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dimanche 16 février 2025

BD - En 2050, l'humain sera à la traîne de l'IA


Toutes les intelligences artificielles n'attendent que ce moment : pouvoir se dupliquer dans des corps autonomes, pour vivre comme les Humains, cette espèce inférieure trop arrogante. En 2050, elles seront proches du Graal.  

2050 c'est dans un petit quart de siècle et si vous avez des doutes plongez dans cet album de récits complets imaginés par la fine fleur de la BD française d'anticipation. Dix histoires sur 120 pages et autant de thèmes abordés avec intelligence, toujours; cynisme, parfois; défaitisme, malheureusement. 

Cela commence très fort avec une histoire de Ponzio (scénario de Galandon) sur la création artistique. Un ancien écrivain, tel Voltaire, s'est retiré loin de la ville pour cultiver son jardin. De toute manière il n'était plus publié. Les IA ont pris le relais. Avec moins de droits d'auteurs et une efficacité redoutable. Un roman par jour, de quoi accrocher les fans. En 2050, un roman sort pourtant du lot. Il se vend à des millions d'exemplaires. Sa particularité : écrit à la main par une romancière. Une humaine. La revanche des scribouillards ? 

Autre thème, celui des univers parallèles développés grâce aux casques de réalité virtuelle. Un ado perd complètement la notion du réel vivant par procuration dans un monde "augmenté" par les IA. Mais quand le système crashe, le jeune se retrouve comme un aveugle, incapable de décider ou de bouger. L'histoire la plus pessimiste du recueil, signée Stéphane Perger. Gauckler s'attaque à la guerre, De Metter à l'amour et de Rochebrune au problème des réfugiés climatiques. 

Le récit le plus étonnant, car quasi possible dès aujourd'hui, revient sur l'addiction des jeunes aux réseaux sociaux et au rôle des influenceurs. L'action se déroule sur un immense paquebot de croisière. La majorité des passagers profitent du séjour grâce aux vidéos en live de Gala, jeune influenceuse pourvoyeuse de rêve. Mais quand cela dérape, Gala n'est plus de taille. Pas grave, les foules fascinées trouveront un remplaçant rapidement.

Vivrez-vous en 2050 ? Votre réalité peut-elle ressembler à certaines de ces histoires ? Personnellement, je sais que ne serai plus là pour le voir, mais ce petit texte (et certains exemplaires de la BD, papier ou numérique) devrait être encore en ligne quelque part dans le cloud ou autre lieu pas encore imaginé.

"2050", collectif, Philéas, 120 pages, 19,90 €

lundi 7 octobre 2024

BD - Belmondo le farceur


Trois ans après sa mort, cette monumentale biographie dessinée revient de façon très détaillée sur la carrière de Jean-Paul Belmondo. Bollée, le scénariste, s’est totalement immergé dans la carrière (et ses à-côtés) de Jean-Paul Belmondo, Bébel pour le grand public qui l’a toujours adoré.

La réalisation graphique de ce projet a été confiée à Ponzio. Son dessin, basé sur des photographies, semble parfois figé, mais l’impression est rapidement oubliée tant l’ensemble est passionnant. Pour raconter le parcours de Belmondo, Bollée a imaginé un long tête-à-tête fictif avec son père, Paul, célèbre sculpteur. Pour la première fois l’acteur met sa carrière en pause et consacre 5 jours pour que son père réalise son portrait.


Bébél se raconte, se souvient de ses débuts au conservatoire, de ses blagues potaches (qu’il n’abandonnera jamais même au sommet de sa carrière), des pièces de théâtre s’enchaînant et de sa première incursion au cinéma.

Puis la rencontre avec Godard, le cinéaste visionnaire qui le premier a détecté le potentiel du comédien dans A bout de souffle puis Pierrot le Fou. Un long passage est consacré à sa passion pour la boxe ou ses démêlés avec Melville, le tyran des plateaux.

L’ensemble est bondissant au début, plus introspectif par la suite. Et a le mérite de ne pas raconter la fin de vie de ce grand monsieur du cinéma français.
« Belmondo », Glénat, 224 pages, 28 €

mercredi 26 avril 2023

BD - La compagnie rouge frappe aux confins de l’espace


A quoi va ressembler la guerre dans quelques millénaires ? Simon Treins (scénario) et Jean-Michel Ponzio (dessin) tentent d’y répondre dans le gros album de 128 pages portant sur les derniers faits d’armes de
La compagnie rouge. Dans ce futur très lointain, la conquête spatiale a étiré les frontières du monde connu. Plus de guerre à proprement parler mais des escarmouches, généralement sous-traitées par des sociétés spécialisées, les compagnies. Des mercenaires qui se vendent au plus offrant et font fructifier leur réputation en participant à une sorte de championnat intersidéral des guerres officielles.

Quand les drones de la Compagnie rouge débarquent sur cette planète céréalière, la bataille est vite gagnée. Une fois déclarés vainqueurs, les officiers vont prendre du bon temps. Il y a Rouille, un Apollon un peu arrogant, Chérie, seule femme du groupe terrain et Frisette, géant chauve, second de La Chouette, commandante de l’Argo, le croiseur sur-armé. Dans un bar, ils tombent sur Flint, un jeune paysan qui rêve d’être engagé. Un rêve qui va devenir réalité. Il prend le nom de L’Innocent et devient dans un premier temps archiviste de la Compagnie rouge. Il va scanner tous les combats et les mémoriser pour pouvoir les réutiliser dans des situations comparables.
Une fois l’équipage connu, le lecteur va partir avec lui pour une mission aux confins de l’univers. Un piège qui donnera bien du fil à, retordre aux mercenaires de la Compagnie rouge.
Un scénario efficace, digne d’un space-opéra moderne, illustré dans ce style si particulier de Ponzio. Il travaille d’après photos pour les personnages. C’est très réaliste mais un peu figé. Par contre, côté engins et structures planétaires, c’est du grand art.
« La compagnie rouge », Delcourt, 15,50 €

samedi 19 août 2017

BD - La guerre civile du futur





L’apartheid social règne sur la Terre dans ce futur proche imaginé par Marazano et mis en images par Ponzio. Notre monde se divise en deux catégories. Les riches qui vivent dans des enclaves. Les pauvres laissés à l’abandon dans des zones ravagées. Bien sûr, les habitants de ces zones de non-droit ont le désir d’aller dans les enclaves. Intervient alors la troisième catégorie de citoyens, les membres des Sections d’intervention. Une armée destinée à réprimer les révoltes, voire éliminer froidement les récalcitrants. Vivian, le personnage principal de cette série est le chef d’une des sections les plus efficaces. Ils sont méchants, agressifs et obéissants. Pourtant le chef semble cacher quelque chose à ses hommes. Se pourrait-il qu’il soit en réalité un des meneurs de la révolution qui se trame en coulisse ? Une série plus politique que militaire, qui fait réfléchir sur le tout sécuritaire et a forcément un écho particulier en ces temps de Vigipirate et d’attaque des soldats de Sentinelle.

➤ « Mémoires de la guerre civile » (tome 1), Dargaud, 13,99 €

dimanche 23 novembre 2014

BD : Bajram et Mangin nous font visiter leur cimetière céleste


bajram, mangin, ankama, mort, expérience
Denis Bajram et Valérie Mangin ont écrit de concert le scénario de ce diptyque au titre macabre « Expérience mort » mais au contenu plus scientifique et philosophique qu'il n'y paraît. Une riche industrielle, prête à tout pour sauver son fils de la mort, investit des milliards dans la fabrication d'un vaisseau expérimental sensé retenir l'âme du mourant quand il est sur le point d'entrer dans le fameux tunnel blanc décrit par nombre d'hommes et de femmes ayant vécu une expérience de mort imminente. Au début du second tome, rien ne se passe comme prévu. Les scientifiques restés dans notre réalité s'alarment des résultats inquiétant pour les passagers. A l'intérieur, pilote et scientifiques sont au bord de la panique. Les machines, gelées par un froid intense, refusent de fonctionner. Il faut d'urgence trouver une source de chaleur. Dessiné par Jean-Michel Ponzio dans son style habituel de roman photo vectorisé, la BD alterne entre scène techniques dignes d'un space-opera et séquences oniriques plus lumineuses. Avec cependant toujours en fil rouge le questionnement de la mort. Ultime étape ou simple passage ? Les auteurs, grâce à une pirouette astucieuse, concluent cette épopée par une réponse qui, si elle est tirée par les cheveux, permet cependant de faire rêver les amateurs de fantastique.

« Expérience Mort » (tome 2), Ankama, 13,90 €

vendredi 4 mai 2012

BD - La folle expérience du Protocole Pélican se poursuit


Second tome du Protocole Pélican, thriller scientifique écrit par Marazano et dessiné par Ponzio. La douzaine de cobayes humains, enlevés aux quatre coins du monde et conduits sur une plateforme pétrolière ne comprennent toujours pas ce que les gardiens attendent d'eux. Prisonniers, maltraités, chacun réagit différemment. Le responsable du projet semble chercher une personnalité en particulier. Et pour faire accélérer le verdict, les cobayes sont laissés seuls, sans gardiens, sur la plateforme. 

Là encore, les réactions sont très différentes... Une série angoissante pour montrer toute la folie de certains scientifiques.

« Le protocole pélican » (tome 2), Dargaud, 13,99 €

dimanche 30 octobre 2011

BD - Cobayes involontaires dans "Le protocole Pélican" de Marazano et Ponzio

Aux quatre coins du monde, simultanément, douze personnes sont enlevées par de mystérieux hommes en noir. Quelques temps plus tard, elles se retrouvent toutes, prisonnières dans un vaste complexe isolé. Ce ne sont pas exactement des détenus mais des « unités ». De même les gardiens sont les « compagnons » et les scientifiques interrogateurs des « confidents ». 

De la vieille dame inquiète pour ses chats au jeune révolutionnaire urbain en passant par un fleuriste argentin, ils n'ont rien en commun si ce n'est leur incompréhension de la situation. Que veulent exactement prouver les confidents, les compagnons font-ils aussi partie de l'expérience ? Les questions ne manquent pas en découvrant cet album écrit par Marazano et dessiné par Ponzio. Un duo déjà à l'origine du « Complexe du chimpanzé », toujours chez Dargaud.

On retrouve d'ailleurs quelques constances : l'enfermement, la paranoïa et la force de l'individualisme. Si l'histoire est assez angoissante, l'intrigue et l'identification aux personnages rend cette BD passionnante.

« Le protocole Pélican » (tome 1), Dargaud, 13,95 €  

mercredi 25 juillet 2007

BD - Manipulation humaine et génétique

Richard Marazano, avant de se lancer dans l'aventure de la bande dessinée, a suivi des études scientifiques en physique et astrophysique. Une base qui lui a certainement inspiré en grande partie le scénario de cette série très ambitieuse dessinée par Jean-Michel Ponzio. 

Thomas Hale est un petit chercheur comme un autre, spécialiste de la mutation des abeilles dans un laboratoire de la multinationale pharmaceutique Genetiks. Solitaire, il se donne bonne conscience en s'occupant parfois de son père, artiste, se déplaçant en chaise roulante depuis un accident. Mais la carrière de Thomas va évoluer différemment quand le grand patron lui annonce que Genetiks est parvenu à décrypter entièrement le génome d'une cellule humaine. 

Cette cellule souche n'est pas n'importe laquelle. Elle appartient à Thomas. Genetiks considère dès lors que le chercheur est devenu sa propriété. Un changement de statut qui n'est pas sans conséquence pour Thomas Hale. 

Un futur inquiétant, un futur très plausible. Qui nous dit qu'il n'existe pas déjà un Thomas Hale quelque part sur le globe ? ("Genetiks", Futuropolis, 16,50 €) 

dimanche 27 mai 2007

BD - Exploration spatiale

Conquérir Mars. C'est le rêve de Hélène Freeman. Cette astronaute de la NASA se prépare depuis des années. Mais ce matin de 2035, elle n'a pas le moral. Elle vient d'apprendre que le programme martien (qui aurait dû l'expédier vers la planète rouge dans quelques mois) est différé de 20 à 30 ans.

 Elle ne sera pas la Neil Armstrong du 21e siècle. Au même moment, dans les eaux de l'océan Indien, la marine américaine récupère une sonde spatiale venant de pénétrer dans l'atmosphère. Une capsule Appolo habitée. Les deux hommes à bord prétendent être... Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Hélène va être réquisitionnée pour tenter de tirer au clair ce qui a tout l'air d'une supercherie. 

Le scénario de Richard Marazano plonge le lecteur dans un monde étrange, plein de paradoxe, où toutes les certitudes s'effondrent les unes après les autres. Une série servie par le dessin de Ponzio. Cet illustrateur travaille d'après photo. Cela donne parfois un côté figé aux attitudes des personnages (comme de mauvais acteurs). Un tout petit défaut vite oublié tant l'ensemble est abouti et se dévore d'une traite. ("Le complexe du chimpanzé", Dargaud, 13 €)