mercredi 19 février 2025

BD - Les souvenirs oubliés

La mémoire est une des particularités humaines les plus fascinantes. Comment fait-on pour se souvenir de tout ce qui nous arrive ? Ou plus exactement, pourquoi on oublie tant de choses qui nous semblent pourtant si importantes quand elles nous arrivent ? Trou de mémoire. Impossible à combler. Ce questionnement est au centre du roman graphique de Phicil, Les fantômes du Mont-Blanc. Une longue quête dans le passé qui passe par l'intermédiaire d'un bon gros chien. Bernie. De son nom exact : Bernie le bouvier bernois. 

Le gros toutou est heureux avec sa maîtresse, mais elle est mutée en ville. Elle doit donc s'en séparer. Voilà pourquoi en plein hiver, elle le confie à M. Weiss, un vieil horloger à la retraite vivant dans un petit village de montagne dans les Alpes, pas loin du Mont-Blanc. Un choc pour Bernie. 

Mais il n'est pas au bout de ses peines car en chemin, il croise une sorte d'horrible épouvantail. Et la nuit, dans l'atelier silencieux de son nouveau maitre, il se retrouve face à un vilain petit chien et une jolie fille aux cheveux d'un rose éblouissant. 

Elle se nomme Edèle, mais c'est tout ce qu'elle se souvient de son passé. Le trio, accompagné de l'oiseau d'un coucou mécanique, va aller à la recherche de traces du passé d'Edèle dans les divers lieux du village. Rencontres magiques, réminiscences tragiques : Bernie va tout faire pour aider ses nouveaux amis. 

Cette rêverie montagnarde, va devenir plus dramatique au fil des pages. Une belle réflexion sur le sort des réfugiés, des erreurs du passé, de la mort et de la résilience. C'es
t grave mais aussi très plaisant grâce à ce bon gros Bernie, serviable et fidèle. 

"Les fantômes du Mont-Blanc", Delcourt, 176 pages, 22,50 €

mardi 18 février 2025

BD – Survivre face à un chasseur implacable

Tous les amateurs de nature savent que croiser un groupe de chasseurs n'est pas toujours sans risque. D'un côté des hommes et femmes qui se contentent de vivre le moment, de l'admirer pour s'en souvenir, de l'autre d'autres passionnés, mais qui ont une arme entre les mains. Au moindre problème, le rapport de force peut devenir plus que problématique pour les désarmés. 

C'est en gros ce qui se passe dans cet album écrit par Christophe Bec et dessiné par Valerio Giangiordano. Dans un parc naturel d'Oregon, un groupe de jeunes alpinistes va se mesurer à une montagne mythique, le Mont Jefferson. Mais avant d'atteindre les pentes abruptes, ils doivent traverser une réserve indienne et une zone boisée qui est le terrain de jeu des chasseurs locaux. Un malheureux accident et tout dégénère. La nature sauvage le devient encore plus quand un père se lance dans une terrible vendetta. 

Sans éviter l'écueil du manichéisme, cet album est brut de décoffrage. Un gibier, des prédateurs, des conditions météo extrêmes : le décor et le générique de cette BD de grand spectacle sont idéales pour apporter au lecteur des émotions fortes. 

Et la fin vous étonnera car Christophe Bec, scénariste aguerri, sait parfaitement renouveler ce genre très couru par le cinéma américain. 

« Survival – Warm Springs », Soleil, 56 pages, 15,50 €

Cinéma - "Presence", vue fantomatique de Steven Soderbergh

Une famille américaine emménage dans une maison. Rapidement, la fille ressent une présence. Que veut ce fantôme ? Un film fantastique stylé signé Steven Soderbergh.
Éditeur de texte enrichi, editor1


Les vieilles maisons ont toute une histoire cachée. Des secrets servant à construire des légendes, rumeurs et autres histoires fantastiques traversant les siècles pour les plus anciennes. Le nouveau film de Steven Soderbergh, intitulé Presence, se déroule entièrement dans une maison cossue d'une banlieue sans nom de l'Amérique profonde.

Au début elle est vide. Et en vente. Une commerciale reçoit les premiers visiteurs. Une famille typique. La mère, Rebekah (Lucy Liu), cadre dans une grande entreprise, le père, Chris (Chris Sullivan), pédiatre et les deux enfants encore lycéens. Chloé (Callina Liang), est de plus en renfermée, surtout depuis que sa meilleure amie est morte d'une overdose. Tyler (Eddy Maday) aime faire la fête, briller auprès des filles et nager (sa mère  l'imagine déjà en champion olympique). Visite coup de coeur.

Suite du film quelques semaines plus tard. Ils ont emménagé. Tout se passe normalement jusqu'à ce que Chloé se persuade qu'on l'observe dans sa chambre. Elle sent comme une présence. C'est le début de la prouesse du réalisateur (également directeur de la photo et monteur du film) transformant ce huis clos en lent cauchemar de plus en plus terrifiant. 

Pour que le spectateur soit totalement immergé dans l'histoire, Soderbergh a fait le pari de tout raconter au niveau de la présence, du fantôme. Tout est filmé à hauteur d'homme, en longs déplacements dans la maison. Avec parfois, une Chloé qui se met à regarder fixement la caméra, comme si elle voyait le fantôme, le spectateur.

Tout en racontant le délitement de la cellule familiale, le film dresse le portrait de ces jeunes Américains d'aujourd'hui. Ils semblent si propres, si calmes et studieux. Et pourtant...

Une réalisation stylée, jouant à merveille sur l'ambiance et le POV (point of view). Une maison, un fantôme, un drame. On retrouve un peu du propos du très beau A ghost story de David Lowery.  

"Presence", film de Steven Soderbergh avec Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Eddy Maday

lundi 17 février 2025

Polar - Kalmann, simple d'esprit à la vie compliquée

Kalmann, pêcheur de requin dans un petit village du nord de l’Islande, a un léger handicap mental. Il voit la vie comme un enfant de 8 ans. Il est au centre de deux polars signés Joachim B. Schmidt, romancier allemand vivant à Reykjavik. 


Étonnant héros que ce Kalmann Odinsson, pêcheur de requin et aussi surnommé « shérif de Raufarhöfn », petit port dans le nord de la froide et glaciale Islande. Kalmann a commencé sa carrière de personnage principal dans le roman Kalmann, paru en 2023 et récemment repris au format poche dans la collection Folio policier. Kalmann de retour, toujours sous la plume de Joachim B. Schmidt, dans un second volume, suite directe du premier, intitulé Kalmann et la montagne endormie.
La principale originalité de Kalmann, c’est qu’il est atteint d’un léger handicap mental. Même s’il a 34 ans et qu’il vit seul dans sa petite maison héritée de son grand-père, Kalmann a des réactions d’un enfant de 8 ans. Il adore manger des hamburgers, engloutir des céréales au chocolat, regarder les émissions drôles à la télévision. Sa mère a quitté le village. Quant au père, c’est un mystère. Kalmann sait simplement que c’est un militaire américain qui a quitté précipitamment l’île glacée avec femme et enfants quand il a appris que sa maîtresse locale était enceinte. Il a juste laissé en héritage à ce fils qu’il n’a rencontré qu’une fois, un chapeau de cowboy, une étoile de shérif et un pistolet Mauser. La panoplie que Kalmann aime arborer quand il se promène dans le village, exactement comme s’il patrouillait pour protéger les habitants.


Un héros handicapé, c’est peu banal. Un handicapé qui raconte l’histoire à la première personne, c’est encore plus étonnant. Et assez déconcertant au début. Pourtant on se fait rapidement à ce raisonnement forcément un peu limité mais souvent plein de bon sens. Kalmann est un doux, un gentil garçon. Mais qui n’aime pas être contredit. Il peut alors entrer dans une colère noire.
Le premier roman est centré autour de la découverte par notre shérif en herbe d’une mare de sang dans la neige. Or, l’homme le plus riche du village, Robert, a disparu. Pas de corps, juste du sang. La police enquête, les sauveteurs cherchent et Kalmann élabore une théorie : Robert a sans doute été attaqué par un ours polaire venu à la nage depuis le Groenland.

Le second roman débute par l’interrogatoire de Kalmann par le FBI. Notre héros est à Washington et a été arrêté près de la Maison Blanche. Comment le shérif est il arrivé aux USA ? Quel rôle joue son père ? Une seconde partie un peu plus complexe, mais toujours racontée par cet esprit simple, dans une langue qui longtemps va résonner dans la mémoire du lecteur et lui permet d’avoir une vision très différente du quotidien de certains handicapés mentaux.

« Kalmann et la montagne endormie », Joachim B. Schmidt, La Noire - Gallimard, 320 pages, 22 €
« Kalmann », Folio policier, 368 pages, 9,50 €

dimanche 16 février 2025

BD - En 2050, l'humain sera à la traîne de l'IA


Toutes les intelligences artificielles n'attendent que ce moment : pouvoir se dupliquer dans des corps autonomes, pour vivre comme les Humains, cette espèce inférieure trop arrogante. En 2050, elles seront proches du Graal.  

2050 c'est dans un petit quart de siècle et si vous avez des doutes plongez dans cet album de récits complets imaginés par la fine fleur de la BD française d'anticipation. Dix histoires sur 120 pages et autant de thèmes abordés avec intelligence, toujours; cynisme, parfois; défaitisme, malheureusement. 

Cela commence très fort avec une histoire de Ponzio (scénario de Galandon) sur la création artistique. Un ancien écrivain, tel Voltaire, s'est retiré loin de la ville pour cultiver son jardin. De toute manière il n'était plus publié. Les IA ont pris le relais. Avec moins de droits d'auteurs et une efficacité redoutable. Un roman par jour, de quoi accrocher les fans. En 2050, un roman sort pourtant du lot. Il se vend à des millions d'exemplaires. Sa particularité : écrit à la main par une romancière. Une humaine. La revanche des scribouillards ? 

Autre thème, celui des univers parallèles développés grâce aux casques de réalité virtuelle. Un ado perd complètement la notion du réel vivant par procuration dans un monde "augmenté" par les IA. Mais quand le système crashe, le jeune se retrouve comme un aveugle, incapable de décider ou de bouger. L'histoire la plus pessimiste du recueil, signée Stéphane Perger. Gauckler s'attaque à la guerre, De Metter à l'amour et de Rochebrune au problème des réfugiés climatiques. 

Le récit le plus étonnant, car quasi possible dès aujourd'hui, revient sur l'addiction des jeunes aux réseaux sociaux et au rôle des influenceurs. L'action se déroule sur un immense paquebot de croisière. La majorité des passagers profitent du séjour grâce aux vidéos en live de Gala, jeune influenceuse pourvoyeuse de rêve. Mais quand cela dérape, Gala n'est plus de taille. Pas grave, les foules fascinées trouveront un remplaçant rapidement.

Vivrez-vous en 2050 ? Votre réalité peut-elle ressembler à certaines de ces histoires ? Personnellement, je sais que ne serai plus là pour le voir, mais ce petit texte (et certains exemplaires de la BD, papier ou numérique) devrait être encore en ligne quelque part dans le cloud ou autre lieu pas encore imaginé.

"2050", collectif, Philéas, 120 pages, 19,90 €

Thriller - « Le livre des sacrifiés » ou la fiction devenue réalité

Vague de meurtres à New York. Le seul point commun des victimes, atrocement mutilées : elles apparaissent dans un recueil de nouvelles. Un thriller machiavélique signé Frédéric Lepage.


Un sculpteur et amateur de musique religieuse, une recruteuse, un chauffeur de taxi… La police de New York est sur les dents, un tueur en série semble sévir dans la grande ville. Il tue et surtout mutile ses victimes. Après les avoir étranglées a l’aide d’un garrot, elle les éventre, leur coupe le sexe et les arrose de bière.

Rituels sataniques, une anthropologue, Anita, jeune chercheuse originaire de Guyane française, est sollicitée en tant qu’experte. Des scènes de crime horribles décortiquées par un binôme de flics atypiques. Naomi, grande, noire, réservée et à cheval sur la loi et Ken, blond, sanguin, capable de s’affranchir des règles pour obtenir des résultats.

L’enquête, racontée par Frédéric Lepage, romancier français proposant un thriller dépaysant, connaît une avancée significative quand Ken découvre que les victimes sont toutes décrites dans un recueil de nouvelles récemment paru. Ken, le véritable héros du livre, être torturé qui va vite abandonner la voie légale pour tenter de faire tomber le responsable de ces meurtres, un trafiquant de la pire espèce.

Alors qu’Anita va faire des recherches au Brésil, Ken se rend en Tanzanie, là où tout a commencé. Un journaliste infiltré l’aide dans sa quête en lui expliquant le fond de l’affaire : « Ce jour comptera dans votre vie. Vous vous le rappellerez comme celui où vous avez entrevu un abîme car je vais vous faire approcher l’abjection. » On ne peut qu’approuver et prévenir le lecteur : l’intrigue, basée sur des faits avérés, est abominable.

Des crimes abjects, mais raconté dans un style très imagé par un auteur qui n’a pas son pareil pour plonger le lecteur dans les décors dépaysants de ces aventures horribles.

« Le livre des sacrifiés », Frédéric Lepage, Robert Laffont, 376 pages, 22,90 €

samedi 15 février 2025

BD - Dans les coulisses des chaînes d'info en continu

Journaliste ! Mais quel beau métier ! 

Enfin, si on aime se lever tôt, rester le cul sur une chaise devant son bureau (desk en anglais) à répéter, tel un perroquet, tout ce que disent les confrères des autres médias. L'arrivée des chaînes d'info en continu a donné l'espoir à toute une génération de jeunes journalistes de faire un métier passionnant, au plus près de l'actualité, reportage, réactivité... Pierre Millet-Bellando a fait partie de ces rêveurs rattrapés par la réalité. A peine sorti de l'école de Lille, il décroche un poste de "deskeur" à la matinale d'une grande chaine nationale. C'était il y a quelques années. Depuis il est passé à autre chose et tente dans cette BD (illustrée par M. LeRouge) entre réalisme, souvenirs et décryptage pour tenter de faire comprendre aux lecteurs le fonctionnement de cette usine de l'information. 

Depuis son bureau, encore à moitié endormi, il réalise des "reportages" sur les grands événements de la nuit. Plus exactement il raconte les faits (lus dans les journaux) et les illustre d'extraits puisés dans les banques d'images internationales. Il devra assurer de longs mois ce rôle ingrat avant d'avoir le droit de sortir pour faire du terrain. Des micro-trottoirs (la pire expérience journalistique, toujours en cours dans toutes les rédactions et souvent réservée aux stagiaires ou débutants) ou les réactions de politiques à l'Assemblée sur la dernière polémique en date.  Rien de bien compliqué, il suffit de tendre le micro aux élus réputés "bons clients" qui ont toujours la bonne formule qui sera reprise sur les réseaux sociaux et permettra d'avoir de l'audience. L'audience, le nerf de la guerre. L'audience qui interdit tout sujet de plus de deux minutes. Alors un reportage au long cours, vous n'y pensez pas... 

S'il est très critique au début, le jeune journaliste, à force d'accepter les directives des cadres de la rédaction et des présentateurs vedettes, a obtenu ce qu'il voulait : faire du terrain. Généralement des directs dans les tranches du matin, mal préparés mais qui lui permettent de se faire remarquer. Car s'il est dispo pour les bouchons des départs en vacances, il est aussi partant pour les faits divers ou les événements exceptionnels comme les attentats à Paris en 2015 ou les manifs très agitées des Gilets jaunes. Il raconte comment l'information est formatée, aseptisée pour aller dans le sens des téléspectateurs, ceux qui regardent... les pubs. Ce n'est pas très glorieux pour la profession. Il a d'ailleurs depuis quitté ce milieu.

Journaliste ! Mais quel horrible métier !

"La fabrique des News", Steinkis, 168 pages, 20 € 

Un polar - Mon cœur a déménagé


Champion toutes catégories au niveau des ventes, Michel Bussi est aussi le roi des écrivains quand il s’agit d’imaginer des destins hors normes. Dans Mon cœur a déménagé, il raconte la vie, semée d’épreuves, de la petite Ophélie. 

A 7 ans, elle a vu son père tuer sa mère. Un traumatisme qui va la poursuivre au fil des années. Jusqu’à façonner sa vie, entre désespoir et tentation de vengeance. Un thriller aux nombreux personnages, entiers, forts et attachants.

« Mon cœur a déménagé », Michel Bussi, Pocket, 480 pages, 9,20 €

vendredi 14 février 2025

BD - "Les navigateurs" raconte l'histoire de Paris, cité lacustre et fantastique

Voir Paris différemment. Loin des clichés touristiques, d'une cité figée dans un passé récent. Le roman graphique "Les navigateurs" de Serge Lehman et Stéphane de Caneva est digne d'une expérience psychédélique. Vous allez pénétrer dans un monde que vous ne soupçonnez pas, une monde fantastique rempli de monstres sévissant dans les profondeurs de la capitale depuis des siècles et des siècles. Du noir et blanc, entre enquête contemporaine, plongée dans le surréalisme et visions cauchemardesques. 

Max
Pour prendre le chemin de la "vieille mer" et croiser le chemin de "l'aragne" ou des "mangles", le lecteur doit d'abord apprendre à connaitre les trois membres de la bande du Panorama. Trois ados de la banlieue (Clamart), qui 20 années plus tard, sont toujours en relation. Max, écrivain brimé, journaliste frustré mais vivant quand même de sa plume, Sébastien, héritier de la maison d'édition de son père et Arthur, l'aventurier, celui qui voulait découvrir le monde mais qui vit toujours à Clamart, une jambe en moins, handicapé ne survivant qu'avec sa pension et l'argent sale de petits trafics. 

Les trois copains ont intégré dans la bande, durant moins d'un an, une fille. Neige. Quand elle revient, ils décident de l'inviter dans une soirée de retrouvailles. Mais c'est dans sa maison que le groupe se reconstitue, découvre une fresque cachée sous une tapisserie moisie. 

Neige, Max et la fresque.

Le soir même, Neige disparait alors que Max est persuadé qu'elle est victime d'une araignée géante. Neige qui est dessinée, nue, sur la fresque.  

Le début, entre considérations d'adultes torturés par les contraintes d'aujourd'hui et irruption du fantastique dans leur quotidien est intrigant. Ils mènent l'enquête, découvrent un monde caché dans les quartiers populaires parisiens et finissent par enfin trouver une entrée vers le monde de la "vieille mer". 

Une histoire passionnante, qui pourrait se décliner en série télé (à condition d'y mettre le budget en décors et effets spéciaux). Les dessins de Stéphane de Caneva, en noir et blanc, avec quelques hommages à des graveurs du début du XXe siècle comme Odilon Redon, sont parfois à la limite de l'hypnose. Attention, à trop les regarder, vous pourriez vous aussi rencontrer l'aragne ou un mangle à l'odeur de boue et de déchets organiques en putréfaction. 

"Les navigateurs", Delcourt, 208 pages, 26,50 € 


Un roman historique - La prophétesse voilée


Avec plus de 75 romans à son actif, Jean d’Aillon est un forçat de la plume. Longtemps universitaire, il ne se consacre pourtant exclusivement à l’écriture de romans historiques que depuis 2007. Avec une régularité de métronome, il aligne les nouveautés. 

Dernière en date, La prophétesse voilée, où il est question de « la cruelle et sanglante guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons ». Edward Holmes, le héros récurrent imaginé par Jean d’Aillon est sur la piste d’un tueur en série parisien. Il tue et éventre des prostituées. En plein XVe siècle, une sorte de « brouillon » de Jack l’éventreur…
« La prophétesse voilée », Jean d’Aillon, 528 pages, 10/18, 9,60 €