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jeudi 4 mai 2017

Thriller : Quand Sire Cedric fait dans le démoniaque montpelliérain



Il s’agit d’avoir le cœur bien accroché pour lire les cinq pages du prologue de ce thriller de Sire Cedric, Toulousain qui place l’intrigue « Du feu de l’enfer » dans l’Hérault. De nuit, une jeune femme fuit dans le parc d’une grande propriété. Nue. Affolée. Elle est rattrapée par un homme, nu lui aussi, mais le visage caché par une « tête de bouc. Cornes recourbées. Oreilles pointues. Poils épais. Une tête monstrueuse, démesurée par rapport à sa silhouette. » L’inconnue n’échappe pas à son poursuivant, personnification du diable. Premier cadavre de ce roman haletant. Ce n’est que le début.
Les cadavres, constituent le quotidien de Manon Virgo, l’héroïne du roman. Son fonds de commerce même ! Elle est diplômée de thanatopraxie et pratique en indépendante pour plusieurs entreprises de pompes funèbres. Un métier atypique, qui rebute le commun des mortels, mais une véritable révélation pour la jeune femme. Elle est le dernier interlocuteur d’hommes et de femmes qui viennent de perdre la vie. Avant de leur rendre beauté ou normalité pour les proches, elle aime leur parler, comme s’ils l’entendaient.
Manon va se retrouver malgré elle embarquée dans cette histoire satanique. A cause de son frère, Ariel. Limite zonard, instable, il a accepté d’aider son copain garagiste spécialisé dans le maquillage des voitures volées. Un soir, il dérobe une belle berline dans le parc d’une propriété à l’abandon supposée accueillir des parties fines entre notables de la région. Et dans le coffre, Ariel a récupéré une valise contenant un masque. Du type de celui utilisé par le tueur du prologue...
■ Terreur absolue
Ariel, jeté dehors par sa petite amie, trouve refuge dans l’appartement de Manon. Le lendemain, le voisin du dessus est retrouvé mort, les veines tranchées. Suicide, dé- cide rapidement la police locale. Mais un nouvel arrivé dans la brigade, Raynal, tente de creuser un peu plus. Il plaît bien à Manon ce flic atypique, qui se mouille pour elle quand elle découvre que le garagiste, copain d’Ariel, vient d’être assassiné. Elle décide de rendre la valise aux supposés amateurs de parties fines mais découvre, en plus de traces évidentes d’orgies, des cadavres de chiens. Elle se renseigne sur le net et trouve de nombreux articles sur le bétail mutilé, dont un fait divers, relaté dans l’Indépendant, « où pas loin de Perpignan un promeneur avait trouvé des chiens égorgés sur un terrain vague. L’article évoquait des actes de zoophilie sur ces bêtes » D’autres sites parlent de « messes noires » avec sacrifices d’animaux.
Le roman, après un début sanglant, met un peu de temps à se décanter. Pour mieux connaître les tourments de Manon. Son métier aussi. L’arrivée du policier, point romantique obligé, distrait un moment le lecteur. Mais quand les véritables méchants entrent en jeu, Sire Cedric atteint son meilleur niveau. Car l’écrivain français, aux faux airs de gothique, excelle dans la description des pires abominations. Le lecteur qui aime à se faire peur est servi avec « Du feu de l’enfer », les pages sont gorgées de sang, d’entrailles fumantes, de coups de théâtre, de trahisons et de rédemption. 
"Du feu de l'enfer", Sire Cédric, Presses de la Cité, 21,50 €

jeudi 20 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'enfer au quotidien

Parfois, on se demande pourquoi notre vie ressemble tant à un enfer au quotidien. Chômage, coût de la vie, maladie : personne n'est à l'abri. Quand on se sent frappé, la noirceur s'installe dans notre petite bulle de vie. On peut pleurer sur le sort des autres, mais cela sans aucune utilité. Notre propre malheur a toujours l'air plus pesant. Bombardements, naufrages, famine ou pollution au cyanure, s'ils permettent de relativiser, ne calment en rien nos propres tourments. Ce n'est pas parce qu'il y a plus désespéré que soi que nos souffrances en sont adoucies. La solution pour se sortir de ce cercle infernal (plus on pense à notre malheur, plus on se désespère) consiste plutôt à se couper du monde extérieur. Se recentrer sur soi. Sans aller jusqu'à prôner aveuglément la « positive attitude » de la chanteuse Lorie, pourquoi ne pas se féliciter de tous ces petits moments de la vie, infimes, futiles mais si gais quand on y réfléchit bien. Exemple pratique : votre voiture est vieille ? Non, votre voiture roule toujours malgré les milliers de kilomètres affichés au compteur. Vous n'avez presque plus d'argent sur votre compte en banque ? Tant que vous n'êtes pas à découvert, tout est permis. Vos enfants ne vous parlent plus ? Etes-vous sûr qu'ils sont de vous ? (pour les femmes, envisagez la possibilité d'un échange à la maternité). Vous venez de perdre votre emploi ? A votre tour de profiter de la solidarité nationale. Vous êtes mort ? Ah non, là je ne peux rien faire. Mais si vous lisez ces lignes c'est que ce n'est pas le cas. Alors souriez nom d'un chien !

PS : en bonus qui tue : le clip de Lorie !

lundi 17 mars 2014

BD - Bataille de démons dans "Orféa" de Corteggiani et Barison

Quand le diable décide de revenir sur Terre pour accroître son pouvoir (pourtant déjà très important) les humains ont quelques inquiétudes à avoir. Heureusement il existe encore des gardiens des portes, aux épées redoutablement efficaces. « Orféa » écrit par Corteggiani et dessiné par Barison raconte une de ces batailles épiques. Orféa est une jeune femme ignorante de son destin. Quand son fiancé se suicide en prison, elle ne sait pas encore qu'un pont vient de se former entre elle et les ténèbres. 
Elle en prend conscience lors de l'enterrement. L'ectoplasme de son amour lui apparaît et la supplie de venir le chercher... Elle devient alors une cible pour le démon qui lâche ses chiens de l'enfer à ses trousses. Heureusement le Baron Samedi veille. Une histoire purement fantastique, mais ancrée dans le réel. 
Ce gros album de 150 pages est en fait le regroupement de trois titres classiques de 46 pages. Une BD qui semble avoir eu quelques difficultés à voir le jour, une des planches de la première histoire ayant été dessinée en 2006... Comme le souligne le scénariste sur son blog : « La patience est parait-il une vertu. »
« Orféa », Dargaud, 17,95 €


vendredi 20 décembre 2013

BD - Atalante en Enfer


Blonde guerrière ayant le don de parler aux animaux, Atalante est devenue en quelques années une des héroïnes les plus populaires des éditions Soleil. Logique quand on sait que c'est Crisse qui a imaginé les péripéties de cette belle jeune femme aux rondeurs avantageuses mises en valeur dans son armure de cuir. Atalante est la seule femme de l'expédition mise en place par Jason pour conquérir la toison d'or. Le tome 6 de sa saga la plonge au cœur de l'enfer. 
Les Argonautes, après une terrible tempête, s'échouent sur une rivage inconnu. Ils sont attaqués par des morts-vivants. Un des guerriers, mordu, devient malade. Pour le sauver, il faut aller chercher un remède que seul Hadès, dieu des enfers, peut leur donner. Une expédition dangereuse mais qui ne fait pas peur à Atalante. 
Ces 46 pages, magistralement dessinées par Crisse, finalisées par Grey et mises en couleur par Besson, sont une plongée dans la noirceur des abysses infernales. Il faudra une bonne dose de courage, voire d'inconscience pour qu'Atalante découvre le remède. Reste à rejoindre la surface. Mais ce sera pour le prochain épisode...

« Atalante » (tome 6), Soleil, 13,95 €

mercredi 23 mai 2012

SF - Des combats d'enfer dans "Butcher Bird" de Richard Kadrey

Une princesse aveugle, devenue tueuse, part au combat, en Enfer, avec le renfort d'un tatoueur qui n'en croit pas ses yeux.

A San Francisco, la normalité n'a pas la même valeur qu'ailleurs. Bouillon de culture sans cesse en ébullition, si vous allez dans un bar bien précis, vous pourrez peut-être y croiser Spyder. C'est le personnage principal de « Butcher Bird », roman fantastique déjanté de Richard Kadrey. Spyder est tatoueur. Il a une petit échoppe qu'il partage avec une amie, lesbienne et spécialisée dans les piercings.

Spyder ne va pas trop bien en ce moment. Il vient de se faire larguer par sa copine et pour oublier a un peu trop bu. Titubant, il va faire un tour derrière le bar. C'est là que tout va basculer. Un gros balèze agresse Spyder. Ce dernier tente de lui décocher un direct mais « son poing s'enfonça dans la face de l'inconnu, comme si sa tête avait été désossée. » La suite est encore plus incroyable. « Les traits de son agresseur se modifièrent. La peau sembla se plisser. Les yeux désormais globuleux finirent par exploser dans leurs orbites pour devenir noirs et miroitants de facettes. Ses lèvres parurent fondre pour s'étirer en un long tube agité de contractions. Des cornes incurvées et craquelées jaillirent des tempes et, pour couronner le tout, l'assaillant avait une haleine fétide. » Spyder n'en croit pas ses yeux. Une hallucination ?

Baston en Enfer

Il n'a pas réellement le temps de se poser des questions. Il est en mauvaise posture et sent sa dernière heure venir. Le cauchemar prend fin quand la tête de l'abomination se détacha du reste du corps... Pie-grièche et son sabre viennent d'apparaître dans le récit.

Cette tueuse vêtue de cuir est aveugle. Jeune et jolie, elle explique à Spyder qu'un Bitru (le démon à tête d'insecte) a tenté de l'assassiner. Spyder, bien qu'encore chancelant, lui rétorque avec pas mal de morgue qu'il ne croit pas aux démons. Il devra réviser son jugement dès le lendemain.

Son contact avec le Bitru lui a ouvert l'esprit. Le tatoueur peut désormais voir ce que le commun des mortels ignore. Nous ne sommes pas seuls. Tout un monde de monstres, démons, fantômes et autres bestioles bizarres cohabite avec les humains. La première partie du roman, délassante, presque comique, montre la descente aux enfers de Spyder. Il croit devenir fou, puis croise à nouveau la route de Pie-grièche. Cette dernière lui donnera les clés pour comprendre ce qui lui arrive. Elle, par exemple, est une princesse déchue. Elle est devenue tueuse de démons pour survivre. Elle vient d'ailleurs de recevoir une grosse proposition de travail de la part d'une certaine Madame Cendres. Séduite par cet humain déboussolé, Pie-grièche va l'emmener dans ses bagages. Spyder, expert en démonologie dans le cadre de son travail de tatoueur spécialisé en gothique, sera peut-être utile une fois à pied d'œuvre. Elle a pour mission de dérober un livre sacré détenu par un démon au plus profond des entrailles de... l'Enfer.

Ce roman est d'une richesse incroyable. Richard Kadrey parvient à un subtil équilibre entre action, romance et magie. Action quand il faut se battre avec les plus redoutables monstres, romance dans la relation entre Spyder et Pie-grièche et magie avec l'apparition de pouvoirs transformant le petit humain perdu en redoutable Homme Rune, respecté et surtout redouté de tous. Pour couronner le tout, un humour désespéré transperce dans chaque dialogue. Comme pour mieux faire accepter au lecteur l'incroyable. Une solution à ne pas négliger dans la vraie vie.

« Butcher Bird», Richard Kadrey, Denoël, 23 € 

mercredi 26 octobre 2011

BD - Pacco et Margaux Motin quittent les enfers dans "Very Bad Twinz"

Dans la nouvelle vague de dessinateurs et (surtout) dessinatrices issues des blog BD, Margaux Motin et Pacco ont décidé d'unir leurs talents pour signer une série désopilante, fantastique tout en étant dans l'air du temps. 

Aux enfers, deux démons, Gomar et Pacc, sont convoqués par Satan en personne. Ils vont devoir faire un séjour sur terre. Problème, au moment du transfert, Gomar, démon femelle, se retrouve dans le corps d'un homme et Pacc, démon mâle, s'incarne dans la plastique idéale d'une pin-up. Une situation qui plait à Gomar (qui en profite immédiatement pour uriner debout, faisant exprès de rater la lunette...) mais un peu moins à Pacc. 

Un premier tome jouissif, quel que soit son sexe, déjà série vedette du magazine Fluide G, émanation féministe du célèbre Fluide Glacial.

« Very Bad Twinz » (tome 1), Fluide G, 12 €