jeudi 18 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : La bombe Netflix

netfilx, canalplay, vod, séries, dexter
Annoncé à grand renfort de superlatifs, Netflix débarque en France. Ce service internet ambitionne le titre de "bible des amateurs de séries".
Pour moins de 10 euros par mois, vous avez accès à des milliers d'heures de fiction. "Même principe que CanalPlay qui existe depuis des années !", me souffle un petit lutin malicieux. Soit, mais CanalPlay est Français. Netflix, Américain. La différence, la voilà. Auréolé de son clinquant et de son odeur de neuf, Netflix donne l'impression de se connecter en direct sur les télévisions américaines. Le petit lutin revient : "Mais tu sais, sur OCS (le bouquet de chaînes d'Orange), la plupart des séries de HBO sont diffusées en France un jour seulement après les States." Tu n'es qu'un rabat-joie. Netflix est le nec plus ultra de la télé du futur.
D'ailleurs, je vais de ce pas y souscrire. En plus le premier mois est gratuit ! "Si c'est gratuit, pourquoi tu dois donner tes coordonnées bancaires ?", me titille encore le petit lutin. Là je l'empoigne, l'enroule de cellophane, le scotche à la table de dissection et tel Dexter (toutes les saisons sont disponibles sur Netflix), le découpe en morceaux.
En réalité, la seule et bonne raison de s'abonner à Netflix réside dans son moteur de suggestion intelligent. En fonction de vos choix, Netflix affine vos goûts et vous propose des programmes similaires. "Alors ils connaissent tout de nos préférences et veulent contrôler notre culture. C'est pire que Big Brother ce machin !", hurle le lutin. En morceaux mais bien vivant, transformé par magie en ver de terre. Commence à m'énerver celui-là...
En bonus, le générique de Dexter ! 

BD : Triste Afrique sous le pinceau de Ptiluc

ptiluc, humanitaire, afrique, guerre, paquet
L'Afrique a longtemps fait rêver les aventuriers. Terre vierge, ils y ont trouvé un terrain de jeu idéal. Aujourd'hui, le continent tente toujours de se relever de cette maltraitance chronique. Ptiluc, quand il ne dessine pas des histoires de rats, voyage au guidon de sa moto. Il a donc lui aussi sillonné les pistes africaines des années durant. Mais en observateur attentif qui n'entend pas imposer des changements. Dans cet album composé d'une dizaine d'histoires courtes, il raconte le périple imaginaire d'un trio de volontaires humanitaires. Il transportent dans leur 4X4 des caisses de vaccins. Il n'est pas question de malaria ou d'Ebola. Simplement de la grippe, les restes des pays occidentaux. Ça ne sert à rien si ce n'est à se donner bonne conscience. Sur place, ils profitent honteusement du système mais tombent aussi sur des malandrins pas si bêtes : ils ont dix ans, une kalachnikov entre les mains, un tube de colle à rustine dans les narines et une conception de la mort assez simpliste. Il faut tout le talent de Ptiluc pour faire rire le lecteur de ces injustices. Du mercenaire serbe au religieux libidineux en passant par la star américaine en mal de publicité, ce sont tous les fossoyeurs de l'Afrique qui en prennent pour leur grade.

« Jeux sans frontières », Paquet, 10,50 €

mercredi 17 septembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Interdit de se bécoter dans les rues en Califormie...

baniele watts, noire, actrice, prostituée, police, racisme
« Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, en s'foutant pas mal du r'gard oblique des passants honnêtes ». Une actrice américaine noire, Daniele Watts, vient de faire bien involontairement un remake de la chanson de Brassens.
Exactement, elle a « montré de l'affection » à son petit ami. Un Blanc, tatoué. Non pas sur un banc (public), mais dans sa voiture (privée). Le baiser n'est donc pas du goût d'un « passant honnête », lequel s'empresse de téléphoner à la police pour dénoncer ce qu'il croit être du racolage sur la voie publique. Illico presto, la police de ce quartier chic intervient. Deux flics intraitables. Daniele Watts, récemment vue dans « Django Unchained » de Quentin Tarantino, se retrouve menottée et conduite au poste. Il n'a fallu aux policiers que quelques minutes pour vérifier l'innocence des tourtereaux, mais le mal était fait. Tout un symbole.
Donc, en 2014, aux USA, pays démocratique dont le président élu est Noir, lorsqu'une jeune Noire embrasse un Blanc dans la rue, il se trouve de « bons citoyens » pour prévenir les policiers. Et ces derniers n'imaginent pas un instant qu'il puisse s'agir là d'un simple moment tendre entre amoureux.
Daniele Watts a vivement dénoncé cette arrestation arbitraire sur les réseaux sociaux. La photo et courte vidéo (prises par son ami) où on la voit menottée et en larmes a fait le tour du web. Les States cultivent les paradoxes : une Noire embrasse un Blanc dans la rue, suspect ! Des Noires en bikini se trémoussent sur des clips de rappeurs, rien de plus normal...

BD : Mars en chambre

fabcaro, erre, mars, fluide glacial
La France, 5e puissance économique mondiale comme l'a récemment rappelé le président de la République, veut frapper un grand coup dans le concert des nations. Pour relever le pays (et les courbes des sondages), l'état se lance dans l'exploration spatiale. Attention Mars, nous voilà ! Sous formes de strips, Fabcaro et Fabrice Erre racontent cette épopée vertigineuse. Mais quand on rogne sur tous les budgets, il ne faut pas s'étonner après que cela ne marche pas comme désiré. D'abord l'équipe d'astronautes. André, José et Jean-Michel sont loin du trio glamour qui pourrait faire rêver les foules. Complètement ignares, ils savent à peine répondre au téléphone et basculer un interrupteur de On à Off leur demande dix minutes de réflexion. De toute manière, la fusée ne décolle pas... Mais face à l'attente du public, le président décide de lancer la plus grande escroquerie scientifique de l'histoire de l'humanité. Les Américains ont fait pareil pour leur voyage sur la Lune. Et en plus Armstrong était dopé, dixit un général français bien informé. Irrévérencieux et hilarant, cette conquête spatiale en chambre est le grand éclat de rire BD de la rentrée.

« Mars », Fluide Glacial, 15 €

mardi 16 septembre 2014

BD : Pucelle visionnaire


jeanne d'arc, hadjadj, cellier, soleil
Symbole d'un certain nationalisme français et de l'abnégation rekigieuse, Jeanne d'Arc n'est connue sous ce nom que depuis peu de temps. Du temps de ses exploits dans la guerre de 100 ans, elle était simplement « Jeanne la Pucelle ». Dans ce Moyen Age où famine et pillage frappaient le peuple, l'émergence de cette petite gardienne de cochons a frappé les esprits. La véritable histoire de Jeanne est racontée par Fabrice Hadjadj, philosophe et spécialiste des religions. Après sa révélation, elle se lance dans les batailles après avoir persuadé Charles le gentil dauphin. Cheveux courts, armure rutilante, elle sait galvaniser ses troupes, leur donner une foi qui en plus déroute les adversaires. Elle vole de succès en succès jusqu'au couronnement de Charles. C'est à ce moment que tout change. Devenu roi, il abandonne le mystique pour la politique. Jeanne est trahie, capturée, emprisonnée. La fin sera contée dans le troisième tome d'une série dessinée par Jean-François Cellier. Il alterne planche aux minuscules cases truffées de dialogues aux dessins pleine page. Une façon originale et efficace pour mettre en opposition les bassesses de la noblesse et la bravoure de cette incroyable pucelle.

« Jeanne la pucelle » (tome 2), Soleil, 13,95 €

Pucelle visionnaire

DE CHOSES ET D'AUTRES : Ondes agressives entre Bourdin et Canteloup

canteloup, bourdin, europe 1, rmc, radio, polémique, fnCanteloup un peu relou, Bourdin lâche les chiens. L'humoriste d'Europe 1 a pris l'habitude d'envoyer des piques au présentateur de la matinale de RMC. L'imitateur assimile celui-ci à un soutien déguisé du Front national et l'accuse de ne donner la parole qu'à des caricatures de Français mécontents. Rien de bien méchant, mais Jean-Jacques Bourdin vient du Sud, du Gard exactement.
canteloup, bourdin, europe 1, rmc, radio, polémique, fnMercredi en direct à l'antenne, il a un peu craqué. Et de menacer Canteloup : "J'irai l'attraper au collet et lui dire ce que je pense. Car je ne pense pas que ça soit un homme... » Une centaine d'années plus tôt, ces menaces physiques se seraient réglées en duel. Sur le pré, point de quartier. En l'occurrence Canteloup ne peut tirer qu'une seule arme de sa manche : son humour.
Alors le lendemain il en remet une couche et consacre près de la moitié de sa "Revue de presque" à l'événement. Il a beau jeu car la veille, pour couronner le tout, RMC était victime d'une panne générale d'électricité. En plein milieu de la matinale, coupant la chique à un Bourdin qui d'ordinaire ne s'en laisse pas conter, notamment par les politiques à la langue de bois. Canteloup lui fait donc dire : "Déjà qu'on n'est pas des lumières à RMC, si en plus on nous coupe le courant... »
Telle est la situation ce week-end. La suite (car Canteloup et ses auteurs lâchent rarement leurs têtes de Turc) nous l'entendrons ce matin à 8 h 45 sur Europe 1.
À moins que, comme le rappeur Rohff après son différend avec Booba, Bourdin ne fasse une descente dans la station concurrente avec ses hommes de main (Moscato et Brunet) et ne tabasse le stagiaire de l'accueil.

lundi 15 septembre 2014

BD : Magique Islande à travers la "Saga Valta"


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Le second album de la série « Saga Valta » de Dufaux et Aouamri s'ouvre sur une préface du scénariste. Jean Dufaux s'excuse auprès des lecteurs. Prévue en deux tomes, cette histoire de guerrier islandais en comptera finalement un peu plus... « Je crois dominer mon récit et c'est le récit qui s'ouvre, s'amplifie sans me demander mon avis. » Franchement, que Jean Dufaux se rassure : on ne lui en tient pas compte. Bien au contraire. Cette saga est de la veine des best-sellers et le lecteur ne sera jamais rassasié. D'autant que le dessin de Mohamed Aouamri est de plus en plus flamboyant et abouti. Valgar de Valta est donc vivant et son épopée pourrait se prolonger à l'image de son illustre ancêtre, Thorgal. Le second tome permet au lecteur de découvrir la sœur de Hildegirdd, la maîtresse de Valgar. Sosjia au noir manteau est une redoutable sorcière. Elle vit recluse dans un château au delà des terres mortes en compagnie de sa horde de chiens et de son fils, l'impétueux Hanserr. De son côté, Valgar poursuit toujours son but : récupérer la femme qu'il aime, la belle et jeune Astridr. Il va demander de l'aide à Njall-le-Brûlé, un valeureux chef. Valgar lui sauvera deux fois la vie, même si dans l'aventure il perd sa lance magique...

« La saga Valta » (tome 2), Le Lombard, 14,45 €

dimanche 14 septembre 2014

BD : Si le Titanic...


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En 1912, le Titanic s'élance pour son voyage inaugural. Le seul et unique de notre histoire contemporaine. Jean-Pierre Pécau et Fred Duval, dans leur série « Jour J », imaginent que le paquebot ne coule pas en cette terrible nuit polaire. Le jeune Waterson est sur le pont. Il observe les étoiles avec sa lunette et parvient à repérer l'immense bloc de glace. La collision est évitée, place à une autre Histoire dessinée par Damien. Le père de Waterson fait fortune aux USA. Son fils, lui, est passionné de journalisme. Il prend la tête d'un journal à New York et se construit un empire médiatique. Seul. L'album, qui couvre toute la vie de Waterson jusqu'au jour de sa mort, montre une planète totalement différente. Hitler n'a pas eu le temps de lancer son attaque car il disparaît avec le naufrage du... Titanic. Comme il y a également à bord Einstein, le nucléaire reste au niveau de la théorie. Waterson se transforme en mécène absolu, suppléant les états déficients. Il apporte l'eau partout dans le monde et nombre d'innovation. Mais son action caritative n'est pas au goût de tout le monde. Sous des aspects de saga humanitaire et industrielle, cet album s'interroge sur cette question essentielle : Peut-on imposer le bonheur sans passer par une dictature ?

« Jour J » (tome 16), Delcourt, 14,50 €

samedi 13 septembre 2014

Cinéma et BD : "Gemma Bovery", un roman graphique à redécouvrir

gemma bovery, anne fontaine, posy simmonds, Denoel, lichiniAvant le film, après le roman de Flaubert, il y a le roman graphique. « Gemma Bovery » est paru en 2000 en France chez Denoël Graphic. L'œuvre de Posy Simmonds est hybride. Plus qu'une longue bande dessinée, c'est une véritable recherche sur un nouveau rythme de narration. Si certaines planches sont entièrement dessinées, ce n'est qu'une infime minorité. La dessinatrice anglaise a également un joli style littéraire et amplifie l'action par des petits textes. Une mise en page soignée permet au lecteur de se retrouver dans ce récit à plusieurs niveaux, forcément déroutant au premier abord. Cette complémentarité entre textes et images a donné envie à Anne Fontaine de l'adapter au cinéma. Une écriture très comparable. Alors avant d'aller vous régaler des mimiques de Gemma Arterton et des saillies de Fabrice Luchini, lisez la version originale de Gemma Bovery. Une nouvelle édition vient de sortir en librairie, augmentée d'un sketchbook de Posy Simmonds (en couleurs alors que la BD originale est en noir et blanc), recrutée par Anne Fontaine pour superviser l'adaptation.

« Gemma Bovery », Denoël Graphic, 20,50 euros

graphique à redécouvrir

DE CHOSES ET D'AUTRES : Pas de pot, plus de pot

formule 1, formule E, chine, électrique
Ce matin, à 10 heures, débute ce qui adviendra très certainement du sport automobile. Dans les rues de Pékin, 20 voitures de course vont s'élancer pour une heure de grand Prix. Leur particularité ? Elles sont électriques. La Formule 1 pétaradante et polluante n'a plus qu'à numéroter ses abattis, la Formule E débarque. Bien sûr, au début, les amateurs de vitesse devront consentir un gros effort. Cette saison ils se plaignent du faible bruit émis par les Formule 1. La Formule E, au maximum de sa vitesse (230 km/h quand même), ne produit que 80 petits décibels. Plus besoin de bouchons d'oreille pour apprécier les bolides. D'ailleurs, ne cherchez pas les pots d'échappements et l'odeur d'essence, il n'y en a plus. Les voitures passeront quand même par les stands durant l'épreuve d'une heure. Pas pour changer de pneus. Ecologie oblige, Michelin, fournisseur exclusif, a mis au point des gommes qui résistent toute une course et adhèrent sur terrain sur tantôt sec tantôt mouillé. L'arrêt au stand servira à changer de véhicule. Il a bien été envisagé de recharger les batteries, mais comme faire le « plein » se révèle plus long que la course elle-même, la solution a été rapidement écartée par les télévisions (Sport + en France). Une autre Formule E, chargée à bloc, permettra de boucler la seconde demi-heure. Les arrêts sont programmés à l'avance : l'autonomie des batteries ne dépasse pas les 30 minutes... Reconnaissons-le, la Formule E en l'état manque d'attrait. Mais son heure viendra forcément quand l'essence coûtera plus cher que la voiture. A moins que la vapeur...