vendredi 24 août 2012

BD - Vierge vengeresse, nouvel épisode du Zodiaque signé Corbeyran et Lannoy


La série « Zodiaque » écrite par Corbeyran et illustrée par douze dessinateurs différents, est arrivée à mi-course. Après le Lion, c'est la Vierge qui est sous les projecteurs. Celle qui porte le talisman magique (le lien entre tous les albums) a l'apparence d'une petite employée de bureau russe. Quasi invisible, sans personnalité. Selena Takian a pourtant un un vice, un seul et unique vice : la littérature. La nuit, elle devient Elena Satanik et écrit des romans à succès « gorgés d'orgies décadentes et de meurtres épouvantables. » Sa vie va basculer à la fin d'une dédicace. Dans une rue déserte elle est enlevée par quelques moralisateurs. Ils improvisent un procès et condamnent Elena Satanik à la peine de mort. Ils risquent de le regretter un peu plus tard, le talisman de Selena lui permettant de fomenter une vengeance redoutable. Un peu faible au niveau du dessin de Nicolas Lannoy, cet album ravira cependant tous les amateurs de fantômes et de revenants.

« Zodiaque, le supplice de la vierge », Delcourt, 13,95 €

Billet - Cassoulet for ever

Si vous êtes en vacances dans la région et que vous avez envie de souvenirs typiques, voire exotiques pour tous ceux qui sont du nord de la Loire, ne manquez pas la fête du Cassoulet à Castelnaudary. Une semaine de réjouissances autour de ce plat local, sujet propice à toutes les blagues à base de « pets », « prouts » et autres « flatulences ». Le cassoulet a inspiré nombre de chansons. Le groupe Bistek s'y est essayé. « Ça pète » a souffert d'un titre réducteur malgré un air entraînant. Récemment, Régis Delapiège a enregistré « Cassoulet song ». Cette ritournelle très terroir joue sur tous les clichés véhiculés par ce plat roboratif à l'image très franchouillarde.

Pourtant le cassoulet a été une star du web mondial ces dernières années. La faute à des plaisantins qui ont déployé une immense banderole « Cassoulet for ever » dans la foule de supporters de Barack Obama en train de fêter la victoire du candidat démocrate. « Cassoulet, what is it ? » se sont demandés des internautes et toutes les télévisions US. Voilà comment le plat du Lauragais se retrouve associé au premier afro-américain élu à la tête du pays le plus puissant du monde. Le challenge, maintenant, c'est de réussir à convaincre Obama de participer à une cérémonie d'intronisation de la Grande confrérie du cassoulet. Avouons que cela aurait un impact médiatique énorme de voir Barack dire, la main tendue au-dessus de la cassole sacrée : « Yes, we can... soulet ! »

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant mercredi 22 aout.

jeudi 23 août 2012

BD - Rêves magiques dans le "Supplément d'âme" de Kokor


Fable onirique, rêverie fantasmée, conte moderne... il est quasiment impossible de coller une étiquette sur ce roman graphique d'Alain Kokor. On ne peut, en refermant l'album, que constater qu'il y a une belle histoire d'amour et un homme mystérieux, sorte de dieu fuyant la publicité et toute forme d'adulation. Ce « dieu » incognito, est un petit employé de bureau, le visage caché par un chapeau. Il a changé la vie de milliers de personnes en racontant ses rêves. Tous ont prolongé ses songes, constatant qu'ils étaient tous liés, interdépendants. 
En parallèle, Kokor relate l'arrivée d'un jeune Français à Dublin. Il va croiser la route d'une artiste qui sculpte et dissémine un peu partout en ville, la nuit, des hommes-oiseaux directement inspirés des rêves de l'homme au chapeau. Il n'est pas nécessaire de tout comprendre, juste se laisser porter par les événements et les superbes couleurs directes de Kokor.

« Supplément d'âme », Futuropolis, 17 €

mercredi 22 août 2012

BD - Australie sauvage dans "Down Under" de Sergeef et Pezzi



Grands espaces. Grandes injustices. La colonisation de l'Australie est une formidable aventure. Régulièrement des auteurs vont puiser dans cette saga pour y trouver des personnages forts. Nathalie Sergeef, la scénariste de « Down Under » (les dessins sont de Fabio Pezzi), fait souffler le vent de la grande aventure sur l'outback australien. Après avoir présenté les principaux personnages, un orphelin irlandais et un migrant écossais, elle plante le décor du drame. 
Ian, de retour chez lui après sept années passées à Sydney, découvre que la propriété familiale a été spoliée par des Anglais. Le ton monte, il doit prendre la fuite et se cacher dans le désert. Il emporte dans ses bagages le jeune Lonan. 
Ce dernier sera adopté par une tribu aborigène. Vengeance, traquenard, trahison familiale : cette série est idéale pour voyager par procuration, dans le temps et l'espace.

« Down Under » (tome 1), Glénat, 13,90 €

mardi 21 août 2012

Billet - Les cartes nous montrent différents mondes

Vous n'êtes pas satisfait de vos vacances ? La destination touristique choisie n'a pas tenu ses promesses ? Vous auriez peut-être dû jeter un œil sur worldmapper.org avant de prendre vos billets. Réalisé par des universités américaines, ce site propose 400 cartes pour mieux prendre conscience de l'importance de chaque pays en fonction de données statistiques vérifiées. En faisant une relation entre population et données chiffrées, certains pays grossissent, d'autres s'amincissent. Au niveau du tourisme par exemple, on trouve en tête de classement Andorre et Monaco. Si l'esprit d'aventure vous incite à découvrir des régions peu fréquentées, foncez au Tadjikistan ou au Congo.

Vous avez la phobie des tremblements de terre (carte ci-dessus) ? Évitez l'Arménie et le Guatemala.
Incapable de vous passer d'un hamburger frites : les USA sont faits pour vous. Contrairement à Cuba où la statue de Ronald McDonalds ne fait pas partie du paysage.

Parlons prix à présent. En fait de loyers peu élevés, le pays le plus avantageux est la... Libye. L'addition sera beaucoup plus salée au Luxembourg et au Japon.


Plus sérieusement, ces cartes montrent l'incroyable écart entre le Nord et le Sud. La carte du PIB (ci-dessus) est constituée de trois zones obèses : les USA, le Japon et l'Europe de l'Ouest, l'Afrique est réduite à une simple ligne droite...



A l'opposé, une carte recense les porteurs du Sida et montre un continent noir boursouflé, prenant quasiment toute la place sur cette planisphère morbide.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.


Libérez vos livres

Nombre d'entre vous profitent des vacances pour se plonger avec délice dans la lecture. Une certaine littérature (dite de plage) ne manque pas l'occasion. Des histoires légères, sans prise de tête. Mais parfois on a envie de découvrir de nouveaux horizons. Le choix est délicat. Et coûteux. Heureusement il existe de gentils mécènes. Des adeptes du bookcrossing. Un livre lu et apprécié est fait pour être partagé. Ils l'abandonnent - lui rendent sa liberté - dans un lieu public. Sur un banc, sous un abribus... Il trouve généralement un nouveau propriétaire, ravi de l'aubaine. Quelques temps plus tard, il continuera son périple autour du monde. Le site internet dédié permet de suivre son parcours.

Autre technique en vogue : l'abandon pur et simple. Une blogueuse a même recensé « les 10 lieux où abandonner vos livres », de la salle d'attente d'un cabinet médical en passant par le vestiaire d'un club de sport. Raffinement suprême : faire correspondre le titre du bouquin avec l'endroit. Dans les travées d'Aimé-Giral ou de Domec, « Match aller » et « Match retour » (Flammarion) de Julien Capron seront du plus bel effet. « Unger Games » (Pocket Jeunesse) de Suzanne Collins remportera un succès inespéré dans un club de tir à l'arc. Laissez « Stupeur et tremblements » (Albin Michel) d'Amélie Nothomb chez un concessionnaire auto japonais et guettez les réactions. Et si vous voulez passer un message à votre insupportable voisin, n'importe quel album d'Achille Talon (Dargaud) fera l'affaire...
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant.
 

BD - Guerre civile française dans Jour J de Pécau, Duval et Damien


Mai 68, révolution, avortée, n'a finalement accouché que d'une souris. Dans la série de politique fiction « Jour J », Duval et Pécau ont imaginé une autre suite pour le mouvement étudiant. De Gaulle retrouvé mort à l'Elysée (attentat ou suicide ?), les deux France se retrouvent face à face. Certains militaires tentent d'en profiter pour mener un coup de force. Les armes parlent. La guerre civile se répand partout, rouges contre bleus. Après 8 années de guerre civile, l'ONU tente de calmer le jeu. Des troupes américaines encerclent Paris. 
L'album, dessiné par Damien, s'accroche aux basques de Oliver Nooman, un photographe de presse pour le Boston Globe. Il se retrouve au cœur des combats dans un Paris ravagé, partagé en zones contrôlées par différentes milices, de celle des intégristes religieux aux punks anarchistes. Un déchaînement de violence comme on en voit actuellement, mais à Bagdad... 
Particulièrement crédible, cette histoire démontre qu'aucun pays n'est à l'abri. Une étincelle parfois suffit pour embraser une nation...

« Jour J, Paris brûle encore » (tome 8), Delcourt, 14,40 €

lundi 20 août 2012

BD - Lax et Fournier racontent la saga d'une famille de l'Himalaya


En altitude, on a l'impression que le temps ne coule pas de la même façon qu'au niveau de la mer. Il aura fallu quatre années de patience au lecteur pour découvrir la suite et la fin du récit de la vie de cette famille de simples paysans de l'Himalaya à la fin du XIXe siècle. 
Ecrite par Lax, cette saga est mis en images par Jean-Claude Fournier. Le créateur de Bizu, repreneur de Spirou et animateur des Cranibales, pour la première fois de sa longue carrière, se risquait au dessin réaliste. 
Dans les décors majestueux du toit du monde, ses aquarelles devenaient encore plus lumineuses. Coup d'essai, coup de maître. On peut donc désormais suivre la suite des péripéties d'un père à la recherche de son fils retiré dans un monastère. Accusé d'espionnage pour les Anglais, il est emprisonné. 
Le second fils, Resham, déserte l'armée coloniale pour aller le délivrer. Véritable road-movie sur les chemins de traverses, cet album simple et beau happe le lecteur comme rarement.

« Les chevaux du vent » (tome 2), Dupuis, 16,50 € (il existe une édition limitée et numérotée à 30 €)

dimanche 19 août 2012

Billet - Solitude aoûtienne

« C'est désert sur Twitter », « Plus un chat sur Facebook »... Pas de doute, nous voilà dans le ventre mou de l'été, cette période autour du 15 août où tout le monde se trouve « ailleurs ». S'il ne se passe plus grand chose sur les réseaux sociaux, on frôle la cohue dans la vraie vie, au bord des plages, dans les restaurants, sur les autoroutes...
Dans les entreprises aussi c'est le calme plat. Celles qui n'ont pas carrément fermé, tournent au ralenti. Certains services sont dépeuplés, voire sinistrés. La plupart du temps, cette situation particulière, un peu comme si l'on était dans l'œil du cyclone, est très appréciée. Exemple avec ce témoignage trouvé dans un forum sur les relations sociales: « Je prépare la rentrée dans des conditions exceptionnelles, tout est zen... Seul souci : il faut penser à arroser les plantes de tous les bureaux alentours. » Mais tout n'est pas rose. Des « sacrifiés » qui pensaient en profiter pour se la couler douce sont trop souvent débordés, obligés d'assumer les tâches de plusieurs personnes en même temps. Quand c'est prévu, passe encore, mais s'il s'agit du « cadeau surprise » que vous laissent des collègues, il y a de quoi râler. Une situation exceptionnelle et heureusement très éphémère. Vous verrez, dès ce lundi le vent va tourner. La rentrée revient sur les chapeaux de roue et le devant de la scène avec son cortège de tracas. Dans deux semaines on est en septembre ! Alors quelle que soit votre activité, profitez, vivez, souriez, c'est l'été !

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 18 août 2012.

Billet - Libérez vos livres

Nombre d'entre vous profitent des vacances pour se plonger avec délice dans la lecture. Une certaine littérature (dite de plage) ne manque pas l'occasion. Des histoires légères, sans prise de tête. Mais parfois on a envie de découvrir de nouveaux horizons. Le choix est délicat. Et coûteux. Heureusement il existe de gentils mécènes. Des adeptes du bookcrossing. Un livre lu et apprécié est fait pour être partagé. Ils l'abandonnent - lui rendent sa liberté - dans un lieu public. Sur un banc, sous un abribus... Il trouve généralement un nouveau propriétaire, ravi de l'aubaine. Quelques temps plus tard, il continuera son périple autour du monde. Le site internet dédié permet de suivre son parcours.

Autre technique en vogue : l'abandon pur et simple. Une blogueuse a même recensé « les 10 lieux où abandonner vos livres », de la salle d'attente d'un cabinet médical en passant par le vestiaire d'un club de sport. Raffinement suprême : faire correspondre le titre du bouquin avec l'endroit. Dans les travées d'Aimé-Giral ou de Domec, « Match aller » et « Match retour » (Flammarion) de Julien Capron seront du plus bel effet. « Unger Games » (Pocket Jeunesse) de Suzanne Collins remportera un succès inespéré dans un club de tir à l'arc. Laissez « Stupeur et tremblements » (Albin Michel) d'Amélie Nothomb chez un concessionnaire auto japonais et guettez les réactions. Et si vous voulez passer un message à votre insupportable voisin, n'importe quel album d'Achille Talon (Dargaud) fera l'affaire...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET (MÊME L'ÉTÉ)" parue en dernière page de l'Indépendant.