Les grands cuisiniers français ne plaisantent plus. Lassés d'être battus dans les classements internationaux par des Catalans iconoclastes ou des Nordiques inventifs, ils sortent l'artillerie lourde. Mais au lieu de se défendre sur le fond (leur cuisine en l'occurrence), ils préfèrent s'attaquer à la forme.
En juillet 2013, dans la zone commentaires des PagesJaunes, un internaute a l'outrecuidance d'écrire à propos d'une adresse du groupe Bernard-Loiseau : "Restaurant très surfait. L'assiette la mieux garnie est celle de l'addition." Rien de bien méchant. Des critiques de ce genre foisonnent sur les sites spécialisés. Il est tellement plus facile de critiquer que d'encenser. Mais cette appréciation n'a pas été digérée du tout par les propriétaires qui ont décidé de porter l'affaire devant les tribunaux.
Résultat, deux ans plus tard, la Justice après avoir longuement recherché dans les méandres des adresses IP l'identité du commentateur, vient de condamner ce dernier à 2 500 euros d'amende plus 5 000 euros de frais. Celui qui se plaignait d'addition salée se retrouve avec une facture encore plus gratinée. En lisant cette histoire, je m'apprêtais à dénoncer la grave atteinte à la liberté d'appréciation quand j'ai compris pourquoi le tribunal avait eu la main si lourde. Le commentaire est obligatoirement "faux et malveillant" puisque posté cinq jours avant l'ouverture du restaurant. Non seulement le condamné est de mauvaise foi, mais il est bête comme ses pieds.
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
jeudi 29 octobre 2015
mercredi 28 octobre 2015
BD : Souvenirs d'été et des vacances de Prudhomme et Rabaté
Souvenez-vous. Il y a
un peu plus d'un mois, vous bronziez sur une plage de sable fin. Au
soleil, loin des frimas et des soucis. Le bon temps. Nostalgique ?
Alors plongez-vous sans tarder dans cet album signé Rabaté et
Prudhomme. Il sent l'ambre solaire et les coquillages ramenés par
les enfants en fin de journée. Les deux compères, pour se mettre
totalement dans le bain, on simplement trainé quelques jours sur
une véritable plage, ont ouvert leurs oreilles et croqué les scènes
qui se déroulaient sous leurs yeux ébahis. Cela donne 120 pages
d'une grande tendresse, instantanés des vacances de ces fameux
Français moyens, souvent décriés mais qui restent le but ultime de
la majorité d'entre nous. Il y a le pêcheur aux crevettes, le papy
bien content d'observer tant de poitrines dénudées, les jeunes aux
regards concupiscents, les femmes fatiguées de faire semblant,
celles qui se cachent derrière une serviette pour se mettre en
maillots, d'autres qui bronzent entièrement nues. Une journée à la
mer, toute simple, sans rebondissement ni héros valeureux. Pourtant
cela se lit comme un roman à suspense, de ceux dont on ne peut
lâcher la lecture une fois entamé.
« Vive
la marée », Futuropolis, 20 €
DE CHOSES ET D'AUTRES : Étonnants Chinois
Les plus anciens se souviennent certainement du livre événement 'Quand la Chine s'éveillera' d'Alain Peyrefitte. On était prévenus, mais on n'a rien vu venir. Non seulement la Chine s'est éveillée, mais nous nous sommes endormis sur nos lauriers. Fanés, les lauriers. Aux sceptiques, la preuve avec deux exemples pourtant diamétralement opposés. Selon le dernier classement Forbes, le Chinois le plus riche du pays a vu sa fortune plus que doubler en un an. Wang Jianlin, spécialisé dans l'immobilier et le divertissement, est passé de 13,2 à 30 milliards de dollars. Le capitalisme semble avoir trouvé son eldorado. Ses meilleurs publicitaires aussi, Jianlin se contentant de ce commentaire très sobre pour saluer sa première place : "C'est bon d'avoir de l'argent". Qui en doute encore ? Autre Chinois mondialement connu : Ai Weiwei. L'artiste plasticien le plus novateur de ces dernières années rencontre de nouveaux problèmes. Pas avec la censure, mais avec un géant de l'industrie du... jouet. En prévision d'une nouvelle œuvre géante, Weiwei commande de nombreux Lego directement à la maison mère. Refus de cette dernière au motif que Lego "ne peut approuver l'utilisation de ses briques pour des œuvres politiques". Loin d'abandonner, Weiwei vient de lancer un appel sur les réseaux sociaux pour organiser des collectes dans différentes villes afin d'avoir suffisamment de 'matière'. Entre ses capitalistes triomphants et la création bouillonnante de ses artistes, Peyrefitte avait raison : la Chine s'est éveillée.
mardi 27 octobre 2015
Livre : L'Afrique relevée de « Petit Piment »
Abandonné
par ses parents dix jours après sa naissance, Petit Piment grandit
dans un orphelinat du Congo. De quoi gâcher une vie racontée dans
sa verve habituelle par Alain Mabanckou.
Bébé abandonné à
l'entrée d'un orphelinat, Moïse est baptisé par Papa Moupelo, le
prêtre qui vient chaque semaine faire chanter les gamins de
l'institution. Moïse n'est qu'une petite partie de son nom, long
comme un jour sans pain. Mais c'est sous le sobriquet de Petit Piment
que cet enfant va faire parler de lui.
Le roman d'Alain
Mabanckou, à la première personne, est construit à l'inverse d'une
vie. Au début, on galère, puis arrive le temps de l'épanouissement.
Avec Petit Piment, c'est l'inverse. Tant que Papa Moupelo venait
chaque semaine, la vie valait le coup. Mais du jour au lendemain il
disparaît. Encore gamin, notre héros ne comprend pas que le
religieux vient d'être victime de la révolution socialiste imposée
par le pouvoir. Terminés les chants liturgiques, place aux odes au
président. Sous la houlette du directeur, un certain Dieudonné
Ngoulmoumako, la vie change. Brimades, punitions, corrections :
c'est l'enfer. Les gardiens sont intransigeants, les autres
pensionnaire pires. Notamment des jumeaux qui font régner la terreur
dans les dortoirs. Quand ils s'en prennent à Bonaventure, le
meilleur ami de Moïse, ce dernier décide de le venger.
Subrepticement, il introduit une forte dose de piment dans la
nourriture des tyrans. Ils passent une nuit terrible. Les trois jours
suivants sont abominables. Voilà comment le gamin de Pointe-Noire
devient Petit Piment. Les deux caïds, flairant le gars dégourdi et
peu impressionnable, lui pardonnent et le nomment second de leur
bande.
La première partie du
roman, entièrement située dans l'orphelinat, est la plus émouvante.
Encore enfant, Petit Piment a un fond d'humanité, de gentillesse et
d'empathie. Malgré les coups durs, les injustices et un horizon
bouché, il croit encore en l'Homme, comme si l'enseignement de Papa
Moupelo persistait tel un phosphène au fond de la rétine. Le drame
de Petit Piment, c'est sa gentillesse. Et sa peur de décevoir. Quand
les jumeaux décident de s'évader, il n'ose pas refuser de
participer au plan. Et le voilà devenu petit voyou dans le grand
marché de Pointe-Noire.
Ami des prostituées
Heureusement il croisera
une nouvelle fois une bonne âme qui tentera de le sauver. Maman Fiat
500 est une mère maquerelle. Elle se prend d'amitié pour ce gentil
garçon, serviable et si prévenant pour ses dix filles. Surtout il
ne juge pas sa profession quand elle lui explique. « A-t-on
jamais cherché à savoir ce qu'il y a derrière chaque femme qui
marchande ses attributs ? On ne naît pas pute, on le devient.
(…) Et puis on franchit le pas, on propose à un passant son corps
avec un sourire de circonstance, parce qu'il faut aguicher comme dans
tout commerce. On se dit que ce corps, même si on le déprécie un
soir, on le lavera le lendemain afin de lui rendre sa pureté. Et on
le lave une fois à l'eau de javel, on le lave deux fois avec de
l'alcool, puis on ne le lave plus du tout, on assume désormais ses
actes parce que les eaux de la terre ne pourront jamais procurer de
la pureté à qui que ce soit. » Dans le giron de Maman Fiat
500, quelques douces années s'écoulent.
Mais la malédiction
frappe de nouveau. Et cette fois ce ne sont pas quelques pincées de
poudre de piment qui le sortiront d'affaire. Aussi tragique que
l'histoire de ce continent, le roman d'Alain Mabanckou raconte
surtout l'énorme gâchis de talent et d'intelligence causé par la
misère d'une majorité et l'ambition d'une minorité.
Michel
Litout
« Petit Piment »,
Alain Mabanckou, Seuil, 18,50 €
DE CHOSES ET D'AUTRES : L'heure de changer
Que vaut-il mieux : décider de changer d'heure ou constater qu'il est l'heure de changer ? Éternel débat de fin octobre, au moment où toute l'Europe dort une heure de plus un dimanche et se lève comme si de rien n'était.
Hier, sans doute pour la première fois de ma vie, j'ai oublié le passage à l'heure d'hiver. Il a fallu que j'allume mon ordinateur, la tasse de café fumante à côté du clavier, pour constater le décalage. Ma mémoire flanche. La sienne jamais. Quel programmateur génial a inventé le réglage de ces machines diaboliques ? Qui, lorsqu'on les éteint, continue à égrener les secondes, les minutes, les jours... Idem pour les smartphones, qui opèrent la bascule automatiquement.
J'imagine l'éleveur qui a jeté son vieux réveil à ressort pour se lever au doux tintement de l'alarme de son téléphone. Chaque matin il est debout à 6 heures pour aller traire les vaches. Hier matin, ce sont les meuglements désespérés de ses animaux qui l'ont réveillé. Le téléphone s'aligne sur l'heure d'hiver, pas les pis des mammifères.
Certains voudraient s'affranchir de l'heure d'hiver. Même de celle d'été. Didier Goux, blogueur, bientôt à la retraite, envisage de se retirer loin de tout avec sa femme et de revenir à « l'heure française », celle des « romans de Simenon ». « La nuit de décembre, pour nous, redescendra vers trois heures et demie de l'après-midi, et les splendeurs de la mi-juin n’excéderont pas neuf heures. » Mais pour y arriver, il devra abandonner tout objet connecté. Pas sûr qu'il y parvienne.
Hier, sans doute pour la première fois de ma vie, j'ai oublié le passage à l'heure d'hiver. Il a fallu que j'allume mon ordinateur, la tasse de café fumante à côté du clavier, pour constater le décalage. Ma mémoire flanche. La sienne jamais. Quel programmateur génial a inventé le réglage de ces machines diaboliques ? Qui, lorsqu'on les éteint, continue à égrener les secondes, les minutes, les jours... Idem pour les smartphones, qui opèrent la bascule automatiquement.
J'imagine l'éleveur qui a jeté son vieux réveil à ressort pour se lever au doux tintement de l'alarme de son téléphone. Chaque matin il est debout à 6 heures pour aller traire les vaches. Hier matin, ce sont les meuglements désespérés de ses animaux qui l'ont réveillé. Le téléphone s'aligne sur l'heure d'hiver, pas les pis des mammifères.
Certains voudraient s'affranchir de l'heure d'hiver. Même de celle d'été. Didier Goux, blogueur, bientôt à la retraite, envisage de se retirer loin de tout avec sa femme et de revenir à « l'heure française », celle des « romans de Simenon ». « La nuit de décembre, pour nous, redescendra vers trois heures et demie de l'après-midi, et les splendeurs de la mi-juin n’excéderont pas neuf heures. » Mais pour y arriver, il devra abandonner tout objet connecté. Pas sûr qu'il y parvienne.
lundi 26 octobre 2015
Poche : Le détroit du loup
Près de la mer de
Barents, où les nuits sont sans fin en hiver et les jours
interminables en été, Olivier Truc lance ses deux enquêteurs
atypiques sur la piste d'une nouvelle affaire. Klemet et Nina sont
affectés à la police des rennes. Le roman débute au détroit du
Loup. Il sépare la toundra de l'île de la Baleine. Une zone très
prisée pour ses immenses prairies. Lors de la traversée, un jeune
éleveur meurt noyé. Les traditions des Sami, les tribus
autochtones, sont mises à mal par les autorités norvégiennes. Le
partage des terres pose problème, celui des richesses de la mer
aussi. Car ce polar, après cette mise en bouche naturaliste, se
déroule ensuite en grande partie dans le milieu de l'exploitation
pétrolière. Des enjeux financiers considérables qui attisent les
appétits de certains. Les éleveurs de rennes sont parfois un
obstacle au développement. (Points, 8,60 €)
Série télé : Avengers, une suite très Shield
La première saison des « Marvel, les agents du Shield » vient de sortir en intégrale.
Le film « Avengers », tiré des BD de Stan Lee, cumulant plusieurs centaines de millions de dollars de recettes, il est logique que des producteurs aient eu l'idée de prolonger la recette sur petit écran. Ainsi est née en 2012 la série « Marvel, les agents du Shield », diffusée sur ABC puis Série Club et W9 en France. Josh Whedon, réalisateur des longs-métrage, est également à la création et la production de la série.
L'histoire débute après la guerre de New York. Fury, directeur du Shield, service secret qui protège la planète, monte une équipe autonome. A sa tête Coulson (Clark Gregg), un agent qui a la particularité d'avoir été laissé pour mort, dans le premier film, sur le champ de bataille. Après un long séjour à Tahiti, il est rétabli et officie dans un énorme avion furtif. Il recrute un agent spécial expert en mission d'infiltration Ward, une pilote adepte des arts martiaux, May et deux jeunes savants à peine sortis de l'académie, Leo et Jemma. La dernière recrue est beaucoup moins classique. Skye (Chloe Bennet) est une hacker membre d'une organisation anarchiste nommée « Marée montante ». Elle cherche à pénétrer les secrets du Shield. Capturée par Coulson, il détecte en elle un potentiel qui pourrait lui être fort utile. Sa façon de penser, tout sauf politiquement correcte, permet à l'équipe de prendre de vitesse des ennemis peu habitués à de telles méthodes.
La jeune femme devient rapidement un des personnages principaux de la série. Composée de 22 épisodes, elle alterne histoires autonomes avec l'intervention de quelques personnages des films comme la guerrière Sif ou l'agent Maria Hill, et le fil rouge autour des secrets des uns et des autres. Les principales interrogations tournent autour de l'origine de Skye, de la résurrection de Coulson et de savoir qui se cache derrière le mystérieux personnage du Clairvoyant. On se demande également qui est le traitre dans l'équipe. Car un des héros récurrent bascule en cours de saison dans le côté obscur, au service de Hydra.
Côté bonus en plus de quelques reportages sur les scènes clés (la chute libre ou l'explosion sur le pont), ne manquez pas le bêtisier. Si Coulson et May (Ming-na Wen) dans la série sont toujours très sérieux, avant et après les prises, ce sont de sacrés plaisantins... Et si vous devenez accro à la série, ne manquez pas ce dimanche soir la diffusion des trois premiers épisodes d la saison 2 sur Série Club à partir de 20 h 50.
« Les agents du Shield », Marvel, intégrale de 6 DVD, 40 euros.
dimanche 25 octobre 2015
BD : Astérix, retour parfait
Les Pictes
étaient corrects, le Papyrus est génial. Plus de doute, le choix de
Ferri et Conrad pour prolonger les aventures de l'irréductible
Gaulois est excellent. Uderzo peut être rassuré, son personnage est
entre de bonnes mains et Goscinny pleinement profiter de son séjour
au paradis bien mérité après nous avoir tant fait rire. En
réalité, on a l'étrange impression de retrouver ce petit monde
exactement là où on l'avait laissé juste avant la mort du
scénariste survenue en plein test d'effort pour vérifier qu'il
était en bonne santé... Au niveau du dessin, Conrad s'est
parfaitement coulé dans le style d'Uderzo. Bien difficile désormais
de faire la différence entre l'original et le repreneur. Mais la
très bonne surprise réside dans l'histoire. Toute l'intrigue n'est
qu'un prétexte pour brocarder les mauvaises habitudes
contemporaines, sport dans lequel Goscinny excellait. Dans la cible
des auteurs, les circuits de l'information, notamment les rumeurs
propagées par les réseaux sociaux. César vient de mettre un point
final à son manuscrit « La Guerre des Gaules ». Mais
dans un chapitre, il reconnaît sa défaite face au village dirigé
par Abraracourcix. Une tâche sur son parcours qu'un conseiller en
communication, Promoplus, lui suggère d'occulter. C'est cette partie
du texte censurée qu'un activiste de la vérité dérobe et tente de
rendre public. Intelligent, hilarant et bourré de clins d'œil, cet
album sera le livre le plus vendu cette année. Mérité car c'est
peut-être aussi le meilleur de toute la production de BD en 2015.
samedi 24 octobre 2015
DE CHOSES ET D'AUTRES : Terreur absolue
La proximité d'Halloween génère toujours quelques phénomènes de société inquiétants. Comme l'envie d'avoir peur collectivement. En 2014, le film Annabelle décrochait la palme, cette année le cinquième opus de la série Paranormal Activity semble sur le point de l'emporter. Au point de provoquer de véritables émeutes dans certaines salles comme avant-hier à Perpignan.
Les amateurs de fin du monde, quant à eux, (souvenez-vous, Bugarach), sont persuadés que l'astéroïde géant qui frôlera la Terre le 31 octobre provoquera séismes et autres raz-de-marée. Alors qu'en réalité, le caillou de 470 mètres de diamètre passera à 500 000 km de notre planète bleue.
Par contre, un petit film en noir et blanc de 2 minutes sur YouTube est en passe de devenir un phénomène capable de peupler durablement vos nuits de cauchemars. Dans une maison en ruines, un homme vêtu de la tenue des médecins pendant les épidémies de peste, avec le fameux masque en forme de bec d'oiseau, fait des signes à la caméra. Les images sont saccadées et la bande son constituée d'une sorte de grincement incessant, genre Canal+ sans décodeur. En analysant ces bruits, certains y ont découvert le message « Vous êtes déjà mort », d'autres la phrase « Tuez le président » agrémentée des coordonnées GPS de la Maison Blanche. Bref, c'est particulièrement flippant.
Mais après réflexion, tout cela n'est que broutilles comparé aux deux heures de terreur absolue que nous avons failli subir jeudi soir sur France 2.
En bonus, la fameuse vidéo flippante :
vendredi 23 octobre 2015
BD : Chevalier aux visions
Guillermo
G. Escalada ne va se faire des amis dans le milieu de la bande
dessinée. Cet Espagnol a un talent tel, qu'il devrait
automatiquement provoquer le suicide des deux-tiers de la profession.
Comment oser tracer le moindre trait après avoir vu une seule des
cases de l'album « Le chevalier à la licorne » ? Je
caricature mais c'est pourtant l'impression qui domine après avoir
refermé cette BD écrite par Stéphane Piatzszek. Que cela soit dans
les scènes de bataille comme dans celles plus oniriques, la
puissance du trait d'Escalada saute aux yeux. Certaines planches
muettes méritent d'être exposées dans les plus grands musées.
Bon arrêtons de nous esbaudir sur le graphisme et penchons nous sur
l'histoire. Bingo, c'est aussi du très bon. Le chevalier Hospitalier
Juan de la Heredia, lors de la bataille de Crécy, pour sauver le roi
de France, lui donne son cheval. Il se retrouve seul, à pied,
entouré de dizaines de soldats ennemis. Un carnage. Il en sortira
pourtant vivant, tué puis ressuscité par une licorne blanche. Il
sombre dans la folie et part à la recherche de cet animal
légendaire. Attention, chef-d'oeuvre.
« Le
chevalier à la licorne », Soleil Quadrants
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