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mardi 6 août 2024

Thriller - Trois désespérés face aux agissements de « La meute »

Olivier Bal frappe fort avec ce nouveau roman. Là où ça fait mal. Un texte sans concession face à un risque de plus en plus prégnant.

Ils n’ont plus rien à perdre. La vie leur a déjà enlevé ce qu’ils chérissaient le plus. Trois héros pour ce thriller signé Olivier Bal et qui décortique le travail de sape dans la société effectué par les factieux de La meute. Sofia, policière chargée d’enquêtes sensibles autour du terrorisme, doute fortement depuis que son jeune frère a quitté la France pour aller combattre avec l’État islamique.

Darya connaît bien cette Syrie de feu et de sang. Ancienne institutrice, elle a été contrainte de quitter le pays devenu invivable. Dans un camp de migrants à Paris, elle a été impuissante quand son mari a été enlevé puis massacré par la sinistre et très raciste meute.

Enfin Gabriel est lui aussi flic. De terrain. Deux ans qu’il sombre. Depuis que sa fille a été tuée dans la rue. Ces trois désespérés vont se trouver, sans le vouloir, à la croisée des chemins. Trois moins que rien, obligés de collaborer pour survivre et tenter de mettre fin aux agissements de ce groupe suprémaciste capable de tout et surtout du pire pour mettre le pays à feu et à sang.

Ce thriller, au cœur de l’actualité, dénonce les manipulations de l’ultra-droite, avançant cachée, pour faire pencher la balance de l’opinion et des urnes vers son idéal. L’aspect politique est cependant surpassé par la personnalité des trois héros.

Quand ils comprennent qu’ils vont devoir la jouer très perso pour parvenir à leurs fins. Ils se réunissent, vivent ensemble et apprennent à se connaître. « Ils se livraient un peu, au compte-gouttes. Comme s’il leur fallait réapprendre à parler. Tous trois, Sofia allait le comprendre au gré des jours, au-delà de cette enquête, s’étaient peut-être rencontrés dans leurs douleurs, leurs deuils impossibles. Attirés les uns vers les autres comme des aimants déglingués. »

De l’action, des coups de théâtre, des actes de bravoure, pas mal de morts et un rebondissement final : La meute est un roman passionnant. Mais pas très rassurant.

« La meute » d’Olivier Bal, XO Éditions, 478 pages, 21,90 €
 

vendredi 10 février 2023

BD - Entendez-vous la meute dans les bois ?

Un loup dans les bois du Limousin ? Un danger pour la population ? Ou un danger pour le loup ? La meute, remarquable roman graphique écrit par Cyril Herry et illustré par Aude Samama se garde bien de donner une réponse claire et nette. Les auteurs se contentent de raconter les faits.

150 pages en couleurs directes où différents points de vue s’expriment. Certains sont effectivement au cœur de l’intrigue. D’autres ne savent rien mais amplifient la machine à rumeurs.

Et puis il y a les innocents comme Amandine. Une petite fille malheureuse. Elle vit seule avec sa mère depuis que son papa est parti avec une autre maman. Elle aimerait avoir une nouvelle poupée, mais elle est trop chère. Elle pleure et se fait gronder par la maîtresse car sa mère est en retard. Elle voudrait partir. Loin. Et quand la fillette entend les grands parler de la mort, elle se demande si ce n’est pas la solution : « Amandine songe à mourir. Ce serait sûrement moins compliqué que de s’en aller toute seule, elle ne sait où. Elle se demande malgré tout si ça fait mal. Il faudrait essayer. Il n’y a que de cette façon qu’Amandine saurait. »

Au centre de l’intrigue, il y a la fugue de deux adolescents. Un garçon et une fille, qui ont d’excellentes raisons de quitter le foyer familial pour trouver refuge au cœur de la forêt. Dans ces bois où des loups seraient à l’affût. Des moutons sont retrouvés morts. Les deux jeunes vont-ils eux aussi périr sous les crocs. À moins qu’ils ne soient finalement plus en sécurité près de la meute animale que de celle formée par les humains.

Un livre et une histoire qui ne laissent personne indifférent. Car en plus d’Amandine et des fugueurs, les auteurs mettent en scène quantité d’hommes et de femmes tout ce qu’il y a de plus banals, de l’infirmière au tenancier de café en passant par l’agriculteur ou la retraitée acariâtre. Une galerie de personnages dans laquelle on ne peut qu’un peu se reconnaître en partie.

«La meute», Futuropolis, 22 €