîtriser sa communication à la virgule près. L'employé caché derrière @EquipierQuick, identifié par le siège, est suspendu fin novembre, avec émoluments, mais sans explication.
Jeudi, la société de restauration annonce sur son site son intention de le poursuivre pour diffamation... Pourquoi cette affaire prend-elle une telle ampleur ? Peut-être parce que le restaurant décrit est celui d'Avignon, déjà sous le feu des projecteurs après la mort d'un de ses clients intoxiqué en janvier 2011.  
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant ce samedi

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