Elle court, seule, dans la forêt. Epuisée, apeurée, sans autre but que de survivre. Elle a trop vu de morts ces derniers temps. Derrière elle pas très loin, deux hommes armés et un chien. Les chasseurs. Elle est la proie. Début de récit tout en tension, dans une nature sauvage et inhospitalière.
Pourtant ce n'est que le début de la longue fuite en avant de l'héroïne de ce roman graphique de Glen Chapron tiré du roman "La veuve" de Gil Adamson. Le Canada du début du XXe siècle. Terre en devenir, encore inexplorée, de plus en plus exploitée.
La veuve que l'on suit est une jeune femme de 19 ans. Elle a perdu son bébé. Et dans la foulée a tué son mari. Un ivrogne, violent, arrogant. Il avant l'habitude, en rentrant de la chasse, de lui confier son fusil pour qu'elle le nettoie. Ce soir-là, elle s'est contenté de le recharger et de lui tirer dessus. Les deux hommes qui la poursuivent, ce sont ses beaux-frères. Ils veulent se venger. Les jours passent, elle survit dans la forêt, rencontre un trappeur qui va l'aider. L'aimer aussi un peu. Mais la veuve ne veut plus s'attacher.
Elle continue son chemin, débarque dans une ville de mineurs, devient l'aide d'un pasteur. Ce roman, d'une puissance rare, tant par le récit que les dessins en noir et blanc d'une densité et d'une brutalité extrêmes, se dévore. Du grand art par un artiste majuscule.
"La veuve" de Glen Chapron (adapté du roman de Gil Andamson), Glénat, 176 pages, 25 €
Un récit solaire, malgré la misère, les difficultés et les incompréhensions. Sylvain Bordesoules, après le très remarqué L'été des charognes, revient dans un roman graphique tiré de son propre vécu. Mélissa et Candice sont soeurs. Deux Niçoises en galère. La première, la plus jeune, est au chômage. Habituée des petits boulots dans les grandes enseignes discount de banlieue, elle reste rarement en place. Présentement, elle profite de ses indemnités chômage. Après quelques copains de très mauvais conseils, elle a eu le coup, de foudre pour Press, une collègue de travail. Elles vivent ensemble. Discrètement. Dans un petit studio avec deux chats. La grande ville du Sud n'est pas la plus gayfriendly de la région...
Sa soeur, Candice, l'aînée, a vite quitté sa mère et le beau-père. Un petit copain et elle tombe enceinte. Alors elle l'épouse, a un autre enfant et finalement le quitte. Seule dans son petit appartement, elle élève ses deux gosses tout en travaillant dans une crèche. Ménage et cuisine. Deux fortes personnes directement inspirées de l'entourage de l'auteur. Mais lui a quitté Nice et ce milieu populaire. Il en raconte la simplicité. Les difficultés aussi.
C'est très réaliste, servi par des planches en couleurs où les teintes éclatantes jurent avec la grisaille et la tristesse du quotidien. Certes il fait beau à Nice, mais vivre à côté de la mer ne sert à rien si on a des difficultés à payer son essence ou la cantine des enfants. Radiographie crue et sans tabou d'une certaine France de la périphérie, Azur Asphalte se lit comme on regarde un reportage de Strip-tease, le côté voyeurisme en moins et un gros supplément d'âme pour faire passer le tout.
On craint de plus en plus la fin du monde. La folie des dirigeants ne nous met plus à l'abri. Elle est de plus en plus probable dans ce roman graphique de plus de 310 pages écrit par Jean-Christophe Deveney et dessiné par Tommy Redolfi. Dans ce récit, ce n'est pas les errances de quelques dictateurs en mal de démonstration de puissance qui vont provoquer le début de la fin mais de simples météores qui décident de s'écraser sur notre pauvre planète.
Une première alerte est lancée. Personne n'y croit. Et on suit donc le quotidien totalement inchangé de quelques petites gens dans cette ville occidentale qui pourrait se situer en Europe comme aux USA ou au Canada. Toute la force de ce roman consiste à raconter le quotidien d'hommes et de femmes qui survivent plus qu'ils ne profitent de l'existence. Ceux qui "ne font que passer" comme le souligne le sous-titre de l'ouvrage.
Une survie condamnée quoi qu'il arrive car les fameuses météores ne vont pas faire la sélection en s'abattant sur la Terre. Un simple d'esprit qui tente de conserver son travail, une infirmière, mère isolée, épuisée mais obligée de continuer, des vieux en bout de course et dans ce marasme, une jolie solidarité. Plus on est malheureux, plus on a tendance à faire le bien autour de soi.
Cette immersion du lecteur dans un monde sans foi ni loi, implacable pour les plus faibles, va finalement accoucher d'un bouleversement qui pourrait être salutaire. Face au danger, les riches fuient. Restye qsur lace les délaissés, comme s'ils détenaient tout l'avenir de l'Humanité. C'est beau et triste à la fois.
Très beau et passionnant roman graphique signé par David Ratte, auteur prolixe installé depuis de nombreuses années dans les Pyrénées-Orientales. Jack Gilet, le héros, a hérité de la charge de son père : bourreau. Dans l’Amérique du début du XXe siècle, le travail ne manque pas. Mais Jack est un sensible. Tuer des hommes ou des femmes, il ne peut pas. Il s’est reconverti en bourreau d’animaux.
Il sillonne l’Amérique rurale, pour exécuter les sentences parfois étonnantes contre une vache belliqueuse, un chien agressif, voire un cochon affamé (il a mangé un nourrisson…). A Flagstone, petite ville peuplée de « péquenaud », dixit Jack Gilet, en plus d’une truie, il doit pendre une chèvre coupable d’avoir envoyé par-dessus le parapet d’un pont un homme qui s’en prenait à sa propriétaire, Winifred, jeune sauvageonne. Malgré les pleurs de la jeune fille lors du procès, l’animal est condamné. Jack officie et repart vers une nouvelle mission. Winifred, en rage, décide de le suivre et de se venger. Cette longue course-poursuite à travers les superbes paysages des USA encore sauvages, est une plongée dans les consciences de deux personnages.
Si Jack peut tuer des animaux sans s’émouvoir, au contraire, Winifred les trouve plus attachants que les hommes dont on peut se débarrasser sans problème.
Une belle histoire, pleine de rebondissements, portée par des planches d’une exceptionnelle beauté, en couleurs directes à l’aquarelle. « À la poursuite de Jack Gilet », Bamboo Grand Angle, 128 pages, 19,90 €
Vous avez le sommeil compliqué ? Pourquoi ne pas faire appel aux services de cette jeune start-up qui propose un pillow man pour une nuit reposante ? Littéralement des hommes oreillers sur lesquels on peut dormir sereinement.
Jean, ancien chauffeur routier, la quarantaine bedonnant, est au chômage depuis trois ans. Il a découvert une petite annonce étonnante. Postule et après un test dans un canapé, est embauché. Mais comment dire à sa chérie, Marianne, qu’on va dormir, tous les soirs, chez de riches clientes ? En tout bien tout honneur, mais dans leur lit, leur intimité. Il invente alors un poste de veilleur de nuit.
Imaginée par Stéphane Grodet et dessinée par Théo Calmejane, cette histoire assez déconcertante semble pourtant tout à fait réaliste. La solitude tue. Ou plus sûrement empêche de dormir. Un peu de chaleur sous les draps suffisent à rendre les nuits calmes et reposantes. Jean, assez timide, a des difficultés au début.
Mais son « confort » est tel qu’il est très demandé. bonhomie et gentillesse lui permettent de gagner beaucoup d’argent. De quoi payer la maison de ses rêves à Marianne. Mais comment va-t-elle réagir quand elle découvrira la vérité ? « Pillow Man », Glénat, 224 pages, 26 €
Fétichiste des souliers et des jolis pieds, Stanislas a trouvé le métier de rêve : vendeur dans un magasin de chaussures pour femmes. Mais sa timidité maladive l’empêche de supporter la clientèle. La patronne relègue le petit homme (1 m 57 seulement) au sous-sol à ranger les stocks.
Le nouveau roman graphique de Zanzim (révélé avec Peau d’Homme) est délicieusement osé. Car Stanislas assume son voyeurisme. Sa vie n’est pas tout rose, mais il est quand même heureux dans sa chambre de bonne en compagnie de son chat et de ses rêves.
Tout change quand il fait un vœu en caressant ses bottines préférées. Fabriquées en peau de vache indienne sacrée, elles exaucent son rêve… à l’envers. Il devient vraiment petit, à peine quelques centimètres. Il va dès lors lutter pour survivre mais découvrir aussi qu’être presque invisible est l’idéal pour voir sans être vu. Démasqué par une des vendeuses, il va être transformé en doudou sexuel avant de tomber amoureux d’une fleuriste. Et finalement réussir à devenir un grand homme.
Une jolie fable très réussie et convaincante, sur le vivre ensemble, les différences et le sacrifice. « Grand petit homme », Glénat, 144 pages, 25 €
Les romans graphiques aussi sont au rendez-vous de la rentrée littéraire française de 2023. Laurent Bonneau, dessinateur ayant longtemps résidé à Narbonne et qui est installé depuis quelques années dans les Albères dans les Pyrénées-Orientales, dessine "Ceux qui me touchent", un scénario de Damien Marie dans la collection Grand Angle. Les interrogations d'un jeune père sur son travail (tueur de cochons dans un abattoir) et ses rêves brisés d'artiste.
Depuis son premier album paru chez Dargaud en 2010, Laurent Bonneau n'a cessé de publier des titres chez divers éditeurs, de Futuropolis à Bamboo Grand Angle en passant par Des Ronds dans l'O. Les longs récits ne l'effraient pas. Il propose donc ce mercredi 23 août dans toutes les bonnes librairies françaises, un roman graphique de plus de 220 pages. Ceux qui me touchent est la suite indirecte de Ceux qui me touchent, paru en 2014.
Toujours sur un scénario de Damien Marie, Laurent Bonneau illustre ce passage de la vie d'une jeune famille française comme il en existe tant. Fabien, sa compagne Aude et leur petite fille, Elisa. Lui, diplômé des Beaux-arts, a remisé ses envies d'œuvre novatrice pour accepter un travail alimentaire. Triste travail, dans un abattoir. Il tue des cochons matin, midi et soir. Une semaine en journée, l'autre la nuit. Tuer mais aussi vider et découper. Du sang partout, tout le temps. Plus que n'en aura vu le moindre soldat des tranchées.
Le cochon tatoué
Aude est infirmière dans un hôpital public. Manque de personnel, moyens limités, elle tire sur la corde pour ne pas craquer. Par chance ils ont eu Elisa, adorable fillette, un peu trop remuante par moments, qui aime tant que son papa lui raconte, le soir avant de s'endormir, une histoire avec un chevalier armé d'un bâton magique, une princesse, un loup... et des cochons zombies, dont l'un d'entre eux a un cœur tatoué sur la fesse. Il y a aussi un grand cerf majestueux dans ces histoires imaginées à deux.
Alors que Fabien sombre de plus en plus dans la morosité et l'épuisement à cause de son boulot, il percute, un soir avec sa voiture, une biche. Quand il s'arrête, il voit au loin un grand cerf. Majestueux. Une première alerte sur son équilibre mental. Quand le lendemain, il découvre parmi les porcs à peine arrivés à l'abattoir, un mâle avec un beau tatouage, il décide de sortir des clous, de la norme, au risque de perdre son emploi. Et de sauver cet animal. Même si, selon l'adage, "rien ne ressort vivant de l'abattoir". Il achète donc le cochon et le met en pension complète chez l'éleveur. Il apprendra ainsi que le tatouage est l'œuvre de la fille du paysan, une jeune femme autiste, mutique mais très douée et aimant autant l'art que les cochons.
De l'art ou du cochon ?
Fabien va avoir l'idée d'utiliser cette artiste cachée pour changer le destin de sa famille.
Le scénario de Damien Marie explore plusieurs thématiques. Celle des abattoirs, usine de la mort où des animaux vivants entrent sur leurs quatre pattes et en ressortent sous forme de barquettes prêtes à être cuisinées destinées aux rayons alimentaires des grandes surfaces.
L'autre problématique concerne l'art et sa perception. Un sujet qui tient à cœur à Laurent Bonneau qui peint également et réalise dans la structure éditoriale qu'il a créé (LauMa éditions) des livres à petit tirage reprenant des reproductions de ses œuvres comme le très beau "Lumières des Albères" ou "Corps". Pour Laurent Bonneau, "l'art est partout, lorsque nous sommes prêts à le voir. La beauté, la réflexion, l'art, existent dans le regard de celle ou celui qui y est sensible." En découvrant les planches de Ceux qui me restent, signées Laurent Bonneau, on ne peut qu'être ébloui par son trait vif et acéré, croquant des moments de la vie intime et familiale.
De grandes cases, au trait noir charbonneux, rehaussées d'une seule couleur en fonction de l'ambiance ou des lieux. Le vert symbolise l'abattoir, le rouge orangé la ferme, le jaune les moments complices avec sa fille. Un roman graphique d'une grande densité, exigeant, édifiant. Preuve que l'art peut se mettre au service d'une bonne histoire et que le récit permet aux meilleurs graphistes de s'exprimer.
Peut-on rire de l’autofiction ? Et d’une façon plus générale, l’autofiction est-elle l’expression ultime de l’humour contemporain ? Manu Boisteau, auteur complet de cette BD, n’a pas la réponse, mais il ne se prive pas de faire rire le lecteur en déroulant les états d’âme de son héros, romancier en mal d’inspiration depuis qu’il se gave d’antidépresseurs et voit la vie en rose.
Ce roman graphique intitulé De l’amour et du hasard (Casterman, 200 pages 26 €), est la suite directe de Partir un jour. On y découvrait cet homme de 40 ans, décidé à prendre son destin en mains en devenant écrivain. Une fois son premier roman publié (et oublié au bout d’une semaine, 250 exemplaires vendus…), il doit se remettre à la tâche et pondre le second. Mais il n’a plus d’idée et passe son temps à rechercher l’amour, le bon, sur les applis de rencontre. On rit beaucoup face à ses errements de petit Occidental privilégié.
Il multiplie les aventures, tente toujours de séduire son éditrice, est jaloux quand son ex rencontre un Suédois et se retrouve rapidement enceinte. Mais la lumière va venir très tôt un matin (lui qui aime tant faire la grasse matinée). Et si @cherryblossom était la bonne ?
Sarah doit avoir une petite voix intérieure. Mais elle n’intervient pas dans cet album très moderne de Lili Sohn (scénario) et Elodie Lascar (dessin). Sarah a 35 ans, vit à Marseille, gagne sa vie en faisant des livraisons à vélo, passe ses nuits à faire la fête avec des amies, des filles célibataires comme elle ou des couples gays.
Un peu ronde, croquant la vie par tous les bouts, elle semble pourtant aussi malheureuse que Fleur. Car Sarah rêve de trouver l’amour, le vrai, de dormir contre son corps, voire d’avoir des enfants comme l’espèrent ses parents.
Ce roman graphique, aux dessins modernes (gros traits noirs, aplats de couleur rose), raconte aussi la vie à Marseille. Entre délire dans les lieux nocturnes et lente cuisson au soleil sur les plages en bord de Méditerranée. Une dérive sans fin jusqu’à la rencontre qui va tout changer.
Un récit où le hasard fait bien les choses. Surtout si, comme Sarah, on sait lâcher prise, oublier ses préjugés et oser le grand saut en avant. «Sultana», Steinkis, 22 €
Ce roman graphique de Juanungo est un hommage indirect à son père. Ce dessinateur d’origine argentine mais installé en France, raconte les derniers mois d’un animateur. Pas de ceux qui font le show dans les galeries commerciales mais ces artistes de cinéma qui transforment des images fixes en films remplis de vie et de poésie. Neno, spécialisé en stop motion (animation en prise directe où il faut des milliers d’images de marionnettes pour quelques secondes exploitables), est atteint d’un cancer.
La médecine n’a plus d’espoir. Il vit ses dernières semaines. Très affaibli. Sa famille décide d’embaucher un infirmier pour s’occuper de lui, notamment le soir et la nuit. Voilà comment un presque gamin plein d’empathie mais encore peu sûr de lui débarque chez le vieil artiste irascible.
Sur plus de 250 pages Juanungo raconte avec tendresse la connexion qui va se mettre en place entre Neno et l’infirmier. Ce dernier va aider le cinéaste à réaliser son dernier film, une publicité montrant une lingette nettoyer seule une cuisine du sol au plafond. En plus des scènes purement psychologiques ou médicales, on en apprend beaucoup sur la réalisation des films d’animation. On a même droit en fin d’album à un flipbook d’une centaine d’images de la danse finale de la lingette. Beau et émouvant.
Un loup dans les bois du Limousin ? Un danger pour la population ? Ou un danger pour le loup ? La meute, remarquable roman graphique écrit par Cyril Herry et illustré par Aude Samama se garde bien de donner une réponse claire et nette. Les auteurs se contentent de raconter les faits.
150 pages en couleurs directes où différents points de vue s’expriment. Certains sont effectivement au cœur de l’intrigue. D’autres ne savent rien mais amplifient la machine à rumeurs.
Et puis il y a les innocents comme Amandine. Une petite fille malheureuse. Elle vit seule avec sa mère depuis que son papa est parti avec une autre maman. Elle aimerait avoir une nouvelle poupée, mais elle est trop chère. Elle pleure et se fait gronder par la maîtresse car sa mère est en retard. Elle voudrait partir. Loin. Et quand la fillette entend les grands parler de la mort, elle se demande si ce n’est pas la solution : « Amandine songe à mourir. Ce serait sûrement moins compliqué que de s’en aller toute seule, elle ne sait où. Elle se demande malgré tout si ça fait mal. Il faudrait essayer. Il n’y a que de cette façon qu’Amandine saurait. »
Au centre de l’intrigue, il y a la fugue de deux adolescents. Un garçon et une fille, qui ont d’excellentes raisons de quitter le foyer familial pour trouver refuge au cœur de la forêt. Dans ces bois où des loups seraient à l’affût. Des moutons sont retrouvés morts. Les deux jeunes vont-ils eux aussi périr sous les crocs. À moins qu’ils ne soient finalement plus en sécurité près de la meute animale que de celle formée par les humains.
Un livre et une histoire qui ne laissent personne indifférent. Car en plus d’Amandine et des fugueurs, les auteurs mettent en scène quantité d’hommes et de femmes tout ce qu’il y a de plus banals, de l’infirmière au tenancier de café en passant par l’agriculteur ou la retraitée acariâtre. Une galerie de personnages dans laquelle on ne peut qu’un peu se reconnaître en partie.
L'idée de ce long récit (272 pages en noir et blanc) est venue à Cyril Pedrosa lorsque des amis ont perdu leur petit garçon. "J'avoue avoir beaucoup songé à la réaction que chacun peut avoir, face la perte des siens" explique-t-il. Une réflexion qui a débouché sur ce roman graphique promis à un beau succès tant la trame se révèle universelle. Le petit Joachim vit heureux avec ses parents dans une petite maison à la campagne. Mais un soir, il remarque trois ombres sur la colline. Trois ombres effrayantes, menaçantes. Elles se rapprochent, semblent en vouloir à l'enfant. A tour de rôle, père et mère tenteront tout pour sauver leur gamin. Une course poursuite effrénée, mais que peut-on contre des ombres ?