lundi 20 août 2012

BD - Lax et Fournier racontent la saga d'une famille de l'Himalaya


En altitude, on a l'impression que le temps ne coule pas de la même façon qu'au niveau de la mer. Il aura fallu quatre années de patience au lecteur pour découvrir la suite et la fin du récit de la vie de cette famille de simples paysans de l'Himalaya à la fin du XIXe siècle. 
Ecrite par Lax, cette saga est mis en images par Jean-Claude Fournier. Le créateur de Bizu, repreneur de Spirou et animateur des Cranibales, pour la première fois de sa longue carrière, se risquait au dessin réaliste. 
Dans les décors majestueux du toit du monde, ses aquarelles devenaient encore plus lumineuses. Coup d'essai, coup de maître. On peut donc désormais suivre la suite des péripéties d'un père à la recherche de son fils retiré dans un monastère. Accusé d'espionnage pour les Anglais, il est emprisonné. 
Le second fils, Resham, déserte l'armée coloniale pour aller le délivrer. Véritable road-movie sur les chemins de traverses, cet album simple et beau happe le lecteur comme rarement.

« Les chevaux du vent » (tome 2), Dupuis, 16,50 € (il existe une édition limitée et numérotée à 30 €)

dimanche 19 août 2012

Billet - Solitude aoûtienne

« C'est désert sur Twitter », « Plus un chat sur Facebook »... Pas de doute, nous voilà dans le ventre mou de l'été, cette période autour du 15 août où tout le monde se trouve « ailleurs ». S'il ne se passe plus grand chose sur les réseaux sociaux, on frôle la cohue dans la vraie vie, au bord des plages, dans les restaurants, sur les autoroutes...
Dans les entreprises aussi c'est le calme plat. Celles qui n'ont pas carrément fermé, tournent au ralenti. Certains services sont dépeuplés, voire sinistrés. La plupart du temps, cette situation particulière, un peu comme si l'on était dans l'œil du cyclone, est très appréciée. Exemple avec ce témoignage trouvé dans un forum sur les relations sociales: « Je prépare la rentrée dans des conditions exceptionnelles, tout est zen... Seul souci : il faut penser à arroser les plantes de tous les bureaux alentours. » Mais tout n'est pas rose. Des « sacrifiés » qui pensaient en profiter pour se la couler douce sont trop souvent débordés, obligés d'assumer les tâches de plusieurs personnes en même temps. Quand c'est prévu, passe encore, mais s'il s'agit du « cadeau surprise » que vous laissent des collègues, il y a de quoi râler. Une situation exceptionnelle et heureusement très éphémère. Vous verrez, dès ce lundi le vent va tourner. La rentrée revient sur les chapeaux de roue et le devant de la scène avec son cortège de tracas. Dans deux semaines on est en septembre ! Alors quelle que soit votre activité, profitez, vivez, souriez, c'est l'été !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 18 août 2012.

Billet - Libérez vos livres

Nombre d'entre vous profitent des vacances pour se plonger avec délice dans la lecture. Une certaine littérature (dite de plage) ne manque pas l'occasion. Des histoires légères, sans prise de tête. Mais parfois on a envie de découvrir de nouveaux horizons. Le choix est délicat. Et coûteux. Heureusement il existe de gentils mécènes. Des adeptes du bookcrossing. Un livre lu et apprécié est fait pour être partagé. Ils l'abandonnent - lui rendent sa liberté - dans un lieu public. Sur un banc, sous un abribus... Il trouve généralement un nouveau propriétaire, ravi de l'aubaine. Quelques temps plus tard, il continuera son périple autour du monde. Le site internet dédié permet de suivre son parcours.

Autre technique en vogue : l'abandon pur et simple. Une blogueuse a même recensé « les 10 lieux où abandonner vos livres », de la salle d'attente d'un cabinet médical en passant par le vestiaire d'un club de sport. Raffinement suprême : faire correspondre le titre du bouquin avec l'endroit. Dans les travées d'Aimé-Giral ou de Domec, « Match aller » et « Match retour » (Flammarion) de Julien Capron seront du plus bel effet. « Unger Games » (Pocket Jeunesse) de Suzanne Collins remportera un succès inespéré dans un club de tir à l'arc. Laissez « Stupeur et tremblements » (Albin Michel) d'Amélie Nothomb chez un concessionnaire auto japonais et guettez les réactions. Et si vous voulez passer un message à votre insupportable voisin, n'importe quel album d'Achille Talon (Dargaud) fera l'affaire...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant. 

samedi 18 août 2012

BD - Nicoby vante les vertus du chou breton...


Parfois, les dessinateurs de BD ont des opportunités qui ne se refusent pas. Un festival breton propose à Nicoby de passer deux semaines en résidence sur l'île d'Ouessant, dans l'ancien sémaphore d'un phare. 
Une nouvelle accueillie avec scepticisme par sa compagne : « Quand tu pars un week-end en festival, tu bouffes tellement que tu prends un kilo à chaque fois ». Nicoby a la solution : durant ces deux semaines il va faire un régime. A base de choux. Et c'est parti pour une quarantaine de pages, réalisées in-vivo, sur la mer, la pluie, les moutons, la pluie, les choux, la pluie et... les bonbons Haribo (parce-que mine de rien, les choux c'est pas super pour avoir sa dose quotidienne de sucre). 
Avec une science affirmée du gag et de la chute, Nicoby se met en scène dans cette quête de la ligne parfaite. Seul face à ses démons, il va sillonner l'île au guidon d'un vélo et finir dans d'horribles hallucinations en train de dialoguer avec un mouton qu'il verrait bien finir dans son assiette. Même accompagné de choux...

« Nicoby à Ouessant », 6 pieds sous terre, 11 €

jeudi 16 août 2012

Roman - Cocktail mexicain concocté par F. G. Haghenbeck

Acapulco, sa baie, ses stars. Tel est le cadre de la seconde enquête de Sunny Pascal, le privé spécialiste des cocktails imaginé par F. G. Haghenbeck.

Vous êtes plutôt « El diablo » ou « Rhum swizzle » ? Le premier cocktail est à base de téquila blanche alors que le second est un mélange de rhum doré et jus de fruits. Leur point commun ? Ils sont tous les deux dégustés par Sunny Pascal, le détective privé américano-mexicain dont les aventures sont écrites par F. G. Haghenbeck. Deux cocktails parmi la trentaine dont la recette et l'historique sont relatées en début de chaque chapitre.
Donc, on boit beaucoup dans ce roman policier d'action. Le héros mais aussi les quelques stars que l'auteur se permet de mettre en scène dans son roman. Sunny est envoyé à Acapulco par un producteur pour veiller sur Johnny Weissmuller. L'ancien champion olympique, devenue star de cinéma en interprétant le légendaire Tarzan, n'est plus très en cour à Hollywood. Il s'est quasi retiré à Acapulco, vivant dans un luxueux hôtel, couvert de dettes.

Acapulco et les stars
Sunny va découvrir un homme encore très robuste, capable d'ingurgiter des litres d'alcool sans jamais tituber. Éternel optimiste, toujours sûr de son charme et du pouvoir de sa gloire passée, il continue à vivre au dessus de ses moyens. Sunny jouera le rôle de chaperon durant le festival de cinéma qui bat son plein. Acapulco, station balnéaire mexicaine en plein essor, veut devenir l'égale de Cannes. Les stars sont légion, les truands aussi. Sunny constate rapidement que veiller sur le roi de la jungle n'est pas une partie de plaisir. Ils sont nombreux à vouloir lui mettre les bâtons dans les roues. Encore plus quand notre privé se retrouve propriétaire d'un attaché case bourré de billets verts.
L'intrigue devient plus complexe et ardue, un peu comme certains cocktails raffinés particulièrement difficiles à réaliser, encore plus à digérer.

Dans les bras d'Ann Margret
Sunny prendra des coups, échappera à des fusillades, à une bombe, sera menacé par la police. Mais il lui en faut beaucoup plus pour abandonner. Surtout quand traîne dans les parages la ravissante Ann Margrett. Starlette suédoise, elle vient de tourner un film avec Elvis Presley. Vivre une courte histoire d'amour aussi. Le cœur brisée par le rocker le plus célèbre du monde, Sunny sent qu'elle pourrait bien accepter de se consoler dans ses bras.
Second roman de F. G. Haghenbeck publié en France, « L'affaire tequila » est du même tonneau que « Martini Shoot » paru en 2011. Sous couvert de roman policier, l'auteur, un Mexicain par ailleurs scénariste de bande dessinée, en profite surtout pour faire revivre des gloires hollywoodiennes. Le portrait de Johnny Weissmuller est particulièrement touchant. Acteur par hasard, mondialement célèbre, dans le roman il semble davantage se souvenir (et regretter) de sa période olympique que hollywoodienne. Le vrai Weismuller semble resté dans les bassins de compétition. Il continue cependant à faire son cri à la demande, comme si le nageur savait que Tarzan serait toujours le plus fort, le plus aimé.

« L'affaire tequila », F.G. Haghenbeck, Denoël, 20 €


mercredi 15 août 2012

BD - Blanche Neige : un conte revisité par L'Hermenier et Looky pour Ankama


C'est souvent avec les plus vieilles histoires que l'on fait les meilleurs plats. Nouvelle démonstration avec cette version de Blanche Neige imaginée par L'Hermenier et dessinée par Looky. La belle princesse devait devenir reine à la mort de son père. Mais sa belle mère, une sorcière, l'évince et prend le pouvoir. 
Promise à la mort, Blanche Neige est épargnée et trouve refuge chez des nains. Mais les nains de cette adaptation très héroic fantasy sont... cannibales. 
La jeune femme est en plus dotée de pouvoirs (elle dompte la neige) et peut parler avec les êtres merveilleux de la forêt. Cela donne un peu plus de péripéties à l'histoire originale et permet à Looky, le dessinateur de faire montre de tout son talent. Il utilise une technique inédite, modélisant les décors par ordinateur pour leur donner vie et dynamisme sous son crayon. Le résultat graphique est époustouflant.

« Blanche Neige », Ankama, 13,90 €

mardi 14 août 2012

BD - Insaisissable Cassio de Desberg et Reculé au Lombard


De toutes les séries historiques de Desberg, Cassio est celle qui offre le plus de possibilités de rebondissements à son scénariste. Cassio, bâtard aux pouvoirs médicinaux sans commune mesure, arrive à Rome. Il va retrouver dans l'entourage de l'empereur Antonin quelques uns de ses pires ennemis. Ceux-là même qui l'avaient laissé pour mort quelques mois plus tôt dans le quatrième tome de la série dessinée par Reculé. Cassio réapparaît, et a bien l'intention de se venger. 
Ces deux tomes, constituant un cycle complet, racontent comment il s'est imposé à Rome et surtout s'est attiré des inimitiés mortelles. En parallèle, de nos jours, une archéologue est elle aussi sur les traces de Cassio. 
Des recherches qui sèment mort et désolation autour d'elle. Elle réchappe à divers guet-apens grâce aux interventions d'un mystérieux bienfaiteur. Et le lecteur de s'imaginer que Cassio a traversé les siècles. Mais ce n'est que pure spéculation, Desberg et Reculé ayant certainement d'autres développements à proposer aux fans (de plus en plus nombreux) de la série.

« Cassio » (tomes 5 et 6), Le Lombard, 12 €

Billet - Grosse fatigue après les Jeux de Londres

Les Jeux Olympiques de Londres sont terminés. Enfin. Ces 15 jours m'ont épuisé. Nager, courir, pédaler, sauter, ramer... même vautré dans son canapé, ça use.

Je l'avoue, comme beaucoup de travailleurs munis d'un ordinateur doté d'une connexion internet, j'ai honteusement délaissé mon labeur pour zapper sur les canaux de FranceTV. Le matin, notamment, rien de tel qu'une partie de beach volley féminin pour voir la vie du bon côté. Souvent, tout est une question d'angle de vue. Quelques gros plans judicieux et toute la beauté du sport ne peut que vous sauter aux yeux. Ce n'est cependant pas vrai pour tous comme l'a démontré un port-folio du journal Metro. Les shorts très amples des basketteuses ne font pas le poids face aux mini bikinis des volleyeuses...

Épuisé aussi à force de tester les doodles de Google. Le moteur de recherche s'est mis aux couleurs de Londres, offrant de minis jeux très addictifs. J'ai brillé au basket, malgré mes 1 m 70. Par contre le 110 mètres haies m'a provoqué une crampe... aux doigts.

A l'heure du bilan, paradoxalement, la star des JO sur les réseaux sociaux n'aura pas été un sportif. Les exploits de Bolt et Phelps n'ont pas pesé lourd face à Nelson Monfort. Le polyglotte (plus glotte que poli tant il coupe la parole aux interviewés) a fait l'unanimité contre lui. Son compte parodique sur Twitter est à mourir de rire. En traducteur fou il accommode même les noms de ses victimes : mais qui sont donc Ronald Money, Christopher Lemaster ou Delphine Thesoft ?

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant ce lundi. 

lundi 13 août 2012

BD - Leslie Plée : une ado mal dans sa peau parmi d'autres


Leslie Plée
a eu 13 ans. Elle se souvient et nous fait partager ces années post-adolescence en banlieue anonyme, dans un collège comme les autres. Rien d'extraordinaire dans ses péripéties, juste un miroir exact des vagues à l'âme d'une fille pas toujours bien dans sa peau. Lunettes et petite taille lui gâchent la vie. Pourtant, par bien des aspects, elle est beaucoup plus mûre que des amies déjà réglées (la grande affaire) ou d'autres pour qui la masturbation ou l'art du baiser baveux n'ont plus aucun secret. Leslie a des côtés romantiques charmants. Elle tient un journal intime et n'ose pas dire à Alex combien elle l'aime... Avec ses meilleures amies, elle deviennent SS (sœurs de sang). 
Quinze jours en Allemagne pour un voyage linguistique vont lui permettre de découvrir qu'une Française, même petite, a des arguments imparables pour séduire les grands (dans tous les sens du terme) Allemands. Dessin simple et expressif, sensibilité à fleur de peau, petite touche d'humour : un album qui confirme le talent de croqueuse du réel de Leslie Plée.

« Points noirs et sac à dos », Fluide G., 12 €

dimanche 12 août 2012

Roman - Katherine Pancol en coffret


Véritable phénomène d'édition de ces dernières années
, la « saga des crocodiles » de Katherine Pancol est reprise dans un un magnifique coffret regroupant les 3 titres. Retrouvez les aventures de Joséphine Cortès, « une femme ordinaire confrontée aux péripéties ordinaires d'une vie de femme » dans « Les Yeux jaunes des crocodiles », « La Valse lente des tortues »

et le dernier épisode, le plus copieux, « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi ». Idéal pour un cadeau ou tout simplement renouveler des livres trop usés à force d'être lus et relus... (Le Livre de Poche, 24,90 €)