jeudi 26 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Bêtisiers, la télé du pauvre

Les fêtes de fin d'année, les cadeaux, les gueules de bois, les bonnes résolutions... le bêtisier. En quelques années ce programme télé peu coûteux est devenu l'arme fatale des programmateurs. Car comme une gastro provoquée par des huîtres pas fraîches, le bêtisier s'est propagé sur toutes les chaînes.
Mardi soir, les solitaires en manque de bûches et de cadeaux pouvaient oublier leur déprime en zappant sur France 2, D8, TF1 et NRJ12. De 20 h 30 à 2 heures du matin, il n'y en avait que pour les fous rires impétueux, les chutes, lapsus et autres gaffes en direct. Cinq heures de rires assurés.
En théorie car dans la réalité, une fois qu'on enlève les transitions laborieuses des présentateurs sur le retour, il reste tout juste quatre heures d'images. Il faut encore y retrancher les trois heures vues et revues depuis des années et qui ne font même plus sourire tant on en connaît le dénouement par cœur. Reste une heure inédite. Ou presque. Internet est souvent passé par là et certaines séquences ont déjà fait le buzz.
En fait, un bêtisier, ce sont 30 minutes de nouveautés chaque année, qui tournent en boucle sur toutes les chaînes. C'est pas cher, ne demande aucune originalité et rapporte gros. La télé du pauvre par excellence. Pour preuve, certaines chaînes de la TNT déclinent le format à l'infini en cours d'année.
Seule Arte échappe à la mode. Pourtant qu'est-ce qu'on rigolerait en entendant Alain Finkielkraut confondre Freud avec Lacan ou le chef d'orchestre Erwin Ortner laisser passer un do dièse à la place d'un ré... 

mercredi 25 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - François Bayrou, ado turbulent

Capture écran La République des Pyrénées

« C'est une connerie d'adolescent ! » François Bayrou, 62 ans, les accumule. Il s'est grièvement blessé à la main en escaladant les grilles du stade de rugby de Pau. En quelques minutes, il est passé d'homme politique responsable briguant la présidence de la République à simple adolescent turbulent. Et paradoxalement il en devient 100 fois plus sympathique. Je lui prédis une remontée en flèche dans les sondages. Forcément, un sexagénaire assez casse-cou pour escalader un grillage haut de 2 m 50 semble beaucoup plus humain qu'un énarque excessivement prudent.
Il faut dire qu'il n'en est pas à son coup d'essai. Il y a 24 ans, il plonge malencontreusement dans une piscine... quasiment vide. Le bête accident domestique qui parle à tout le monde. François Bayrou l'a bien compris. Sur son lit d'hôpital, il pose pour la presse locale, la main bandée, et se moque de son imprudence. Être soi-même reste la meilleure façon de se rapprocher de ses électeurs.
En 1978, Jacques Chirac fait une sortie de route. Durant de long mois il se déplacera avec des béquilles. Comme tout convalescent.
Attention cependant, tout accident domestique n'est pas profitable électoralement. Si NKM se retourne un ongle en ouvrant une boîte de caviar, pas la peine d'alerter les faitdiversiers de service la nuit de Noël.
De même Marine Le Pen a eu raison de demeurer très discrète cet été sur sa chute dans une piscine. Une fracture du coccyx est beaucoup moins photogénique qu'une main bandée.

mardi 24 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Achats impossibles

En Angleterre, la direction des célèbres magasins Marks & Spencer permet à ses caissiers et caissières musulmans de refuser de servir les clients si ceux-ci achètent de l'alcool ou de la nourriture contenant du porc. Ils sont invités « le plus aimablement possible », à faire la queue dans une autre file.
Si on généralise et étend cette liberté, faire ses courses s'apparentera au parcours du combattant. J'imagine. Dans quelques années, je fais un peu de shopping à Londres. Dans mon caddy toutes sortes de produits. Reste maintenant à choisir la bonne caisse.
Pas la peine d'aller vers cette souriante jeune femme, son foulard indique clairement que ses fines mains tatouées au henné ne toucheront pas mes lardons.
Le suivant, avec son turban hindou, aura du mal à avaler l'entrecôte de bœuf du rayon boucherie. La caissière suivante porte une croix en or particulièrement voyante autour du cou. En temps normal, elle prend tout. Sauf qu'on est vendredi et que la viande est interdite en ce jour réservé au poisson.
Au quatrième essai tout se passe bien jusqu'à l'arrivée sur le tapis d'une coûteuse crème de nuit que je compte offrir à mon épouse. La caissière croise ostensiblement les bras, me foudroie du regard et explique sentencieusement : « Pour mettre au point ces cosmétiques, des animaux ont été torturés ! Je ne cautionnerai jamais ces pratiques ! »
Bon, j'ai compris, je remballe tout et me dirige vers une caisse automatique. Les robots au moins n'ont pas de conscience ni de religion. Ils sont juste très pointilleux et refusent tout code barre mal imprimé... Bad luck !

DE CHOSES ET D'AUTRES - Série télé, de la fiction à la réalité

Pourquoi les séries télé américaines sont-elles plus intéressantes que les françaises ? Facile : les Français s'inspirent d'histoires tirées de la réalité. Les Américains eux, imaginent tout, et la fiction devient réalité. Les premiers sont en retard, les seconds en avance.
La preuve ? Prenez la série « Breaking Bad » diffusée actuellement sur Arte le vendredi soir. Lancée en 2008, elle raconte comment Walter White, un professeur de chimie atteint d'un cancer des poumons, se lance dans la fabrication de drogue de synthèse pour payer son traitement et assurer l'avenir de sa famille. Succès aidant, Breaking Bad a tenu 5 saisons, le final vient d'être diffusé aux USA.
Et semble avoir donné des idées à certains. Comme ce quinquagénaire condamné la semaine dernière à 12 ans de prison. Son nom : Walter White. Son délit : fabriquer de la méthamphétamine. La ressemblance physique est tout aussi frappante, le condamné arbore une barbe bien taillée comme le personnage principal de la série. Dernier détail qui tue, le vrai délinquant a failli mourir de la même façon que le personnage fictif. Mais je ne vous dirai pas comment ici, au risque de « spoiler » le dernier épisode.
En France, impossible de voir un tel fait divers : il ne se passe jamais rien d'exceptionnel dans les séries. Par contre la vraie vie regorge d'originalité comme le crash de l'hélicoptère en Gironde après la vente d'un domaine viticole ou le cannibale des Pyrénées, incroyable descente aux enfers d'un ancien militaire. Bientôt sur les écrans ?



lundi 23 décembre 2013

BD - Maëster, le maître


Il y a 30 ans, un drôle d'obsédé sexuel a fait ses premières apparitions dans les pages de Fluide Glacial. Athanagor Wurlitzer cherche l'âme sœur. Ce grand romantique a un gros problème : le sexe. La vue d'un décolleté, du galbe d'une cuisse ou de la rondeur d'une fesse ferme suffisent pour lui faire exploser les neurones. Et perdre tout sens commun. 
Bref, Athanagor est obsédé par le sexe, mais n'arrive jamais à conclure. Ces histoires courtes marquaient les quasi débuts d'un futur grand de la BD humoristique : Maëster. Histoires courtes délirantes, parodies de contes, conseils pratiques... ces 140 pages présentent l'intégralité de ses déboires libidineuses. 
Et comme les éditions Glénat ont décidé de faire les choses en grand pour cette réédition ultime (et en noir et blanc), le lecteur trouvera en fin de volume un cahier graphique avec quelques recherches et des couvertures du magazine créé par Gotlib. A l'époque, Maëster débutait, aujourd'hui c'est un maître.

« Athanagor Wurlitzer, obsédé sexuel » (intégrale), Glénat, 25,50 €

dimanche 22 décembre 2013

BD - Trois belles intégrales à offrir pour les fêtes

500 histoires drôles en BD

Envie de rigoler ? De beaucoup rigoler ? Ce recueil ultime est pour vous. Vous y trouverez 500 histoires drôles en BD étalées sur plus de 330 pages. Pas moins de 25 dessinateurs au sommaire et trois scénaristes. Découpé en chapitres thématiques, ce livre vous permettra de vous moquer des couples ou des toubibs sans oublier un très gros contingent de scénettes polissonnes. (Vents d'Ouest, 13,90 €)



Bidouille et Violette

Série culte des années 80 dans le journal de Spirou, Bidouille et Violette revient dans une intégrale sous-titrée « Chronique mélancolique d'un premier amour ». Bernard Hislaire, jeune auteur complet, voulait casser les codes de la BD pour adolescents. Son personnage principal est un gros garçon timide, fils du tenancier d'une baraque à frites. Ses aventures ? Il n'y en a pas. Bidouille est simplement amoureux de la belle et évanescente Violette. Cet amour naïf, voire impossible, est une sorte de BD documentaire avant la lettre. On y retrouve toute la poésie de Hislaire, mais avec aussi la dureté de notre monde. C'est beau et triste à la fois. Conséquence, avec le temps, cette BD culte est devenue un classique. (Glénat, 38 €)

Le très gros livre de Simon's Cat

Apparu dans des petits films animés sur le net, Simon's Cat a depuis conquis le marché du livre. Et comme ses histoires sont muettes, il inonde la planète entière. Pour ces fêtes de fin d'année retrouvez ce gros chat un peu nigaud, toujours partant pour faire une bêtise, dans un gros recueil de dessins et d'histoires courtes. En noir et blanc, Simon Tofield avec son trait simple et efficace, raconte les mille déboires d'un matou qu'on aimerait câliner tout en redoutant ses envies de destruction. Idéal pour tout public et tous les âges. (Fleuve Noir, 14,90 €)


samedi 21 décembre 2013

DE CHOSES ET D'AUTRES - Voyages dangereux avec l'Atlas des lieux maudits

Dans la déferlante de beaux livres publiés pour la fin d'année, ne manquez pas cet « Atlas des lieux maudits » paru chez Arthaud. Olivier Le Carrer y liste une quarantaine de sites remarquables... et dangereux. Dans la région, vous découvrirez le mythique château de Montségur, dernier bastion des Cathares. L'auteur retrace l'épopée des « Parfaits » et leur chute. Montségur, surnommé la Synagogue de Satan par les inquisiteurs est en ruine, mais il reste à proximité des traces de ce bûcher où 200 hommes et femmes ont préféré mourir plutôt que d'abjurer leur foi. « 
L'émotion affleure partout dans ce site magnifique où tant de questions restent sans réponses... » En ce 21 décembre, jour du solstice d'hiver, il paraît que l'architecture du château de Montségur permettait « de spectaculaires jeux de lumières s'alignant dans l'ouverture des murailles, comme si les bâtisseurs avaient voulu faire de cette forteresse une sorte de calendrier astronomique. »
L'Atlas propose également des destinations plus lointaines comme Nauru, l'île gruyère, rongée par l'exploitation du phosphate. De paradis tropical au cœur du Pacifique Sud, Nauru s'est transformée en désert où « il ne reste plus trace de faune ni de flore. »

Afrique, Australie, Amériques, Asie, l'Atlas illustré de cartes anciennes, permet de voyager en imagination. Et de se dire que finalement, dommage qu'on n'ait qu'une vie pour ne pas tout visiter.  


vendredi 20 décembre 2013

BD - Atalante en Enfer


Blonde guerrière ayant le don de parler aux animaux, Atalante est devenue en quelques années une des héroïnes les plus populaires des éditions Soleil. Logique quand on sait que c'est Crisse qui a imaginé les péripéties de cette belle jeune femme aux rondeurs avantageuses mises en valeur dans son armure de cuir. Atalante est la seule femme de l'expédition mise en place par Jason pour conquérir la toison d'or. Le tome 6 de sa saga la plonge au cœur de l'enfer. 
Les Argonautes, après une terrible tempête, s'échouent sur une rivage inconnu. Ils sont attaqués par des morts-vivants. Un des guerriers, mordu, devient malade. Pour le sauver, il faut aller chercher un remède que seul Hadès, dieu des enfers, peut leur donner. Une expédition dangereuse mais qui ne fait pas peur à Atalante. 
Ces 46 pages, magistralement dessinées par Crisse, finalisées par Grey et mises en couleur par Besson, sont une plongée dans la noirceur des abysses infernales. Il faudra une bonne dose de courage, voire d'inconscience pour qu'Atalante découvre le remède. Reste à rejoindre la surface. Mais ce sera pour le prochain épisode...

« Atalante » (tome 6), Soleil, 13,95 €

jeudi 19 décembre 2013

De choses et d'autres - Drones contre cigognes et catapultes

La guerre est déclarée dans le secteur de la livraison à domicile. La faute à Amazon qui lance on ne peut plus sérieusement un tout nouveau service à base de drones. Vous commandez votre livre ou votre CD en ligne, un drone décolle et vous livre le colis sur votre pas de porte grâce aux miracles de la géolocalisation.

Bon, ça, c'est la théorie. En pratique il n'est pas encore venu le temps où des milliers de drones sillonneront le ciel des USA ou de France. Par contre la Poste prend les devants et offre à tous ses facteurs des leçons de tir. Objectif : dégommer les drones ni vu ni connu avant qu'ils n'arrivent à destination.

Un système qui a donné des idées à quelques librairies indépendantes françaises qui, si elles n'ont pas la puissance technologique d'Amazon, ne manquent pas d'idées. En Alsace, plusieurs d'entre elles vont dresser des cigognes pour assurer les livraisons. Les volatiles seront équipés d'une puce qui leur permettra de géolocaliser le smarphone du client afin de lui remettre son colis au plus vite.
En Angleterre, la livraison se fera par hiboux, en référence aux aventures du jeune Harry Potter.

La palme de la créativité revient à la librairie Delvaux, située à Provins. Dans un petit film mis en ligne sur son site, le libraire démontre toute l'efficacité de la livraison... par catapulte. Pourtant on n'est pas au mois d'avril. Tiens, en voilà une nouvelle idée : livrer grâce à des poissons sur les îles isolées.



BD - La vraie Médée selon Blandine Le Callet et Nancy Pena




Médée fait partie de ces figures mythologiques réduites à deux ou trois événements. D'elle on connaît la mère qui tua ses enfants et la magicienne qui aida Jason à conquérir la toison d'or. Mais le personnage est beaucoup plus vaste et complexe. Ce que se sont essayées de raconter la romancière Blandine Le Callet et l'illustratrice Nancy Peña. Le premier tome permet au lecteur de découvrir l'enfance de Médée. Cette petite fille, très garçon manquée, joue dans les vastes jardins de son père, Aiétès, le roi de Colchide. 
Ce dernier se désespère car son seul descendant mâle, le jeune Absyrtos, est frêle et malade. Médée ferait une reine parfaite, mais à cette époque, les femmes brodent, les hommes guerroient. Médée, adolescente, deviendra disciple de la déesse Hécate. 
Elle y apprendra la magie et le secret des plantes, salvatrices ou mortelles. Dessin épuré et élégant pour une histoire toute centrée sur les interrogations d'une jeune femme, partagée entre son désir de liberté, sa soif d'apprendre et le poids de la famille. Car Médée, en plus d'être fille de roi, est petite-fille de Dieu et nièce de magicienne.

« Médée » (tome 1), Casterman, 15 €